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| Sujet: Re: Play it Harder ft. Méthadone Sam 10 Mai - 8:10 | |
| Prisonnier. Humble, le puissant mâle lui avait confié, dans cette nuit qui s'épanchait, son nom grave et sérieux, comme l'on confie une immortelle promesse. Il lui laissait ce quelque chose de lui, affirmant que, maintenant, ils se connaissaient. Ils se savaient d'une façon plus profonde que celle des souvenirs et des jours passés : ils se savaient dans leur essence, dans leurs élans et leurs ardeurs. L'avait-il inquiétée quand ses allures s'étaient faites dominatrices et que ses mâchoires s'étaient fermées sur son encolure de jument ? Le grand bai n'était pas sûr de vouloir en connaître la réponse, et déjà, il s'apprêtait à faire volte-face, à retourner sa veste et à s'éloigner, solitaire blessé, arpentant sans cesse des terres qui décidément étaient trop grandes. Méthadone n'avait jamais aimé mais, quand il l'avait vue, il avait pensé que cette heure s'animait peut-être pour lui et qu'une fois, une seule fois dans sa vie, il pourrait s'allonger au côté d'un amour sincère.
Il s'était trompé, ratant en beauté son ouverture sur les autres, sur ses semblables. Oh, mais qu'il avait été stupide ! Comment avait-il pu se dire, même un seul instant, qu'elle s'éprendrait de lui ? Pandore avait pour elle toutes les beautés du monde, et nombreux devaient être les étalons qui se battaient pour ses yeux de biche ... Oh, qu'il s'était fait avoir ! Pourtant, comme elle ne s'enfuyait pas, n'était-ce pas pour lui et lui seul que ses yeux brillaient dans la nuit froide ? Elle se tendait entière vers lui, prête pourtant à le laisser partir, à l'unique condition qu'il lui promette de la chercher partout où il poserait le pied.
| Vous chercher partout ? Je ne veux pas avoir à souffrir de vous, de vos yeux humides et de votre bouche sourire. Pandore, laisse-moi m'en aller sans plus me retenir : nos routes n'étaient pas faites pour se croiser, et cette soirée n'est qu'une erreur. Pour toi, pour nous, pour moi, laisse-les l'effacer, s'il-te-plaît, Rose Sauvage ...
Ils ne jouaient plus, et ils parlaient cette fois d'eux. Ils parlaient de ces deux cœurs qui battaient dans leurs corps, de ces deux cœurs sans artifice ni paillette. Et qu'elle le laisse s'enfuir, lui qui se savait désormais proche d'elle. Le visage de son ennemi le hantait déjà : il n'avait pas besoin, ni envie, d'en vouloir à quelqu'un d'autre, et surtout pas à cette jument mutine.
Rose Sauvage ... Il la rappelait pourtant encore à lui, ravivant ce seul début de soirée qui s'était évaporé depuis, au profit d'une nuit claire et lumineuse. Pourquoi ? Parce que pour moi, tu resteras cet éclat de chair et de sang, cette biche farouche qui, l'espace d'un temps, se sera égaré pour se jeter dans les griffes d'un vieux loup fatigué ... Pandore, si je devais te haïr demain, sache que je te haïrai d'amour.
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