Réflexion mélancolique (libre)

Teliva se tenait droite, debout au bord de la falaise de roche. Un vent aigu et désagréable soufflait, soulevant la poussière des affleurements proches. Il faisait froid, le gel raidissait l'herbe grise et les étoiles dans le ciel étaient dissimulées par d'épais nuages cendrés et tristes. L'ensemble du paysage dégageait une aura de désolation noire. De là, la jument alezane voyait parfaitement le territoire du Crépuscule, et le fait que le spectacle soit déprimant ne l'affectait pas outre mesure.
La jeune jument affichait un air de réflexion qui seyait généralement à ses aînés. Plongée dans ses pensées, elle songeait, immobile, à son passé de solitaire. Ses jeux de pouliche, sa complicité avec sa mère, ses liens avec les équidés de son âge. Ils avaient traversé maints territoires aussi tristes que celui-ci.
Pourtant, d'agréables souvenirs de jeux lui revenaient en mémoire.

[Moi! Moi! J'aime bien donner du trouble à Eldo' avec les chevaux du soleil... x) Ennemi contre ennemi...Bref, si tu ne m'accepte pas, je supprimerais mon post]

Eldorado venait, galopant allègrement au travers de cette falaise de roche. Il aimait cette liberté que lui donnait le clan de l'Ombre, réputé pour ses chevaux indépendants. Il pouvait garder cette indépendance qu'il avait acquis lors de ces années de sollitude. Le vent soufflait, désagréable pour les oreilles, et froid. Ce froid ne dérangeait pas le jeune cheval d'un noir d'ébène, car galoper le gardait au chaud. Il avait bien son poil d'hiver, mais il n'avait pas poussé complètement, dans quelques jours, il pourrait être protéger par son poil. Il fit quelques cabrioles dans le noir absolu de la nuit. Le ciel étant recouvert d'épais nuages cendrés et le cachait complètement des yeux de nombreux animaux. Il aimait cette nuit. Il était devenu invisible, et cela lui plaisait. Le territoire du Crépuscule était vaste, comme tous les autres territoires de Wild Horses. Dans la nuit, on entendait que le bruit de ses sabots, crissants sur l'herbe gelée. Après avoir exécuter ses cabrioles gracieuses, il continua son chemin, réduisant son allure à un trot léger. Il se mit à ralentir de plus en plus, jusqu'à tomber à l'arrêt. Là, il étira son encolure et arrach quelques brins d'herbe gelée, par-ci, par-là. Il releva la tête et inspira profondément, remplissant ses poumons avec l'air froid de l'endroit. Ses naseaux captèrent l'odeur caractéristique d'un cheval, plus précisément d'une jument. Elle ne devait pas être loin. Lentement, il se mit en route vers le cheval qui devait se tenir un peu plus loin devant lui. Sabs faire de bruits il s'approchait, se fondant dans la nuit.

Il aperçu enfin une forme. Plus il approchait, plus la forme devenait nette. C'était bien un cheval. Apparamment de couleur pâle. La crinière blanche, ou peut-être grise. Il était difficile de le définir dans la nuit. La jument se tenait bien droite. Eldorado s'arrêta à quelques pas derrière la jument. Il l'observa plusieurs minutes. Elle avait l'air mélancolique, en pleine réflexion. Pendant plusieurs minutes, Eldorado ne dit rien, puis voyant que la jument ne bougeait pas, il lui adressa la parole d'une voix douce et du ton poli dont il avait l'habitude de s'adresser avec aux inconnus:

- La nuit est froide, vous ne croyez pas?

Il ne bougea pas, guettant la réaction de la jument. Il restait toujours caché dans la nuit noire. Il ne voulait pas effrayer la jument, mais il ne voulait pas se dévoiler tout de suite, appréciant l'invisibilité que lui procurait cette nuit sans lune et sans étoiles.
Il reprit la parole, toujours sur le même ton:

- Dommage qu'il n'y ait ni lune ni étoiles ce soir... On pourrait mieux se voir. Je me présente, Eldorado, du clan de l'Ombre.

Il restait toujours dans l'ombre, ne s'approchant pas de la jument pour qu'elle le voit. Pas tout de suite, peut-être quand elle se présentera, Eldorado se montrera, peut-être.

[Ouaaiis, un ennemi! Enfin!]
Teliva entendit distinctement une voix masculine l'accueillir. Elle flaira l'air et capta un odeur forte et musquée, celle du Clan de l'Ombre. Elle connaissait la haine ancestrale qui liait leurs deux Clans, mais l'étalon ne semblait pas agressif. Elle resta néanmoins sur ses gardes.
- Bonsoir, mon nom est Teliva et je viens du Clan du Soleil. J'espère ne pas vous déranger en venant sur votre territoire, mais oui, la vue est magnifique malgré le mauvais temps et l'ombre.
Elle se positionna à peu près devant la source de l'odeur, afficha son plus charmant sourire et attendit que l'autre se montre. Elle était curieuse de voir à quoi ressemblait un guerrier de l'Ombre.

La jeune jument se présenta sous le nom de Teliva. Flairant l'air, elle se positionna directement en face de l'étalon. Eldorado se décida à s'avancer. Il courba son encolure et fit un rapide tour de la jument, comme à son habitude. Encore une ennemie, et du clan Soleil, encore une fois. Elle paraissait bien musclée, tout en ayant un corps fin. Elle espérait ne pas le déranger sur son territoire. Eldorado redressa sa tête en une mimique étonnée. Cet endroit n'était point son territoire. Les deux chevaux se trouvaient sur la Falaise Noire, du clan du Crépuscule. L'endroit n'appartenait pas a Black. Seulement, le cheval aimait se promener de territoires en territoires et explorer tout le Wild Horses. Il était nouveau ici, et apparemment Teliva aussi, mais il en savait manifestement plus qu'elle sur les différents territoires. La jument lui adressait un charmant sourire. Le cheval noir, maintenant à l'arrêt devant Teliva, se demandait si elle allait quand même réussir à le distinguer dans le noir de cette nuit sans lune.
Il répondit, toujours sur le même ton. De toute manière, elle ne l'avait pas offensé, donc le cheval ne voyait aucune raison de lui réponde avec agressivité, bien qu'elle fasse partie d'un clan ennemi.

- Je suis enchanté de faire votre connaissance, Teliva. Mais avant tout, sachez que ce territoire n'appartient pas au clan de l'Ombre, mais bien au clan du Crépuscule. Je ne faisais qu'une simple exploration du territoire. Je suis nouveau ici, comme vous, je présume, et j'aime bien découvrir les différents territoires de Wild Horses, et y faire des rencontres. Mais vous, que faites vous ici?

Un instant captivée, Teliva se reprit. On ne voyait pas tout les jours de si beaux étalons! Il lui tourna autour et l'observa. Elle le détailla également, notant ses muscles puissants et sa belle robe noire.

- Je suis enchanté de faire votre connaissance, Teliva. Mais avant tout, sachez que ce territoire n'appartient pas au clan de l'Ombre, mais bien au clan du Crépuscule. Je ne faisais qu'une simple exploration du territoire. Je suis nouveau ici, comme vous, je présume, et j'aime bien découvrir les différents territoires de Wild Horses, et y faire des rencontres. Mais vous, que faites vous ici?

Elle hésita un instant. Etait-ce raisonnable de révéler son passé à un inconnu du Clan de l'Ombre? Allons, beaucoup de gens le connaissaient et il n'avait rien d'un secret.

- J'aime moi aussi découvrir de nouveaux lieux, comme ce territoire. Il me rappelle beaucoup de souvenirs de mon enfance, alors que je vivais dans une troupe de solitaires. Cet environnement gris et morne fait remonter des souvenirs d'union et de paix, bien différents de ce qu'on trouve dans les Clans.

Elle continua de l'observer, battant inconsciemment des cils, et se dit qu'elle n'avait aucune raison d'abandonner la conversation, qui prenait une tournure... imprévisible.

Eldorado senti le regard de la jument qui lui parcourait le corps. Ainsi, elle arrivait à le distinguer dans cette noirceure. Teliva était comme le jeune cheval noir. Elle avait vécu dans une troupe de solitaires et elle aimait découvrir de nouveaux territoires. L,environnement gris et morne faisait remonter des souvenirs d'union et de paix dans l'esprit de la jument qui se tenait devant Eldorado. Après avoir prit la parole, la jument s'était arrêtée de parler et battait des cils, tout en observant encore Eldorado.

- Vous avez eu bien de la chance de vivre dans une troupe composée de chevaux solitaires, comme vous...

Eldorado continua sa phrase dans un murmure quasi incompréhensible:

- Vous n'avez pas été abandonée, comme moi...

Le cheval se redressa et chassa ces tristes pensées de son esprit. Il reprit la discussion avec le plus d'entrain qu'il pouvait avoir.

- Mais, dites-moi, d'où veniez-vous avant d'arriver ici, sur Wild Horses?

Le jeune cheval qui lui faisait face avait un air triste qui contrastait avec son ton enjoué.
Teliva l'observa longuement avant de répondre.

- Ma horde était nomade. Je suis née près d'ici, et j'ai toute les raisons de penser que mon père vient des Clans, bien que je ne le connaisse pas. Nous avons traversé des forêts, des montagnes, des prés... Tous différents et ayant leur charme.

Elle reprit:

- Votre histoire doit être bien triste. Parfois, s'épancher soulage les coeurs. Et si vous la racontiez? Je vous conterai la mienne plus en détail ensuite.

Eldorado soupira, repensant à son enfance qui n'avait pas été facile. Abandonné très tôt par ses parents, pour une raison qu'il ignorait, le jeune poulain qu'il avait été avait dû apprendre à être indépendant et vivre sans être sans cesse avec un autre cheval pour le guider. Les premières semaines avaient été difficiles. La joie lui était revenue lorsqu'il avait croisé la route d'une pouliche un peu plus âgée que lui. La rencontre avait été brève, car la pouliche rendit son âme en essayant de protéger Eldorado. Il avait mit plusieurs jours avant de se remettre de la mort de son amie. Ensuite, il avait continuer à errer seul et avait acquis une bonne technique de combat. Finalement, après quelques années à vivre seul, il était arriver ici et avait prit place dans le Clan de l'Ombre. De jeune poulain dépendant de ses parents, il était devenu jeune cheval indépendant. Eldorado soupira et s'ébroua. Il observa la jument un moment, cachant la méfiance qui le prenait. Il prit plutôt un air détendu et calme, l'hatitude qu'il avait depuis le début. Mais à l'intérieur de lui, il était méfiant. Devait-il confier son enfance à un cheval du clan ennemi? La jument avait l'air innofensive, mais Eldorado avait appris à ne pas se fier à la première apparance.

- Mon enfance est triste, c'est sûr, et vous ne serez pas la première à en entendre parler. En fait, même si ce souvenir m'attriste, j'en suis très reconnaissant à mes parents. Grâce à eux, j'ai pu apprendre l'indépendance et devenir ce que je suis. Grâce à eux, j'ai appris seul à combattre, met j'ai donc dévellopé ma propre technique et, avec les erreurs, appris quelques technique que les autres chevaux pouvaient utiliser. J'ai aussi appris à me débrouiller seul dans cette nature imprévisible.

Eldorado s'arrêta. Il avait décider de rester vague sur son enfance et se dit qu'il en avait assez dit. Il savait que réveler trop de chose à un ennemi pouvait lui nuire plus tard. Attendant la réponse de la jument, il observa le paysage devant lui. Le soleil commençait à pointer derrière les nuages gris qui recouvraient l'endroit. Les nuages ne partirait sûrement pas aujourd'hui, mais on y verrait plus clair dans ce brouillard gris et morne.

Teliva soupira discrètement en voyant la mine fermée d'Eldorado. Apparemment, la confiance ne régnait pas.
Le vent aigre souleva une mèche de sa crinière blonde, qu'elle ne remit pas en place, préoccupée. A la fin, elle décida de raconter quand même son histoire.
Son coeur triste et esseulé lui semblait peser des tonnes.

- Je suis née chez les solitaires, bien loin d'ici. Je ne connais pas mon père, mais ma mère s'occupa de moi avec énormément d'amour. Je fus ensuite recueillie par une autre horde, dirigée par un cheval exceptionnel. Tori. C'est lui qui m'a appris à me débrouiller dans la nature, lui qui m'a enseigné le combat. A la fin de mon apprentissage, il m'a confiée au Clan du Soleil, mais je ne l'oublierai jamais.

Elle sourit. Sa tristesse s'était allégée.

Eldorado écouta attentivement ce que lui disait la jument. Elle avait semblée préoccupée. Voir triste lorsqu'elle avait racontée son histoire au jeune cheval noir. Eldorado réfléchit plusieurs minutes après que la jument ai cessée de parler. Il décida d'en dire un peu plus sur lui.

- Pour ma part, si vous voulez en savoir un peu plus, j'ai été abandonné, très jeune, à l'âge d'un an environ. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. C'est mon père qui m'a chassé, et depuis je n'ai plus jamais été dans un clan, jusqu'à ce que je sois arrivé sur Wild Horses.

- Pour ma part, si vous voulez en savoir un peu plus, j'ai été abandonné, très jeune, à l'âge d'un an environ. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. C'est mon père qui m'a chassé, et depuis je n'ai plus jamais été dans un clan, jusqu'à ce que je sois arrivé sur Wild Horses.

Le cheval noir avait réfléchi durant un instant avant de répondre. Teliva ne détourna pas le regard, une lueur d'empathie dans ses yeux doux et noirs. Abandonné, si jeune...
Elle sentait plusieurs traits de caractère différents et complexes en ce jeune étalon. Soudain, les nuages gris qui cachaient la lune se déchirèrent, laissant passer un magnifique rayon de lune. La jument alezane apparut flamboyante dans le rai de lumière, la tache argentée jouant harmonieusement sur sa robe de feu, s'emmêlant dans ses crins blonds. Elle était un brasier vif et plein de volonté. Le paysage alentour était un dégradé de gris, de noir et de blanc aveuglant...

Eldorado observa la jument, flamboyante sous le rayon de lune qui venait de percer les nuages gris. Sa tache se mélait harmonieusement à la robe de feu de Teliva. En arrière d'elle, le paysage brillait de gris et de blanc. L'étalon noir bougea lentement, se cachant dans les ombres. Seul les rayons de la lune qui faisaient briller ses yeux trahissaient son emplacement. Caché dans l'ombre, malgré la lune qui éclairait le paysage, on ne pouvait que voir ses deux grands yeux brillants. Il était sur une terre ennemie, il ne l'oubliait pas, et cette jument venait de ces terres. Elle était une ennemie, bien qu'elle puisse paraitre innofensive. L'étalon préférait rester sur ses gardes: peut-être que la jument, sous son apparance innofensive, était en train de préparer un plan d'attaque contre le cheval noir. Il s'attendait à toutes possibilités. Lui même avait un plan qui germait dans son esprit. Un bon plan, selon lui. Le sourire qu'il eu à cette idée était impossible à voir dans la noirceur qui recouvrait le cheval. Eldorado s'avança vers la jument, sortant de l'ombre, et afficha un sourire amical. D'une voix douce, il s'adressa à Teliva.
« Pourquoi rester immobile plus longtemps? Il serait tout aussi bien de discuter ensemble, en marchant. Vous ne croyez-pas? »

Le plan du cheval était simple. Il voulait gagner la confiance de la jument, pour qu'après elle ne se méfie plus de lui, malgré qu'il soit du clan ennemi. Il apprendrait à mieux la connaitre. Il saurait ainsi quelles sont ses forces et ses faiblesses. Son plan était, cependant, dangereux pour l'étalon aussi, car il devait en apprendre plus sur la jument, sans pour autant en divulguer trop sur son sujet. Sinon, le plan pourrait tourner contre lui et lui nuire. Il jouait à un jeu dangereux en faisant cela. La jument pourrait finir par comprendre sa tactique, et l'utiliser également contre lui. L'étalon devait rester vigilent.

[ Pardon pour le temps entre chaque post... Je passe en mode "première personne"]

« Pourquoi rester immobile plus longtemps? Il serait tout aussi bien de discuter ensemble, en marchant. Vous ne croyez-pas? »

J'avais attentivement observé Eldorado, guettant un moment qui dévoilerait ses intentions. Après tout, c'était un membre du Clan de l'Ombre et il était assez probable qu'il aie concocté un sale plan à mon égard. Quand je vis son lent mouvement de recul et que quelque chose, dans son regard sombre, m'évoqua un serpent, je ne me raidis pas mais tout juste. La méfiance qui était le lot de tout ex-solitaire revint au grand galop et je fis un petit point dans ma tête:

1. Son geste trahissait une absence de confiance en moi. Applicant la technique dite du "miroir", je décidai de ne pas avoir plus confiance en lui. Pas née de la dernière pluie, la Teliva.

2. Il était toutefois un galant cheval et, si je ne relâchais pas ma garde, j'arriverais tout à fait à m'entendre avec lui.

3. Il m'avait proposé de marcher avec lui. Et, que je sache, nous étions au bord d'une falaise et j'ignorais s'il était capable de m'y pousser. Allais-je tenter le sort? Certainement pas.

Autant donc tâter le terrain et, surtout, NE RIEN DIRE DE TROP. Mais lui laisser croire que j'avais mordu à l'hameçon était une bonne idée.

- Certainement, mais je ne connais pas ce territoire. Pourriez-vous passer devant, si cela ne vous ennuie pas? Je n'ai pas une aussi bonne vision nocturne que les membres du Clan de l'Ombre...(ce qui était un pieux mensonge)

Genre: "Haha, mon gars, si c'était un traquenard, on repassera. Balade au clair de lune, oui. Chute libre au clair de lune, j'aime moins."

[Ok, c'est pas grave Smile

]

« Pourriez-vous passer devant, si cela ne vous ennuie pas? »

Cette phrase, dite par la jument mit la puce à l'oreille de l'étalon. Elle devait bien se douter qu'il concoctait un plan: ils étaient de clans ennemis, ce qui était fort normal qu'elle doute. Avait-elle peur que, alors qu'ils marcheraient côtes à côtes, il allait soudainement la pousser au bas de la falaise? Il le pourrait bien, étant un cheval assez massif et d'une bonne musculature. La jument n'était pas si bête que cela, mais lui non plus. Il ne se laisserait pas prendre au jeu. L'étalon noir arqua l'encolure et alla se positionner de l'autre côté de la jument. Il eu un regard moqueur. « Nous pouvons très bien marcher côtes à côtes. Auriez-vous peur, qu'étant d'un clan ennemi, que je vous pousse soudainement dans le vide à fin de vous éliminer? »

La jument semblait futée. Eldorado se méfiait donc du fait qu'elle veuille qu'il passe devant. Bonne vision. Certe, il en avait une, mais la falaise était éclairée des rayons de la lune à ce moment. On pouvait donc y voir bien clair. Moins clair qu'en plein jour, mais on pouvait distinguer où l'on mettait nos sabots. Donc, qui sait? Peut-être concoctait-elle un plan avec cette idée de le laisser passer devant. L'étalon eu un léger sourire. Il se plaisait bien à ce jeu. Ils étaient tels des serpents, usant chacun de ruse pour être le premier à bondir sur sa proie et l'achever. Toujours d'un ton aussi doux et aimable, il poursuivit:
« Et puis, ne manquerais-je pas de gallanterie en passant devant vous? Il serait préférable que nous marchions à côté: il n'y a aucun danger, croyez-moi, ou vous pouriez, vous, passer devant. On y voit clair avec les rayons de la lune. Et après tout, ne dit-on pas: les femmes dabord? »

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