L'ombre du passé [Cascade]

L'Ombre Ailé. Dragon qui cristallisait toutes les terreurs des chevaux, dragon aux crocs d'acier et aux griffes tranchantes, aux ailes souples et solides, aux muscles puissants, aux écailles dures. Dragon.
L'étalon qui se tenait au pied du pic, tête levée vers le sommet, ne craignait pas ce formidable prédateur. Ne disait-on pas qu'il était devenu l'ami du Cheval Solitaire? Et puis, Black était un des fruits de sa malédiction puisqu'il ne possédait pas le pouvoir des Nomades, à la différence de son grand-père CannonBall.
Ombre Ailé...parfois l'étalon rêvait de pouvoir, à l'aune de ce reptile majestueux, étendre ses ailes et s'envoler, s'élever, au-dessus de ces terres qui étaient siennes sans l'être, s'élever au-dessus de ses soucis, libre, enfin. Mais il n'était que cheval et ses ailes étaient celles, chimériques, qu'il tirait de ses innombrables victoires et brûlait dans ses défaites, moins nombreuses mais douloureuses. La mort de son fils, la haine de Magie Noire, et cet ami qu'il avait laissé derrière lui, il s'en souvenait, voulant revenir au plus vite vers son frère, son frère qui au final l'avait trahi. Quelle amertume alors, de se voir, lui qui avait laissé un compagnon dans le danger pour revenir, repoussé de la sorte!

Percevant de ses sens aiguisés la présence d'un cheval derrière lui, Black tourna la tête, puis tout son grand corps pivota. Devant lui se trouvait une pouliche alezane, avec dans sa posture et ses yeux un je-ne-sais-quoi qui lui faisait songer à son ami.

Juste derrière le grand étalon noir, se tenait une toute petite ombre qui regardait le pic.
Ne voyant rien, elle demanda :

"He monsieur, tu regarde quoi ? Y'a rien !"

Levant la tête un peu plus haut, Cascade des ténèbres observa plus attentivement ces nuages. Ils étaient d'une couleur rougeâtre. Ce phénomène ne se produisait que quand un grand évènement devait arriver.
La couche nuageuse bougeait se modelant, passant de l'étoile, au papillon, pour s'arreter au cheval. Cet étalon LUI ressemblait énormément. une tête fine, de grandes oreilles, un corps maigre et de longues pattes sans oublier la couleur ... C'était Maléfique.

Un souvenir resurgit soudain de son passé. Un souvenir flou et qui aurait pu être douloureux pour n'importe quel cheval sauf pour Cascade : le souvenir d'un père mort.

"Vous ne trouver pas qu'il me ressemble, ce nuage ... même s'il ressemble plus à mon vieux père."

[Donc là, c'est l'adoption ... OK]

L'étalon noir pivota pour observer la petite, alezane, insolente et extravertie. La petite venait de lui demander ce qu'il regardait, et le grand mâle se porta à sa rencontre d'un trot altier avant de s'arrêter et de la fixer dans les yeux:

"Je chercher à voir le dragon qui habite au sommet de cette montagne."

Au-dessus d'eux s'étiraient paresseusement les nuages, rougis par le soleil et les rochers du mont. L'un d'eux, malmené par le vent, prit peu à peu la forme d'un cheval, et Black, tout comme la petite, leva la tête pour le voir. Un cheval, grand, élancé, rouge et maigre, tout en finesse, presque dégingandé. Le portrait craché d'un vieil ami de Black, ce cheval qu'il avait dû laisser sur le carreau pour rejoindre son frère. Fugitivement l'étalon pensa à Maléfique. Avait-il survécu à la situation dans laquelle il l'avait laissé? Était-il devenu chef de harem comme il l'avait souhaité à l'époque?
Les mots de Cascade firent tournoyer les pensées de l'étalon avec bien plus de vitesse. Une jument rouge, grande, toute en os, aux jambes noueuses et aux oreilles assez grandes...il aurait dû s'en douter!
Il planta ses yeux dans les siens:

"Ton père est Maléfique, n'est ce pas?"

"Tu le connaissait ?"

Elle insista un peu sur la fin du verbe.

"Effectivement c'était mon père. Mais il est mort. Et puis ... C'était un lâche. Aucun intérêt."

La pouliche détourna son regard pour revenir observer le haut de la colline.

"Je crois que celui que tu cherche nous regarde ..."

En effet, un grand dragon aux écailles luisantes et aux crocs aiguisé se tenait maintenant en haut de la colline. Sa fine tête était lancée au dessus du vide.
Le dragon inspecta l'étalon, avant de regarder avec encore plus de curiosité, la pouliche alezane.

"He ! Si tu veut parler, viens donc ici ! On t'entend pas !"

La pouliche savait que ce monstre était dangereux, mais elle s'en fichait à plein temps. Se lancer dans de dangereuses aventures était son jeu favoris.

[tu réponds vite...t'es encore en vacances?^^]

Black tourna la tête vers elle, puis répondit d'un ton clair et net:

"Oui, je le connaissais. C'était un de mes amis, et l'un des étalons les plus courageux que j'ai connu. Je ne sais s'il est devenu lâche ensuite...pourquoi dis-tu, d'ailleurs, que c'est un lâche?"

Là-haut venait de surgir un dragon. Le grand reptile, de la taille d'un léopard géant, seul prédateur que craignent les imposants félidés, venait de se percher en équilibre sur des rochers, et dardait sur les deux chevaux ses yeux perçants. A l'appel de Cascade, la créature prit son envol et descendit un peu, s'arrêtant à cinq mètres au-dessus des équidés, sur un roc. Rauqua, railleuse, sa voix parvint aux oreilles des chevaux:

"Et pourquoi voudrais-je te parler? On ne joue pas avec la nourriture."

"Pfff ... C'est ca, dragon stupide. Tu vas encore dire : Oh, mais je vais te manger si tu continue ! Si tu veux, on parlait et là tu nous dérange."

La petite insolente se détourna du lézard géant et regarda l'étalon avant de répondre à l'étalon :

"Maléfique a fuit devant un homme en m'abandonnant. Je me suis fait capturée par sa faute."

Elle insista vraiment sur le un.

Black l'observa sans mot dire et répondit:

"Je ne connaissais pas cette facette de sa personnalité. face aux fauves et aux chevaux il était le plus courageux des étalons. C'était un bon ami, bien que je ne l'aie plus revu depuis des années entières.
Et toi, tu es sa fille, dis-tu? C'est vrai que tu lui ressemble comme deux gouttes d'eau...tu as la même robe que lui, la même façon de te tenir...et une bonne dose de son caractère ou du moins, de sa gouaille, visiblement."

L'étalon redressa la tête vers le dragon sans rien ajouter.

Le prédateur siffla et agita sa langue fourchue:

"Je pourrais te dévorer mais tu es si petite que tu ne me calerais pas l'estomac.
Fuir devant un homme? Quelle idiotie. les hommes ne sont que de délicieuses proies, même si leurs enveloppes de tissus, les vêtements, font des filaments entre les dents. Leur chair est aussi tendre que celle des orques, c'est un régal. Dommage que vous autre chevaux ne mangiez pas de viande, vous connaîtriez ce délice."

"Pff ... Aucun intérêt." chuchota-t-elle tout bas.

Elle regarda droit dans les yeux le lézard géant. Sa langue fourchue était encore rouge, tout comme ses crocs, signe qu'il venait juste de manger. Il n'avait surment plus faim, mais Cascade savait que si elle le cherchait trop, elle finirait en dessert.

"Bon, si nous faisions le tour de se rocher. Ce lézard nous lâchera peut-être, qui sait ..."

En un mouvement gracieux, elle prit un pas rapide, tandis que son "compagnon" si l'on peut dire, marchait tranquillement. Elle était si petite que quand l'étalon faisait 1 pas, elle en faisait 3.

Ondulant de tout son long, son corps sinueux suivant parfaitement les courbes d'une roche pourtant presque verticale, l'Ombre Ailé s'approcha encore des deux chevaux, ses prunelles luisantes d'une malsaine flamme, sa langue rouge et encore sanglante dardée entre ses crocs de fauve. Sa queue fouetta l'air tandis qu'il posait une patte arrière sur un roc en surplomb pour s'assurer un bon équilibre. Sous ses soles plantaires, des sillons semblables à ceux qu'on trouve sur les pattes des geckos assuraient une accroche maximale à la paroi.
Sifflant, le reptile fantastique suivit du regard les deux chevaux qui contournaient un rocher, puis se redressa et lança de sa voix étrange:

"Proies vous êtes, proies vous resterez!
Mais, ô très chanceux équidés,
Ne vous croyez surtout pas trop malins
Car aujourd'hui le prédateur n'avait pas faim!"

Sur ces vers de mirliton, l'animal s'éclipsa dans les hauteurs.

Black renifla d'un air méprisant:

"Même un barde humain pourrait faire mieux, et pourtant le Cheval Solitaire sait si leur langue rocailleuse est laide!
Plus personne ici, pas même les chevaux, n'a conservé le goût des épopées telles qu'on les chantait lors de mon enfance."

Il tourna sa tête aristocratique vers la jument rousse:

"Je suis même presque sûr que tu n'en as jamais entendu."

"En effet. Moi, je n'ai eu qu'une enfance terrible. Si vous voulez, je raconte une des histoire que je racontait mon père. Elle ressemble a celle du lézard :
Proies nous serons,
Proies nous resterons.
Seuls quelques d'entre nous
Seront respecté de tout,
Comme mon ami Black,
Qui me fait l'effet d'une claque,
Tant il est puissant
Et surtout vaillant.

Je ne sais pas qui est cet ami, mais pour être dans cette chanson, il doit être cool !"

En marchant, elle cherchait une petite ombre qu'elle venait de voir passé d'un buisson à l'autre.

L'étalon noir écouta Cascade avec attention, et un sourire. Il savait que des ballades parlaient de lui, mais en tant que tueur, que cheval renégat, que héros noir...pas comme ami. Il sentit l'émotion lui serrer un instant le cœur, avant de répondre, d'un ton qu'il espérait égal:

"Je ne sais pas si il est si "cool"...Je n'avais jamais entendu de chanson en parler ainsi. On dit de lui que c'est un tueur ou un ennemi, en général.
En fait, je suis Black."

Black avait lui aussi vu passer cette petite ombre et regarda avec elle:

"C'est quoi, ça, à ton avis?"

Cascade s'arreta de marcher un instant, pour mieux observer Black. Alors comme sa c'etait lui, Black. Le Black. La terreur du Wild Horse. Mais elle n'avait aucunement peur de lui. Au contraire, elle sentait un sentiment étrange. Comme si Black était ... son père ?

"Non. Vous n'avez pas raison. Vous n'êtes pas un tueur. C'est juste de la haine qui remonte chaque jour un peu plus. Je vous dit sa parce que je suis pareille. La haine que je porte envers mon père est tel que je serais capable de le laisser mourir sans réajir. Mais je sais au fond de moi que je ne suis pas un monstre. Tout comme vous. Vous êtes seulement un étalon puissant que la haine ronge et rongera toujours. C'est aussi pour cela que mon père était votre ami. Parce que vous n'êtes pas un monstre."

Apres ce long discourt, elle reporta son attention sur un jeune tigre qui avait sentis notre oseur et nous guettait dans un buisson.

"Jamais tranquille. Y'a toujours un emmerdeur."

Elle continua à regarder les yeux perçant du fauve qui se raprochait à présent. Le regard de la pouliche était sauvage. Tout comme sa mère, comme lui disait souvent son père.

Black écouta parler la petite, puis hocha la tête:

"Tu as raison, je ne suis pas un monstre malgré ce qu'on dit de moi, et ce sont les rumeurs, qui ont fait de moi le tueur sans coeur dont on parle. Jalousie, dépit...quoi d'autre? Il est vrai que je n'aurais jamais su me contenter de la place de suivant de mon frère, vrai que je suis ami avec Stelmaria, la Maudite, que je suis l'ami d'Equinox, fils de Devil et bien d'autres choses encore. Mais ces gens ne me connaissent pas, et nul ne sait, par exemple, comment mon frère m'a trahi ou ce qu'a fait Sable Noir."

L'étalon noir regarda la pouliche râler avec énergie à l'approche d'un jeune tigre. Il sourit à l'animal, mais une boule d'énergie surgie des buissons lui coupa la parole:

"Bonjour demoiselle, je suis Snow compagnon de Black et...oh, mais voilà un congénère!"

Le tigre blanc s'avança gentiment vers le fauve, plus jeune que lui, et le salua d'un coup de museau sur le sommet du crâne, avant de lui sourire:

"Et quel est ton nom, jeune tigre?"

[Tu peut changer, que ce soit juste un tigre normal ?]

"Salut ! Moi, c'est Katsuku ! Salutations, Cascade ! Sa faisait longtemps !"

Une petite tappe de Snow sur sa tête le fit rigoler intèrieurement.

"Vous devez être Snow ! Et vous, Black. Snom, cher compère, que diriez vous d'une petite partie de chasse autour du rocher ?"

Il se tourna vers Cascade des tenèbres.

"Waaa ... Cascade ..."

Il ouvrit de grand yeux rond. Cette vision lui faisait penser a ...

"Un père et sa fille ..."

Black était juste derrière la petite pouliche et ils tournaient tous les deux la tête presque parallèlement, celle de Black plus haute que celle de Cascade.

[plus un jeune? Tu sais, quand je dis jeune je dis pas chaton, je dis juste plus que Snow]

Snow feula en guise d'approbation, et sa queue rayée battit l'air avec enthousiasme tandis que le mâle bicolore se cabrait pour poser une patte sur les omoplates de Katsuku, juste une seconde, comme un défi amical. Il retomba au sol et bondit en avant, contournant le rocher de ce trot long et silencieux, plat aussi, du félin en chasse. Sa fourrure épaisse et dense jouait sur son corps fin et nerveux, musclé.

Black sursauta:

"Un père et sa fille? Mais...Cascade n'est pas ma fille...c'est celle de mon ami, Maléfique."

Il fixa Katsuku avec attention et étonnement, ne comprenant pas comment le tigre avait pu penser cela. Cascade et lui n'avaient pas la même robe...peut-être, au fond des yeux, une flamme semblable, haine et amertume, quoique plus prononcée chez l'aîné, dont les illusions avaient été brisées au fil du temps par tous ceux qu'il aimait, son fils, sa compagne de cœur, son père, son frère, sa mère, sa sœur adoptive, et même sa propre tribu, au temps où Sable Noir gouvernait Wild Horses. Ces guerriers qu'il avait cru amis, et qui lui avaient annoncé un jour qu'il devait rentrer...sous peine d'être ramené mort à son père. Black avait dû les tuer. Dû. Et il frémissait toujours de cette trahison, non de remords, mais bien de la rage que ressent celui qui se voit ainsi trahi.
Un père et sa fille?
Tiens...pourquoi pas!

[Oups, dsl, j'avais mal lu XD]

Katsuku bondit à la suite de Snow, galopant silencieusement dans les buissons. Il repéra un grand cerf. Il aprocha de Snow plus doucement avant de gratter la terre, ce qui émaitait un bruit comme l'aurait fait un sanglier et de pointer le museau vers la proie.
Juste après que Snow acquiesa, il le quitta et trotta jusqu'au bosquet le plus proche du cerf qu'il le put.
Kats' s'élanca tout crocs dehors sur la cible, et planta ses crocs dans le cou du cerf. Celui-ci réajit et abatit ses bois sur le tigre qui évita l'attaque souplement avant de ralancer la même attaque, un fois, puis une autre, évitant soigneusement de se faire toucher.

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Derrière la remarque de Katsu, Cascade releva la tête pour observer Black, et comprie. Black était son nouveau père.

Le tigre blanc bondit à son tour, sur ce cerf dont il venait de deviner la silhouette, et les deux mâles se battirent côte à côte contre la proie qui défendait chèrement sa peau. Du moins, essayait. Car elle perdait, c'était l'évidence même.
Snow finit par se retrouver sur le col du cerf, et planta aussitôt ses crocs, puissants poignards d'ivoire, dans la fragile anatomie de l'animal, qui s'effondra en un râle d'agonie. Sans perdre de temps, le tigre blanc parvint à briser sa cage thoracique et dévora le coeur. face aux poumons il se souvint qu'il avait un compagnon et lui proposa les morceaux de mou d'un sourire:

"Tu en veux?"

Puis il dépeça le postérieur, attentif à en laisser à son partenaire de chasse, et mangea sans complexes, se goinfrant de viande chaude jusqu'à ce que son estomac de tigre en soit dilaté. Il avait a peine mangé le quart de la bête, se lécha soigneusement, bailla et en reprit encore. Puis, ne pouvant plus rien avaler, s'étira avec volupté.
Savourer une victoire le ventre plein, quoi de meilleur?

*****

Black regarda Cascade:

"Euh, au sujet de ce qu'il a dit...t'en penses quoi?"

Katsu se délectait tranquillement de sa proie, prenant garde à ne pas trop se salir, ni à trop laisser de trace.
C'est le jeune tigre qui eut le privilège de finir la proie et d'emmener les os dans un buissons.

"Ahh ... Rassasié ..."

Il s'étira comme un gros chats avant de venir s'assoir aux cotés de son ainé.

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Cascade était encore sous le choc ... La preuve, lorsqu'elle essaya de marcher, elle s'emmêla les pattes et se retrouva dans la poussière.

"Euh, au sujet de ce qu'il a dit...t'en
penses quoi?"

"Euh ... euh ... C'est d'accord ... Mais euh .... Euh ... Euh..."

Cascade des ténèbres était en plein bug !

Snow ferma les yeux en ronronnant, avec cet air d'auto-satisfaction inimitable des félins, puis se roula sur le dos, le flanc, afin de chauffer son pelage blanc au soleil. Le tigre bâilla en s'étirant, puis bâilla encore pour dissiper un léger inconfort au niveau de l'estomac. Rassasié, il aurait bien dormi un peu, mais la politesse l'obligeait à faire la conversation et, d'une voix ensommeillée, il demanda à Katsuku:

"Tu chasse plutôt bien. Tu viens d'où?"

Black regarda avec surprise un spectacle inédit: Cascade, immobile, indécise et occupée à chercher ses mots, bégayant comme un buveur soûl. L'étalon noir s'ébroua, peinant lui aussi à encaisser cela, mais moins que la petite. Il accepterait volontiers de la prendre sous son aile...depuis la mort de son fils, la culpabilité le rongeait, réellement, Hell Demon lui manquait et si seulement...si seulement son poulain et lui s'étaient entendus, ou réconciliés! Il ne voulait pas commettre les mêmes erreurs.
Le maître de l'Ombre arqua le col et répliqua:

"Moi aussi, c'est d'accord."

"Je viens du sud-est. De la forêt tigresse plus exactement. Elle se trouve assez loin de votre coin. C'est là-bas qu'ils m'ont appris à chasser. Ils sont réputés pour être d'exellent chasseur, mais aussi de parfait professeur."

Katsu resta assis, lui, en face de Snow. Néanmoins, un baillement de satisfaction lui echappa.

"J'ai été chassé. A cause d'un dechets des humains. Par mégarde, je l'ai touché et me suis imprégné de cette odeur infecte."

Il leva un de ses pattes, l'air dégouté. Il soupira tristement, mais son moral remonta en flèche.

"J'ai trouvé ma p'tite Cascade en remontant au nord. Elle était comme moi, seule. Alors, elle m'a accompagnée."

Il ronronna interieurement, heureux d'avoir fait cette rencontre.

Snow hocha la tête et répondit tranquillement:

"Moi aussi, je viens de loin, des terres que Black a arpenté durant les deux années où il a fui Wild Horses et est devenu le combattant que nous connaissons tous désormais. J'ai grandi seul, repoussé par mes semblables pour ma robe blanche qui me donnait un malus à la chasse, et c'est pour survivre que j'ai progressé vite, grâce à la bienveillance d'un maître, un vieux tigre couturé de cicatrices mais bien valeureux. Et puis un jour j'ai rencontré Black, nous sommes devenus compagnons de route, puis amis, puis liés. Et lorsqu'il est revenu sur Wild Horses, je l'ai accompagné, et j'ai vu la trahison qu'il a dû encaisser, de la part de celui en qui il avait toute confiance, son frère, j'ai vu le combat et j'ai lutté contre le loup Kimba, et ensuite, je l'ai aidé. Toujours. Nous dirigeons le Clan à deux bien qu'on cite son nom avant le mien.
Et je n'en ressens nulle jalousie. L'ombre est terre de félins."

"Et les tigres sont rois !"

Il rouronna doucement en souriant, se roulant sur le dos avant de s'immobiliser.

"Chut ..."

Il se redressa doucement, son regard fixant un buisson, devant lui. Il se mit a grogner, ses crocs assérés et ses griffes coupantes dehors.

Un jeune enfant des deux pattes, qui devaient avoir 5 lune, perdu dans la forêt, observait les deux fauves manger, tétanisé. Quand il voulu sans aller, un branche craqua et les tigres le regardait, crocs dehors.

Identifiant l'être, Katsuku se calma.

"Ce n'est qu'un gamin. Une saleté humaine, mais un gamin quand même."

Il s'avanca doucement de l'enfant avant de s'assoir pour l'identifié.
Il tourna la tête vers son congénère avant de dire :

"Ca ne servira a rien de le tuer, juste a ramener les hommes ici. Nous devons demander à Black. J'y vais. Reste ici pour ne pas qu'il s'échappe."

Il tourna les talons et reprit la direction des chevaux.
Une fois devant l'étalon il dit :

"On a trouver un gosse de deux pattes. On en fait quoi, car le tuer rimerait a rapatrier tout les humains ..."

Snow bâilla encore, puis se tourna vers l'enfant, qui avait surgi des fourrés alors que Katsuku le débusquait. Le jeune Bipède semblait terrorisé, en habits sales comme tous les hommes d'ici, il serrait contre lui un objet non identifié. Snow regarda mieux, c'était une pierre, une pierre luisante...qui provenait des Rochers du Soleil, probablement. Le tigre blanc coucha les oreilles d'un air contrarié. Les hommes volaient sa terre!
Il s'assit devant le petit paniqué, espérant qu'il ne fuirait pas. Snow n'avait pas envie de devoir poursuivre le gosse.

Black regarda Katsu puis lâcha:

"Hum...le mieux serait de le rapprocher du ranch. Mais ne lui donnez pas l'impression de l'escorter. Pourchassez le. Sans ça il racontera son aventure et les hommes viendront aussi."

En un hochement de tête, le tigre fit demi-tour et s'en alla vers son congénère. Il s'assied aux cotés de celui-ci, émit un grognement pour attirer l'attention, lança sa tête vers l'être apeurés, puis, de sa fine patte, dessina rapidement les humains dans leurs terriers. Tout sa sans un bruit.
Grâce à sa grande experience de la chasse, Katsu savait tous les signes, tous les bruits, tous les grondement a émettre.

Mettant le plan de Black a exécution, le fauve se leva d'un bond, ses crocs dehors, mais ses griffes rentrées, pour garder une meilleure endurance en vu de son acte à venir.

Snow comprit, d'autant plus que son ouïe fine avait perçu les échos de la discussion entre Kastuku et Black. Le mâle blanc se dressa d'un bond, hérissa les poils de ses épaules, ce qui lui donna l'air immense face au gamin, et, découvrant ses crocs, poignards d'ivoire, se mit à grogner, pour finir par pousser un feulement rageur. Sa patte avant droite, griffue, balaya l'air à quelques centimètres de la figure du gosse, puis Snow se tapit, se ramassa sur lui-même et gronda encore. Le petit comprenant, fit volte-face et s'enfuit en hurlant.
Le tigre blanc se lança à la poursuite du jeune garçon, avec force vocalises, histoire de terrifier encore le gamin, faisant signe à Katsuku de passer sur la droite du jeune pour contrôler sa trajectoire et le mener vers les terres des hommes. L'enfant ne courait pas si vite et Snow songea que l'effort serait facile, quoique long.

Black écouta partir les deux fauves et leur "proie", puis se tourna vers Cascade:

"Les hommes sont vraiment envahissants ces derniers temps...et bien mieux organisés. Au début nous les avions attaqués. Aujourd'hui cela devient impossible, ils peuvent désormais nous tuer à distance."

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