A Feu et à Sang [Libre]

A Feu et à Sang

And you can see my heart beating

You can see it trought my chest

And I'm terrified but I'm not leaving

I know that I must pass this test

So just pull the trigger

Rihanna_Russian Roulette

A Feu et à sang.
Et plus je marche, plus j'aime cette Terre, ce Royaume. J'aime les plaintes sourdes de ce Monde qui s'asphyxie en silence. Ce Domaine qui est moi. Là où je vois les vestiges d'un combat, je vois les cicatrices qui courent sur mon corps; là où je vois le pourpre de la Vie des nôtres, je vois mon coeur qui meurt. Et toutes ces ruines sont mon être, sont mon coeur, sont mon cercueil. Et chaque jour, je meurs un peu plus. Les heures qui passent sont pour moi coups de poignard. Mon corps est fatigué, mes membres tremblent quand la Nuit tombe, mes yeux se ferment je ne décèle aucune présence. Et ma robe se teinte de tous ces reflets rouges qui riment avec le chaos de nos Terres. Plus j'avance, plus j'ai mal... Tout, autour de moi, s'est détruit. Il ne demeure plus que des ruines, et des souvenirs confus. Mon coeur en appelle un autre, mais je ne fais que me heurter contre un mur de pierre. Pourtant, j'ai fait des promesses. Je sais que le Temps passe, et que mon heure viendra. Mais je me suis toujours promis de mourir au Combat. Et aujourd'hui, je l'attends, ce Combat, se rendez-vous avec ma bien vieille maîtresse. Il me faut un prélude, et un temps avec mes enfants, un temps bénéfique pour nous trois, et je reviendrai, pour trouver plus fort que moi.

A Feu et à Sang.
Le Désert Blanc avait perdu la symbolique de sa légendaire blancheur, au milieu de laquelle on pouvait se perdre à loisir dans un doux torrent de paix. Partout, les vestiges d'une lutte acharnée jonchaient le sol. Et c'est le corps las, l'encolure basse et le regard terne qu'un étalon noir se frayait un chemin. Il trébuchait à chaque foulée, alors que ses membres noueux tremblaient. Pourtant, on devinait aisément un physique de guerrier aguéri dans ses traits, bien qu'ils fussent fatigués à cette heure nocturne. Il était silencieux et interdit, voguant à la manière d'un Bateau Fantôme, cherchant un quelconque courrant qui pourrait le porter sans qu'il use de ses ressources. Mais ce Temps là était résolu. Tout ne demeurait que crime et horreur. Pourtant, une proposition s'instaurait entre le Démon Las et le Mal. Un pacte, vieux pacte encore honoré, qui le liait à la Mort. Il lui sufisait de se rouvrir à la Haine et à la Rage, et plus rien ne le toucherait. Il aurait le loisir de perdre le portrait si tendre et délicat de ses enfants, d'anéantir celui de sa compagne qui aujourd'hui le reniait, de désavouer Sun Star et Liberty, de tromper Renji, et d'oublier Elixir. Plus aucune contrainte, plus aucune douleur. Une Liberté pervertie, en quelque sorte. Mais de tout ces noms, il ne voulait en oublier aucun. Le visage de ses enfants, il voulait le garder jusqu'à son dernier souffle, celui de sa compagne, jusqu'à leur fin; ses promesses envers Sun Star et Liberty, il voulait les honorer, le lien qui s'était créé entre lui et Renji, il voulait le concerver, et enfin, il ne voulait jamais oublier le portrait d'Elixir... Il devait lutter, encore. Mais ce soir, il mourait. Un peu plus qu'hier, mais moins que demain. Il s'éteignait peu à peu, déclinant en même temps que le Soleil. Depuis son plus jeune âge, il préférait la Nuit, la Nuit qui, aujourd'hui, lui faisait défaut. Il n'était plus ce même étalon. il lui fallait un secours, un appui, une valeur à laquelle se raccrochait, il lui fallait aimer de nouveau pour ne pas perdre son coeur, pour garder les quelques miettes d'âme qu'il lui restait peut-être... Mais il y avait cette voix si onctueuse à ses oreilles, cette voix qui susurrait tant de promesses... *Tu ne te souviens pas, Black Hole, quand tu étaits jeune et beau, quand la vigueur était encore encrée en toi, quand les autres étalons se ployaient sous ta force, quand tu dominais Le Territoire, quand tu ne connaissais pas encore Wild Horses... Ici, ils te trompent tous, tu te fais avoir, ils se moquent de toi, tu n'es plus qu'un pantin. Reviens!* Ses paupières se soulevèrent, découvrant une iris encore plus sombre et vide que d'ordinaire, mais sublimée par une nouvelle lueur. Non, il n'avait pas sombré dans sa Folie d'autrefois, il résistait, s'efforçant de déjouer les sorts de sa Maîtresse, s'efforçant d'échapper à ses griffes acérées. Et quand il repartait, c'était le même refrain hystérique qui retentissait dans son être, le faisant vibrer: *MEURS!*
Il s'arrêta alors, redressant l'encolure, son regard abyssal au loin. Il se cabra, dans l'air gelé du soir. Salut à qui voudrait le voir, hurlement à qui voudrait l'entendre. Ce Royaume qu'il chérissait ne pouvait, ne devait, pas mourir, il devait résister et se battre, avec plus de férocité qu'avant... Il fallait que le chaos cesse, pour le bien de tous.

A Feu et à Sang.
Fatigué, Black Hole ne voyait déjà plus le bout de son long périple. Il savait qu'il avait encore au moins un devoir à accomplir, mais le temps lui était désormais compté. Essence Noire. Son esprit commençait à se brouiller, et il fallait faire de nouveau face aux alléchantes propositions de la Mort.

A Feu et à Sang.
La tigresse regrettait ce Temps ou elle et lui voguaient sur la mer de brume de Territoire. Endroit amblématique qu'eux seuls connaissaient, endroit dément où eux deux avait grandit, se rencontrant par hasard. Hasard amené par la Folie et l'envie du Combat, par l'ardeur de la jeunesse. Ô, quelle souffrance pour Tueuse Amor de voir son compagnon de toujours ainsi désoeuvré. Il n'était plus que son ombre, et encore... Il dérapait, il flanchait. Lui qui n'avait jamais scillé, même face à plus fort que lui. A chaque coup, il s'était relevé. Mais échapperait-il à celui là?

Invité

[Pépite ou Sib ou autre xD ? Ou tous en même temps *-* ? YEAAAAAAH !]

[Et moi j'peux venir avec Renji? Pleeeaaaaseuh xD]

[Ok pour toi Renji!♥ Et Ok pour Pépite, mais sans les poulains alors ]

Plus rien n'était reconnaissable. Pas même les silhouettes, parfois faméliques, qui erraient sans but, à travers les terres dévastées par le Combat qui avait fait rage. Et, noir dans le noir, le corps abîmé, couvert de cicatrices, de sang, séché ou frais, amaigri, décharné, marché un étalon à l'ossature extrémement épaisse, un étalon marchait. L'encolure dressée, il suivait une odeur depuis un bout de temps, comme on traque l'ennemi ou la proie. Sauf qu'il n'y avait nulle proie, juste un sentiment d'effroi qui lui montait à la tête en pensant à la personne qu'il poursuivait. Des images lui venaient à la tête. Un tel changement était-il seulement possible? Il avait changé du tout au tout. Et alors que l'un devenait plus sage et se rangeait du côté de la Vie, l'autre sombrait dans les bras de la Mort desquels il ne semblait plus vouloir partir, la répandant autour de lui sans y penser. Renji était devenu plus sombre, Black Hole moins. La vie était étrange, autour de ces deux étalons de nuit, semblables au-delà du physique. Et c'était sûrement pour cela qu'il s'appréciaient tant et que chacun avait placé sa confaince en l'autre.

Renji était donc à la recherche de Black Hole. Il savait que le Combat avait été rude, pour lui. Et le second du soleil aussi, avait souffert. Son corps en attestait. Pourtant, il ne se plaignait pas. Et, lorsqu'il entendit l'hennissement fougueux de Hole, il se cabra et lui répondit sauvagement. Il prit alors le galop à sa rencontre. Il s'arrêta pourtant assez loin de lui. Il était mal en point. Et sa daemone, qui marchait à ses côtés, semblait s'inquiéter. Levant les yeux vers le ciel, Renji avisa un oiseau de proie. Un sourire confiant éclaira son visage. Horus était de la partie. Ren' marcha jusque l'étalon de nuit, qui, au fond, était presque son frère de coeur... Il s'arrêta à quelques pas et, d'une courbure d'encolure, le salua, comme on salut un noble adversaire.

-Black Hole...

Pourtant, un peu de tristesse pointait dans sa voix puissante et grave.

Invité

[Écoutez ça en même temps (;]

Spoiler:

Avant, elle rêvait d'un Monde beau, nouveau, sans batailles, sans guerres. Un Monde inexistant quoi. Pourtant, elle avait crut toucher son rêve du bout du sabot, avant que cette lueurs d'espoir ne lui soit violemment arraché. Par qui, par quoi ? Par des Shikakus. Oh, la foudre était passé et il ne restait maintenant que le tonnerre, mais la blessure qu'on lui avait faite était là, encore rougit et loin d'être refermé. La blessure qu'on lui avait infligé était mortel, elle était au coeur. Profonde, saignante, béante. Mais, elle avait rendue la pareille à celui qui avait osé lui infligé ça, le blessant au plus profond de son corps, pire que si elle lui avait déchiré l'âme à coup de dague. Effectivement, elle lui avait interdit de revoir ces enfants ou tout simplement, de la revoir, elle.

Elle, elle c'était accommodé du manque de protection, du manque d'amour. Mais lui, jamais il ne s'y était fait et elle avait peur pour lui. Peur qu'il se laisse aller, qu'il se laisse mourir par sa faute. Car, malgré les apparences, elle l'aimait. Elle espérait seulement faire passer du temps, le faire réfléchir à ces actes et aux conséquences. Jamais, jamais il n'avait réfléchit à quoi que se soit, se mettant à genou, se rabaissant plus bas que terre, la suppliant de le reprendre. Et elle ? Elle l'avait rejeté comme elle l'aurait fait avec certains prétendants, préférant la solitude à l'amour d'un amant aimant. Oui, bizarrement, à ce moment où elle élevait seule ces deux enfants, elle avait préféré l'amertume de la solitude que l'euphorie de l'amour. Et elle l'avait mieux supporté que lui.

Elle l'avait vue, car il l'a surveillait et l'a chérissait. Elle l'avait vue s'éteindre comme la fleur se laissant sécher au soleil. Il se laissait volontairement mourir, devenue maigre, anorexique, elle le reconnaissait à peine. Si on lui avait dit qu'elle l'aimerait à ce moment, elle n'y aurait pas crut un mot. Il était loin le temps où il dansait avec elle au clair de lune, lui promettant amour et fidélité. Les plus belles choses qu'une jument pouvait attendre d'un étalon. Et il s'y était tenue. C'est elle qui avait fait une crise, comme quand elle était petite et qu'elle faisait un caprice à sa mère morte à ce jour. Oh, sa mère ! Sa pauvre mère ! Que dirait elle d'elle ? Elle lui en voudrait sûrement. Et son père ? Son père si autoritaire, si froid mais si juste ? Il ne se serait pas fait prier pour la punir, la châtier comme il se doit.

Qu'ils devaient avoir honte d'elle ! Déjà, elle était sûr qu'au moins son père lui en voulait d'avoir aimé un Shikaku, la race de leur meurtrier. Mais alors là, c'était sa mère qui devait être folle de rage ! Quitter l'étalon qu'on aimait, quelque chose d'impensable pour elle, surtout si on avait fait souffrir son compagnon. Or, elle l'avait meurtrie et maintenant, cela se ressentait physiquement. Dieu qu'elle s'en voulait ! Mais maintenant, il était trop tard pour reculer, pour faire demi tour. D'ailleurs, Pépite d'Or ne faisait jamais machine arrière.

Et justement, un hennissement déchira ces pensées. Puis deux. Dans le premier, elle reconnut difficilement celui qui l'avait lancé, jusqu'à ce qu'elle le voit, de loin. Le deuxième hennissement, moins alarmant avait rejoint le deuxième. Renji était là, avec Black Hole accompagné leurs deamons respectifs. Elle aurait tant aimait que Papageno soit avec elle pour qu'il l'encourage avec sa bonne humeur constante de s'élancer vers eux. Mais non, elle resta à plusieurs mètres d'eux, interdite.

Say a prayer to yourself
He says close your eyes
Sometimes it helps
And then I get a scary thought
That he's here means he's never lost

Rihanna_Russian Roulette

Je devais être fort, pour ne pas reculer, pour ne pas me laisser ébranler par foule d'idées sombres et néfastes. Et à chaque rencontre, je devais me battre, avec plus de Férocité, plus de Rage à chaque coup. Et toutes mes attaques ne devaient avoir qu'un seul et unique but: Tuer. Telle était ma Vie, jusqu'à l'année de mes six ans. J'étais "prêt"... Mais prêt à quoi? A tuer, à détruire ce que je construisais, à répandre la Terreur, le Crime et la Mort? Où bien ne cherchais-je qu'à me venger d'elle? Elle... Son souvenir est devenu flou, sa voix tremble, sa douce effluve disparaît, ses courbes affolantes se grisent, son regard ternit. Elle meurt? Elle meurt... Avant, avant de quitter cette autre Terre, je n'imaginais pas que la Vengeance avait ce goût métallique, amer. J'ai été abusé, trompé, perverti. Et aujourd'hui, je ne sais plus de quel côté je suis, je ne sais plus qui sont les Bons, qui sont les Mauvais. Aurai-je trop volé? Le fil de ma Vie s'arrêterait-il déjà? Je ne suis sûre plus que d'une chose: je meurs...

Le Shikaku s'était laissé retomber légèrement au sol, comme si son poids aurait été trop insuffisant pour occasionner le moindre semblant de force. Il demeurait là, immobile, le regard fixe, les oreilles pivotées vers l'arrière. Il attendait. Qui? Quoi? La Mort? L'Adversaire? Impassible. Etrangement même, étrangement lui, mais pourtant si différent. Raz-de-marée. Plus rien ne lui appartenait, sinon son esprit Fou et son inconscient Meurtrier. Hennissement. Lueur d'espoir. Lumière dans ses Idées Noires. Un second souffle dans ses poumons las, un éclair dans son regard fatigué. Il en était sûr, cette réponse était celle de celui qu'il considérait comme son frère. Mon Frère de Coeur, tu es là... Il esquissa une foulée tremblante, avant de partir dans un pas lent et titubant. Il n'eut qu'à faire que quelques mètres que, déjà, le Chef du Soleil se présentait à lui. Oh, qu'il avait maigri, que son poil était devenu terne! Pourtant, restait dans ses traits ce port fièr et noble. L'étalon noir courba à son tour l'encolure, baisant son poitrail ensanglanté de ses naseaux froids, avant de redresser la tête pour dévisager l'Arabo-Frison. Un tremblement s'empara de son corps abimé quand il perçut la pointe de tristesse qui perçait dans la voix de son Ami. Il s'autorisa à esquisser une bribe de sourire, comme pour le rassurer. A moins qu'il n'ai cherché à se rassurer lui...

"Renji... A ces heures ci, tu devrais te reposer, pour reprendre des forces. Ton Clan a besoin de toi dans ces heures de Troubles."

Il ne le conseillait pas, il ne cherchait pas à lui dire ce qu'un bon Chef devait faire ou non; c'était sa façon de lui faire ressentir son inquiétude quand à son état. A ce même moment, il lança un regard vers le Ciel, et il lui sembla voir la silhouette d'un Oiseau de Proie. Black Hole ne s'interrogea pas davantage, et dévisagea Renji de son regard sombre. Il lui semblai percevoir le mal-être intérieur de son Frère... Lui ne devait pas se questionner. Il était évident qu'il faisait partie des "Bons". Et même s'il semait la Mort utour de lui, c'était son devoir de Chef du Soleil, tuer pour protéger son Clan, ses Valeurs, l'infime partie de lueur qui restait sur le Royaume de Wild Horses. Il s'approcha alors, et effleura l'épaule solide de l'étalon, humant l'odeur âcre du sang séché. Effleurement qu'il aurait aimé puissante accolade; mais il n'en avait tout simplement plus la force. Il mourait.

Le vent lui apporta alors une effluve de vanille. Parfum de sa compagne qu'il aurait reconnu il y encore deux jours comme marque de sa présence en ces lieux; mais ce soir, il le voyait plutôt comme un mauvais tour de son esprit... Torture que son inconscient essayait de lui infliger. Qu'aurait-elle fait sur les terres de Stelmaria, alors qu'elle avait pour obligation de veiller sur les Etoiles, maintenant qu'elle était devenue Chef? Il s'ébroua, laissant son odeur musquée et empreinte de sang s'échapper dans l'air frais de la Nuit. L'air frais qu'il ne sentait même plus, tellement son corps était froid. Oh, fatigué... Fatigué, mais de quoi? De vivre, de lutter pour survivre... Fatigué d'essayer de mettre sa tête hors de l'eau, alors que l'Abysse lui promettait Ténèbres et repos...

Tueuse Amor s'approcha de Renji, à la même allure que son compagnon. Pourtant, pour elle, les temps étaient moins durs. Certes, sa robe immaculée aux striures noires était éclaboussée de sang, mais son regard avait encore cette férocité meurtrière, cette rage aveugle. Elle feulait, rugissait au nez de tout ceux qui venaient tromper la solitude de Black Hole. Pourtant, face au fier Arabo-Frison, elle n'en fit rien. Les sens aiguisé depuis les récents évènements, elle se contenta de cligner doucement des yeux à l'égard du chef du Soleil. Peu à peu, vous ne devenez qu'un. Toi seras l'apaiser, et lui en fera autant pour toi.
Cette odeur sucrée que Hole avait pris pour songe lui parvint également. La jument cremello se trouvait non loin de leur quatuor. Alors, la tigresse obliqua, quittant les deux étalons pour se diriger vers la source de l'odeur. A peine l'ombre épaisse avait engloutti son corps, qu'elle se projeta dans une allure endiablée. Allure murée dans un silence, bien que ses pattes velues n'avaient de cesse de s'enfoncer dans l'épaisse neige dure et froide. La mère des enfants de Black Hole, voilà qu'elle était sa motivation. De ses yeux blancs de prédateurs, elle discerna bien vite la silhouette de la jument aux yeux azurs. Quelques mètres, elle s'arrêta en une longue glissade, griffes sorties pour ne pas trop déraper sur le sol à moitié gelé. Là, elle dévisagea longtemps Pépite d'Or, sans un mot, avant d'émettre un grondement bas de gorge, et de dire, sur un ton neutre et dépourvu de tonalité:

"Pépite d'Or..."

Black Hole... Comme son frère. Et Renji leb voyait aussi blessé et meurtri que lui, bien plus même. Il semblait que la Mort lui proposait un repos auquel son corps ne pouvait plus dire non. *Non, tu ne partiras pas sans te battre une fois encore. Tu ne dois pas laisser ce que tu as semé prendre l'avantage sur toi. Pas maintenant. Tu as encore à construire, beaucoup.* Pourtant, le Shikaku avançait avec peine, sa Daemone à ses côtés, plus assurée. Horus choisit l'instant où la tigresse s'approchait à pas menus pour attérir sur le dos de Renji qui ne broncha pas même, les yeux rivés sur son ami qui tressaillait. Il l'écouta et, tendant l'encolure vers lui, lui répondit avec assurance:

-Ils peuvent se passer de moi. Ils auront encore Sun Star, quoi qu'il arrive. Je me suis dit qu'on aurait sûrement besoin de moi ailleurs. Tu en es la preuve.
*S'il te reste si peu de chemin à faire que ton corps ne le montre, je serai à tes côtés.*

L'étalon noir comprenait que Black Hole se faisait du souci pour lui. Néanmoins, Renji se souciait peu de lui en voyant le solide guerrier d'antan ainsi. Lui qui avait été si fort, si ardant, n'était même plus l'ombre de lui même. il n'était rien qu'une masse d'os quasiment inerte. Il faisait peine. Même ce contact qu'il offrit au croisé frison sembla bien faible par rapport aux accolades habituelles. Le nouveau Chef l'épaula de son mieux, tendant son épaule encore assez puissante en soutien. Tomber sonnerait son déclin définitif.

L'odeur vanillée parvint aussi à ses naseaux noirs. Il huma l'air avec bruit. Et tourna la tête pour voir Tueuse Amor s'enfoncer dans le noir evironnant. Un simple murmure franchit ses lèvres.

-Horus.

Et l'oiseau de proie décolla, lâchant un cri perçant en s'élevant dans les airs grâce à ses puissantes ailes. Il poursuivit dans la nuit la tigresse et se retrouva face à Pépite. Il fit un tour, vérifiant depuis les airs avant de retourner se poser sur le dos de Renji et de soigneusement lisser son plumage magnifique et particulier. Il redécolla pour se poser sur Black Hole en toute sympathie avant de dire, simplement:

-Quelqu'un attend de la visite? Il y a une jument cremello par là.

Invité

Trop meurtrie par le spectacle qui lui accordait ces yeux, elle s'apprêtait à faire demi tour, l'âme noircie. C'est dans ces moments là qu'elle aurait aimé être aveugle. Surtout pour éviter de voir la tigresse qui s'élançait vers elle avec l'agilité d'un félin. Tétanisé par l'idée qu'elle est put la voir donc les autres aussi, elle fixa de ces yeux écarquillé d'effroi le trio. Et effectivement, elle ne se trompa pas. Il n'y avait pas que Tueuse Amor qui l'avait vu et à qui elle n'avait encore accordé aucune parole. Un oiseau, un prédateur avait suivit de près sa trace, décrivant un cercle au-dessus d'elles avant de repartir dans le sens inverse. Sûrement pour les avertir.

Elle décida qu'elle devait partir comme une voleuse, une voyeuse. Elle répondit tout de même à la deamone de son amant par un mouvement de tête et un ronflement. Mais aucune parole.A quoi bon répéter son nom ? Toutes deux le connaissaient et toute deux étaient en froid, se qui était compréhensible. Elle détacha le regard de celui qui l'obnubilait depuis le début de son arrivait ici pour le reporter sur la tigresse. Elle remarqua qu'elle était tâché de sang. Black Hole aussi devait l'être. Peut être du sien. Peut être pas. Tous se qui la préoccupait pour le moment, c'était la fuite et vite !

- Tueuse Amor... Je pars. Excuses moi de se dérangement occasionné.

Elle aurait voulut plus. Un contact, une parole. Mais le voir affaiblit par sa faute lui brisait le cœur. Elle fit quelques pas à reculons, passant son regard embué de Tueuse Amor à Black Hole.

As my life flashes before my eyes
I'm wondering will I ever see another sunrise
So many won’t get the chance to say goodbye
But it's too late to think of the value of my life

Rihanna_Russian Roulette

Aurai-je seulement du quitter le Territoire? Tout était beau, tout était grand, rien n'était plus doux... Sais-tu, sais-tu seulement que là-bas, la Brume ensevelissait nos sabots? On marchait, on galopait, sans jamais savoir où nous posions les pieds. A cette époque, notre Vie était un hasard. Et chaque étalon que nous rencontrions, il fallait le défier. Faire tomber son Adversaire pour ne pas tomber. Tuer pour ne pas être tué. C'était tellement simple, tellement fort, tellement puissant... Tellement Sombre. Mais comment ont-ils fait pour me trouver? Et pourquoi moi? Je ne sais même plus comment étaient mes parents, je ne sais même plus si ils "étaient"... Peut-être sont-ils? Mais qui sait?! Je ne me souviens de rien, sauf du Territoire. Je me perds, tout disparaît, plus rien ne m'appartient... Je meurs.
Et regarde, regarde cette si douce et enivrante proposition que me fait l'Abysse. N'est-elle pas belle, ainsi grandie dans sa robe de Ténèbres et de velours? N'est-elle pas douce et sensuelle, dans ses ondulations chimériques? Là, le repos, le plaisir... Et ici, le Combat. Mais pour quoi? Pourquoi se battre? N'ai-je pas tué assez? Faudrait-il que je continue? Que je laisse à mes enfants un Monde de détresse et de Chaos?? Mais, tout simplement, n'ai-je pas déjà tout perdu, n'ai-je pas déjà trop vécu?

De son regard éteint, il fixait Renji, lui, son Frère de Coeur. Ô, qu'il l'estimait! Il avait été un des seuls à croire en lui, alors que les heures étaient déjà dures, et que la crainte des Shikaku était bien réelle. Mais lui, Second du Soleil et guerrier estimé, il lui avait accordé sa confiance. Et depuis ce jour, il était entré dans le coeur noir de Black Hole. Rares étaient ceux qui y tenaient une place, mais lui y était, et pour l'éternité. Les mots, pour certains êtres, étaient de trop, étaient barrières aux émotions, aux sens profonds. Et ce soir, alors qu'il mourait un peu plus, il aurait aimé se murer dans un silence profond, et oublier. Mais oublier quoi? Tout, de ses jeunes années à sa naissance, tout devait être effacé... Non. Pas tout. Il voulait garder ses amis, ses enfants, et son ex-compagne. Juste oublier ce qu'il était, ce qu'il serait. Oublier la Souffrance qui le rongeait, oublier ses Crises quand la Nuit tombait, oublier la Haine et la Rage qui l'envahissaient alors. Juste garder une bonne image de ceux qu'il aimait. Juste ça. Lui, le Grand Guerrier d'antan, lui était aujourd'hui fatigué, trop las pour continuer. L'envie ne le tentait plus, le plaisir avait disparu. Joie et Bonheur avaient été balayés, il ne lui restait rien, sinon l'alléchante promesse de l'Abysse. Mais voilà, il savait, quand il regardait le croisé Frison, il savait qu'il n'avait pas le droit d'abandonner si facilement, de renoncer ce défi, de se ployer sans résistance... Si tu savais comme je suis ftigué... Et regarde ces Ténèbres qui me tendent les bras!!

"Ils auront Sun Star, mais Sun Star a toujours eu besoin de toi Renji. Qu'était-il sans son Homme de l'Ombre? Oui, je suis la preuve de ta bonté d'âme... Mais tu ne devrais pas perdre ton temps à essayer de repêcher une épave qui a en fait déjà coulé..."
*Ne t'inflige pas d'inutiles peines, ta route est encore longue, Chef du Soleil*

Sans rechigner, Black Hole déporta une légère partie de son poids sur l'épaule encore solide de son Frère. Il laissa aller son regard vers l'Horizon qui se brouillait. Les Ténèbres semblaient tout engloutir, avalant les mètres qui les séparaient de lui. Brumes, vapeurs. Tout était si semblable, si dépourvu de sens, si dénnudé et fragile. La Vie, valait-elle d'être si pauvrement vécu? Et déjà, ses paupières se fermaient, devenant lourdes. L'image instable qu'il voyait commençat à se brouiller. Il n'entendit le nom de l'Oiseau de Proie que comme un lointain écho... Il titubait, pris de vertige.

Attend. Visite. Jument. Cremello. Là.
Echo, encore. Rêve, cauchemar, réalité? Il perdait pied, maints sons assaillaient ses oreilles fragiles, milles lumières explosaient devant ses yeux, milles sentances lui prenaient le nez...

Tueuse Amor n'était plus qu'une boule d'énergie et d'idées noires, plus qu'un fauve alerte, les babines retroussées, les griffes sorties. Un de ces fauves tenaillés par l'envie de tuer, rongé par une hystérie farouche. Elle était là, debout, grande mais tellement faible à ses yeux. Peur. C'était un instcinct, comme la frénétique folie des requins à l'odeur du sang. C'était le signal de départ pour l'attaque. Mais quelque chose l'en empêchait. Black Hole était encore debout, et elle était la mère de ses enfants. Intérieurement, la tigresse se prit à la maudir, cette jument platine. Elle aurait très bien le détester, mais lui laisser tout de même être avec ses enfants. Elle émit un feulement, alors que Pépite d'Or reculait.

"Et tu me laisses le fardeau de ton compagnon?! Pardon, de celui que tu as rejeté, et que j'accompagne alors qu'il n'est plus qu'une Ombre!"

Le solide étalon noir sentait son ami défaillir et l'impuissance le rongeait. Que pouvait-il faire pour l'aider? Le faire réagir, peut-être, mais comment y arriverait-il? Il n'y avait qu'une personne capable de le faire réagir. Pépite d'Or. Et Renji doutait qu'elle passerait par là et qu'elle sorte: "oh Black Hole, réagit, ne te laisse pas mourir!"... Le rêve n'était guère permis. Et L'arabo frison réfléchissait à toute vitesse, sentant le Shikaku s'enfoncer plus à chaque seconde. Néanmoins, il répondit inflexiblement, pour que Hole comprenne bien qu'il ne lui ferait pas faire demi-tour.

-Sun Star est capable de se passer de moi quelques heures. Et comme tu l'as précisé, je suis l'ombre. Personne n'a comprit que le venin coule dans mes veines. La rage et la haine, voilà ce qui me motive. Ce combat, nous l'avons mené à deux. Il nous reste à tous deux du chemin à parcourir. Je ne perds pas mon temps, tu le sais parfaitement. Penses à Bliss, qui te ressemble tant d'après ce que j'ai su. Et à Thief qui, un jour, te rendra fier en t'apportant sa compagne. Tu ne peux pas arrêter de te battre aujourd'hui. Ils ont besoin de toi.

Le cheval du Soleil sentait Black hole s'affaisser contre lui, comme perdant pieds dans la vie. Non. Il ne devait pas abandonner si prêt du but. Il avait tenu sa promesse. Hole avait aidé à réparer l'erreur qu'il avait commise en montant cette machination avec les autres Shikakus et le Chef renégat, Dancing Flame. Et alors qu'il aurait pu profiter de longues années de quasi-paix, il allait sombrer. Non. Il ne pouvait l'accepter. Et pourtant, il y était obligé. De rage, Renji trembla. Ils étaient au sommet de leur victoire, ils pourraient la savourer longuement. Mais elle aurait un goût de regret, de haine profonde et de tristesse pour Renji. Et, alors qu'il dressait la tête vers le ciel, il vit son faucon revenir. Il le regarda, interdit. Qu'avait-il dit? Il secoua la tête et roula des muscles sous sa peau sombre.

-Il n'y en a qu'une, ici, à ma connaissance. Pépite D'Or.

Le bel entier tiqua et secoua sa longue crinière avant d'hennir.

Invité

Pépite se stoppa. Les deux femelles n'étaient plus que des tâches claires dans le draps de Nuit, étouffant, qui les enveloppaient, resserrant un peu plus son étreinte à chaque seconde. Non, Pépite d'Or ne se laisserait pas étouffer, non, elle ne se laisserait pas non plus se faire cracher au visage, se faire souiller par une vulgaire tigresse la jugeant trop rapidement. Elle qui croyait que Tueuse Amor était doté d'une certaine forme d'intelligence... Elle c'était encore une fois trompé, au même titre que Black Hole.

Acide, changeant complétement de visage, elle répondit à la daemone lui faisant face, meurtrière. Cette échange promettait d'être fort en émotion.

- Charmant. Je vois que Black Hole n'est autre qu'un fardeau pour toi. Quelque chose d'inutile. Après, il t'accorde sa confiance et toi tu le traites ainsi. Je vois qu'il a peut être mal choisit...

Pépite comprit pourquoi elle était encore vivante. Black Hole était là, et il tenant à elle. Mais voyait il vraiment qu'elle était là ? Savait il qu'elle était caché dans l'ombre ? Sûrement que non. Pourtant, elle savait que Black Hole allait bientôt s'éteindre, partir, loin. Ne pourrait elle pas aller avec lui ? Là où ni l'un ni l'autre n'aurait plus de soucies ? Il suffit simplement de provoquer, de quémander.

- Viens, tues moi. Profites en, il ne voit pas. Après, se serra trop tard...

Take a breath, take it deep
Calm yourself, he says to me
If you play, you play for keep
Take a gun, and count to three
I'm sweating now, moving slow
No time to think, my turn to go

Rihanna_Russian Roulette

Et toi, tu penses que je devrais me relever? Tu penses que ma Vie vaut d'être vécue? Mais qu'ai-je récolté, en six glorieuses années? Rien que du sang et des souffrances. Mon Âme, je l'ai perdue il y a déjà trop longtemps... Il me restait un coeur, il y a deux jours encore; mais je crains qu'aujourd'hui il n'ai trop saigné... Que me reste-t-il, sinon mes larmes amères de mes Nuits Sombres? Sinon mes Souvenirs qui me rongent, et l'hystérie qui me fait voguer, planer encore un peu, mais qui ma lâchera aussi vite que l'Homme lâche une allumette. On a mis le feu à ma vie, et j'ai tout fait pour l'éteindre... Mais chaque jour le brasier devenait plus important, et je n'arrivais plus. Qu'aurai-je du faire? Je ne sais pas, je ne sais plus. Tout est confus, plus rien ne semble clair. Ma Vie s'effrite, et je me perds. Regarde, regarde un peu cette ancienne silhouette, ses muscles nerveux qui se tendaient sous ma peau noire, regarde, ce souvenir est là, il vient à peine de se faire happer par les brumes des Ténèbres. Suis-je mort, alors?
J'aimerai ne plus rien ressentir, j'aimerai flotter, sentir mes membres légers, pour qu'il ne soit plus un fardeau pour moi. J'aimerai ne plus voir mon coeur saigner, ne pus sentir cette odeur âcre, séchée et malsaine. Juste partir, sans personne pour me pleurer, m'effacer. Effacer mon souvenir des mémoires. Mais comment, comment pourrai-je être sûr que personne ne pleure? J'ai déjà trop donné du côté de la Tristesse et de la Peine, je voudrais aujourd'hui voir des sourires et entendre des rires. D'abord ceux de mes enfants. Mais comment faire? Tu me vois, toi... Je ne suis plus qu'une épave, même plus reconnaissable... Comment?...

Il s'arrêta. Peut-être à cause de son pas devenu vraiment trop incertains, où bien pour essayer de décrypter la foule de sensations qui se jetait en lui avec une rare violence, tsunami d'Inconnu et de Redouté, mélangé aux souvenirs, à celles déjà croisées, déjà aimées et apprises. Il ferma les yeux, voilant son regard vague qui ne lui permettait plus même de voir à deux mètres. Et voilà que de tranchantes couleurs pétillaient sous ses paupières closes. Tremblement de son corps fatigué, et ses sabots glissèrent légèrement sur le sol gelé, rendant son équilibre plus instable encore. Le Shikaku n'arrivait plus à faire le tri dans les fragrences qui s'imposaient à lui. Mer, neige, forêt, roche, sable, amis, compagne, enfant, daemon... Mais d'où venaient ces parfums, forts comme doux, et juste là, en lui, au plus profond de son être... Ô, il perdait pied, le bel étalon Fou, le Criminel qui s'était assagi. Tout basculait vers cette bouche sombre, vers ces bras tendus vers lui, vers ce regard ardent, ce brasier ondulant et chaud, tellement chaud.
Et comme corde de secours, la voix lointaine de son ami, de son Frère, de Renji... Il fallait, il fallait qu'il sache, qu'il soit sûr de lui, qu'il ne craigne plus rien, plus jamais, et qu'il s'affirme du côté du Soleil... D'une voix sourde et presque éteinte, il trouva la force de répondre.

"Tu es né de l'autre côté, mais to coeur a tranché. Ta place est au côté du Soleil, cette Haine et cette Rage, je les ressent, mais si elles sont là, c'est seulement contre ceux qui veulent nuir à ton Clan. Renji, ne l'oublie jamais..."

Profond soupir de l'étalon, comme s'il était exténué, comme si articuler ces mots lui avait coûté l'air de ses poumons. Il reprit néanmoins, avec une grande inspiration.

"Penser à mes enfants. Si tu savais comme ils me manquent. Bliss me ressemble? J'ai entendu dire, mais je ne peux en être sûr, elle a maintenant six mois, et je ne l'ai vue que trois fois, sinon de loin. Thief me rend déjà fier. Mon seul souhait serait qu'il apprenne le Combat, pour qu'il soit sûr de lui, pour qu'il ne recule plus, plus jamais..."

Exténué, il laissa son encolure retomber, comme pour évaquer une tension jusque là enmagazinée. Ses dernières pensées se dissipèrent dans d'opaques brumes, tandis que l'infime partie d'esprit dont il disposait encore était employée à ne pas sombrer dans la décadence et la Folie. Il le savait, le Shikaku, que s'il se laissait faire, l'Enrgie du Désespoir lui renderait sa force, mais pour quoi? Pour tuer? Avant de s'écrouler, ayant vidé ses dernières réserves? Il fallait lutter, intérieurement. Tout le monde le préférerait Mort que changé en Démon...
Une. Ici. Connaissance. Pépite d'Or.
Echo, encore. Pourtant, il sentait des souvenirs essayant de remonter en lui, mais ils étaient comme englués dans une mer de pétrole, ne possédant pas la force nécessaire pour s'extirper de la masse informe et gluante.

Les muscles bandés, se Rage semblait se répandre autour d'elles, les enveloppant, et, indubitablement, les rapprochant. Dans le même cercle, chacune soumise au jugement de l'autre, sans échappatoir. Et c'était la queue raide, les poils hérissés que Tueuse Amor dévisageait la jument. Le plus intelligent mais le plus cruel des fauves... Cruauté. Un fardeau, elle ne le pensait pas, mais, dans sa Haine Aveugle, elle croyait savoir ce que Pépite pensait du compagnon qu'elle avait autrefois renié. Le Combat serait rude, mais il tiendrait, du moins jusqu'à ce que Black Hole demeure debout sur ses membres.
Au changement radical d'attitude de Pépite d'Or, le fauve ne cilla pas, stable sur ses appuis, prête à bondir pour planter ses poignards qui reposaient dans un écrin soyeux sur le corps clair de la Chef des Etoiles.

"Bien. Tu arrives déjà à voir ton reflet. Qui était-là, dis-moi, quand il pleurait la Nuit tombée, quand il s'enfermait dans une bulle hermétique?"

La rage pulsait dans chacun de ses mots, faisant vibrer l'air frais qui se chargeait d'electricité. Black Hole encore debout, Pépite d'Or serait épargné, de celà, elle pouvait en être sûre.

"Tu ne crois pas que tu l'as déjà assez fait souffrir?"

Et tout s'effondrait. Bien qu'il tente de l'aider, le frison sentait son ami s'effondrer et ne guère savoir se relever. La détresse lui était nouvelle. Il secoua la tête avec ardeur, les yeux flambants de rage. Non. Il ne pouvait pas croire que cet aguerri guerrier se laisse tomber. Pas alors qu'il lui restait tant à vivre. Il avait la vie devant lui, pour se repentir de ce qu'il avait fait. Et Renji savait d'avance que Sun Star ne lui tiendrait plus rigueur de rien. Sauf de ses agissements passés qui, l'avoeu était forcé, avaient été ceux d'un monstre. Monstre qu'il n'était plus, aux yeux du Second. Et Renji voulait le pousser à y songer. Et, lorsque Black Hole lui répondit d'une voix lointaine et faible, Renji comprit qu'il ne voulait pas réagir.

-Ton coeur à toi tranche en ce moment, Black Hole. Moi qui croyait que jamais je ne pourrais t'apprécier, je me rend compte que tu pourrais bien nous apprendre ce qu'est être maître de sa vie. Toi, tu as changé. Moi, j'ai juste été lâche. Mais la lâcheté paye. Elle nous offre fierté et noblesse que l'on ne mérite pas. Mais elle apporte la rage. Et si aujourd'hui j'en ressens, c'est de voir que certains ne participeront pas à notre triomphe, même après y avoir grandement participé.

Et quand, dans un soupir, l'étalon de nuit reprit, Ren' baissa la tête, avant de la pencher.

-On dit que Bliss ne peut nier ses origines, qu'elle est comme ton reflet. Et tu apprendras le combat à Thief. Il ne saurait avoir meilleur professeur. L'école de la vie doit être aussi celle de la famille, sans quoi un grand manque ce fait sentir, tout au fond, une fois qu'on a grandi.

Il sentit Hole sombrer plus que jamais. Le Soleil laissa échapper un hennissement bas et grave, comme une plainte. Il espérait qu'elle porterait assez loin. Pourquoi? Il n'en avait nulle idée. Et, vaillant, il continua de supporter le poids "mort" de Black Hole. Oh non, il ne laisserait pas tomber. Pas si facilement. Tanr qu'il y aurait le plus infime espoir, il y croirait, s'y accrocherait. Au fond, peut-être qu'il était son dernier rempart à la Haine meurtrière qui semblait le vouloir voir tomber. Oh non, non, il ne sombrerait pas tant qu'il aurait un soutien, même s'il ne faisait rien pour cela. Renji releva la tête à cette pensée et déchira l'air une seconde fois, vibrant de haine.

Invité

Mort. Il tombait pour atterrir plus durement sur le sol dur et froid. Comment le savait-elle ? Ce lien d'or qui les unissaient autrefois existait toujours et, il avait prit un coup. Il prenait un coup à chaque fois que l'un d'eux se brisait, mourrait. Et à chaque coups qu'il prenait, il se fissurait, laissant échapper une douce lumière d'or, terne. Et si Black Hole mourrait, Pépite d'Or aussi. Ces entrailles se tordaient de douleurs, hurlantes à cause de la brûlure infligé.

Et cela se ressentait physiquement. La cremello se mit à suer. Elle sentait les perles de sueurs dû à la douleur se figer immédiatement sur son corps à cause du froid, mordant. A chaque vague, cela lui infligeait une gifle. Mais elle ne préférait pas broncher. Black Hole souffrait plus, beaucoup plus. Alors qu'elle, ressentait seulement se que lui vivait à travers leur lien, avec beaucoup moins de puissance. Si elle avait moins de fierté, elle laisserait couler les quelques diamants qui lui obstruaient la vue.

Ces quelques larmes roulaient dans l'oeil de la jument, mais elles ne tombèrent pas. Jamais. Elle parut mettre un point d'honneur à la dévorer. Un soupir profond souleva sa poitrine. Elle regarda Black Hole et Renji avec tendresse. Son coeur était gonflé de toutes les larmes qu'elle dévorait. Pour lui, pour elle, pour eux.

Sans répondre à la tigresse de ces paroles ou de ces questions, elle lui répondit sèchement, quoi que le tremblement que sa voix laissait paraitre trahissait son état d'âme.

- Tais toi et laisse moi passer.

Elle ne lui demandait pas de se pousser. Elle l'a suppliait plutôt de lui donner le droit de voir son amant, une dernière fois au moins. Et si elle refusait, elle passerait de force.

Lose control
And increasing pace
Warped and bewitched
Time to erase
Whatever they say
These people are torn
Wild and bereft
Assassin is born, yeah

Muse♥

Ô, mais quel doux courant vient baigner mes membres tremblants? Le sens-tu? Il est si chaud, si bon... Si calme. Et regarde, il continu, juste là, devant, il va vers les Ténèbres. Est-ce une promesse? Dois-je le suivre pour demeurer dans son apaisement? J'ai tant besoin de cette onde sereine. Et écoute, écoute ce cristalllin murmure qui s'en émane. N'était-il pas suave et charmant? Douce Frénésie qui vient me bercer, m'enlever, m'arracher... Mais je n'ai plus la force, non, je ne crois pas qu'il me reste assez de force pour résister à tout ces appâts. Je le sais, je le sais dans ma part de raisonnable qu'ils sont ceux de la Mort, mais ils sont tant! Regarde, ils sont promesses de calme et de paix, de repos et de légéreté! Je sais qu'ils ne sont que leurres, mais si oncteux at accueillants... J'aimerai tellement pouvoir être dupe, j'aimerai tellement m'y abandonner, m'y laisser courir pour ne plus avoir à entendre le refrain hystérique que la Belle Dame me hurle quand je résiste. Ô, si tu savais comme son cri est touchant, blessant. Comme un enfant qui pleure ses parents, comme un amant qui pleure son compagnon, comme un coeur qui appelle celui qui vient de cesser de battre. Elle me chamboule avec une telle force! Et je ne veux plus, je veux plus avoir à affronter ses cris désespérés, ils sont trop durs... Elle le sait, vois-tu, elle sait qu'elle me tient par le bon bout, que je ne pourrai éternellement me battre, elle sait que je vais abandonner... Et elle doit aussi se douter que c'est pour bientôt, sinon, pourquoi tant de délicieux appâts?

Bientôt. Bientôt, le Monde serait réduit à un amas de cendres brûlantes, de pierres calcinées et de Morts. Bientôt, il ne resterait plus que des Âmes errantes, à la recherche de soeurs... Mais ce "bientôt" n'arriverait que dans des millions d'années, quand l'Humanité sera déjà morte depuis longtemps, ayant laissé la place à d'autres machines, aptes à la remplacer et à se complaire dans un Monde déjà sinistré. Mais l'heure, pour eux, n'en était pas encore à ce stade si avancé. L'heure n'était plus les soixantes minutes, elle était chaque douloureuse seconde qui passait. Douloureuses, tant bien pour son corps que pour son coeur. Vulnerant omnes, Ultima necat. Etait-ce donc vrai? Et était-ce elle, la dernière? Fallait-il s'y résoudre, alors que la jeunesse l'effleurait encore? Se laisser aller, juste une fois. Se laisser glisser dans ce torrent de sensations, en oubliant le danger de saforce, en ignorant son aptitude à pouvoir en sortir où non. Juste les goûter, ces sensations, une à une, et avec une intensité peu commune. Se noyer dans chacune, les vivre, au moins une fois, pleinement à fond. N'en avoir à regretter aucune, car toutes déjà connues et appréciées selon sa nature. Et c'était ce Dinvin Cheptel qui s'offrait à lui. Céder, rien qu'une fois, la première, sans se demander si ce serait également la dernière.

"Mon coeur? Je l'ai perdu Renji, je l'ai perdu... Je suis touché de tes paroles. Mais entends ma sincérité; je ne crois pas être maître de ma Vie, je suis plutôt Victime du Destin, sans vouloir me plaindre. Et ne va jamais dire que tu es lâche, mon Frère; car je sais, je sais que tu ne l'es pas, bien au contraire. Et crois-moi, ce que je sais, tu peux être sûr de sa valeur... Garde l'ardeur de ta rage contre tes derniers ennemis, elle te rendra bien plus fort et plus résistant."

Tel était un de ses secrets de Combat. Evacuer sa Rage était quelque chose de futile, mieux valait la garder en soit pour la déployer contre ses adversaires. Anti-douleur, les coups, sur le moment, se faisaient moins ressentir, alors que ceux donnés redoublaient de force... Mon Frère, c'était la première fois qu'il l'avait ainsi nommé, de vive voix. Il ne le pensait pas moin. Frère de robe et de coeur, ils étaient plus proches qu'on aurait bien voulu le croire.

"Mon reflet. J'espère ne pas lui avoir causé de tort alors. J'aimerai, j'aimerai pouvoir lui enseigner cette science conffuse, mais j'aurai trop peur. Trop peur de lui en léguer le fatal besoin, trop peur de le voir changer, de le voir vivre juste pour le Combat, ce serait comme le perdre, et crois-moi, je sais quel effet celà fait. J'aimerai justement être sûr, pouvoir me dire qu'ils ne manqueront de rien, jamais... Pas même de moi si je venais à disparaître..."

Ô non, il n'aurait voulu pour rien au Monde transmettre son amour des combats à son fils. Il savait que cet amour menait à la perdition quand il était vécu avec trop de force, trop d'ardeur. Lui-même en était la preuve. Son corps qui aurait dût être jeune était déjà couvert de cicatrices aciérés... Beauté passée qui lui conférait tout de même un certains charme, mais autre beauté que seul le plus des Shikaku pouvait faire resplendir d'un éclat particulier. Certes, beaucoup d'étalons demeuraient magnifiques même couturés de cicatrices, mais comment être sûr que ce serait le cas de son fils? Il ne voulait pas le voir s'éloigner pour vivre d'ivresse et de danger, déjà que Bliss commençait à s'aventurer sur cette vois, lui avait-on rapporté...

Tout comme Pépite d'Or possédait un lien particulier avec lui, Tueuse Amor avait, elle aussi, un contact profond avec Hole. Et alors que la Mort le tentait, elle le sentait s'écarter un peu plus, s'éloigner d'eux. Elle fixa ensuite la jument, qui, encore une fois, sembla changer d'attitude, ce que le ton de sa voix confirma. La belle tigresse posa son regard blanc au loin, sur le duo que formaient les deux entiers, avant de le glisser une nouvelle fois sur la cremello.

"Arrêtons-nous en là; ne nous faisons plus la guerre, alors qu'il meurt doucement... Viens, chaque seconde compte!..."

Quand elle prononça "meurt", un accent de désespoir perça dans sa voix. Son comportement avait changé vis à vis de Pépite d'Or, après tout, elle aussi faisait partie de la vie de l'étalon.
Alors, sans attendre de réponse, elle s'élança dans le sens inverse, une détente puissante et fauve.

Plus rien. Plus aucune once de joie ne traversait Renji. Et le grand étalon sombre n'était que glace et feu. Son regard flamboyait alors que son coeur se glaçait de peine et d'impuissance. Son regard aurait pu être vide alors qu'il regardait Black Hole. Mais son regard trahissait l'affection qu'il lui portait et aussi la tristesse qui lui ployait les épaules. Et c'est la voix brisée, lente, qu'il lui répondit. Troublé, aussi. Frère? *Oui, au delà de l'extérieur, nous sommes frères. Seul le sang nous différencie.* Renji se força néanmoins à ne pas trop laisser paraître ses sentiments.

-Black Hole, ouvres les yeux sur toi-même. Comment aurais-tu pu tant changer sans coeur? Il est là, il bat.

L'étalon d'ébène appuya ses naseaux contre le poitrail du Shikaku. Il reprit, une vigueur nouvelle en ses paroles.

-Black Hole, tu dois te battre. Pour te montrer à tous sous ton nouveau jour. Tu es quelqu'un de bien. Et ne me contredit pas; je suis un lâche. Seulement, en des occasions où l'on compte sur moi, je sais me montrer sous un autre jour. Nous somme pareil, frère. Et nous avons encore du chemin à parcourir. Ensemble. Nous avons tous deux à apprendre de l'autre. Et crois-moi, nous irons loin!

Il avait le regard luisant tant il était sincère, tant il avait foi en ses paroles. Et pourtant, il savait qu'il avait peut de chances de convaincre Hole. Et pourtant, il voulait essayer. Et sa voix vibrait de détermination lorsqu'il reprit.

-On dit que Bliss t'idolâtre, que tu es son modèle, même si tu ne fais rien pour. Quand à Thief, s'il s'engage sur la même voix que toi, ce serait par choix, car je sais pertinement que tu ne l'y pousserais pas. Pas en connaissant les risques. Et je sais qu'il est trop droit et trop innocent pour cela. Il ne l'a pas dans le sang. Il est plus comme Pépite. Allez Black Hole, réfléchis un peu. Qui mieux que toi saura le cerner? Réagis! Ne te laisse pas couler. Ils auront encore besoin de toi! Qui veillera sur eux, alors qu'ils vont faire leur premiers pas en temps que futurs adultes?

Une lueur de malice luisit un instant dans ses prunelles sombres. Et, tandis qu'il grattait, rageux, d'un antérieur le sol gelé, Renji sentit sa propre fatigue revenir petit à petit. D'abord, il sentit le poids des responsabilités et de l'anxiété tomber sur son dos et ses épaules, chappes de plomb qui l'assaillaient.

[Pépite?]

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