Play wth me... [LIBRE]

Le feu de la Terre rugissait au fond de ces failles immenses. L'oeil rouge de gaz incandescents guettait un combustible envisageable. e soufre emplissait le coeur d'une odeur désagréable et étouffante, au point qu'on croyait nager dans l'acide.
Une flamme, s'élevant du fond du monde, lécha les bords déjà noircis d'une faille, avant de renoncer, comme tant d'autres, tout au long de la Terre des Flammes, étrange fantaisie géologique qui faisait du lieu un enfer terrestre.
Pourtant, un cheval y galopait. Courait à toue allure, voltait, sautait, retombait, se cabrait et virevoltait en une cavalcade sauvage et étourdissante. Sa tête sauvage et aristocratique dressée au bout d'un col de cygne, sa courte crinière dressée sur son encolure arquée comme une crête de dragon, ses sabots noirs claquant sur le sol durci, il se cabrait et hennissait des défis aux flammes. Fière créature, sortie d'un cauchemar, dieu de la nuit, Maître de l'Ombre. Ses yeux, aussi noirs que sa robe luisante, flamboyaient d'une sauvagerie extatique, et son corps fin, musclé, fonctionnait comme une mécanique parfaite. En ce cheval le contrôle de soi-même et la fluidité du geste étaient poussés à la quintessence.
Black pila sur ses sabots, lança une ruade vers les cieux, et repartit à fond de train, bondissant par-dessus les crevasses, haut, pour ne pas risquer de se roussir les pieds. Mais il courait, cette fois-ci, dans une direction, au lieu de jouer avec le feu. Il filait vers cet animal dont il devinait la silhouette, là-bas, au coeur de la Terre des Flammes.

[je peux avec Bonaparte?^^]

[je t'en prie, vas-y]

Comme un goût d'apocalypse

Le regard vif, il suivait le manège maléfique, le jeu dangereux des flammes, nullement effrayé, il s'y appropriait un avant goût d'apocalypse. Ses naseaux finement ciselés étaient dilatés à l'extrême, luttant pour emprisonner le peu d'oxygène présent sur cette Terre ou le soufre empuentait l'air ambiant. Quand il s'y fut habitué, il prit un trot rapide, ramenant ses genoux puissants vers son large poitrail. Sa crinière jouait sur son encolure, perdant la base de ses crins dans des arabesques obscures. Avec une fluidité gracieuse, son trot muta en un galop tonique, alluré qui, malgré l'entier, s'accélerait de secondes en secondes. Il s'ennivrait de sa propre vitesse, plus rien ne comptait, il était en suspens, entre terre et ciel. Toute ces sensations défendues le rendait affranchi, il n'obéissait qu'à une loi: vivre libre. Il serpentait entre les Flammes qui aspiraient à tendre vers le ciel, il aimait ces moments interdits, ou sa vie ne tenait plus qu'à une foulée; il suffisait qu'il dérape, et il se ferait happer par la servante des enfers, par la maîtresse des lieux. Ni l'égal d'un dieux, ni le servant des cieux, il était lui même, et vivait sa vie. Bien sûr, il appartenait à un Clan, se plaçant sous l'autorité d'un autre. Mais se trouver aux côtés d'un combattant, d'un guerrier, n'est-il pas la plus douce chose sur la Terre après la liberté? En un geste habile, il s'arrêta, sa cabrant de toute sa hauteur aux côtés d'une flamme, il pouvait sentir la chaleur de cette dernière sur sa robe qui se couvrait de sueur, il hennissait de façon perçante, puis repartit dans un élan sauvage, fougueux. C'est alors qu'il vit. Créature d'Ombre, Beauté nocturne, il vit celui qu'il avait voulu servir. Il vit ce pourquoi il était là. Il ne ralentissait cependant pas, réduisant l'écart qui séparait les deux combattants. Il avait arqué son encolure bien développée, il poussait sur ses postérieurs pour accumuler de la vitesse. Personne n'avait réussi à le comprendre, à lire en lui, mais avec Black, Bonaparte éprouvait un sentiment de confiance...

[tu gagnes un point XP^^
Et moi...euh, 60 lignes ça nous fait...4 points. Yaaahaaaah!!!]

La vigueur des flammes faisait écho à la sienne propre. Sans être gênés par la teneur en soufre de l'atmosphère, ses larges poumons se gonflaient avec régularité comme des soufflets, ses naseaux grands ouverts, délicats, aspiraient l'air avec efficacité tandis que son coeur oxygénait chaque recoin de son corps avec efficacité. Sa crinière noire, son long toupet, sa queue soyeuse donnaient à ses gestes une dimension gracieuse: il dansait. Il jouait avec les flammes, avec cet élément dont il partageait la vigueur et la férocité, et le défi se transformait en chorégraphie. Sa robe noire luisait du reflet rouge des crevasses incandescentes, soulignant des muscles nerveux et développés, sur un corps gracieux et noueux, fin. Là où Sun Star était un étalon comme on les imagine souvent, musculature puissante et visible, ossature massive, Black était plutôt l'image de la finesse. Souple et agile comme un serpent, le grand étalon avait pourtant une forcé réelle et surtout, une maîtrise de son corps que rares étaient les chevaux à posséder. La sauvagerie en personne sous la plus grand finesse.
Beau, il l'était, en particulier en plein mouvement. Sa voix suave, son regard hypnotique, son port fier, ses traits aristocratiques et son aura lui assuraient un net succès auprès de ces demoiselles. Pourtant, Black n'en avait cure. Il n'aimait qu'une jument, malgré les tumultes qui avaient agité leur vie commune. Magie Noire. Aussi noire que lui, aussi bouillonnante, aussi explosive et fine, belle et gracieuse, elle était redoutable combattante et écorchée vive à la fois, glacée de concentration et effondrée de rage ou de chagrin. Lors de leur dernière entrevue, ils s'étaient séparé de façon houleuse, Magie Noire avait reproché à son compagnon de ne pas savoir aimer. Ne pas savoir...Black était tout entier fait d'extrêmes, incapable de la moindre demi-mesure. C'était une personnalité incandescente, était-il si surprenant que son amour et sa passion soient à la mesure de son être? Démesurés et dévastateurs comme un torrent de lave. Loin de certains étalons qui multipliaient les conquêtes, Black, s'il se plaisait à jouer au jeu de la séduction, faisait partie de ces êtres qui n'aimaient qu'une fois, avec la force d'un tourbillon.

Face à lui, l'étalon -cette encolure musclée n'était pas celle d'une femelle-, loin de ralentir, accélérait en sa direction, aussi puissant et vif que lui. Rouant l'encolure, Black bondit au-dessus d'une crevasse et prit à nouveau de la vitesse, son galop s'allongeant jusqu'à devenir irrésistible. L'exaltation grandissait avec la vitesse, et un brasier dévorant flamboyait dans ses yeux noirs tandis qu'il filait comme le vent. Au moindre faux pas, à la moindre glissade ou erreur de jugement, il mourait, vaincu par cet élément dont il avait la vigueur explosive. Il courait au bord de l'abîme, il dansait sur un fil de soie, sur une corde d'équilibriste, et le danger donnait à sa course folle une dimension enivrante. Défier la mort, toujours, sans cesse, au cours des combats et des jeux, défier l'abîme, défier le feu, et gagner, toujours gagner jusqu'au faux pas et à la mort, voilà ce qu'il aimait. Toujours sur la corde raide, toujours au bord du gouffre, à défier l'abîme et la mort en flirtant avec les limites. La vie n'avait de saveur que lorsqu'on la vivait pleinement, et qu'importe le fait qu'elle soit courte! Seule, la liberté lui donnait ce plaisir. Cette impression que ni rien ni personne ne l'arrêterait, et qu'il pourrait continuer à accélérer, à l'infini...

Il aimait ces combats avec lui-même, avec l'erreur fatale, comme il aimait les jeux violents qu'il partageait avec son amie Stelmaria ou d'autres étalons, ces luttes acharnées et sans retenir ses coups, simplement pour le plaisir du combat. A le voir jouer avec la Renégate, avec hargne, combattre à trois avec Equinox, et finir couvert d'estafilades, on aurait pu penser qu'il était complètement masochiste, mais non. A quoi bon faire semblant? Rien n'était plus beau qu'un vrai combat, et il fallait le jouer jusqu'au bout. Black aimait la bataille, la beauté d'un duel, la perfection de gestes sauvant la vie ou donnant la mort, l'ivresse étrange qui s'emparait de tout combattant, cette rage de vaincre qui faisait luire les yeux de tout un chacun. Les blessures, parfois profondes mais rarement graves, n'étaient que des dommages collatéraux. Rien qui ne vaille la peine de se priver du plaisir de combattre avec des amis.

L'étalon qui venait vers lui était Bonaparte, un de ses guerriers, un cheval en qui il percevait, à vrai dire, la même liberté et une personnalité semblable à la sienne. L'étalon, tout comme le meneur, n'avait ni dieu ni maître et le goût du combat. Black accéléra encore en direction de l'étalon, arquant son col flexible. Ses postérieurs venaient se poser très en avant sous la masse de son corps pour être les plus efficaces possible, ses antérieurs s'étendaient loin devant chercher le sol et l'appui, et les muscles jouaient sous sa robe de satin, sculptant ses épaules, sa croupe, ses flancs et son dos aussi. Lancé à pleine vitesse, accélérant encore, il était splendide.
Bonaparte aussi galopait bien vite, et les deux étalons allaient l'un vers l'autre à toute allure. Au tout dernier moment, Black fit un léger écart, calculé au centimètre près, et fila sur la droite du sombre étalon, si proche que son épaule effleura la hanche du cheval. Il décrivit une large volte-face, et revint perpendiculairement au cheval en franchissant une crevasse large de trois pieds. A peine retombé, il freina sur ses sabots postérieurs, en deux mètres à peine, frôlant une fois de plus Bonaparte, et, dans un geste fluide, se cabra avec élégance. Encolure rouée, queue et crinière au vent, irradiant la vitalité et la liberté, la sauvagerie, il se dressa presque vertical, ses jambes antérieures ployées en guise de salut et pour signifier qu'il n'avait pas d'intention hostile.
Il ne dit rien, mais ses yeux noirs adressaient au cheval le respect qu'il éprouvait à son égard, combattant lui aussi, et une autre lueur sombre, comme un défi.
Puis il laissa retomber ses pieds et, rechignant à interrompre l'émulation de sa course folle, il repartit à fond de train, allant et venant autour de Bonaparte, provocateur. Il sautait au-dessus des crevasses, se cabrait, repartait à toute allure, frôlait l'autre guerrier en passant comme une flèche. Le brasier, dans ses yeux, flamboyait. Il provoquait Bonaparte, pas comme un étalon désirant vaincre, mais dans une course, une galopade à deux ou un combat amical. Il dansait au milieu des flammes, pilait parfois, piaffait, jetait des regards brûlants à Bonaparte.
Attrape moi si tu peux!

Il était d'humeur joueuse, mais ceux qui le connaissaient savaient bien que les jeux avec le Maître de l'Ombre étaient rapides, tourbillonnants, haletants, courses folles, combats enragés, loin des simples course-poursuites des autres chevaux. Black avait un tempérament explosif, bouillonnant, et une vigueur insolente qui ne demandait qu'à être dépensée. Rares étaient ceux qui parvenaient à le suivre dans ses évolutions.
Et rares aussi étaient ceux que le cheval noir provoquait ainsi à la course ou au combat. Black ne jouait qu'avec les chevaux pour lesquels il éprouvait de l'amitié, de la considération ou du respect. Les chevaux qu'il tenait en haute estime.

Plus la distance rétrécissait entre les guerriers, plus la respiration du bai devenait régulière, il s'habituait peu à peu au soufre âpre qu'exhalait les entrailles de la Terre Mère. Grand et puissant, il n'était emprunt de finesse proprement dite. Ce qui rendait l'étalon fin, c'était la fuidité de son geste, il se mouvait avec une subtile grâce. Du fin fond de la Terre, surgit une flamme, il n'en fallut pas plus pour déclencher chez le guerrier une battue puissante, il regroupa ses membres longs, solides sous sa masse, et s'éleva dans les airs, déclanchant un plané long, il utilisait toute l'élasticité de son corps, les muscles tendus à se rompre. La messagère de Feu lécha ses sabots, avant d'échouer à son ascension vers le ciel. Ce fut alors la fin de l'envol, les postérieurs de la bête se regroupèrent sous ses hanches, et ses antérieurs touchèrent le sol. Il reprit son galop rapide, ne cessant de fondre sur Black. Il voyait sa silhouette agile accélérer de plus en plus, il voyait la tête aristocratique de l'animal démoniaque qu'il respectait tant se lancer en avant et avaler du terrain. Il voyait danser cet autre guerrier, ce chef qui aurait put finir lieutenant s'il ne s'était pas fait entendre. C'est alors que ces étranges foulées, celles qu'on croirait lente, en suspens, se firent exécuter par le bai, ce qui le propulsa vers une rencontre imminente.
On pouvait prêter à Bonaparte des charmes qu'il ne soupçonnait posséder, on pouvait le dire dragueur, mais il ne l'était nullement. Il ne faisait jamais usage que de sa voix, tout le monde disait que le mot "amour" ne faisait pas partit de son vocabulaire. On disait qu'il avait tué son frère, alors comment lui accorder le mot "amour"?! Personne ne pouvait savoir ce qui se passait dans la tête de l'étalon, et encore moins dans son coeur; il avait passé ses plus belles années à se battre, à gagner, à terrasser l'ennemi. Alors pourquoi chercher l'amour maintenant? Aucune jument n'avait jamais réussit à capter son attention. Il ne vivait que pour les combats, il faisait de cette pratique un art, une danse endiablée. Pour lui tout était clair, il s'agissait de laisser parler son corps, de libérer sa nature profonde. Son corps constellé de cicatrices témoignait de son expérience. On se demandait s'il savait aimer, s'il posséder un coeur, si personne ne l'aimait, pourquoi poser ses question? Comme Black, Bonaparte était composé d'extrême: aimer du plus profond de son être, détester jusqu'à vouloir anéantir. Qui était-il sur un plan sentimental? Lui même ne le savait pas.

Treize ans. Treize ans, mais face au danger, à la mort, toujours des sensations nouvelles, toujours un désir ardent, une envie mordante. Pourquoi mettre sa vie en danger? Tout simplement pour se sentir vivant. Jouer avec les éléments dévastateurs, jouer avec le fléaut, se moquer de l'épée de Damoclès qui trône de façon abjecte sur la tête des fous de vie, de danger, de risque. Parfois, il se disait que tomber dans le vide, se retrouver, chutant, sans rien en bas, sans rien en haut, en suspens, avant de se fracasser contre une roche dure, brûlante, avant d' être anéantit par les éléments, ne serait-ce pas chose exitante? La vie était comme un combat, il fallait savoir accepter sa défaite. Mourir pour découvrir de nouvelles sensations, mourir parce qu'on a tout donné mais que ce n'est pas assez, mourir parce que nous n'y arrivons plus. Mourir parce qu'il n'y a pas d'autres alternatives. Mais se battre avant, mourir la tête haute, se battre jusqu'au bout, faire changer le destin, refuser d'être programmer sur un grand livre, refuser d'être un pantin. Mourir en ayant souffert, mais mourir en ayant connu, ressentit, vécu à fond. C'était pour celà qu'il accélérait encore et toujours, c'était pour celà qu'il fixait d'un oeil de feu Black foncer sur lui. Tout cela était pour vivre.

Happant la distance avec une facilité déconcertante, il sentait l'air devenir électrique, il sentait le pouvoir de l'abîme, et ressentait le goût de l'apocalypse. Black, le seul qu'il considérait, qu'il respectait en tant que véritable guerrier. Il savait que l'étalon était son propre maître, il savait que la bête noire aimait les combats, Bonaparte savait que le Maître de l'Ombre n'aimait que les choses vraies.
Bien que le grand bai soit à fond de cale, sa robe restait sèche, mais luisait sous l'ardeur des flammes qui s'obstinaient à se dresser entre lui et Black qui, il le sentait, serait bientôt son partenaire de jeu. Faire abstraction de tout, et se livrer à un jeu sans merci, encaisser les coups, sentir le goût du sang dans sa bouche, ressentir la brûlure d'une plaie. Encaisser, riposter, continuer, ne jamais terminer.
Alors qu'ils allaient se pércuter, Black marqua un écart presque invisible alors que Bonaparte continuait tout droit. Il sentit les muscles chauds du guerrier le frôler, c'était ce contacte entre deux peaux différentes, entre deux puissances déferlantes qui animait le désir de combat chez l'animal bai. Il continuait, suivant des yeux son partenaire. Frôlement, contact, envie. Il s'arrêta, se dressa de toute sa hauteur, membres repliés contre son poitrail. Pas besoin de mots, juste un regard, une attitude. L'Alchimie entre le guerrier et la guerre, entre le combattant et le combat.
Leurs regards se croisèrent, il n'en fallut pas plus pour Bonaparte. Son regard s'embrassa, une bouffée de chaleur s'exhalant dans tout le corp du guerrier. Vaincre? Non, peut lui apporter la victoire, ce qu'il voulait, c'était jouer, jouer à un jeu particulier, mais jouer, encore et toujours. Il piaffait, trépignait d'impatience, d'excitation. Il s'élança, ne parvenant à tenir sur place, il battait la roche de ses sabots durs avec puissance, envie. Se faufilant, sautant, esquivant les flammes. S'arrêtant, reculant, repartant de plus belle, sans jamais perdre de vue l'étalon noir. Mêler duel et course, le plus beau des jeux. Il s'élança en direction de Black, traçant un sillon parallèle à celui de l'autre guerrier. Il se rapprochait de plus en plus, effleura la croupe puissante de ce dernier et pila net. Dérapant en soulevant un nuage de poussière. Black allait-il suivre sa démarche? Il bomba son poitrail, se cabrant une nouvelle fois tout en poussant un hennissement rauque, invitant son partenaire à une joutte. Course, duel, course, duel...

Bonaparte ne pouvait se sentir mieux, il aimait dépenser son surplus d'énergie, il aimait pouvoir lâcher sa force, donner sans compter, encaisser sans broncher, qu'importait le sang, les entailles, il aimait ce goût de liberté, touts ces jeux qui pouvaient utiliser à bon écient le punsh de l'étalon. Toujours repousser les limites de son corps, toujours vouloir.
Bonaparte se sentait bien, adorait ce sentiment farouche qu'il éprouvait à l'instant même. Il respectait Black, et répondait volontier à ses invitations. Avec les autres, il ne jouait pas, mais comment refuser face à un étalon tel que Black?

[Bravo♥]

[60 lignes pour toi = 4 points XP ajoutés!
Pour moi ça fait...pareil^^

C'est long à compter les lignes. J'ai une autre idée...vas voir dans la partie Staff pour en savoir plus.]

Et je voudrais mourir, un soir, sous un ciel rose,
En faisant un bon mot pour une belle cause!
Oh! frappé par la seule noble arme qui soit,
Et par un ennemi qu'on sait digne de soi,
Sur un gazon de gloire et loin d'un lit de fièvres,
Tomber la pointe au coeur en même temps qu'aux lèvres!

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, Acte IV Scène III

A la différence de Black, Bonaparte était plus bâti en masse qu'en nerf, cependant, il possédait la même grâce. En effet, les gestes du cheval bai, vifs et puissants, étaient également empreints de la fluidité que donnait le contrôle de ses mouvements. Tout comme Black, l'étalon faisait irrésistiblement penser à un danseur étoile ou à un maître de combat. Un prédateur, la mort en marche. Deux démons à la démarche élastique, aux gestes vifs, à la puissance lisible dans chacun de leurs mouvements, même les plus insignifiants. Deux fauves prêts à en découdre, non pas par haine ou par honneur, ni pour un Clan, une jument, non, pour le simple plaisir du combattre. Le choc des sabots, le choc de deux corps dressés l'un contre l'autre, engagés dans un corps à corps féroce, grimaces, dents découvertes, muscles tendus, robes luisantes de sueur, cris, tout entiers dédiés à leur joute, ardents et sauvages. Une joute qui n'était pas un jeu, qu'étais-ce, un jeu? Que du faux. La vie était vraie, et les jeux devaient être vrais et non de pâles imitations. Un simulacre de combat ne donnait pas lieu à la cataracte de sensations qu'une vraie bataille déclenchait, et puis, quel intérêt, édulcorer, de peur de se blesser? Être vrai, toujours, excessif peut-être, extrême sans cesse, sans demi-mesure ni tiédeur. Être lui-même.

Il ne se voyait pas mourir vieux cheval, animal paisible et sage. Il ne se voyait pas attendre la mort et l'accueillir avec plaisir, cette vieille amie qu'il avait si souvent côtoyé. Il ne voulait pas s'éteindre doucement, pitoyablement, devenu faible, apeuré par le néant, non. Il se battrait jusqu'à la fin, et lorsque la dernière chute arriverait, l'ultime faux pas, il voulait disparaître dignement, face à celui qui l'aurait vaincu, un combattant à l'aune du Maître de l'Ombre. Chuter...sur l'herbe, sa terre. Comme lui en avait laissé chuter tant d'autres. S'allonger et mourir, sans histoires, mais avec la même dignité, toujours. Pourquoi craindre la mort, la fin? Il la connaissait si bien, à force de la défier...le jour où elle serait plus forte que lui, elle le vaincrait, voilà tout. Only this, and nothing more.
Et puis, il lui resterait toujours...le panache.
Puisque la vie est courte, vivons pleinement! Non, il n'était pas un épicurien, non, il ne s'adonnait pas au culte du plaisir. Mais il voulait vivre vraiment, à fond, pour de vrai quoi!! Et mourir au combat, comme il avait toujours vécu, mourir seul car on est toujours seul lors du grand départ, mourir sans regrets, juste avec la curiosité au coeur et l'envie de découvrir de nouveaux combats, de nouvelles luttes à mener. Etait-il un enragé, un chien de guerre comme certains le désignaient? Non. Black était combattant dans l'âme, certes, car il avait appris à aimer l'ivresse du combat, qui lui permettait de vaincre l'ennui. La paix, quelle erreur! La paix n'était qu'une illusion pour idéalistes, et nul ne vivait jamais en paix. Toujours, le combat, la rivalité, la lutte revenaient. Life is a jungle, struggle for life. Il avait bien retenu la leçon, et s'il n'attaquait pas, il se battait sans hésiter si on le provoquait. Et gagnait, ou apprenait de ses défaites et les transformait en victoires. Dans cette danse mortelle où le premier faux pas, où le moindre fléchissement signifiait la mort, il surnageait, bondissant, heureux, plein de vitalité et de force. Gagnant. Les autres étaient les chorégraphes, lui le danseur étoile, celui qui filait sur le devant de la scène, tirant le plus d'émotions de son activité mais prenant aussi le plus de risques.
Oui, il était haï. Mais comme l'avaient toujours été tous les extrêmes, tous ceux qui n'aimaient que le vrai, tous ceux qui, par leur façon d'être, éclipsaient les autres, les autres dissimulés les uns derrière les autres, frileux personnages secondaires. Il vivait, là où ils vivotaient, et pour cela tous le jalousaient, le haïssaient. Ses seuls amis étaient ceux qui, comme lui, avaient le courage d'exister.

Face à lui, Bonaparte salua, cabré comme l'avait fait Black une seconde auparavant. Leurs yeux croisèrent, brun contre noir. Choc. La flamme dans le regard de Black embrasa l'étincelle des prunelles de Bonaparte, et l'excitation individuelle se mua en émulation collective. Provocation, défi, joute. Bonaparte se lança à la poursuite de Black qui le regardait évoluer sans cesser ses sauts et ses galops. Et peu à peu, la folle cavalcade devint savant pas de deux. Galopant parallèlement, se croisant sans jamais se toucher, se frôlant sans se heurter, les deux étalons menaient une complexe chorégraphie, entre ciel et terre, entre feu et air, entre chaleur et ténèbres. Une nouvelle fois Bonaparte freina net, et Black volta. L'étalon bai se cabrait de toute sa hauteur avec un hennissement rauque de défi, invitant son meneur à une joute, un combat. Black revint vers Bonaparte à fond de train, freine à son tour. Ils se trouvaient sur une sorte de plate-forme d'une dizaine de mètres entre des crevasses. La proximité des flammes ajoutait à l'exaltation du danger.
Black se pointa en battant l'air de ses antérieurs, avec un cri sauvage, encolure cambrée, acceptant et relevant le défi du cheval bai. Il se dressa une seconde fois sur ses pieds postérieurs, rouant son encolure gracieuse, puis retomba sur ses pieds et, vif comme un serpent, fila droit sur l'étalon bai.
Black, évidemment, tâcherait de ne pas tuer ou blesser gravement Bonaparte, mais il n'allait pas retenir ses coups. En réalité, cette première frappe était destinée à prendre la mesure de son adversaire, afin de savoir comment il devrait frapper pour ne pas trop abîmer Bonaparte. Pas trop signifiant: qu'il reste en vie et capable de combattre après. Les blessures...nul n'y échapperait!
Devant Bonaparte, il bondit à moitié, mi-cabré mi-sautant, et lança ses deux pieds antérieurs en avant, visant le visage du cheval bai. Il combattait vraiment, mais ses yeux pétillaient. Quelle joie, de se battre avec quelqu'un qu'on apprécie! Après ce coup préparatoire, et sachant désormais qu'il pouvait se déchaîner sans risques pour le cheval bai qui parviendrait à esquiver suffisamment, Black entama une nouvelle danse, plus sauvage, plus violente. Ses dents claquaient, visaient les épaules, les flancs, la croupe, ses postérieurs volaient, ses crins claquaient dans l'air tandis que ses naseaux expiraient l'air avec un bruit rauque, mais pas celui d'un essoufflement. Il se cabra, retombant de toute sa masse et sa force, pieds en avant, sur son adversaire. Bonaparte esquiverait probablement, mais il lança derechef sa tête en avant, visant la robe sèche du combattant. Qui verserait le premier sang? Black ne craignait pas de blesser ni d'être blessé, il combattait vraiment, n'aimant pas les simulacres de combats que tous les autres faisaient. Il combattait comme il l'aurait fait avec Stelmaria, sans retenir ses coups, un véritable duel à cette différence près qu'il affrontait un ami.

Quelle joie de sentir son corps, machine parfaite, répondre au moindre de ses nerfs! Souple, agile, en pleine santé et vigoureux, l'étalon bondissait comme un de ces démons d'outre tombe, un de ces chevaux du diable, ses muscles jouant sur des articulations bien huilées, sous une robe soyeuse et un poil scintillant. Ses yeux brillaient d'un feu intense. Quel bonheur, oui, de bénéficier de tant de plénitude physique, de dépenser l'énergie explosive qui bouillonnait en lui, de vouloir toujours, toujours plus haut et plus loin, plus fort et plus vivement, de se dépasser et de se sentir capable de combattre même un Ombre! Il aimait tant ce sentiment de liberté...c'était cela, la vraie liberté. La vraie vie, et le vrai plaisir.

[63 lignes pour me, je vois pas ta solution dans le staff...]

N'y a-t-il jamais eu plus beau spectacle que deux corps qui s'élèvent?

Deux corps qui sous le poids l'un de l'autre tombent et se relèvent.

Deux corps qui dans la même ardeur s'effleurent et se blessent.

Deux corps qui se rencontrent, s'affrontent pui se délaissent.

Deux corps unis par un lien guerrier, deux corps amis.

Deux corps qui se battent sans merci.

N'y a-t-il jamais eu plus beau spectacle que de corps qui vivent?

N'y a-t-il jamais eu plus beau spectacle que celui qui vous ennivre?

Lune Noire

Ne vivre que dans le vrai, réalité puissante qui pourrait résonner faux aux oreilles de certains, mais qui pourrait rythmer la vie, les envies des autres. Les autres, minorité dans ce monde qui sonne faux. Ce qui, par on ne sait quel sort puissant, sont tombés irrémédiablement amoureux du vrai. Les autres, qui recherchent foules de sensations dans un combat, autres qui n'ont pas peur de verser du sang pour se sentir dans le vrai. Autres, qui par leur profonde nature effraient la majorité, mais qui, rien qu'en se mouvant, attirent les faux. De même que ses deux corps noueux, élastiques, puissants, agiles, vigoureux adoptants une démarche fauve, ces deux corps éprouvants un respect l'un pour l'autre, ces deux robes luisantes allaient s'offrir le luxe du vrai. Ceux que certains oseraient appeler une vulgaire bataille, ces deux animaux allaient en faire une danse, danse endiablée, qui résulterait de leurs réflexes, agilités et envies. Deux corps ne craignants ni les coups portés, ni ceux reçus. C'était dans cet état d'esprit que ces deux guerriers allaient se donner corps et âmes dans une joute, au milieu des flammes qui essayeraient de les happer. Ces deux guerriers qui étaient animés par une semblable étincelle. Vivre à fond pour mourir en ayant vécu.

Bonaparte savait qu'il devrait quitter ce monde dans peu de temps, il savait que concilier son esprit dans un corps vieux, incapable de suivre le feu de son mental serait chose imposible. Celà ne pourrait que le torturer, il deviendrait incapable de pousser son corps à ses limites, une petite voix l'obligerait à ralentir jusqu'au moment ou elle lui crirait d'arrêter. Il savait que la mort n'était pas si cruelle, comme lui bataillait pour passer, elle bataillait pour l'accueillir, le recevoir. Tant de fois il s'était retrouvé étendu sur le sol, face à lui, un cheval sanguinolant qui croyait l'avoir vaincu, qui croyait lui avoir enlevé son présent. Tant de fois il avait pu lire ce sentiment de peur, d'horreur qui ne pouvait être réffréné par son adversaire quand il voyait le corps sombre du guerrier se relever et porter le coup fatal. Tant de fois Bonaparte avait bercé ses adversaires dans leur derniers moments. Tant de fois il avait vu la belle dame sombre leur fermer les paupières. Tant de fois il s'était relevé pour repartir, recommencer, pour ne jamais s'arrêter. Mais maintenant qu'il en avait assez vu, du haut de ses treize ans, la dernière chose qu'il voulait voir, c'était le Maître de l'Ombre dans une joute amicale, avec et contre lui. Après celà, il aurait connaissance de tout ce qu'il peut tirer de son corps. Il ne lui resterait plus qu'à trouver l'ultime adversaire, celui qui le ferait chutter pour l'éternité, celui qui l'empêcherait de se relever. Peu de gens le comprenait, et le jour de sa mort, ses yeux refletterot ce qu'il aura toujours été: pour certains, un être atteint de la pire démence, pour d'autre, un guerrier, un ami.
Il ne lui resterait alors que les brides de souvenirs de ceux qui s'éteindraient après lui...
La vie d'un combattant est toujours courte, mais jamais, même au-delà de la mort, jamais il ne cesse de combattre. Le grand étalon bai savait, au plus profond de lui même, que le grand jour de solitude, des sourires se dessineront sur beaucoup de lèvres, mais tout ce que ces personnes pourraient alors ressentir ne le touchaient pas; peu lui importait le regard des autres, les réflexions et les sous-entendus. Il voulait vivre ses combats et mourir de la même façon qu'il avait vécu. Comme tout danseur étoile, un jour, la danse finale doit arriver. Jusqu'à aujourd'hui, Bonaparte avait eu de la chance, il avait toujours su éviter le faux pas, esquiver l'ultime coup. Chance? Non, tout simplement assez d'envie, de joie, de vitalité.
Sortir du lot par sa profonde nature, marcher devant les silhouettes peureuses des autres. Garder la tête droite alors que les autres la baisse, auser courir alors que les autres s'arrêtent.

Après cette complexe danse, ces croisements, ces bons, tous ces éléments qui rendaient la vie ennivrante, ils frénèrent. Deux masses musculeuses, deux masses qui allaient donner tout pour n'en garder que le meilleure, que le pur. Dans le regard de Bonaparte, cette flamme qui dévorait ses prunelles se tendit vers le corps noir, fièrement dressé, qui battait l'air. Une seule chose à en tirer: défi accepté. Le Maître de L'Ombre se lança vers le bai, qui fit de même, démarrant en trombe. Le premier coup, celui qui donnerait le thème du combat. Un éclair, noir, vif, aux reflets tranchants. Il n'en fallut pas plus pour que l'étalon bai recule son visage et esquisse un mouvement bref ver le haut, les deux sabots le touchèrent, raclant le bas de ses ganaches luisantes pour finir sur son encolure. Le Maître avait maintenant la couleur du duel. Alors que les guerriers allaient rentrés dans le vif du sujet, Bonaparte s'élança, avec plus d'ardeur, plus d'envie, il entamait une dance endiablée, sachant que Black ne serait pas gravement atteint par ses coups. Il lançait tout son corps vers l'avant, ses antérieurs visants les membres noueux de son partenaire, il étendait et ramenait à lui aussitôt, boxant avec ses postérieurs même si ces derniers touchaient le plus souvant l'air. Sa machoire se jetait en avant, cherchant à agripper la poils, la peu, la chair de l'étalon noir. Ses crins devenaient fous. Comme une pause dans cet première offensive, Black s'éleva pour retomber sur le flanc de Bonaparte, laissant une marque profonde sur sa robe, pui se furent les dents qui s'aggripèrent sur l'épaule du bai. Ce dernier se dégagea, lançant à son tour ses machoires sur Black, visant l'encolure, il ramena vers sa tête toute sa masse, décochant des coups sur la silhouette noire. Il ne savait pas s'il l'avait touché, mais il continuait, l'exitation devenait palpable. Les deux corps s'accrochaient pour se défaire, la danse était lancée.

Les deux guerriers devenaient deux fauves, ne se battant ni pour l'honneur, ni pour la gloire, juste pour le combat lui même. Bonaparte attendait avec hâte les premières brûlures d'une plaie ouverte sur son corps, il attendait avec impatience de sentir le liquide vital, chaud couler sur sa robe. Il attendait que le sang maquille le territoire de combat. Ses yeux ne cessaient d'être animés par une flamme de joie. Qu'il était bon d'être cogné par un ami. Qu'il était bon de donner et de recevoir sans compter.

Spoiler:

Et ne pas, quand viendra la vieillesse, découvrir que je n’avais pas vécu.

Le Cercle des Poètes Disparus, John Keating

Craignait-il la mort, cet étalon noir qui se dressait sur le ciel rougi par les flammes? Craignait-il la plus grande question que se pose un être? Le dernier secret, que nul ne pouvait dévoiler, ce tabou impossible à contourner? Les craignait-il? Vivre, mourir n'étaient que des aspects différents d'une même existence. Loin de certains chevaux parlant d'un paradis, d'un monde étrange, spectral, où tous les esprits se retrouvaient après leur mort, ou revenaient vivre, Black ne croyait pas en une quelconque résurrection, en un paradis. Il ne croyait pas, car les croyances étaient motivées par la peur de la mort. Et Black ne craignait pas la mort. Il n'avait pas peur. Disparaître? Tant qu'il resterait des gens pour l'aimer, pour chérir son souvenir, et ensuite, quand les légendes courraient sur son compte, il ne mourrait pas. Chaque fois que quelqu'un prononcerait son nom ce serait comme s'il était encore là, présent pour toujours et à jamais. Disparaître? Étrange mot...on disparaît quand on est oublié, mais on n'est jamais oublié tant qu'existe la mémoire de l'espèce. La mort n'était ni une fin ni un début. C'était juste un passage, une porte. Mais le combat ne cesserait pas. Un guerrier ne s'arrêterait jamais de combattre, mener des guerres et des duels, pour le simple plaisir ou dans divers buts, et ce même après sa mort. La mort? Un combat de plus, un combat d'éternité. La mort? Un combat contre la peur naturelle de tout être sentant venir le voile noir, un combat contre l'instinct de survie qui hurlait de se relever à tout prix, un combat enfin, qui ne cessait pas. Même mort, Black combattrait toujours. On ne cesse pas de combattre avec la mort.

Il avait déjà vécu, beaucoup vécu, beaucoup combattu, gagné et perdu. Il n'était pas vieux, non, et il ne se sentait pas lassé encore. La vie avait tant à offrir quand on la provoquait! Quand on vivait au lieu de survivre, quel plaisir, quels sentiments, émotions, découvertes toujours nouvelles et uniques! Chaque combat avec Stelmaria qu'il connaissait pourtant par coeur, avec son jumeau de coeur Equinox, était un renouveau à lui tout seul. Chaque combat était à nul autre pareil, alors, pourquoi se lasser? Il suffisait de se battre pour vaincre l'ennui. L'étalon noir savait bien qu'il n'avait plus rien à apprendre, et qu'un jour, viendrait un étalon plus fort que lui, qui le vaincrait. Après, il l'espérait, un beau combat. Il voulait mourir encore en pleine force, encore bien vivant, mourir au champ d'honneur, après un bel affrontement, une jolie chorégraphie. Tirer sa révérence sans bruits ni heurts, sur un dernier coup de théâtre, une dernière légende à bâtir. Peut-être qu'il était fou de vivre ainsi, peut-être qu'il n'aurait pas dû. Carpe Diem. Peut-être, mais...il était si facile de mener sa vie bon an mal an sans se poser de questions, vivoter, survivre. Et, au seuil de la mort, de se retourner sur son chemin et se dire "Qu'ai je fait qui me survivra? Qu'ai je réellement vécu?" Tandis que vivre, vivre à fond et vivre peu, vivre avec force, comme un tourbillon, sans se laisser enfermer par tous ces dictats, ces conventions, ces peurs, vivre ainsi était moins évident, mais...on pouvait alors se dire, avec satisfaction: "J'ai Vécu". Et fermer ses yeux à jamais sans un regret, tout entier ouvert à d'autres combats.

Bonaparte évita souplement les coups de Black. Certes, le cheval bai n'avait pas la prestance de Stelmaria ni la qualité de la Jument Rouge, mais Black n'aurait pas pour autant à retenir ses coups. Face à Stelmaria le sang était peu présent, ils esquivaient tous deux. Bonaparte serait peut-être un peu blessé, Black aussi, mais guère gravement car ils étaient tous deux efficaces. Les sabots sur le flanc de Bonaparte ne le blessèrent pas, marquèrent juste sa robe. L'étalon bai riposta alors en lançant sa tête vers l'encolure de Black qui esquiva sans pouvoir empêcher les dents de pincer sa peau. Cependant le sang n'avait pas coulé, et l'étalon noir repartit à l'assaut avec une violence à peine contenue. Ses postérieurs, en une vive ruade, frappèrent le flanc du cheval, puis, pivotant, Black chercha à saisir l'échine ou le garrot du bai entre ses dents tranchantes. Il avait plaqué ses oreilles sur sa tête, vif, réactif, prêt à esquiver ou porter une autre attaque. Un combat, un vrai. Simplement pour le plaisir de porter des coups, esquiver, frapper, mordre, sentir la chair sous ses dents et ses pieds, le sang qui allait teinter les robes luisantes, pour le plaisir de danser cet incroyable pas de deux avec un ami. Un combat pour l'amitié et l'esthétique.

[C'est ici^^ https://wildhorses.1fr1.net/le-gang-des-modos-f1/points-d-experience-la-reforme-xd-t1662.htm
Bon, euh, tu comptes tes points et tu les ajoutes comme une grande^^ C'est dans profil, Feuille de Personnage. Passe par le profil, pas par l'édition. Faut cliquer sur ton nom quoi XD

Au passage je te conseille ce film, Le Cercle des Poètes Disparus, il est triste mais magnifique.]

C'est alors que les machoires de Bonaparte saisirent un poin d'attache qui s'éclipsa aussitôt, laissant une impression de vide à ses dents tranchantes. Alors qu'il se préparait à retenter un assaut, il reçu les sabots de l'entier noir en plein flanc, une nouvelle fois. Il ne saignait pas, du moins pas encore mais une coupure s'était invitée sur son corps luisant, et dans peu de temps, il sentirait ce liquide vital sur son corps brûlant. A peine revenu en position initiale, il sentit une forte pression sur son garrot et ne mit que peu de temps à comprendre qu'il s'était fait saisir. En un mouvement violent, il lança ses dents à la recherche d'une épaule ou quoi que ce soit d'autre. Il fit ensuite un écart, cherchant à se libérer de l'emprise de son agresseur et décocha une salve de coups en direction de ce dernier. C'est alors qu'il sentit, couler de son garrot écorché vif du sang, un fin filet, lui vint aussi cette délicate sensation de brûlure. Plus vif, plus agressif, il fit un bond en direction de Black, essayant de le pércuter, et derechef, il lança ses postérieurs vers lui. Qu'il lui était bon de vivre un vrai combat.

Il avait vu tellement de combat, il avait rencontré tellement de guerriers qu'il abandonnait souvent déchus après leur joute. Il avait à son actif quelques cadavres, et, comme tout guerriers, quelques défaites. Il n'était ni fatigué, ni lassé, ni désinterressé, il était juste à un âge ou se trouve la barrière de la raison, et dans ces moments précis, il priait pour que la folie le touche et l'atteigne, l'emporte et le garde sous son aile qu'il aurait alors tant chéri, tant aimé. Il se serait alors détaché de toute ces choses sans valeurs, il aurait fait un pas dans l'ombre, se serait écarté de la vie, et n'aurait plus que vécu pour sa folie et son irrémédiable envie de choses vraies. Mais il savait que cette amante passionnée ne l'arracherai pas de ses années, ne l'aiderai pas à refuser cet obstacle qu'il ne voulait pas franchir. Il n'avait peut-être pas la logique d'un ancien, mais il en possédait une encore plus belle: il avait à ses côtés la logique du combat et il connaissait la science qui transformait cette danse en un art complexe. Une seule chose pouvait le rassurer: s'il existait d'autre combattants tels que Black, les guerriers n'auraient pas à s'en faire. Bonaparte aurait vécu, plutôt bien d'ailleurs, dès ses jeunes années, il aura été son propre maître et aurait toujours suivit ses envies. Il n'avait pas peur, il savait qu'il n'était pas immortel et il savait qu'Elle l'accueillerai bras ouverts, mais il n'allait pas Lui faciliter les choses, il La provoquerai en duel, et s'il avait déjà tout donné, Elle l'emporterait, Elle lui ferait passer la porte et Lui proposerai d'autres combats.

[Pour le film, j'irai le louer^^
Pour le lien, je crois que j'ai un bug, il me dit que seul les modérateurs peuvent lire un sujet dans ce forum, donc comprends pas...]

[réessaye, pour le lien. J'avais oublié de cocher une permission^^]

Le sang. Le liquide, rouge et vital, cocktail de milliers de substances différentes, s'écoulait du garrot de Bonaparte, qui venait de se dégager sèchement des dents de Black. L'étalon noir avait d'ailleurs reçu quelques coups dans la salve que son adversaire venait de lui décocher, et des coupures se dessinaient sur sa robe délicate. Lâchant prise, Black s'écarta avec vigueur et bien lui en prit, car Bonaparte fonça sur lui, cherchant à le percuter. Sans hésiter, l'étalon noir vint au contact, d'un écart évita les postérieurs qui menaçaient son poitrail et écorchèrent une épaule, et se cabra, droit, devant Bonaparte, vif et ardent. Esquives, attaques, un pas de deux élégamment mené. Mais dans un combat il y avait aussi cet instant où les cœurs battaient plus fort, lorsque chacun ne pouvait détacher ses yeux de l'extrême violence d'un corps à corps. Black sentait son sang, son sang qui chatouillait son flanc à présent, battre plus vite dans ses veines et pulser dans son cou, vif, porteur d'adrénaline et de toutes ces substances qui le faisaient se sentir alerte et surexcité. Et euphorique. Quel plaisir que de mener un réel combat, si loin de jeux innocents ou d'un affrontement trop vite réglé...

Bonaparte était plus vieux que lui, avait encore quelques belles années à vivre mais bientôt, il se fatiguerait, il vieillirait et découvrirait, du fait de son corps, de nouvelles limites. Il commencerait à décliner, à ne plus pouvoir faire tout ce qu'il voulait. Quelle tristesse, que de ne plus pouvoir mener ce genre de vrai combat en attendant la mort. En l'attendant? Non. En la défiant, en la provoquant, en lui jetant des insultes et des piques, moqueur, altier, toujours prêt au combat. En l'affrontant. Il était hors de question, du moins pour Black, d'accueillir cette vieille amie que tant de fois il avait vu à bras ouverts. Il était hors de question qu'il accepte de mourir sans combattre, car le combat, c'était tout le sel de la vie.
La mort...Black l'avait vue bien des fois et surtout, la fois qu'il ne parvenait pas à oublier, sur le visage d'un proche. Proche par le sang et non par le coeur, car lui l'avait haï et renié, mais...son propre fils, Hell Demon. Hell Demon qui lui en voulait, le détestait et que Black, naturellement, aimait. Aimait à sa façon, mais aimait. Hell Demon qui un jour, au paroxysme de la folie et de la fureur, s'était jeté sur lui et avait tenté de le tuer. Black défendait sa vie tout en protégeant son fils des grossières erreurs de combat qu'il faisait. Il se défendait, il l'empêchait de mourir. Et puis...ce faux pas, cette erreur de trop, Hell Demon se trouvant sur la trajectoire d'un sabot de l'étalon noir qui retombait après une cabrade. Le craquement d'une nuque, et la lueur qui disparaissait dans les yeux marrons de son fils. Mort...et tué par lui-même, Black. Il savait déjà qu'il finirait par se pardonner, bien qu'il s'en veuille, mais qu'il n'oublierait jamais. Et que, jamais, il n'échapperait à un petit pincement de coeur en repensant au dernier regard de son fils. Que jamais il n'échapperait aux questions: aurais-je pu faire autrement? Que n'ai pas fait, qu'ai je fait pour qu'il me haïsse? Pourquoi? On a tous une fêlure, et celle de Black, c'était son fils. Son fils, et la trahison de son frère, des années auparavant.

Mais il reprenait du poil de la bête depuis peu. Et au coeur de ce combat, le souvenir du puissant alezan était bien loin, tandis que Black se donnait corps et âme à la bataille.
Debout, ses antérieurs boxant l'air, prêts à être repliés pour protéger son poitrail, il était beau. Altier. Guerrier.

[oki merci, je vais aller voir^^]

On l'avait renié. Il avait suffit d'un acte, malheureux et atroce mais seulement un... Vérité ou calomnie? Seul Bonaparte savait aujourd'hui, et seul lui en possédait encore les détails, les souvenirs. Des fêlures, il en possédait beaucoup, il en était emplis, seulement; il en faisait abstraction. Elles étaient pour lui comme ses cicatrices, une fois refermées, elles perdaient toutes valeurs de souffrance. Bonaparte était touché, et serait encore touché mais jamais, o grand jamais il serait coulé. Il avait cette force d'esprit, cette envie frénétique et cette incomparable lucidité qui lui permettaient d'esquiver, de se jouer de tout, de vivre d'autres plaisirs et que seuls quelques uns possédaient. Un regard, une parole, un geste, une douleur, mais il avait toujours réussi à s'en sortir par un moyen ou un autre. Il était presque inébranlable, peut-être seul mais son mental était intouchable. Il vivait d'autres saveurs, s'alimentait d'autres combats, et persistait dans la lutte, la provocation contre la morts.

Il ne retenait pas ses coups car il savait que Black n'en souffrirait pas. Quel doux plaisir ardent de sentir son sang dans chacune de ses artères, chacunes de ses veines, quel puissante excitation de sentir son coeur battre plus vite et plus fort, de sentir l'adrénaline monter dans son corps déjà brûlant, son corps qu'il contrôlait à la perfection. Qu'il lui était précieux et à la fois rassurant de voir le moindre de ses muscles répondre à ses rudes requêtes. Alors qu'il venait de pércuter Black, il sentit ses sabots toucher l'étalon, et, une nouvelle fois, leurs regards se croisèrent, tout deux ardents, sauvages, et animés d'une passion violente pour le combat. Alors que le Maître de l'Ombre s'était dressé sur ses postérieurs et le dominait par conséquent, il fit de même, heurtant sa masse à celle de Black pour ne former, peut-être juste l'espace d'une seconde, qu'un. Bonaparte fendait l'air de ses sabots, prêt à encaisser et à recevoir.

Pourquoi se lamenter lorsqu'on souffre? Pourquoi s'apitoyer sur soi-même alors qu'on peut aller de l'avant? Lorsque son père l'avait purement et simplement privé de son héritage, cette terre sur laquelle il était né, pour la donner à une étrangère, une pièce rapportée, Liberty, Black avait souffert, oui. Mais cela n'avait été que le déclencheur, car le feu couvait depuis bien longtemps. Depuis que le jeune étalon noir avait perdu toute foi en son père en voyant la façon dont était mort Devil. Devil, tué par derrière alors qu'il avait épargné le poulain, frêle et noir, qui s'était jeté devant lui. Devil, avec qui Black avait ensuite parlé des heures durant. Devil, un père spirituel. Et puis...peu à peu il s'était détaché de sa famille, s'interdisant de pleurer, de gémir. Il avait fui vers la liberté et ce monde qui l'attirait, seul, sans que personne ne puisse le retenir. Il avait rencontré ses meilleurs amis lors de cette longue errance, et définitivement perdu tout ce qui le rattachait à sa famille en tuant ceux que son père avait envoyé à sa poursuite. A son retour, il avait été une nouvelle fois frappé dans le dos, par son propre frère. Sable Noir avait réussi à instiller en Sun Star le doute et la méfiance vis à vis de son frère, son complice de toujours. Qu'ils étaient loin les serments de jeunesse, lorsque les deux étalons s'affrontèrent sur la Plaine d'Orage! Et depuis, la haine s'envenimait, et Black avait échoué là où Sun Star réussissait. L'étalon doré avec deux fils, celui de Black était mort sous ses sabots. Le chef du Soleil filait le parfait amour avec Stella, Black et Magie Noire se déchiraient.
Et après?
Black s'interdisait de s'apitoyer sur lui-même ou de se comparer aux autres. Il n'avait pas à se plaindre; il avait des amis. Des êtres qui l'aimaient et qu'il aimait, une famille spirituelle en les personnes de Stelmaria et Equinox, d'Odyssée ou de Shiki, et bien sûr de ses petits en,fants Jun et Moondance. Alors? Pourquoi aurait-il dû se plaindre de son sort? Il avait tout ce que peut désirer un guerrier: des amis pour combattre et plaisanter, des complices, de beaux combats, et une descendance. Bien sûr, Magie Noire lui manquerait probablement toujours, car il l'avait aimé à la folie, quoiqu'elle en dise, mais...L'étalon noir allait toujours vers l'avant, sans se retourner. Il ferait de même aujourd'hui.

Face à face, créatures mythiques sorties de légendes, les deux étalons se dressèrent sur leurs postérieurs, opposant leurs formidables musculatures et leurs masses respectives, encolure cambrée, bouches ouvertes et naseaux dilatés, les sabots battant l'air, prêts à se mesurer avec violence. Black, comme Bonaparte, ne retenait pas ses coups bien qu'il demeurât vigilant: si Boinaparte était un excellent combattant, il n'avait pas non plus la vigueur de Stelmaria ou Equinox, capable d'esquiver presque tous les coups. Cependant, Black, au vu des qualités de son adversaire, ne s'en faisait pas trop. Bonaparte, comme lui, comme Equinox et Stelmaria, était de ces grands combattants qui demeurent immortels par les légendes et les récits.
L'étalon noir commença par porter un coup, droit, cherchant à passer entre les antérieurs de Bonaparte. En même temps, il visa plus haut avec son autre sabot et chercha à heurter la pointe de l'épaule. Les jambes du cheval noir étaient prêtes à se rétracter d'un coup, pour protéger son poitrail, et sa tête menaçante, dents découvertes, protégeait à peu près son col.

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Du jour au lendemain, il était passé de la catégorie de fils chéri à celle de tueur sans merci. Mais encore une fois, seul lui savait, mais ce dont on était sûr, c'était qu'après ces accusations, il avait mutté, changé. Il était devenu ce qu'il s'efforce de continuer d'être. Combattre lui avait apporté quelque chose que sa famille n'aurait jamais pu lui donner, lui offrir. Il avait comprit que le sang, les coups étaient généreux tandis que les êtres de sa propre famille étaient égoïstes, il s'était réfugié dans l'art de la violence... Mais bien entendu, sur un plan sentimental, il était un échec, personne ne l'avait jamais aimé comme lui non plus n'avait jamais éprouvé l'amour envers un congénère. Il n'éprouvait de respect pour seulement une poignée de chevaux, le reste, il n'hésitait pas à leur montrer ce qu'il valait quand ils le défiait. Vengeance personnelle ou nature profonde; encore une fois, seul lui connaissait la clé de ce mystère. Il avait été déchu, rejeté, bannit; mais il avait survécu, coupant les ponts avec sa famille, depuis toujours, il n'écoutait que son instinct, les remarques les plus singlantes ne l'avaient jamais fait trembler, ou ressentir du remord. Non, plus il en recevait, plus il devenait fort. Être mit à l'écart de tout un peuple aurait pu être un suplice, mais pour lui, il s'était sagit d'un soulagement intense et profond. Il ne regrettait rien, et continurait à avancer de l'avant jusqu'à ce qu'il encaisse la défaite et qu'il s'en aille vivre d'autres combats tout aussi passionnant, il en était convaincu. Mais toutes ces choses, il les gardait pour lui, et personne ne savait parce que s'apitoyer sur son sort n'était pas dans sa nature, il avançait la tête haute, l'allure altière, le regard brûlant...

Bonaparte n'était pas du genre à esquiver, il préférait encaisser. Il savait que s'il devenait légende, elle commencerait par le "meurtre" de son frère, mais il se moquait bien de toutes ces choses, il vivait à l'heure présente, et cette dernière en était à un combat endiablé, ou eux deux, redoutables adversaires, s'affrontaient par amitié, se livrant avec une aura de violence l'un envrs l'autre, mais une belle violence, maîtrisée et surtout, dansée.
L'antérieur de Black passa entre les siens, heurtant tout de même l'un des deux, ce qui permit à l'étalon bai de se "préserver" d'une touche de sa part au poitrail, il ne pût cependant pas esquiver celui porté à l'épaule, qui entraîna une coupure qui se mit presque immédiatement à saigner, la sensation de brûlure le rendit réactif, il tenta d'atteindre le poitrail de son adversaire à l'aide de ses antérieurs, et en un autre mouvement reptilien, tordit son encolure de façon à garder son col dans l'alignement de sa tête qui lançait ses machoires vers l'épaule de Black.

L'antérieur, vif, de Black heurta celui de Bonaparte, ployé contre son poitrail, et l'étalon bai évita ainsi une touche qui aurait pu le déséquilibrer. Cependant, l'autre sabot frappa l'épaule de l'adversaire, ouvrant sur la robe soyeuse du cheval une plaie sanguinolente. En même temps, le regard de Black, entraîné à saisir les mouvements et les détails, remarqua la manoeuvre de Bonaparte qui lançait à la fois ses antérieurs vers son poitrail, et sa tête vers son épaule. L'étalon réfléchit, en un instant, aux solutions. Il pouvait esquiver, mais cela le déséquilibrerait sur le côté, tant et si bien qu'il devrait reposer ses pieds à terre et être, ainsi, face au bai cabré, vulnérable. Il avait aussi la possibilité de contrer l'attaque, mais on ne gagne pas en se cantonnant dans une attitude défensive...alors, Black attaqua. Lançant ses antérieurs, l'un vers l'encolure offerte, l'autre vers le poitrail de Bonaparte, il arqua le col et chercha à saisir, entre ses dents, une jambe ou mieux, la gorge du cheval bai. En agissant de la sorte, il sacrifiait certes son épaule dévoilée, mais il avait la possibilité soudaine de frapper deux, voire trois fois si ses dents ne se refermaient pas sur le vide. Il pouvait toucher Bonaparte au poitrail, à la base de son col tordu, à une jambe avec ses dents: l'étalon bai avait bien sûr la possibilité d'esquiver, mais les trois coups, cela risquait d'être ardu.
Les dents du cheval tranchèrent les chairs sur l'épaule de Black, mais le mouvement d'épaule de l'antérieur lancé en avant venait de permettre à Black d'éviter une prise trop puissante: la peau était tranchée sur toute son épaisseur, le sang ruisselait, mais rien de grave et surtout, le muscle était intact, à peine éraflé. Sentant le liquide chaud couler sur sa robe sèche et saupoudrée de soufre, Black sentait son esprit se clarifier. L'adrénaline que son cerveau, sentant le danger, distillait dans ses veines lui donna un sursaut d'énergie, et une attention encore plus forte.

Il aimait le combat, il vivait pour lui. Maîtresse exigeante, la bataille lui demandait de sans cesse mettre en jeu son honneur, sa vie, son intégrité physique dans ses affrontements toujours plus exigeants. Mais l'adrénaline et la dopamine qu'elle libérait entraînait un état d'euphorie et de concentration glacée, le plaisir intense de frapper et de faire mouche, l'exaltation que procure un beau combat, la rage de vaincre, quels que soient les coups. C'était une drogue comme une autre, après tout, le combat, mais avant tout un état d'esprit et une façon de vivre. On pouvait courber l'échine, se dire qu'on ne gagnerait jamais, se dire qu'on ne savait pas combattre, on pouvait trembler au moindre danger ou...ou redresser la tête, prendre confiance en soi et se donner les moyens d'être vainqueur. Et surtout, ceux de mener une belle bataille.
Car, plus que le fait de gagner, Black aimait le combat en lui-même. Cette double chorégraphie savamment orchestrée, où chaque pas entraînait le sang ou un coup, où les corps parfaits, musclés, vifs se dressaient l'un contre l'autre dans un tourbillon de hargne et de vigueur, où chacun faisait de son mieux, sans musique. Et ce silence dans le combat rendait le choc sourd des sabots, les cris de rage, les gestes contrôlés à l'extrême des guerriers danseurs encore plus beaux. Le combat, cet étrange esthétique.

Quand il toucha l'épaule de Black, il pu voir la manoeuvre de ce dernier. Mais pour le guerrier bai, il était trop tard pour contrer touts les coups, il décida néanmoins de préserver sa gorge des mâchoires de Black. Il eu juste le temps de replier un membre que les dents de Black saisirent, déchirant sa fine peau. Un rideau de sang s'en échappa, mais rien de très grave; ses blessures n'étaient pour l'instant que superficielles. A peine avait-il offert son antérieur que les sabots de Black touchèrent son large poitrail, le repoussant en arrière tandis que le coup porté à l'encolure accéléra le mouvement. Toute la masse de l'étalon bai se détacha de celle du noir, reculant de deux bons mètres. Il plia ses postérieurs et dans un saut désespéré, effucta une esquisse de bond pour lui permettre de concerver son équilibre.
L'expérience le poussait à faire des gestes qu'il n'avait pas toujours l'initiative de faire. Il était trop tard pour revenir au corps à corps, le charme avait été rompu, mais les deux étalons pouvaient encore s'atteindre. Il lança ses deux antérieurs en avant, cherchant la base de l'encolure ou le poitrail de Black.

Bonaparte ne vivait que pour combattre, il était un de ces rares êtres qui ne savent pas faire dans la demi-mesure, mais surtout, il ne savait rien faire d'autre que combattre. Plus qu'une drogue, la baitaille était sa nourrituren son eau, son oxygène. Il s'était exposé au danger tant de fois, repartant toujours au combat les plaies encores saignantes. Plusieurs fois il s'était retrouvé à terre, mais il avait toujours trouvé le moyen de se relever et de continuer, au mieux, de vaincre. Il était possédé par cette rage, cette envie de danser une de ces splendides danse macabre. Il était animé par un sort puissant, au combat, il était Bonaparte dans toute sa splendeur et sa superbe, il n'était plus l'étalon bai au corps musculeux, il était le guerrier impitoyable.

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La bataille, quel plaisir...une danse incroyable, danse mortelle, grâce de deux corps dressés l'un contre l'autre. Un corps à corps, peau contre peau, yeux dans les yeux, muscles tendus contre veines saillantes...les robes luisantes ruisselaient de sang, et les coeurs ruisselaient de joie, d'une étrange extase quasi-mystique, une ivresse que rien au monde ne pouvait égaler ou imiter, pas même l'amour. La complexe chorégraphie des adversaires se frappant dans le but, non pas de blesser mais de vaincre, sans cruauté, juste avec la rage de gagner, avaient toujours semblé inégalable par quoi que ce soit d'autre à Black. L'étalon noir avait appris, jeune, à aimer la bataille alors qu'il avait fui Wild Horses. Dans le monde sauvage qu'il avait alors découvert, il fallait combattre sans cesse, blesser, tuer parfois, toujours gagner et transformer ses victoires en défaites. Ceux qui ne parvenaient pas à apprendre de leurs erreurs mourraient, mais Black y était parvenu, heureusement. Et il avait vécu, vécu à toute allure, comme dans un tourbillon de vigueur. C'était avec la même explosive, la même puissance bouillonnante qu'il avait aimé sa compagne et son fils, aimé ses amis, aimé ses petits enfants. Mais la bataille était le seul jeu qui, selon lui, en vaille la peine. Son oxygène, son catharsis et sa raison de vivre.

Il parvint à toucher Bonaparte qui recula et lança ses antérieurs vers son poitrail et sa gorge, sa base d'encolure. Cambrant son grand col, Black hésita à parer avec ses antérieurs puis décida que cela risquait, vu la force du coup lancé jambes droites, de le blesser trop, et il pivota. Les deux pieds de Bonaparte le heurtèrent bien, mais sur le côté de l'épaule. Le sang ruissela, nouveau ruisseau carmin sur la peau frémissante du mâle, et Black se laissa retomber sur ses pieds antérieurs. Il coucha les oreilles, et fila comme une fusée le long du côté de Bonaparte. Cette fois-ci, il se cabra et chercha à passer un antérieur sur le garrot de son congénère, ce qui lui donnerait la maîtrise de l'équilibre de Bonaparte. Dans le même laps de temps, sa bouche dents découvertes cherchait la nuque de Bonaparte. Le contact physique était maximal et l'ivresse à son paroxysme.

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[penses à compter tes lignes et t'ajouter tes points^^ Sur le message précédent tu as plus de 15 lignes]

La bataille était chose exigante, mais dès qu'un coup réussissait, il apportait, la plupart du temps, une vague d'ivresse à son auteur. Bien qu'il ai vécu des échecs, il s'était toujours relevé, il avait tiré des leçons de ses pertes, et avait recommencé. L'entier bai savait bien qu'il ne finirait jamais d'apprendre, qu'il ne serait jamais invulnérable, imbattable. D'une surprenante lucidité, il savait très bien que certains jeunes possédaient le talent suffisent pour mieux danser que lui. Jeune, il avait passé beaucoup de temps à observer, à essayer de comprendre, et une fois en âge de s'essayer, il avait réussit. Mais il lui était impossible de savoir s'il allait continuer...

Bonaparte l'avait touché, mais, très vite, ce dernier revint à la charge, réussissant à prendre le contrôle de son équilibre et, par la même occasion, il lui attrapa la nuque, ouvrant une féroce entaille dans la chair de l'étalon. Il sentait le membre puissant de Black peser sur son garrot, il plaqua ses fines oreilles sur son crâne, et se laissa tomber à terre, chose dangereuse étant donné qu'il offrait ainsi son dos à son partenaire. En un geste rapide, il se libéra de l'opressant étaux des dents du Maître de l'Ombre et, pour essayer de ne pas se faire avoir, lança ses postérieurs en arrière, cherchant à toucher l'étalon pour qu'il lui laisse le temps de faire volte-face.

[Oki^^]

Échappant aux postérieurs puissants de Bonaparte de justesse, Black fut contraint de faire un écart avant de revenir à la charge. Mais, durant ces quelques secondes, le danseur étoile avait pris l'avantage, bien que Bonaparte se soit vite dégagé, avec une efficacité qui trahissait l'expérience. Un jeune combattant aurait paniqué, se serait débattu, permettant à Black de le faire chuter et de s'assurer la victoire, mais Bonaparte, lui, avait gardé la tête froide et accepté de se laisser retomber. Sur ses quatre jambes, l'étalon était désormais trop stable pour que Black puisse le faire chuter, et sa ruade avait contraint l'étalon noir à se dégager. Le Maître de l'Ombre revint à la charge avec ardeur, en un court, rapide cercle, calculé au millimètre près, qui laissa cependant le temps à l'adversaire de volter et de faire face. Alors Black, vif comme l'éclair, se cabra et lança ses deux jambes antérieurs, ensembles, vers le haut. Il pouvait avec ce coup heurter Bonaparte à la tête mais, au vu de la vivacité de l'étalon, il en doutait. En revanche, le coup était porté de telle sorte que le cheval bai risquait fort de voir son encolure coincée entre les genoux de Black, qui pourrait alors user de ses dents pour chercher à attraper Bonaparte à un point vulnérable.

La victoire...on se battait pour elle, mais pas seulement. Black combattait, davantage que pour cette maîtresse inconstante, pour le plaisir indicible de l'affrontement en lui-même. Et ses coups portés, réussis parfois, l'emplissaient d'une incroyable joie, renouvelaient son ardeur et sa rage. Cependant, il veillait également à conserver la tête froide, l'esprit vide et calculateur car il savait bien que, dans un combat, celui qui cédait à sa soif de sang et à sa frénésie commettait vite des erreurs et devenait perdant. Et perdant, parfois, signifiait mourant.

[Précise si tu ajoutes ou non tes points toi-même -je sais pas si tu peux d'ailleurs-, sinon je ne sais plus où j'en suis XD]

17 lignes arrondies à 15 = +1 points d'expérience ajouté

Il avait réussit à s'échapper de l'assaut opressant de Black, mais ne l'avait pas touché. Il fit volte-face, sa crinière d'ébène encercla la base de son encolure de façon princière, mais très vite, il vit le guerrier noir se cabrer, il savait qu'il n'aurait pas le temps de s'élever dans les airs, il resta donc au sol, calculant ses coups qui seraient décisifs. Seulement deux possibilités s'offraient à lui: se laisser heurter la tête par les membres de Black, mais cela relevait de la stupidité, ou esquiver au risque de se faire coincer par les articulations puissantes de son assaillant. Quoique risquée, il opta pour la seconde option. Il esquissa un mouvement bref mais dexter sur le côté, il avait ainsi préservé sa tête, mais il pu très vite sentir les membres du Maître de l'Ombre le saisir. Il fit alors un brusque bond vers l'arrière, essayant soit de se séparer du corps noir, soit de le désiquilibrer légèrement. En même temps, il chercha un point d'attache pour ses mâchoires sur le corps chaud et luisant du guerrier.

Il n'avait eu que très rarement soif de sang, mais il fallait avouer que voir le liquide pourpre lécher la robe d'un adversaire était source d'excitation chez le grand mâle. De même que sentir la brûlure d'une coupure lui amenait vivacité et punch. Il avait apprit à garder une part de lucidité quand le combat en valait la peine: face à Black, il s'efforçait de garder la tête froide, de faire la part des choses entre envie et raison. Mais face à des débutants, il se laissait parfois emporter par une ivresse dangereuse qui l'induisait de rare fois en erreur, grossière et quelque peut suicidaire. Mais jusque là, il s'en était plutôt bien sortit, il avait essuyé de graves blessures, mais il vivait encore.

[Pour les points, je peux pas me les rajouter.^^
14 lignes et demi donc rien^^]

[j'ai tripatouillé tes permissions, maintenant tu devrais en avoir la possibilité en passant par le profil du membre, puis "Fiche de personnage", puis "Modifier"]

Vif et intelligent, Bonaparte avait opté pour le choix le plus raisonnable, mais Black était néanmoins parvenu à enserrer son col puissant entre ses jambes noires. Sentant la peau désormais moite du sueur glisser un peu, il resserra sa prise et fit quelques pas sur ses postérieurs seuls, afin de suivre le mouvement de Bonaparte reculant. Il était évident que l'étalon bai allait chercher un point où frapper, et Black se devait de faire vite, efficacement. Suivant le mouvement de Bonaparte, il tenta de caler un sabot sur le garrot du mâle pour risquer moins le déséquilibre. En même temps, le cheval noir se pencha, arquant l'encolure, cherchant lui aussi à happer Bonaparte. Ses dents découvertes cherchaient la gorge, ou peut-être le chanfrein de l'étalon.Le sang, son goût ne le dérangeait pas, mais il ne le recherchait pas particulièrement. Cependant, il était vrai qu'en sentir l'odeur et le voir ruisseler sur la robe d'un adversaire, ou bien sentir sa chaleur sur sa propre robe, donnait une dimension supérieure au combat et à l'ivresse qui en découlait. Mais Black avait appris à conserver la tête froide et la seule fois où il avait attaqué avec frénésie et haine, c'était face à son frère. Le jour où il avait découvert la trahison de ce dernier.

L'entier bai n'avait pas réussi à se défaire de Black, et ses mâchoires avaient claqué dans l'air. Alors qu'il cherchait une autre alternative, il sentit un vif pincement sur son chanfrein, il fit un geste brusque d'avant en arrière, échappant ainsi à la prise de Black mais s'égratinant toute la surface lisse et brillante. Alors que le sang vermeille s'écoulait de sa tête, il vint chatouiller ses naseaux, apportant une odeur particulière mais embaumente. Alors qu'il effectuaut de petits accouts pour se séparer de la masse noire, il s'arrêta, devint immobile.
Il se trouvait recouvert de sueur, le sang de ses diverses plaies se mélangeait avec l'écume qui maculait ses flancs polis. En un geste furibond, il regroupa ses membres sous son corps, et poussa aussi fortement que lui permettait de le faire la masse de Black, il espérait le désiquilibrer, il recula ensuite encore, cherchant un postérieur du guerrier noir d'un de ses antérieurs et la peau de ce dernier à l'aide de ses dents blanches et tranchantes.

[Merci pour la permission, ça marche maintenant ♥]

Okay, surtout n'hsite pas à aller voir les autres RP, ceux qui ont plus de 15 lignes et qui n'ont pas de points ajoutés notés en bas du RP, ajoute les points, hésite pas. Précise juste en bas "... lignes arrondies à... (15/30, etc, tu arrondis au plus proche) = +... points XP ajoutés", d'une couleur différente de blanc [blanc c'est moi^^] ]

D'un coup sec, Bonaparte se dégagea mais els dents de Black emportèrent la peau du chanfrein de l'étalon bai, qui bondit de toute sa force, un saut furibond, dans le but avoué de se dégager de la masse du cheval noir. Bonaparte, le col encore pris entre les jambes noueuses du mâle, se débattit et tenta de faucher un postérieur de Black avec ses antérieurs. Voyant venir le danger, l'étalon comprit vite qu'il ne pourrait pas l'éviter, à moins de céder, et il avait pour l'heure une jolie prise. Alors, il décala ses appuis pour que le coup frappe sans le faire trop glisser, et attendit.

Douleur. Sans laisser la sensation le déconcentrer, Black ne put retenir un grognement. Il était dur au mal, mais le choc avait été rude quoique la plaie bénigne. Sentant le sang ruisseler sur sa jambe arrière, Black resserra sa prise et chercha à happer le col, la nuque ou la gorge de Bonaparte, de façon à s'assurer une jolie victoire.

[oki j'irais me balader alors^^ Je pense que j'écrirai en bleu foncé^^]

Echec. L'assaut de l'étalon n'avait pas engendré le résultat éspéré. Bien qu'il ai araché un grognement à la bête noire, il n'avait pas réussi à se dégager de ses membres. Et déjà, il sentait la puissante mâchoire de Black se refermer sur son encolure, lui arrachant un grognement rauque de douleur.
Il n'avait aucun recourt, le Maître de l'Ombre pesait de sa masse sur son dos et cherchait un point stratégique sur son corps musculeux ou, maintenant, l'écume et le sang se mêlaient.
Allait-il s'avouer vaincu? Ce ne serait pas la première fois, mais une frénésie s'était emparée de son être: ce combat était palpitant, ce combat était une des plus belles danse qu'il n'avait jamais donné. Fallait-elle qu'elle s'arrête maintenant? Fallait-il que son charme s'estompe tout de suite. Et comme pour continuer, il jeta un regard furibond au ciel, le suppliant silencieusement de lui laisser encore deux secondes de plaisir.
Se rebeller ne sert parfois à rien, mais, au point ou l'animal bai en était, un acte de révolte ne lui coûtrai rien, sauf peut-être, une entaille plus profonde sur l'encolure.
Il lança son dernier assaut, celui qui le mènerait à sa défaite ou qui lui permettrait de continuer à danser.
Le poids et l'attache de l'étalon noir jouaient contre lui de façon néfaste, il essaya tout de même: Il lança sa tête vers l'épaule de son assaillant, et esquissa un mouvement violent sur le côté.

Black sentait arriver la victoire pour lui. Son coup était presque décisif, et Bonaparte n'avait plus beaucoup de possibilité pour se débarrasser de lui. Mais l'étalon noir hésita. Allait-il écraser son adversaire? Allait-il gagner? Non pas qu'il regrette, c'était devenu si courant, mais...rarement il avait mené une aussi belle danse, à part aux côtés de ses meilleurs amis, Stelmaria et Equinox. Peut-être, désormais, Odyssée pourrait-elle aussi lutter contre ceux qui furent ses mentors? En tous cas...Black hésita une seconde encore.
The show must go on.
Lâchant Bonaparte alors que ce dernier essayait un dernier assaut, l'étalon noir bondit de côté pour éviter l'assaut, et se remit à danser. Sa crinière courte se dressait sur son encolure avec une vigueur en rien entamée, ses yeux flamboyaient toujours, son coeur battait aussi fort et sa robe scintillait autant de sang que de sueur. Il dansait encore, et il danserait ainsi jusqu'à la mort.
Rompant le corps à corps, pour varier la chorégraphie, il chargea dans le but de heurter de l'épaule Bonaparte. Que son coup ait réussi ou non, l'étalon vira ensuite avec élégance pour lancer ses postérieurs vers le cheval bai.
Dansons, dansons jusqu'à l'ultime limite de nous-même, toi et moi.

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