Je suis là, tout près de toi [Libre et Gaïa]

Une des deux premières rep à Gaïa ou Zénith, les autres peuvent se rajouter!^^

La nuit était tombée depuis déjà deux bonnes heures, et les terres du clan du Crépuscule semblaient tout à fait calme. Ces derniers temps, régnait en leur sein un souffle de calme et de paix. Ici, le Temps semblait perdre son cours, s'arrêter, où plutôt, s'écouler d'une autre façon; terres secrètes protégées des sévices du reste de la Terre par une force mystérieuse. Dans tous les cas, là se trouvait le point de vue du jeune animal âgé seulement de 6 mois. Bien sûr, il ignorait le monde des adultes, il ignorait ces vivaces menaces qui tembourinaient contre les portes de sa maison. Il n'imaginait même pas le quart de ce qui se passait en-dehors, de ce qui se passait au-dessus. Mais il avait confiance en son père, en sa mère et en leur Second, Néro; qu'il considérait plus comme son oncle. Il y avait aussi Nymphe et Sweet qui restaient souvent avec lui, sans doute sous les requêtes de Zénith et de Gaïa.
Zanzibar galopait, usant de toute son énergie pour se tenir à une bonne allure. Ses sabots frappaient le sol spongieux de façon régulière. A chacune de ses foulées, quelques aiguilles s'envolaient, accompagnant un pas du jeune poulain, avant de retomber mollement sur le sol, attendant le passage d'un autre animal ou celui du vent pour se ranimer d'un souffle court. Et déjà, de fines gouttes de sueur perlaient sur son encolure et ses flancs; et de l'écume argentait ses commissures de lèvres. Il bougeait ses petites oreilles dans tout les sens, sans doute pour capter les différents bruits de la nuit. Ou peut-être quêttait-il la présence rassurante et tendre de sa mère; ou celle, s'il avait de la chance, de son père.
Zanzibar, comme n'importe quel poulain de cet âge, adorait sa mère de façon démesurée; et chaque moment qu'ils partageaient laissaient de bons souvenirs à l'animal. Mais ce qui le liait à Zénith était différent... Bein sûr, il y avait déjà les liens du sang, mais rares était les moments ou ils se retrouvaient seuls, face à face. Zanzibar était saisit d'amiration face à son père, et, plus curieux, de crainte. Pourquoi? Il était incapable de se l'expliquer...
Il continuait sa course, un sourire attachait au visage et qui semblait ne jamais vouloir le quitter. Il entendit les bruits d'une course, et il en était sûr, sa mère était là!

De calme et de paix. Si seulement se souffle pouvait s'emparer également du monde des adultes! Mais elle n'avait pas à se plaindre, ces derniers temps, grâce à Néro, qu'elle considérait plus comme un ami que comme le Second du clan du Crépuscule; elle s'était rapproché de Zénith qui, l'espace d'une soirée inoubliable, avait fait abstraction de tous ses soucis liés au clan. Et malgré tous les efforts du grand mâle, il était presque impossible pour elle de ne pas ressentir son inquiétude quand ils se retrouvaient tous deux. Mais l'arrivée de Zanzibar était pour elle le plus beau cadeau, et une vague de joie l'engloutissait.
Cette nuit, il n'y avait qu'un infime croissant de lune, si bien que de se déplacer ici, en des lieux inconnus, aurait été suicidaire, mais ici, elle n'avait aucune crainte à avoir. De plus, Nymphe était là. Elle galopait à la suite de son fils depuis un bon moment déjà, mais sa robe lunaire restait sèche. La vitesse du poulain n'était pas encore suffisante pour qu'elle usse besoin de forcer sur ses muscles. A la suite de son fils, elle ranimait les fines aiguilles végétales, leur faisant peut-être exhaler un dernier souffle avant le matin. Elle promenait ses grands yeux sombres sur les alentours, les naseaux frémissants dans l'air nocturne. Elle accéléra alors, rattrappant son fils. Puis, elle le doubla et s'arrêta, posant ses yeux emplis de passion sur lui. Elle lui effleura le chanfrein avant de murmurer:

"Ne t'épuises pas trop, il nous faut encore marcher pour trouver un coin tranquille où se réfugier pour la nuit..."

Bien sûr, elle avait dans l'optique de le mener à la grotte cachée. Mais ils en étaient encore loin, et Zanzibar n'avait que 6 mois; il ne serait pas improbable que la fatigue le saisisse subitement. Elle poussa un hennissement assez faible, destiné à Nymphe qu'elle savait toute proche.

En quelques foulées rapides et agiles, elle déboula sur le sentier ou se trouvait le duo. Elle effleura le flanc de Zanzibar, lui adressant un coup d'oeil malicieux et un sourire complice. Quand Gaïa se trouvait là, il n'était pas rare que la Lycaon s'amuse comme une enfant avec le poulain de feu, jouant par conséquent avec les nerfs de la jument d'argent. Elle se tourna ensuite vers Gaïa, l'air faussement grave, et lâche dans un soupir qu'elle voulu exténué:

"Le chemin est encore long..."

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