Mélancolie
Nombre de messages : 49 Age : 26 Nom : Mélancolie. Clan : Clan de l'Ombre Date d'inscription : 13/10/2013
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| Sujet: On n'est jamais seul, même dans les endroits les plus reculés... [Mélancolie/l'Expat] Dim 27 Oct - 9:32 | |
| Mélancolie avait décidé de parcourir ces terres mystérieuses qui entouraient celles de son clan, et c’est ainsi, le cœur vaillant, qu’elle traversa une chaîne de montagnes. Ce n’était pas rien. La montée était dure, mais son sabot était sûr bien que la jument préférait les surfaces planes où il était plus aisé de marcher ou de trotter, voire de galoper, mais cela lui était arrivé peu de fois. Elle commençait à être essoufflée après avoir trotté pendant une bonne demi-heure, elle menaçait à chaque pas de glisser sur un bout de roche qui, au premier coup d’œil, paraissait solidement ancré dans le sol, mais était en réalité traître et manquait vous faire tomber en se détachant de la roche ; néanmoins, Mélancolie était une dure et était prête à mourir plutôt que de s’arrêter ne serait-ce qu’une seconde. Elle s’en voulait tellement de ne pas avoir réussi à se dresser contre ses anciens maîtres qu’elle essayait à présent de se le faire payer. Certes, c’était étrange de souhaiter son propre châtiment en se poussant soi-même jusqu’au bout de notre résistance, mais Mélancolie était justement étrange. La jument grise parvint au sommet du passage qui s’ouvrait entre deux flancs de montagnes mais ne s’accorda aucune pause. Elle entreprit de suite de dévaler la pente qui s’ouvrait devant elle en sinuant. Elle fut forcée de retourner au pas ; au trot, elle aurait trébuché et se serait rompu le cou en tombant du haut d’un précipice. Cette descente risquée s’acheva une ou deux heures plus tard, alors qu’elle entendait depuis une poignée de minutes le ressac caractéristique de la mer. Puis une brise marine caressa son poil tandis qu’elle parvenait au bas du sentier, et une odeur iodée s’accapara tout son odorat. Ses sabots meurtris par sa marche de forcenée foulèrent le sable blanc et doux qui recouvrait le sol de la crique. Elle ne put s’empêcher de soupirer d’aise et de soulagement et s’avança davantage, son regard toujours fixé sur le paysage merveilleux qui s’offrait à elle, embelli par le soleil qui resplendissait dans un ciel épuré. Mélancolie était de celles facilement émerveillées par des paysages sortant de l’ordinaire, et qui restaient longtemps fascinées par ce qu’elles voyaient. Elle resta donc un certain temps à contempler la langue de sable blanc et fin qui courait le long des flancs des montagnes et surtout, l’eau qui formait un magnifique dégradé à mesure que son regard s’éloignait vers l’horizon. D’abord transparente, elle devenait ensuite d’un bleu céruléen puis d’un bleu plus foncé, plus mat, jusqu’à se confondre avec le ciel sur la ligne d’horizon. La jument grise s’avança encore, jusqu’à ce que ses sabots baignent dans l’eau fraîche et les soulagent de leurs douleurs. Elle n’attendait personne de particulier, elle ne s’attendait à voir personne, aussi elle s’autorisa à se laisser aller, à enlever pour une poignée de minutes le masque rigide qu’elle s’efforçait de garder en toute circonstance. C’est ainsi que Mélancolie, après avoir fait fuir quelques poissons aux couleurs de l’arc-en-ciel et s’être brièvement demandé si le sel n’allait pas piquer ses blessures, se laissa tomber dans l’eau sur le flanc. Puis ses membres graciles s’élevèrent dans le ciel, tracèrent une courbe gracieuse et retombèrent du côté de l’horizon. Ses soupçons furent fondés, le sel s’attaqua à ses blessures, elle grimaça, puis jugea qu’elle avait ce qu’elle méritait. La jument grise continua de se rouler dans l’eau. Elle trouvait bon de se tourner et de se retourner car cela l’empêchait de réfléchir et la faisait seulement penser au moment présent ; cela aussi la débarrassait de la sueur qui avait humidifié son poil et de l’écume qui avait baigné son encolure, cela la nettoyait, la purifiait. Un court instant de bonheur, qui la fit clairement perdre toute notion du temps et la fit oublier qui elle était. Elle était loin de se douter qu’elle allait regretter de s’être laisser aller… | |
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L'Expat
Nombre de messages : 63 Date d'inscription : 18/10/2013
| Sujet: Re: On n'est jamais seul, même dans les endroits les plus reculés... [Mélancolie/l'Expat] Sam 30 Nov - 8:37 | |
| La lune pâle et moqueuse s'était finalement couchée, laissant au soleil le loisir de répandre ses rayons d'or sur la terre. Elle, elle se trouvait encore là, sur la roche claire, surplombant l'eau turquoise de la crique. Mais elle revenait d'un long périple dont elle gardait en elle le souvenir encore vivace et charmant. Elle était allée là-bas, sur cette île solitaire qui se dressait sur l'horizon. Et elle avait dansé, sans penser ni craindre les conséquences. Elle s'était rapprochée de cette âme si noire et mauvaise, elle s'était pressée contre elle, avait respiré son odeur, avait aspiré à satisfaire ses rêves et ses désirs... Jusqu'où était-elle allée pour lui? Seuls eux en avaient le secret, et Pandore n'était pas prête à le révéler.
Elle se tenait immobile, ses yeux en forme d'amande dardés en contre-bas. Une pâle silhouette venait de se découper dans la lumière du jour et, poussée par son instinct de chasseur, la petite jument avait braqué son regard sur elle, détaillant les formes de son corps. Elle semblait épuisée, peut-être par une longue marche, et elle était légèrement égratignée, mais il n'y avait à déplorer aucune mortelle plaie. Une grimace souriante glissa néanmoins sur le visage expressif de l'élégante arabe racée et pleine de sang. Elle ne perdit pas une seconde de plus et, agile et rapide, descendit de son perchoir. Ses sabots claquaient sur les pierres, alors qu'elle trébuchait dangereusement, glissant à d'autres moments. Mais c'est debout qu'elle parvint à sauter dans l'eau, d'une moindre hauteur. Aucune goutte de sang ne s'émanait de son corps, et c'était à peine pensable qu'elle venait de dévaler les flancs abruptes et tranchants de la crique! Pandore souriait, regardant la jument claire.
- Bonjour.
Sa voix était calme, aucun accent de menace n'y perçait. Mais si seulement Mélancolie avait su voir que Pandore n'était pas comme elle!
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