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| RP - Sujet principal : Le Grand Départ | |
| | Auteur | Message |
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Hasard Le Hasard est Tout Puissant
Nombre de messages : 119 Nom : Hasard . Clan : Aucun :B Date d'inscription : 06/03/2010
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| Sujet: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Dim 17 Aoû - 8:35 | |
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Episode 1 : Le Grand Départ Ils étaient tous là. Certains se tenaient immobiles et d'autres, piaffants, agitaient nerveusement leur crinière dans l'attente de ce grand moment. L'anticipation serrait leur gorge autant que leur coeur, et leur esprit renâclait devant l'énormité de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Ils allaient quitter la terre de leurs ancêtres, ou parfois leur terre d'adoption, pour fuir, fuir vers des contrées inconnues et pour un temps indéterminé, fuir loin et longtemps. Certes, ce voyage n'avait rien d'une promenade de plaisir, mais la curiosité et le désir de nouveauté était ce qui avait poussé certains des participants à s'en aller, plus, bien plus que la peur du Fléau qui approchait à grands pas. Certains voulaient découvrir, apprendre et connaître, sentir un air nouveau et goûter une herbe inconnue, éprouver leur endurance aux confins de vastes horizons et s'enivrer d'un ailleurs qui n'était encore que fantasmé. D'autres avaient peur. Tous regroupés, sous la lune déclinant en cette fin de nuit d'été, ils attendaient le départ. | |
| | | Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
Nombre de messages : 8130 Age : 30 Nom : Liberty, Black, Sun Star, Odyssée. Moi c'est Chamallow^^ Clan : Black chef de l'Ombre - Liberty fondatrice des Etoiles - Sun Star chef associé et fondateur du Soleil - Shiki et Odyssée solitaires Date d'inscription : 02/12/2006
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Dim 17 Aoû - 8:51 | |
| SUN STAR
Etait-ce réellement une si bonne idée que cela ? Il l'ignorait. Réellement, il n'en savait rien et la question tournoyait encore et toujours dans sa tête tandis qu'il se tenait au centre de la clairière, frappant le sol du sabot par intermittence. Il ne savait pas. Sun Star ne s'enfuyait pas réellement, malgré les apparences, il ne craignait pas la maladie. A son âge, on n'a plus peur de s'affaiblir et la vie lui avait déjà ôté les siens, sa compagne, ses deux fils, jusqu'à Jun et Moondance. Alors, qu'aurait-il dû craindre ? Mais il avait besoin d'air. Et surtout, besoin de changer d'air, de se séparer, au moins momentanément, de cette terre où tout et rien lui rappelait quelqu'un et quelque chose, laisser derrière lui ce territoire où Balbas était mort et où ceux qu'il avait élevés ou aimés avaient disparu sans laisser de traces. Il avait besoin de prendre du champ, et quoi de mieux que cette occasion ? Séparant le duo dirigeant en deux, Sun Star avait proposé à Lusitania de demeurer au sein du Clan du Soleil, de conserver leurs terres et leurs prérogatives tandis que lui accompagnerait ceux des siens qui choisissaient l'exil, cet exil volontaire et délicieusement excitant. Excitant. Sun Star n'avait pas peur. Il n'était pas inquiet pour un sou : il se savait résistant, et il savait aussi qu'il n'était pas seul puisque d'autres, parmi ses proches, allaient voyager eux aussi. Suivant le fil de ses pensées, l'étalon doré redressa la tête pour les chercher du regard dans la foule indistincte, en quête de la robe de jais de Renji, Renji son vieil ami et frère, ou de toute autre connaissance. Il rencontra une autre robe noire et secoua la tête, contrarié. Black !
BLACK
Paisible, immobile et silencieux en lisière de la forêt, il ne pipait mot et attendait que le temps passe. Son regard noir, posé sur cette masse grouillante d'êtres en mouvement, était aussi impénétrable que de coutume et seule, la brise de fin de nuit agitait sa crinière et sa longue queue noire. Une statue de marbre noir, bien fidèle à sa réputation de secret, de réservé, d'insensible. Et pourtant, son coeur saignait. Son coeur saignait au souvenir de la Maudite, Stelmaria, la Jument Rouge, disparue à jamais dans des circonstances qu'il n'aimait pas à se rappeler : la blessure était trop fraîche encore, et comme une plaie ouverte elle le lançait violemment sitôt qu'il l'effleurait, le laissant faible et presque nauséeux, tout plein de cette terrible conscience de l'absence. Jamais plus. Jamais plus, répétait son âme coupée de sa moitié et criant contre cette cruelle séparation. Jamais plus il ne croiserait le fer avec la dame rouge, jamais plus ne se cabrerait contre elle, jamais plus leurs sabots se heurtant ne lanceraient des étincelles. Jamais plus ne tracerait, dans un assaut audacieux, une ligne rosée sur son flanc, blessure superficielle, ni ne cesserait le combat en haletant, lisant dans les yeux de la Maudite le même épuisement que le sien et le même plaisir profond d'avoir lutté et déclaré forfait. Il ne verrait plus son fameux coup d'oeil en coin, taquin et moqueur, annonciateur de quelque éclat, et ne pourrait plus échanger un regard avec son frère de coeur Equinox, tous deux feignant la lassitude de deux étalons face aux frasques de Stelmaria. Moondance et ses courbes ravissantes ne raviraient plus ses yeux en redessinant dans sa mémoire les traits de sa première compagne, Magie Noire, et Shiki, lui semblait-il, ne sourirait plus jamais. Jamais plus.
C'était pour cela qu'il partait, pour endiguer la souffrance, repartir sur les traces de ses voyages de jeunesse, comme bouclant la boucle pour tout oublier, oublier qu'il avait grandi, aimé, qu'il avait eu deux amis de ceux qui construisent toute une vie et que cette vie s'était envolée avec leur dernier souffle, oublier la jeunesse fauchée si tôt, trop tôt, et oublier que pareille communion des âmes et des esprits ne se rencontre qu'une fois dans une existence. Tout oublier. Sauf une. Une jument à la robe pâle et aux yeux brillants, une jument qui était sienne autant qu'il lui appartenait et qu'il ne savait trop s'il la laissait, ou non, derrière lui. Un pareil voyage était peut-être dangereux pour qui portait leur descendance à tous les deux, et si le poulain venait à naître sur la route...mais n'était-il pas plus risqué encore de laisser Sorrow Life seule, seule face à la maladie et, peut-être, au handicap, à la mort du petit ou pire encore, la sienne ? Elle était la seule personne que Black attendait, ainsi campé à la lisière des bois, ne sachant trop s'il désirait la voir le rejoindre pour lui annoncer qu'elle l'accompagnerait, ou s'il souhaitait lui faire ses adieux et lui enjoindre de se cacher, à l'abri, dans un des recoins des terres de Glace. Sorrow Life. | |
| | | Lusitania Disciple de la Clinche.
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Dim 14 Sep - 12:36 | |
| Tous deux cheminaient dans le silence le plus total, flanc contre flanc, leurs membres battant l'exacte même foulée. Lentement, ils se rendaient au Lieu. Par moment, les naseaux roses de la Chef caressaient avec une tendre douceur l'encolure encore musclée de son compagnon. Elle mémorisait encore son odeur, cette odeur qu'elle connaissait, celle de son meilleur ami et confident, car il partait. Et aucun n'avait abordé ce sujet, c'était tabou entre eux mais... Se reverraient-ils un jour ? La délicate jument pie avait peur de la réponse. Renji prenait de l'âge, elle le savait, et il souffrait plus des hivers. Malgré sa grande carrure de frison qui avait fait de lui un cheval sachant se défendre, son corps le trahissait maintenant, et il faudrait protéger ses arrières. Bien entendu, Lusitania savait que Sun Star serait de la partie, qu'il accompagnerait son ancien Second, toujours fidèle ami. Si la Chef du Soleil éprouvait un pincement au cœur au départ de l'étalon doré, elle savait aussi qu'il avait fait ce choix de son plein gré, et que lui n'avait pas peur. Même si elle savait que Renji et Sun Star surveilleraient mutuellement leurs arrières, elle avait peur de ne pas les voir revenir de ce voyage, bien que l'étalon doré soit, elle le savait, résistant. Quant au croisé frison, c'était pour sa délicate Lusitania, sa conscience et son premier soutien dans son Clan d'adoption, qu'il tremblait. La Maladie et ce qu'elle apportait avec elle l'inquiétait. C'était pour cela qu'il fuyait les terres qui l'avaient vu grandir, car il avait vécu une belle et longue vie, qu'il n'espérait pas encore terminée, mais qu'il n'avait jamais voyagé. Il lui restait sûrement tout un monde à voir. Alors, si parfois, furtivement, ses dents attrapaient tendrement les crins noirs et fins de son amie pour s'assurer qu'elle était bien là, et pour resserrer encore le lien, il tremblait pour elle, sans rien lui en dire. De toute façon, il le savait, il n'aurait jamais pu la faire changer d'avis. Si elle avait désiré rester sur ces terres dont elle était à présent chef à elle seule, il n'aurait rien pu faire pour elle. Contre elle. Finalement, ils arrivèrent flanc contre flanc, poils blancs, bruns et noirs mélangés, dans cette clairière où les chevaux sur le départ se rassemblaient, pour qu'ils puissent, tous Clans confondus, se protéger les uns et les autres. Rapidement, à son entrée, la jument releva la tête et huma l'air, ses grands naseaux clairs s'ouvrant fortement. Elle n'était pas grande et avait du mal à repérer le cheval qu'elle cherchait. Rapidement, pourtant, son vieux compagnon attrapa entre ses dents la chair tendre de son encolure, comme pour attirer son attention, et d'instinct, elle regarda dans la même direction que lui, braquant ses yeux de biche sur l'or profond de la robe du Chef. Après un contact rapide, naseaux contre naseaux, comme une promesse de se retrouver vite, Lusitania se détacha rapidement de Renji. Malgré le monde présent, elle prit un grand trot, souple, de sa belle allure totalement élastique, l'encolure dressée, portant sa belle tête aux yeux intelligents et aux oreilles pointées, sa queue portée en bannière. Elle zigzaguait entre les chevaux, et elle lança finalement un petit appel, clair et léger, en arrivant à quelques foulées de Sun Star, avant de s'arrêter d'un seul bloc, élégante statue vivante dont l'encolure s'enroula jusqu'à caresser l'épaule musclée de son ami aux reflets d'or du bout des naseaux dans un geste affectueux. Sa voix, à la fois douce et calme, résonna tout doucement autour d'eux seuls. Bien qu'elle n'ait rien à cacher, leur conversation ne regardait qu'eux seuls. Elle ne voulait pas vraiment que ses adieux ne soient épiés par des oreilles indiscrètes. « Je t'ai amené Renji à bon port. » C'était l'esquisse d'une plaisanterie, qu'elle lui offrait, et elle se recula légèrement, pour le regarder dans les yeux. « Tu sais, je n'aime pas savoir que vous partez mais... enfin, c'est votre choix, tu sais que je ne le remettrais pas en question. En tous cas, je suis rassurée que vous partiez à deux. » En effet, elle n'aimait pas les savoir sur le départ, mais n'avait pas tant chercher à les dissuader ; si c'était leur volonté, elle ne pouvait pas les condamner à mourir de maladie. Mais elle préférait les savoir à deux que seuls. Elle secoua légèrement la tête, cachant son regard un peu voilé derrière sa crinière légère. « Je n'aime pas les adieux alors disons... Que c'est un au revoir. Vous saurez toujours où me trouver, de toute façon. Tu vas me manquer Sun Star. » De nouveau, la jolie pie tendit les naseaux de manière amicale vers l'étalon doré. Elle l'estimait, beaucoup, et le considérait d'avantage comme un ami que comme celui qui partageait le pouvoir avec elle. Le voir partir lui faisait du mal, mais bien entendu, pour lui, elle le cacherait autant que possible. Elle recula finalement d'un pas lorsque la silhouette encore massive du frison se dessina à leurs côtés. Bien entendu, si Renji avait marché plus à sa guise, il aurait été à leurs côtés depuis un moment, mais il s'était contenté de leur laisser quelques instants en tête à tête car il n'était pas trop dans le genre des au revoir, et qu'il préférait leur laisser le temps de se parler. Alors, il avait pris le temps d'avancer, s'arrêtant parfois au niveau d'un cheval de son Clan, ou d'un cheval qu'il avait déjà croisé pour esquisser un signe de tête emprunt de respect mais aussi d'une certaine retenue, d'échanger quelques banalités, quelques mots, de rassurer ceux qui doutaient en leur disant que, quoi qu'il advienne, ils resteraient ensemble, et que c'était cette union qui faisait leur force. Et finalement, il avait rejoint à son rythme tranquille - qu'il aurait aisément pu pousser - Lusitania et Sun Star, tandis que la jument pie prenait un peu de retrait, se faisant discrète. Alors, le frison salua son vieil ami avec un certain amusement, même s'il n'avait pas tout à fait le cœur à rire. Il ne regrettait pas de partir, non. Il aurait préféré que Lusitania, sa Complice, l'accompagne, tout comme Black Hole, son Frère de Cœur. Sa seule assurance, pour eux deux, c'était qu'il savait que Hole veillerait au moins discrètement sur la pie, car Renji savait qu'ils se connaissaient suffisamment, désormais. L'autre regret de Ren' était de laisser cette terre qu'il avait toujours connue. Mais, quoi qu'il en soit, il ne regrettait en rien son départ. Sa voix, puissance et un peu rauque, avait des échos d'amusement lorsqu'il adressa la parole à Sun. « Regarde quel âge il nous aura fallu attendre pour découvrir le monde en dehors de nos frontières... Au moins, nous partons à deux, en laissant notre chez-nous entre de bonnes mains. » Car, pour le noir, il s'agissait d'un départ sans date de retour, mais avec un retour. Du moins, il se l'imaginait encore possible. Il se connaissait, avec son âge et ses faiblesses, mais il connaissait aussi ses forces et sa détermination, et, en mettant le poids de chaque côté de la balance... Rien ne semblait impossible, tant qu'un retour était possible. Néanmoins, ses réflexions furent couper par un bruissement de plumes et le contact habituel des serres du faucon pèlerin, Horus, son Lié, sur son dos puissant. Si l'oiseau venait à lui, c'était que le départ approchait. Alors, les yeux de Renji brillèrent d'une conviction nouvelle, car finalement le départ commençait à devenir si attrayant que tous ses petits doutes étaient balayés. Pendant ce temps, les yeux de Lusitania, eux, passaient d'un étalon à l'autre, gravant leurs portraits dans sa mémoire. | |
| | | Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Dim 14 Sep - 15:49 | |
| "Je lui ai transmis ton message. - C'est une bonne chose. - Black... - Quoi, poussin ? - ...Je m'appelle Shiki ! Et...lâche ma crinière ! Pourquoi ce rire ? - Parce que ton énergie m'émerveille, poussin et...ne frappe pas ton allié, malheureux ! Insouciante jeunesse, tout feu tout flamme pour un surnom aussi futile. - Je frappe qui je veux, je suis Thar. - Pourquoi cet air navré tout d'un coup ? - Tu sais bien...je suis Thar."
Shiki coucha les oreilles et gratta le sol du bout du pied, le regard obstinément rivé sur les genoux noirs de Black qui prit à son tour une mine grave et sincère. L'étalon chef de l'Ombre appuya brièvement ses naseaux contre l'épaule du jeune mâle. "Je sais. Je ne le sais que trop bien. Pourquoi crois-tu que je prenne le large ? - Black...tu crois vraiment que je peux être Thar comme ça ? Tout seul ? Enfant de Maudits, mais sans la Maudite pour me guider ? Sans Père ? Sans toi...et surtout sans Elle ? - On survit à beaucoup de choses, fiston."
Les yeux de Black se perdirent dans le lointain et un vieux frisson, souvenir d'un hier révolu, secoua sa robe moirée tandis qu'il fermait les paupières une seconde sous la caresse de son long toupet soyeux. Sous ses yeux hagards dansaient d'autres êtres, d'autres silhouettes, loin là-bas, à la lisière du monde des perceptions et des vivants.
~ Maudite, elle lui était inaccessible; la Malédiction était peut-être le seul endroit au monde d'où il ne pourrait la ramener, le seul endroit au monde où Stelmaria ne pourrait jamais, au grand jamais compter sur l'aide inconditionnelle de son meilleur ami. Que devenaient donc les chevaux qui se perdaient dans le fleuve de sang de la Malédiction des Thars? ~
"On survit même à ce à quoi on ne voudrait pas survivre. Tu verras. - Black... - Shiki. - Tu reviendras ?"
Regards échangés. Frisson. Inquiétude de la jeunesse et sérénité de l'expérience. Sourires. "Bien sûr. Je ne voudrais pas te faire ce plaisir ! ...Prends soin de ton Clan, fils. Tu mérites d'être un grand chef et tu verras que, si tu t'autorises à le devenir, ils te suivront au bout du monde. Moi, je suis plutôt du genre à voyager seul... Garde toi, fiston."Les deux chefs demeuraient immobiles et se dévisageaient comme s'ils ne s'étaient jamais vus. Le plus jeune, oreilles en arrière, dissimulait mal la peine que son aîné savait murer derrière une forteresse de glace et leur sang n'avait à voir que les liens que leur offrait l'adoption, mais leurs coeurs battaient à l'unisson. Nul n'avait besoin de prononcer un mot de plus ; leurs adieux étaient informulés et d'autant plus poignants, tandis que chacun reconnaissait dans l'autre son passé et son avenir et lisait dans les prunelles amies la peine qui rongeait son propre coeur. La source en était la même, et ils le savaient. Elle émergeait de ces lieux qu'on ne peut atteindre, quel qu'en soit notre désir. Du seul endroit au monde d'où les voyageurs ne revenaient jamais. Maudits ou non. SUN STARIl la vit arriver et se délecta de son pas de danseuse, de la beauté de ses formes, de la finesse de ses traits et de la chaleur de ce sourire qui n'était destiné qu'à lui. Les yeux de Lusitania pétillaient en se fixant sur l'étalon doré mais, si elle avait pu lui inspirer certains émois en des temps reculés, cette période était désormais révolue. Ce qui aurait pu être ne serait pas, fût elle belle, belle à mourir, belle à se pâmer comme il aurait fini par le faire s'il avait été plus jeune et moins sage. Il aurait suffi de presque rien, peut-être dix années de moins...mais à quoi bon la comédie du vieil amant qui rajeunit ? C'était la solitude qui lui avait pesé et non le désir qui l'avait éveillé, et l'amitié serait sincère. Sun Star et la belle étaient amis, amis de coeur et d'âme, chefs associés, un duo en apparence inséparable, et pourtant... Elle se débrouillerait sans lui. Extrêmement bien. Il sentait la gêne sous-jacente, non pas reproche, mais chagrin dissimulé, et accueillit sa piètre mais courageuse tentative d'humour avec reconnaissance. Lusitania allégeait le moment et Sun Star en éprouvait de la gratitude, car son coeur était à vif de les laisser tous. "J'espère qu'il a été sage et que ça continuera, je dois tout de même le surveiller ! Imagine un peu, s'il se découvrait des velléités de Vert Galant au fil de la route ? ... Oh, Lusitania, je ne sais pas si j'aime l'idée de partir, mais si je sais quelque chose c'est que c'est aujourd'hui la chose à faire. La mort de Stelmaria, celle de Moondance, d'autres absents plus anciens me font éprouver le besoin d'un autre air et il me faut voyager, trouver un nouveau souffle, sous peine de devenir un fardeau pour vous tous. Il faut que je parte pour mieux revenir, et quelle meilleure occasion que celle-ci ? Quand d'autre pourrai-je laisser le Clan aux soins de quelqu'un d'aussi compétent que toi ? "
Du coin de l'oeil, l'étalon doré avisa l'avance de Renji qui, de son pas lent et nonchalant, allait et venait, s'arrêtant ici, s'arrêtant là pour échanger quelques mots avec l'un et l'autre, comme si tout ce qui allait se passer n'était qu'une journée ordinaire, une petite excursion sans conséquences. Le vieux frison n'aimait pas les larmes, l'émotion et les adieux, et Sun Star savait qu'il ne surgirait que quand la belle aurait disparu. Il souffla doucement quand Lusitania effleura ses naseaux, et sa voix vibra sourdement : "Je saurai toujours où tu es. Je saurai toujours où te trouver si j'ai besoin de toi. Je n'ai aucun doute là-dessus et c'est pour cela que je pars serein, même si tu me manques déjà."Elle reculait d'un pas quand il la rappela d'un geste de tête : "Lusitania !"Et d'attendre que la jument fixe son regard sur eux, tandis que Renji surgissait à leurs côtés, pimpant dans sa robe d'ébène, noir de jais, luisant et étrangement serein. Même si sa bonne santé n'était qu'apparence et que l'âge rongeait peu à peu son vieil ami, ce même âge qui ankylosait les genoux de Sun Star certains matins frileux, l'étalon doré se réjouissait de voir son complice aussi altier. Ses yeux bruns, sombres et doux, croisèrent ceux de Lusitania pour s'y agripper comme un noyé à un bois flotté : "Nous reviendrons."Ce n'était pas une question. C'était une promesse, même s'il n'aurait su dire si c'était à elle ou lui qu'il l'avait faite, s'il se rassurait à sa lumière ou s'il voulait la conforter dans ce nouveau rôle de chef en solitaire. Il reviendrait, c'était une promesse et une évidence, une certitude qu'il énonçait paisiblement, fort de sa foi en lui, en Renji et en eux tous. Pareille histoire ne s'arrête pas sur un voyage ! Renji prenait la parole à son tour et son excitation à l'idée du voyage était le reflet de celle de Sun Star, qui ne put s'empêcher de lui répondre avec la même exubérance, cachée sous des manières et des mots paisibles : "Il aurait fallu nous porter si nous avions encore attendu ! J'ai du mal à laisser derrière moi les terres où je suis né et où j'ai toujours vécu...mais je sais que le Clan nous survivra, et qu'il suffit d'un talent pour le mener. Pour que nous le retrouvions intact ou presque."Il leva les yeux pour dévisager Lusitania, s'abreuvant de son image, de son regard intense, de sa robe tricolore et de sa pose naturellement altière. Elle les fixait, tour à tour gravant leur image dans sa mémoire, comme si elle s'attendait à ne jamais les revoir et à devoir vivre, jusqu'au bout, n'ayant plus d'eux que des images et des souvenirs. Peut-être sentait-elle l'impatience qui s'emparait des deux compères, de Renji et d'Horus qui les avait rejoints, de Sun Star et Kimba qui patientait dans les fourrés, peut-être sentait-elle déjà qu'elle se délitait doucement dans la brume des départs, des ailleurs excitants, du grand inconnu ? Oh, jamais ils ne pourraient l'oublier. Son image, son rire, son sourire, son charme demeureraient à jamais gravé dans l'esprit de Sun Star, qu'il revienne ou non - et il comptait revenir ! -, mais cet instant précis était le moment cruel où les adieux s'estompent et où le coeur s'allège en se tournant vers la nouveauté et demain. Il l'adorait, elle lui manquerait, elle lui manquerait aussi fort que Balbas avant elle, aussi fort que ses terres, aussi fort que les siens et ses proches, mais le départ s'approchait et le Clan s'éloignait pour un instant, un siècle, une éternité. Sa voix était légèrement rauque. "Tu veilles sur nos touffes d'herbe, hein ?" | |
| | | Black Hole Cauchemar de la NASA
Nombre de messages : 1650 Age : 28 Nom : Marion Clan : Shikaku | Glace | Crépuscule Date d'inscription : 27/10/2010
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Jeu 18 Sep - 8:41 | |
| ZANZIBAR.
Le jeune étalon avait décidé de rester ici pour veiller, une ultime fois peut-être, sur les terres qui l'avaient vu naître. Si mille urgences avaient un jour agité son cœur d'enfant des passions, c'était avec gravité qu'il s'avançait, son visage fermé et rendu impassible par toutes les déconvenues passées. D'un pas calme et rendu altier par la courbe naturelle de son encolure, il arriva dans la clairière. Sans mal, il reconnut les chefs qui étaient déjà là. Black et Sun Star avaient décidé de partir quand Shiki, lui, restait. Jeunes ensemble, se verraient-ils vieillir ? Le fils de Zénith n'en savait rien mais il était fin prêt à prendre ses responsabilités, à embrasser une dernière fois ses terres et les siens. Dérision dérisoire : aucun n'était encore des siens. Ils étaient tous partis, le laissant seul encore, lui l'éternel orphelin. Immobile, il avait laissé ses yeux pailletés d'or courir sur eux, sa peau frissonnant par instants. S'il avait hésité, il reprit pourtant ce pas tranquille et sûre qui marquait sa démarche, se dirigeant vers eux. D'un geste de tête respectueux, il salua Sun Star, Renji et Lusitania. Certes, il avait renoncé à faire partie de leur Alliance mais à jamais, l'étalon doré demeurerait une figure de proue. Quand il était enfant, c'était sa vie qu'on lui avait contée.
« Sun Star, Lusitania, Renji ... mes respects. Je vous souhaite bon courage dans le long périple qui vous attend, que les vôtres sachent veiller sur vos âmes. Je sais que ce n'est pas l'heure ni le lieu pour refaire les alliances et ce n'est d'ailleurs pas mon attention mais, en toute sincérité, je tiens à vous signifier, Lusitania, qu'en cas de problème, les terres du Crépuscule sauraient devenir un refuge pour vous et vos guerriers restés ici. »
Les longues déclarations n'étaient plus de son goût et, ayant posé son offre, il préféra s'éclipser, saluant une fois de plus le trio royal, se dirigeant ensuite vers ceux que son âme avait préférés. Il poussa un hennissement bref, pour les prévenir de sa présence, qu'il ne s'effarouche pas davantage de le voir arriver et il les salua, eux aussi. Ses lèvres noires embrassaient son poitrail comme il courbait respectueusement son col, saluant l'étalon noir qu'il savait touché par la disparition soudaine de Stelmaria et de l'ensemble de sa famille. Bien sûr, le jeune alezan n'ignorait pas que Shiki souffrait aussi mais il savait que rien ne pourrait changer ce qu'il ressentait, sinon le temps qui passerait.
« Black, Shiki. Drôle de journée pour se retrouver. »
SORROW LIFE.
Elle avait hésité avant de venir, se demandant si elle avait bien raison d'être là. Ces chevaux s'apprêtaient à partir, à s'en aller de ces terres qui, bientôt, seraient abandonnées de toute vie, de tout sourire ou de tout rire. Quel visage serait celui qu'eux, les survivants, arborerait ? Pour l'heure, ils faisaient tous bonne figure, comme s'il ne s'agissait là que d'un au revoir. Pour peu, ils auraient voulu faire croire qu'ils ne s'apprêtaient qu'à affronter un hiver plus rigoureux que les autres. Oh, mais l'avenir était moins incertain encore. Certains ne reviendraient pas, jamais. Ils mourraient là-bas, loin d'eux et loin des terres dans lesquelles ils avaient vécues. Pourtant, cette dame dont la joie était étrangère était là. Elle était là, immobile dans son manteau blanc clairsemé de tâches rouges, dans son manteau de vie, d'espérance encore. Si le vent jouait dans ses crins et dans sa queue, s'il lui apportait l'odeur de ceux qui s'étaient réunis, elle n'en savait qu'une. Une odeur suave, aussi douce que saisissante. Une odeur qui, quand elle venait chatouiller ses naseaux de velours, réveillait son cœur. Black. Black était là, aux côtés de son petit-fils. Il était là sans l'être, son cœur pleurant la disparition de la Jument Rouge, de son frère, du compagnon de sa fille et de l'amante du brave Thar. Sorrow ne pouvait rien dire, ignorante de tous ces grands noms qui s'étaient éteints, sans un souffle ni un cri. Que faisait-elle là, si seule et hésitante ?
Black n'avait pas besoin de ses doutes ni de ses craintes, de ses regards toujours tristes et de ses sourires fatigués. Le Roi avait besoin de certitudes et de courage et elle, misérable poupée de chiffons, n'avait rien de tout cela à donner. Malgré tout, elle se présenta face à eux, ses flancs lourds gênant à peine sa démarche fluide. Elle offrit un large sourire au jeune Thar, un sourire plein de compassion et de compréhension peut-être. Elle alla jusqu'à effleurer son épaule de ses naseaux, comme pour lui montrer que, s'il serait là pour elle, elle pourrait l'écouter et lui accorder la même présence. Elle s'arrêta finalement face à l'étalon dont le regard était si noir qu'il en prenait parfois des teintes bordeaux. Il avait voulu la voir et elle était venue, comme pour honorer une promesse qu'elle n'avait jamais posée pourtant. Au fond, il lui était précieux d'être là : malgré les craintes, les doutes incessants, elle voulait qu'il sache qu'elle l'aimait encore, qu'elle l'aimait plus fort, avec la même ardeur que la toute première fois.
« Black ... »
BLACK HOLE.
Ombre, fantôme ou vautour, le Shikaku avait suivi les bruits de son cœur. Sans s'en rendre compte, il avait été attentif à cet impétueux tumulte qui grondait en lui, comme si quelque chose, pour un des siens, n'allait pas. Sans réfléchir ni même attendre, il s'était mis en marche, quittant les roches noires et dures de la Zone pour retrouver ces vastes territoires. Aveugle à toute alarme, il était venu jusque là, considérant toutes ces têtes couronnées avec un sourire narquois, défiant qu'il était. Pourtant, aujourd'hui, il ne pouvait pas nier les liens qu'il avait tissés avec nombre d'entre eux. De Shiki à Sun Star, il avait appris à les connaître, liant même son âme infâme à celle du grand noir. Son cœur se serra dans sa poitrine, battant avec crainte. Il avait appris que son Frère de Cœur s'en allait. Il avait appris que le grand mâle le quittait, à moins que ce ne soit lui qui s'en était détourné le premier. C'était d'un pas décidé qu'il avait posé ses sabots dans la clairière, défiant toute cette assemblée de son hautaine allure, se moquant une fois de plus de ce qu'ils se targuaient d'avoir, eux, rois de pacotilles. Pourtant, il n'en pensait rien ou presque. Pire, il avait peur et mal. Comment le croire ? Lui, ce Shikaku dont les années fleurissaient à en perdre raison, comment était-il possible qu'il n'en vienne à s'inquiéter ? Renji partait. Il partait vers ces autres régions, il partait avec l'étalon d'or pour un voyage sans nom. Il partait et Hole, malgré toute sa rudesse et sa force de caractère craignait que son Frère doute de lui, de ses sentiments. S'il avait pu, il aurait dit au semi frison tout son amour, toute sa confiance et toute sa tendresse. Il lui aurait parlé de leur rencontre, de la gratitude qu'il éprouvait envers lui. Mais comment ? Insolent rien que de part sa prestance, il se porta jusqu'à lui, ignorant royalement les autres, comme si seul Renji existait encore.
Une fois face à lui, il marqua un temps d'arrêt, presque au carré. Son visage ne portait plus rien d'insolent ni de moqueur ou d'hautain. Seulement cette gravité qui trahissait son soucis et sa peine. Sans un mot, il laissa son antérieur glisser sur le sol, se courbant face à celui qu'il avait reconnu comme son Frère. Il le saluait comme un fidèle saluait son dieu, comme un guerrier saluait son roi. Grave encore, il se redressa, marchant vers cet ami, vers ce confident, vers cet animal qui, au plus noir de ses jours, avait su l'apaiser et lui montrer le chemin. C'était Renji qui, pendant plus d'un an, lui avait maintenu la tête hors de l'eau, lui apprenant à voir le monde différemment, lui apprenant que quand la lune se levait, ce n'était pas forcément parce qu'elle venait d'assassiner le soleil. Doux mais puissant toujours, il vint poser ses naseaux brûlants sur l'encolure du mâle, lui signifiant qu'il était là. Seulement là, rien de plus ni de moins. Il se tourna ensuite vers sa Muse, lui offrant un sourire comme résigné, pour lui signifier qu'il savait et qu'il était triste, tout comme elle. Il aurait pu sans mal se presser contre elle si tout ce monde n'avait été là. En aucun cas il ne souhait la compromettre auprès des siens : elle valait beaucoup trop à ses yeux pour qu'il ne puisse oser écorner son image.
« Roi et Dame Soleil, je vous salue humblement. »
Certes, une pointe d'ironie avait percé dans sa voix mais il savait que Lusitania comme Sun sauraient entendre la sincérité qui était là, bien présente elle aussi. Rapidement, il tourna la tête vers Shiki. Il savait que le jeune Thar avait décidé de rester et il lui était précieux que le fils de la Dame d'Acier sache qu'il serait là pour lui. Le bruit de la tragique disparition de la famille de la Jument Rouge courait sur toutes les terres et Hole s'était promis d'aller voir Shiki. Mais Black, Zanzibar et bientôt Sorrow Life l'entouraient. Ce n'était pas l'heure de venir troubler cet équilibre. Pourtant, le noir à l'étoile blanche baissa respectueusement la tête, pour signifier à celui qu'il considérait comme un fils qu'il était là. | |
| | | Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
Nombre de messages : 8130 Age : 30 Nom : Liberty, Black, Sun Star, Odyssée. Moi c'est Chamallow^^ Clan : Black chef de l'Ombre - Liberty fondatrice des Etoiles - Sun Star chef associé et fondateur du Soleil - Shiki et Odyssée solitaires Date d'inscription : 02/12/2006
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Sam 20 Sep - 16:20 | |
| SHIKI
Sur la pointe des sabots, après lui avoir rendu son sourire, Shiki s'éclipsa en voyant Sorrow Life se dessiner dans la foule et s'avancer vers Black d'un pas souple encore, et tomba nez à nez avec Zanzibar qui le saluait avec sa grâce coutumière. Un sourire chatouilla les lèvres du jeune chef qui s'inclina à son tour. Il devait reconnaître qu'il aimait bien Zanzibar, ce puissant alezan qui, avec tant de courage, avait tenté de remonter un Clan en pleine noyade. Et qu'il réussisse ou non à le tirer de l'eau, le respect de Shiki demeurait acquis au meneur, dont la force d'âme seule suffisait à forcer l'admiration. Qui était-il, pour se lamenter sur la perte de sa famille, quand ce poulain sans parents et autrefois sans Clan avait réussi à s'imposer comme chef sans larmes, sans sang et sans heurts ? Est-ce qu'un Thar peut pleurer les siens, en a-t-il le droit quand il porte tant de destins sur le fil d'une seule décision ? Ravalant sentiments et émotions, Shiki opina du chef. Oui, c'était une drôle de journée et une morne journée. Ce matin, l'heure était aux adieux et de devoir laisser partir loin ceux qui avaient été son plus sûr soutien le laissait seul, désemparé comme un poulain loin de sa mère, perdu et malheureux ou presque. Doutant de lui, doutant d'être à la hauteur. C'était une bien étrange journée, où la joie des retrouvailles et de se voir après un si long temps contrebalançait le chagrin des départs, des absences prévues et voulues, des "reviendra-reviendra pas", la pointe d'envie et de jalousie face à ceux qui partaient pour de plus vastes horizons.
"Oui, c'est une drôle de journée...je n'avais jamais vu autant de chefs réunis en un même endroit, autant de chevaux sans combat. Ne faut-il donc qu'une menace pour nous unir ? Content de te revoir, Zanzibar. Que deviens-tu ?"
Tournant la tête pour observer le duo noir et blanc qui se formait à quelques pas d'eux deux, le jeune étalon fit un signe amical à son compère pour s'éloigner avec lui, et laisser les amants bientôt séparés à leur intimité. Au passage, il pointa les oreilles vers Black Hole et lui renvoya un sourire triste, fatigué, un de ceux qu'il pouvait se permettre avec ses vrais amis, quand il n'était plus besoin de donner le change et d'afficher le masque de la politique.
BLACK
Un petit jeune chef prometteur qui s'avançait vers eux salua l'étalon de la tête et Black, comme à un égal qu'il était désormais, lui rendit ses salutations avec un léger sourire. Un sourire, chose rare de la part du Maître de l'Ombre qui, jusqu'à il y a peu, ne concevait l'existence qu'en luttes et les relations qu'en froideur. Mais ce jeune être n'avait pas démérité, loin de là...
"Bienvenue, Zanzibar. Tu parais en bonne santé, j'en suis heureux."
Il sourit au jeune chef, et puis son souffle se tarit, ses yeux cillèrent, son coeur battit à en rompre ses côtes. Car elle s'approchait. Fine, délicate, danseuse malgré ses flancs arrondis, Sorrow Life émergeait de cette vague vide de sens, de cette marée d'êtres, d'adieux et d'espoirs entrecroisés et en elle seule se croisaient tous les espoirs du grand étalon noir. Il demeura immobile tandis qu'elle le rejoignait, remarquant à peine que ses deux cadets s'éloignaient d'un pas discret, et la dévora du regard. Si longtemps qu'il ne l'avait vue...Il avait craint qu'elle ne s'offusque de son départ, puis de son désir de la protéger et de sa peur de la laisser seule, il avait craint qu'elle ne lui en veuille et, pire, qu'elle ne lui reproche, comme Magie Noire en son temps, de l'abandonner.
"Ma beauté..."
Mon coeur, mon amour...les surnoms ne manquaient pas, mais ils affadiraient la force de ces retrouvailles où chaque rencontre, même quand ils s'étaient quitté la veille, était le retour d'un long voyage en solitaire. Il sourit, un sourire nerveux :
"Pardonne-moi de partir ainsi. Si je le pouvais, je t'enlèverais, comme dans les contes d'antan, pour t'emmener avec moi...mais non. Je t'aime trop, je te respecte trop pour t'imposer mon choix et surtout mon besoin de prendre le large. Je reviendrai au plus vite. Pour toi. Pour lui. Pour vous, et puis surtout pour nous, nous trois bientôt."
Avec un sourire embarrassé, toujours mal à l'aise qu'il était avec ces histoires de poulains, mais impatient et touchant de sensibilité, l'étalon redevenu jeune inexpérimenté dans ce domaine sourit à sa belle. Il laissa s'écouler plusieurs secondes de silence, avant de reprendre, humant son odeur à pleins poumons :
"C'est dur de te laisser, Sorrow Life." | |
| | | Lusitania Disciple de la Clinche.
Nombre de messages : 906 Age : 28 Nom : Camille. Clan : Soleil/Ombre/Solo'/Glace Date d'inscription : 22/01/2011
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Dim 28 Sep - 14:30 | |
| Elle s'était approchée de lui, lui son associé, son ami, lui qui partait. Bien entendu, elle n'aurait su lui en vouloir de partir. Elle avait donc tenté un peu d'humour, pour ne pas laisser tomber une chape de plomb sur leur entrevue. Elle ne voulait pas avoir plus mal que cela. Alors, elle avait esquissé un sourire et elle avait parlé en essayant de rendre légère la situation. Pourtant, ah, pourtant, son cœur était pris dans la pierre. Elle le sentait prisonnier, comme un oiseau blessé, enserré durement dans un un compartiment trop petit et trop froid pour lui. Pourtant, il fallait qu'elle garde le cap, un moment au moins, qu'ils partent sereins. Elle le leur devait, et elle aurait tout le loisir de s'effondrer après. Une seconde seulement, car après elle devrait fait front pour son Clan, dont elle serait la seule Chef. Elle savait qu'elle pourrait aller trouver l'épaule chaude de Hole pour panser ses blessures à ses côtés. Seulement, pour le moment, elle se devait de rester forte, et l'humour lui était une aide favorable. Un fin sourire étira ses lèvres lorsque son associé répondit. « Méfie-toi de la seconde jeunesse qui pointe dans sa tête... Je pense que nous ne sommes plus habitués au jeune Renji fringant. Je te souhaite bien du courage pour réussir à garder un œil sur lui. Ou est-ce lui qui aura à vous surveiller, mon associé ? » Un rire très léger lui échappa, sincère. Lequel des deux serait le plus surprenant ? Elle ne saurait le dire. Elle ne le verrait pas. « Tu sais que je ne te retiendrais pas. Je ne peux que t'encourager à partir pour mieux nous revenir. Nous t'attendrons, tous, et j'y veillerais. Après tout, c'est toi qui m'a formé. » Ses naseaux allèrent effleurer ceux de Sun Star, c'était une caresse douce, un contact qui traduisait l'attachement de la jument à son ami. « Et je saurais te trouver si tu as besoin de moi. » Elle ne savait pas comment, mais elle le sentait. Et elle connaissait assez Renji pour savoir que, si les choses tournaient au vinaigre, l'étalon frison lui enverrait Horus en messager. Et elle les rejoindrait aussi vite qu'elle le pourrait, si c'était nécessaire. Pour cela, il lui faudrait bien entendu s'armer d'un bras droit auquel elle pourrait faire confiance. Et le constat était amer ; le seul en qui elle aurait encore confiance, après son départ, ne serait jamais son allié au sein du Clan. Ainsi, elle recula d'un pas, laissant l'entrée à son camarade d'ébène. Pourtant, lorsque Sun la rappela, elle s'immobilisa, légèrement en retrait, observant les retrouvailles des deux vieux complices. Elle savait qu'elle les regardait partir, mais un peu d'assurance gagna néanmoins son cœur pendant qu'elle soutenait le regard chocolaté de Sun Star. Ils partaient à deux et en bonne forme. S'ils n'étaient plus de fringants yearlings, ils étaient deux et se connaissaient suffisamment pour que l'un veille sur les arrières de l'autre. La jument esquissa un sourire pour l'étalon doré. « Et je vous attendrais. » Elle était sincère en disant cela, et plutôt sereine. Elle ne s'inquiétait pas pour eux. Définitivement, elle n'aimait pas les voir partir, mais elle avait confiance en eux, tout en restant lucide. Le temps les rattrapait, et le voyage serait dur. Mais, quoi qu'il advienne, jusque la dernière seconde, elle savait qu'ils resteraient l'un avec l'autre. Elle ne pouvait pas en douter, et cette pensée la rendait forte. Elle savait de quoi ils étaient capables, à deux, et ça l'apaisait. Elle eut un sourire en les observant. Quant à Renji... Eh bien, Renji était sûrement plus vivant que jamais et les regrets n'étaient pas nombreux pour lui. Après tout, il reviendrait, et il partait avec Sun Star. Peu de choses pouvaient entamer sa bonne humeur et son enthousiasme. Bien sûr, il laissait Lusitania, il laissait son Frère de Cœur, il laissait ces terres qui l'avaient vu naître et celles qui l'avaient vu devenir l'étalon qu'il était. C'étaient ces seuls regrets. Après tout, Elixir était partie depuis longtemps. Le souvenir de la solitaire hantait le frison, et, parfois, il retournait aux Roches, là où il l'avait vue et rassurée. Les choses, entre eux, avaient été fortes à leur façon. Maintenant, Elixir ne retenait plus le transfuge. Alors, comme il savait que les deux seuls êtres qui lui causaient du regret se garderaient mutuellement, il était serein et plein d'entrain, à l'image de Sun Star. « Je t'aurais porté bien volontiers. Le départ me brûle les veines. Ah, Sun Star, donc quelle histoire nous voilà embarqués ? Voilà qui fera une bien belle histoire à faire passer de générations en générations ! Nous les reverrons, nos Terres. Tu les as confiées à une valeur sûre. » Son regard sombre pétillait d'enthousiasme. L'étalon maladif se traînant à grand peine était loin, malgré l'approche de l'hiver. L'âge, c'était peut-être dans la tête ? En tous cas, Ren' était fièrement sur le départ. Horus, qui était là maintenant, annonçait l'heure imminente. Et pourtant, ils n'étaient pas encore partis. Zanzibar approchait, et, alors que Renji dessinait une révérence pleine de grâce face à un supérieur hiérarchique, Lusitania le saluait comme un égal, d'un signe de tête ferme mais élégant, son regard plein de sa douceur. Tous deux écoutèrent attentivement le jeune chef, et le frison se tourna vers la Paint pour écouter sa réponse, sa première réponse de jeune chef solitaire, en somme. Et, bien entendu, la douce parla de manière avisée, aux yeux de son vieil ami. De sa voix ferme, mais pleine de douceur et de gentillesse, la réponse de la jument avait fusé. « Je vous remercie de votre proposition, Zanzibar. J'en prends note et me permets de vous retourner la faveur. Ou si, simplement, vous cherchez un conseil ou un moment d'échange, sachez que nos Frontières sont ouvertes à toute intention pacifique, quelque soit son origine. » Elle lui signifiait qu'il était le bienvenue. Elle se doutait que le jeune chef qu'il était et qui s'éloignait déjà devait se sentir un peu perdu par moments. Son Clan n'était pas au plus fort, et son Alliance connaissait de grands changements. La Jument Rouge était mort, laissant les Glaces à Shiki. Black s'en allait. Même si leurs allégeances étaient contraires, Lusitania n'avait rien contre le jeune Zanzibar. S'il avait envie de parler, que ce soit de politique ou du climat, si l'envie lui en prenait, il pourrait venir la trouver. Elle avait voulu le lui dire de vive voix, bien qu'elle ne soit pas sûre qu'il viendrait. Mais elle n'avait rien à se reprocher, à part peut-être de se montrer trop gentille quand elle était seule chef à bord. Pourtant, elle ne pouvait pas s'en blâmer, et l'absence d'ombre dans le regard de Renji ne l'aidait pas à s'en vouloir. Et puis, une odeur bien connue chatouilla ses naseaux, et la jument tourna le regard juste à temps pour voir le Démon sortir des fourrés et défier le monde. Le regard de Lusitania glissa sur Sun Star avec douceur et s'arrêta sur le Frison qui, les oreilles pointées à l'avant, observait l'animal sombre et couturé de cicatrices qui s'avançait. Renji ne quittait pas des yeux ce frère qui s'avançait. Ce frère qu'il s'était choisi, ou qui l'avait choisi, il ne saurait dire. Ce qu'il savait, c'était qu'il éprouvait une réelle tendresse pour ce guerrier sombre que le monde fuyait comme la Peste. Pourtant, Renji ne l'avait jamais fui, voyant même en lui du bon, qu'il avait essayé de tirer le plus possible à la surface pour endiguer un peu cette Folie qui consumait l'être tout entier de Hole. Bien entendu, il s'était échiné pour ce que certains appelaient peu de résultats, mais c'était bien assez pour le Frison, qui accueillit le guerrier avec un large sourire doux et presque tendre. Car oui, il y avait une certaine tendresse entre eux, de cette tendresse fraternelle qui se traduisait dans les coups d'épaules ou les petites chamailles d'étalons. Alors, à la révérence de son Frère, l'ancien chef du Soleil répondit par un appel léger et doux, un très agréable son. Et, lorsque les naseaux de Black Hole rentrèrent en contact avec son encolure, le vieil animal attrapa quelques mèches sombres sur l'encolure puissante du Shikaku, tirant dessus comme un poulain tirant sur les crins de son copain. Un murmure rauque s'échappa de ses lèvres sombres, un murmure uniquement destiné à l'animal de sang qui était venu le rejoindre. « J'ai crains de ne pas pouvoir te dire au revoir, mon Frère. Je voulais te dire que tu me manqueras. M'attendras-tu, quand je rentrerais ? » Les dents du frison relâchèrent les crins de Hole tandis qu'il approchait sa tête de celle couturée de cicatrice du guerrier noir. Ce moment, il n'était qu'à eux, tendre à la façon de deux guerriers qui savent qu'ils pourraient ne jamais se revoir. « Veille bien sur toi, mon Frère, j'aurais encore besoin de toi. » Comment Renji aurait-il pu ne pas le dire ? Laisser croire Hole qu'il partait sans regretter de le laisser derrière lui ? Oh, il n'aurait jamais voulu le culpabiliser d'une quelconque façon, mais... Il devait au moins lui dire cet amour fraternel qu'il ressentait pour lui. Après tout, il le quittait. Il l'abandonnait. Si un jour il avait cru que son Frère de Cœur et lui s'éloigneraient, il avait toujours plus facilement que l'esprit libre et sauvage du Démon le pousserait à le laisser. Il n'avait jamais vraiment trouvé de raison suffisante pour que cela advienne, certes, mais il ne s'était jamais vu partir en laissant le Shikaku. C'était pourtant ce qu'il faisait, et peut-être cherchait-il comment s'en excuser. Un soupir lui échappa tandis qu'il libérait Hole de son attention, suivant son regard qui coulait vers Lusitania, laquelle esquissait un sourire bien pâle au guerrier noir. Ces deux-là, au moins, songea Renji, seraient capables de se surveiller mutuellement. Il y avait quelque chose dans l'air entre eux, sans qu'il ne sache bien quoi, mais c'était présent. Et cela se confirma avec le léger rire que la pinto retourna à l'étalon à la pelote. Bien que son regard perçant ne laisse rien paraître du feu qui brûlait dans ses veines en observant le grand noir, la jument savait qu'au fond, entre eux, les mots et les danses échangeaient n'étaient pas de vaines choses. Si elle n'avait pas bondi vers le Chevalier Noir pour réparer son cœur abîmé, c'était parce qu'entre eux, les choses ne pouvaient pas être criées au grand jour, pas encore. Elle dessina une légère révérence, ses crins retombant autour de son encolure et de sa tête comme un halo. « Ravie de vous revoir, Shikaku. » Ses paroles semblaient presque sèches. Pourtant, dans son esprit, les choses étaient différentes. Elle aurait aimé dire les choses autrement. Son regard croisa celui de l'étalon vêtu de nuit, et, si elle ne voulait pas dévoiler son jeu, elle soutint ce regard juste assez longtemps pour ne pas laisser la glace se former entre eux. Néanmoins, elle reporta son attention sur Sun Star, effleurant l'épaule de l'étalon du bout du nez. Sa gorge se serra et elle resta légèrement appuyée contre l'étalon doré, avant d'esquisser un sourire et d'avancer jusqu'à Renji, collant son poitrail contre celui de l'étalon, sentant son encolure épaisse l'enlacer dans une douceur rendue tandis que la belle grattait un peu le garrot du frison. Finalement, elle recula, ses grands yeux voilés par le chagrin. « Renji, Sun Star... Je sais que le départ vous appelle. Faites bonne route et revenez-nous vite. Pardonnez-moi de vous laisser, pardonnez-moi de ne pas passer ces derniers instants avec vous, mais j'ai peur que ça ne soit au dessus de mes forces, j'ai peur de vous rendre le départ plus compliqué qu'il ne devrait. À bientôt. » Elle leur esquissa un sourire, un vrai sourire. Si elle s'écartait maintenant, c'était parce qu'elle n'aurait pas la force de les voir faire demi-tour. Le moment approchait, d'un instant à l'autre, et elle ne le supporterait sûrement pas. L'image qu'elle garderait d'eux ne devait pas être celle dans laquelle ils partiraient. Elle voulait se souvenir d'eux trois riant doucement, de Renji contant les Anciens, de Sun Star passionné par la politique qu'il menait avec le cœur. C'était peut-être de la lâcheté de ne pas rester. Elle avait peur de blesser Sun Star, qui comptait beaucoup, pour elle. Elle avait peur de décevoir Renji, ayant tant hâte de partir. Mais elle ne voulait pas sentir cette envie de les retenir, un cri montant en elle, les larmes sur ses joues. Elle préférait s'éloigner avant, ne pas rendre les adieux plus douloureux. Elle pivota donc, prête à rejoindre les Terres du Soleil. Pourtant, elle ne pouvait pas partir comme ça, pas comme une voleuse. Son sourire triste aux lèvres, elle approcha de Black Hole, posant ses naseaux contre son épaule, une seconde, soufflant délicatement sur son épaule brûlante. Elle avança encore de quelques pas avant de se retourner une dernière fois. Un sourire bien plus lumineux étira ses lèvres, tandis qu'elle gravait la silhouette dorée de Sun Star et l'allure altière de Renji dans sa mémoire. À ce moment-là, tout aurait pu sembler parfait. Pour eux, elle se força à rire légèrement. « Messieurs, portez-vous bien. Ce sera à vous de me raconter ce monde dont on parle tant, à votre retour. » Son sourire aux lèvres, elle fit une longue et douce révérence, son corps totalement courbé rejoignant presque le sol. Elle leur jeta à tous les trois un dernier regard qui se voulait pétillant, avant de s'éloigner, aérienne dans son trot, quittant la Clairière pour rejoindre les ombres de la forêt et s'y enfoncer. Elle ne s'éloignait pas de trop. Elle s'éloignait juste assez pour suivre de loin le départ et que personne ne voit son cœur exploser. Elle avait essayé de passer outre l'expression de son frison adoré, qui semblait savoir qu'elle s'en allait panser des blessures qu'il lui avait en partie infligées en partant. Pourtant, elle ne pouvait leur en vouloir. Ils ne faisaient que suivre leur destin. C'était elle qui avait la faiblesse de ne pas l'accepter. C'était elle qui s'était blessée seule. Seulement, l'arrivée de Black Hole avait changé la donne. Si elle espérait qu'il ne les trahirait pas en partant à sa poursuite dès qu'elle partirait, elle espérait pouvoir se presser contre son corps chaud, s'appuyer sur son épaule pour empêcher les sanglots de lui échapper. Dès que les pas des Enfants Soleil les éloigneraient de cette clairière, il serait son unique allié ici, le seul en qui elle avait réellement confiance. | |
| | | Black Hole Cauchemar de la NASA
Nombre de messages : 1650 Age : 28 Nom : Marion Clan : Shikaku | Glace | Crépuscule Date d'inscription : 27/10/2010
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Lun 6 Oct - 14:07 | |
| ZANZIBAR.
Le constat était évident : la peur resserrait les liens comme si soudain, chacun prenait conscience qu'ils vivaient tous sur une même terre. L'identification d'un ennemi commun était quelque chose de fabuleux à observer. C'était la création d'une seule et même conscience : l'on ne se battait plus pour soi. L'on ne se battait plus contre cet ennemi de toujours. L'on préférait s'unir pour être plus fort. Finalement, l'on ressentait le besoin de garder ces terres, de garder ces ancestrales querelles. Si un clan seul disparaissait, que deviendrait l'avenir ? Les tensions entre clan étaient comme une close intrinsèque du bon fonctionnement d'une terre. Pourtant, que son clan vive ou disparaisse n'aurait rien changé : le Crépuscule n'existait simplement plus. Au fil des jours, il le regardait s'affaiblir sans que sa volonté ni ses mots ne changent quoique ce soit. Qu'aurait-il pu faire de plus ? Pourtant, c'était un sourire qui déformait son doux visage alors que ses grands yeux aux reflets gourmands s'étaient posés dans ceux de son jeune protagoniste. Que devenait-il, lui ce fils abandonné, ce chef solitaire ?
« Oh tu sais, rien de bien palpitant dans ma vie. Je me contente de sillonner des terres toujours vides en attendant qu'un jour se présente face à moi un guerrier. Pourtant, je ne peux nier que j'aime encore ces terres sur lesquelles je suis né. Mais toi alors, Shiki ? Je ... ce n'est sans doute ni le lieu ni l'instant mais tu es là, à portée de voix et de regard alors ... Je sais à quel point tu peux te sentir seul à cette heure. Si tu cherches une oreille, un silence partagé, je suis là. Tu peux et tu pourras compter sur moi. Toujours. »
Le jeune étalon solda sa déclaration d'un sourire sincère qui aurait pu être radieux s'il n'avait renfermé en lui quelque chose d'irrémédiablement triste et sombre.
SORROW LIFE.
C'était de toutes ces choses que son compagnon vivait. Campé sur ses membres à dominer l'assemblée, il semblait vivre comme son corps respirait la puissance. Si son père l'avait d'abord élevé dans le but d'en faire un être de l'ombre, Black avait l'étoffe d'un meneur, l'étoffe d'un roi. Ses mots étaient sûrs et il avait l'intelligence des grands. Quand elle le regardait, le fixant des minutes durant, elle ne pouvait s'empêcher de sourire. C'était ce mâle qu'elle aimait, c'était lui qu'elle voulait et pour rien au monde elle ne l'aurait enchaîné. Le Maître de l'Ombre était un animal indépendant et, par moment, il avait besoin de s'éloigner pour se retrouver en lui-même. C'était sans mal qu'elle concevait son envie d'ailleurs. Sans mal peut-être mais, forcément, une pointe de détresse agitait son cœur. Leur enfant naîtrait bientôt, sans doute sans lui. D'autres questions, aussi, lui martelaient l'esprit ... et si ... ? Non. La belle dame au visage toujours froid s'interdisait de partir dans ces conjectures douteuses. Black était un guerrier. C'était sans mal qu'il s'était redressé de toutes ses joutes alors que serait un voyage pour lui ? Bientôt, ils se retrouveraient ici, dans cette vaste clairière. Ils se retrouveraient et ce serait à loisir qu'elle pourrait laisser ses naseaux glisser sur sa peau. Elle s'enivrerait de toutes ces odeurs nouvelles qu'il porterait sur lui mais surtout, elle lui présenterait son enfant.
« J'ai été partagée entre deux désirs, entre deux projets. Toi et le bout du monde d'un côté, notre enfant et le chant des glaces de l'autre. Je veux qu'il naisse là où il vivra, qu'il apprenne rapidement à entendre ces silences mugissants. Mais ne doute pas, mon très cher Roi, que je serai là. Quand tu pencheras l'oreille, au cours de ton périple, tu pourras entendre les battements de mon cœur dans toutes les choses de l'univers. Pas une seconde ne passera sans que mes pensées ne galopent vers toi. C'est dur, Black. C'est dur pour moi de te voir partir, de te voir prendre la route mais plus que tout, je veux que tu saches que je t'aime et que je t'aimerai davantage encore quand tu reviendras vers moi. Vers nous, sans doute. »
Sa dernière phrase s'était faite enjouée alors qu'elle avait tourné la tête en direction de son flanc rond. Oh, il lui manquerait tant ! S'ils avaient traversé un moment de doute et d'incertitude, la grise avait toujours été sûre d'eux et de ses sentiments pour lui. Ce serait de sabot ferme qu'elle attendrait son retour, comme ces femmes qui chaque jour marchaient sur la jetée, attendant que l'appareil de leurs époux ne rentre à quai.
« Nous t'attendrons, quoi qu'il arrive. »
Là était sa promesse. Simple peut-être mais vibrante d'un réel émois. Ils l'attendraient, au fil des heures, au fil des jours, des semaines et des mois. Ils l'attendraient et quand il rentrerait à la maison, son enfant le connaîtrait déjà, tant elle lui aurait conté son père.
BLACK HOLE.
Ce n'était pas qu'un ami qui s'en allait. C'était un frère -son Frère- qui faisait demi-tour dans les lumières déclinantes et qui disparaissait dans l'inconnu. Pourtant, au plus profond de lui, le terrible étalon savait que ses sentiments envers le frison resteraient intacts malgré la distance, malgré le temps. Ils s'étaient liés à jamais et personne n'aurait vraiment su décrire leur relation, personne n'aurait su percevoir la puissance de ce quelque chose qui faisait que parfois, ils étaient mêmes. Leur étreinte était presque tendre alors que le noir à l'étoile avait clos ses paupières, traçant dans son esprit ces courbes baroques, cette démarche altière et cette robe luisante. Jamais il n'oublierait son frère, jamais il ne tromperait son image. Il aurait eu tant de choses à lui dire, tant de souvenirs à lui rappeler. Pour qu'il ne parte pas, il l'aurait invité à courir avec lui, à dévaler ces vallons et ces plaines infinies comme s'ils étaient encore au plus fort de leur jeunesse. Il l'aurait sans doute bousculé un peu, provocant cet animal fait de puissance et d'élégance. Renji avait raison : au tumulte de ces idées folles, mieux valait poser le calme d'un réel au revoir. Comme un tout jeune yearling encore, le Shikaku fit l'effaroucher quand dans ses lèvres son frère de cœur prit ses crins. Pourtant, la puissance était de velours et seuls les muscles se bandaient. Aucune de ses attitudes n'étaient agressives et plus que jamais, il se montrait tendre dans cet amour fraternel qu'il lui portait. Le sourire qui déformait son visage était empli de bienveillance et ses grands yeux noirs brillaient de mille feux, animés d'un entrain nouveau. Oh bien sûr, Hole savait que le voyage qu'il s'apprêtait à faire serait long et périlleux. Mais il aurait avec lui Sun Star et tous les autres et, à l'instar de la belle qui s'éloignait déjà, Hole le rejoindrait au moindre doute. Il partirait sans préavis et il se lancerait sur ses traces, marchant nuit et jour pour le retrouver, ne s'arrêtant pour respirer qu'une fois qu'il le verrait sauf et au meilleur de sa forme.
De tous, Renji était le seul à avoir lié une relation si profonde avec lui. Le guerrier avait une confiance aveugle en ce vieux sage et c'était sans mal qu'il se tournait vers lui quand des doutes l'assaillaient. Pour se comprendre, ils n'avaient pas besoin de mot. Ils avaient appris à lire dans les attitudes, les regards et les silences de l'autre. Hole savait entendre l'appréhension mêlée à l'excitation du nouveau, de l'inattendu. Pourtant, il avait peur. Il avait peur de voir son Frère partir sans lui, il craignait de fermer les yeux sur son dos puissant et sur sa démarche royale. Fidèle et loyal, il avait malgré tout pleinement conscience qu'un refus de sa part aurait affecté son frère et pour rien au monde il n'aurait entaché ce nouveau départ que le frison prenait. Il le respectait et l'aimait bien trop pour l'inquiéter de ses propres peurs. Et qu'avait-il à craindre ? Renji semblait en meilleure forme qu'à l'automne précédent et il aurait avec lui de valeureux guerriers. Hole, de son côté, veillerait sur ceux qui resteraient. Il partagerait son temps entre sa muse et Shiki, s'occupant sans doute aussi des deux petits de Snow et de sa daemon.
L'heure du départ sonnait réellement cette fois et si la belle dame s'était effacée, c'est que son cœur était plein d'alarmes. Hole, comme Renji et Sun Star sans doute, l'avait bien compris. Régnante, elle avait eu la retenue et la délicatesse de rester forte devant les siens. Pourtant, brûlait dans le cœur du mâle dont le corps était constellé de cicatrices l'impétueux désir de lui prêter son épaule. Il voulait la retrouver, l'étreindre et plonger ses yeux dans les siens, lire toute la peine qu'elle éprouvait et lui dire, à force de caresses et de silences, qu'ils reviendraient. Il voulait la rassurer, il voulait la faire sourire. Peut-être même aurait-il tenter de la faire rire ? Comme les deux mâles soleils faisaient demi-tour, il laissa son regard courir jusqu'à elle. C'était une promesse intense, celle de la rejoindre à l'ombre du monde. Il viendrait, lui l'étrange voleur auquel elle avait ouvert son âme, son esprit et peut-être même son cœur. Il viendrait sans nul doute, quand il serait certain de ne pas la compromettre. Pour l'heure, il allait accompagner son Frère dans cette dernière course. Comme lui, il se mit en marche, trottant pour revenir à sa hauteur. Avec affection, il lui poussa l'épaule, s'ébrouant ensuite comme un yearling.
« Une chose est sûre, mon Frère : tu vas me manquer. Je ne pensais pas que nous nous retrouverions confrontés à une telle situation mais comme le destin nous confronte à l'inconnu, autant te le dire. Te dire quoi ? Je ne sais pas moi-même tellement les mots qui flottent dans mon esprit se pressent dans ma bouche. Renji ... je t'aime comme ce frère que je n'ai jamais eu. Où que tu sois, je veux que tu penses à nous. Aussi bien à Lusitania qu'à moi et que surtout, tu n'oublies pas de rentrer. Je t'attendrai, terrible frère. Je t'attendrai de pied ferme et je préfère te prévenir : il faudra que tu sois en forme, pour pouvoir me suivre ! »
Sa voix vibrait de sentiments. Il avait bien conscience que celui qu'il laissait partir n'était ni plus ni moins son frère de cœur. Avec respect, il commençait à s'effacer, ne pouvant s'empêcher de lancer comme un défi à cet être qu'il savait virile et impérial. C'était là comme un clin d'œil qu'il lui faisait, semblant lui dire que même s'ils vieillissaient, ils resteraient toujours ces deux jeunes étalons fringants et plein de rêves.
Frère de Cœur, Frère Loup, Frère de Croix et de Tombeau, n'oublie pas que ce n'est qu'un au revoir que je te donne, en aucun cas un adieu. | |
| | | Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
Nombre de messages : 8130 Age : 30 Nom : Liberty, Black, Sun Star, Odyssée. Moi c'est Chamallow^^ Clan : Black chef de l'Ombre - Liberty fondatrice des Etoiles - Sun Star chef associé et fondateur du Soleil - Shiki et Odyssée solitaires Date d'inscription : 02/12/2006
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| Sujet: Re: RP - Sujet principal : Le Grand Départ Mar 14 Oct - 16:44 | |
| L'amour n'est que le départ d'un grand voyage qui reste à parcourir...Black n'avait pas fermé les yeux mais, au contraire, en noyé se raccrochant aux yeux de l'amour, il demeurait rivé à ceux de la belle et, muet, l'écoutait lui dessiner son avenir comme il lui avait appris à le faire. Les couleurs, vives et chatoyantes, coulaient de ses mots si doux aux oreilles du grand chef qui se laissait emporter loin, sur des flots enfin paisibles, par leur musique chérie. Sorrow Life parlait d'un lendemain qu'ils avaient rêvé tous deux et qu'ils rêvaient toujours d'une même voix et d'un même coeur. Si jamais ils avaient pu en douter, cette rencontre aurait été, une fois encore, le nouveau point de départ d'où repart la longue route qu'on aime tant à parcourir et où restent à l'attache, comme des chevaux crevés par le voyage, les doutes et les peurs. Il croyait en ses mots autant qu'en elle. Mais il croyait plus encore en eux.
"Tu as raison. Il sera d'ici, il naîtra ici et quand je reviendrai, il connaîtra mieux encore que toi et moi les terres où ses parents ont eu l'immense bonheur de se rencontrer, et où tout reste à construire pour nous trois...je veux qu'il naisse là où tu seras et là où je pourrai revenir avec la certitude que toi, toi et lui, vous serez là comme un havre de paix que je veux préserver à tout prix. Je reviendrai. Je lui raconterai l'ailleurs comme tu lui auras conté notre superbe univers."
Comme il est difficile de partir ! Partir, sans retour, partir à grands pas et laisser derrière soi des mots si consolants et des yeux si tendres et chaleureux, un corps aussi affolant ! Sorrow Life, son parfum délicieux et ses délicieuses courbes, lui manqueraient. Car elle demeurait belle envers et contre tout aux yeux de celui qui rêvait pour elle le plus beau des avenirs, avec lui à ses côtés, elle demeurait la gazelle au pas léger, sur le Pic de l'Ombre, qui avait su voler son coeur et, au lieu de le jeter dans la mer en contrebas, l'avait gardé contre elle. Certes, les esprits chagrins ne verraient de ce superbe phénix revenu de l'enfer que son pas alourdi et les multiples questionnements sur l'identité du père, de l'étalon inconnu et mille fois fantasmé par les langues de vipère à qui elle devrait cet encombrant ventre rond. Mais pour Black, elle était mille fois plus que cela. Et il devait la laisser. La laisser pour un temps si court qu'il en paraissait infini, pour un voyage excitant mais mâtiné du regret et du profond chagrin de ceux qui se croient seuls au monde, abandonnés comme des poulains perdus. Il avait besoin de temps, il avait besoin de cette longue route pour chasser de son esprit les fantômes des absents et y conserver, chérie à jamais, l'image de sa nymphe. Il avait besoin de se reprendre à rêver, au gré du chemin, à l'avenir dont il ne doutait plus mais que la mort ternissait momentanément. Il lui fallait aller de l'avant physiquement avant de revenir vers les siens plein d'une nouvelle force et d'un autre espoir. Cette fois-ci, il ferma les yeux en venant appuyer son nez contre son épaule :
"Oh, que tu vas me manquer ! Que vous allez me manquer, que je vais rêver de vous, vous deux, toi et lui que je crois déjà présent ! Il est des êtres auxquels je veux cesser de penser, ou pouvoir penser sans douleur et pour apprendre cela, j'ai besoin du chemin, mais il en est d'autres auxquels je ne cesserai jamais de songer, et tu es reine parmi eux. Quand je parcours mes terres, tu es déjà partout, dans un rai de lumière, un petit bruit furtif, un simple souvenir ou un battement de coeur. Une vision fugace, ou une idée soudaine...tu seras loin, je serai loin mais tu n'en seras pas moins partout, plus encore. Il n'y a rien en ce monde qui puisse nous séparer les uns des autres et me faire cesser de rêver à toi et à nous tous."
Sun Star riait à la réplique alerte de Lusitania, sentant la force immense de cette jument sous la fragilité de son chagrin. Secouant la tête, il rétorqua, l'oeil plein d'un nouveau feu qui lui avait fait défaut ces derniers temps :
"Nous sommes comme deux poulains qui partent à l'aventure...nous, probablement les doyens de cette histoire, nous nous gargarisons de notre propre impatience comme deux étalons verts du printemps dernier ! Je t'en prie, pense à nous remettre les idées au clair quand nous reviendrons...il ne manquerait plus que nous usurpions la folie de la jeunesse ! C'est moi qui le surveillerai. Comme ça...je pourrai passer pour le raisonnable des deux. même si ce doit être toi la plus raisonnable de nous tous. Et c'est bien pour cela que je peux te laisser le Clan sans aucune crainte sur ce qu'il sera et sur sa survie...je t'ai formé, mais tu sais voler de tes propres ailes et c'est la plus grande qualité que je te souhaitais. Alors, s'il faut que tu voles jusqu'à moi...fais, jeune fille, fais. Et n'oublie pas de surveiller tous les tiens."
Black Hole s'effaçait d'un pas souple et délicat, tandis que Lusitania s'éloignait sous l'oeil humide de Sun Star, qui se remémorait toute son histoire avec cette jeune jument, lumière de demain. Elle était probablement la prochaine grande meneuse, celle qui alimenterait les légendes, et elle lui avait inspiré de bien nombreux sentiments, de l'affection du mentor à un fond d'émerveillement qu'il avait pris pour de l'amour. Aujourd'hui, tout ceci était derrière lui et, si ses fils étaient morts et enterrés ou bien loin et à jamais, Sun Star avait en la personne de cette belle danseuse qui s'enfuyait de son pas assuré la meilleure fille qu'il aurait pu rêver. Hole trottait à leurs côtés à l'heure du départ, et les yeux bruns de l'étalon doré détaillaient le Shikaku, pensifs. Il était grand et fort, faible et parfois fou certes, fragile, mais un être de choix pour une jument d'exception. Sun Star n'aurait su dire qui veillerait sur qui, mais il était certain que quand Renji et lui reviendraient, l'un comme l'autre aurait la même force et la même vigueur qu'aujourd'hui.
Shiki coucha les oreilles. Coeur lourd. Lourd de voir Black, cédant pour une fois et une fois à son affection en public, enfouir la tête contre le coeur de Sorrow Life. Lourd de voir Black Hole trotter aux côtés de Renji et Lusitania s'éloigner en feignant la gaieté. Lourd des yeux brillants d'enthousiasme de Sun Star, le père de coeur de Moondance. Lourd de tous les chagrins refoulés, de tous les non-dits et de celle dont le manque lui était aussi insupportable que de respirer encore quand elle ne vivait plus. Elle lui avait laissé son coeur, son souvenir et ses pouvoirs, et l'image impérissable d'un sourire mutin retourné sur une croupe de velours. Elle lui avait laissé leur enfance et leurs jeux sans innocence, et leurs francs galops qui célébraient la vie en une danse mille fois répétée par mille générations avant eux. Elle lui avait laissé le plus terrible des fardeau. La trace de l'amour enfui. Ils étaient bien trop de fantômes ce matin, dans le calme étrange de ces adieux d'autant plus déchirants qu'ils étaient presque joyeux. L'ombre des disparus pesait lourd sur la gaieté feinte de cet au-revoir et de ces adieux, la lumière rouge du petit matin rappelant la robe des absents autant que la silhouette noire de Black et son propre reflet dans l'eau. Comment survivre à sa lignée ? A Zanzibar, Shiki répondit d'un sourire trop fragile pour ne pas être franc, pour une fois plus être sensible que Thar.
"Merci, Zanzibar. Merci. Si l'envie te prend de visiter des terres encore plus vides et froides que les tiennes, viens donc sur les territoires de Glace, avec ou sans les tiens."
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