Like a King [PV-Antéa]

A cet instant, il voulut tout pour elle. Antéa n'était pas comme toute les autres, à demander des rayons de lune le jour, à quémander une bise glacée en plein été. Elle était différente, et Zanzibar l'avait bien compris. Pourtant, pour elle, il les voulait, ces rayons de lune alors que le soleil était encore à son zénith! Il le voulait ce souffle cruellement froid alors que l'été revenait pas à pas... L'étalon de flammes n'y était obligé en rien, bien au contraire, mais il le voulait. Comment, pourquoi...? Parce que. Encore une fois, il la regarda, et décela dans ses grands yeux plein de douceur cette profonde tristesse qui naît du fond de l'âme, comme la plainte silencieuse d'un rêve naïf qui se brise. Non! Il voulait qu'Antéa puisse continuer de croire!

"Ne craignez rien Antéa, ne craignez rien de mes silences, de mes élans coupés. Ils n'existent que dans le but de vous protéger, et s'ils peuvent paraître mensonge, dites-vous que ce n'est uniquement que pour vous préserver. Ne soyez pas triste, je vous jure ma présence toute entière ainsi que mon attention, riez Antéa, aujourd'hui est un nouveau jour! Riez mais ne pleurez plus, ce ne serait que trop douloureux..."

Il se tut de nouveau, jetant un regard fiévreux au sol, il s'embrasait, et bientôt, il se sentit obligé de promettre encore une fois, s'obligeant de ne jamais s'y déroguer.

"Quand vous aurez des questions, vous n'aurez qu'à me les poser, pour que je puisse vous montrer ma sincérité."

Zanzibar ne savait pas, Zanzibar ne savait plus. Peut-être que le jour qui venait demanderait aux autres de savoir, et de s'aventurer d'abord sur la pente de l'analyse du sentiment...

Une brise tiède venait soulever leur crins épais, les entraînant dans une dance somptueuse et émouvante, tout comme l'ambiance qui y rêgnait. Ici était devenu un lieu si tranquille, où s'exprimaient seulement deux murmures, si doux, presque inaudibles et pourtant, leur paroles semblaient crier, hurler de tout leur comble, soufflant leur pensées des plus profondes à travers le ciel orangé de la tombée de la nuit, perçant les nuages blancs et fins qui le tapissaient, s'envolant vers la galaxie, vers l'infini, vers la liberté. Vers la fin? Ou au contraire, ver sle commencement? Là était le principe de l'espace infini. Rien ne commence ni ne se termine, tout est sans cesse renouvelé. Mais est-ce mieux ainsi?

La jument s'approcha encore un peu, croisant ses doux regards de temps à autres, ne sachant plus trop que penser. Que renssentir. C'était comme une grande vague la traversant de son entier, puissante, balayant ses pensées des plus profondes peu à peu qu'elles surgissaient de son esprit, les mêlant, les confondant entre elles, pour ne former qu'un épais brouillard au plus profond de la belle. Elle n'en savait plus rien, n'en comprenait plus rien. Plus rien n'était matériel, seulement ce bel étalon aux reflets dansants juste devant elle, la dévorant des yeux. Puis elle s'efforça de s'élancer, prenant un grand souffle, gardant la tête droite.

"Zanzibar, comprenez que la source de mon bonheur est de vous savoir heureux, et que je ne puis être heureuse qu'en votre compagnie."

A ce bel étalon elle lui devait tout. Ces paroles douces et onctueuses, ces sourires. Il avait sû lui redonner de la joie, du bonheur. Lui, ce magnifique étalon aux allures élancées, où rêgnait la grace, la beauté, la tristesse aussi. C'était cette tristesse qu'Antéa tentait désespéremment de lui enlever. Elle voulait qu'il vive, qu'il rie, qu'il apprécie la vie autant qu'elle en ce moment, car pour elle, la seule et unique cause de son bonheur était sa présence. Elle...

Tout s'embrouilla de nouveau. La scène se déroula à nouveau devant ses yeux. Ces sourires, ces regards, ces paroles... Il n'y en avait que trop. Que pas assez. Elle n'en sût plus rien.
Elle ne regarda néanmoins, à nouveau, résistant à une angoisse qui montait peu à peu en elle. Le souffle lui venant de moins en moins, elle lâcha d'un souffle :

"Sachez que j'ai on ne peut plus confiance en vous. Je connais plus que bien votre sincérité."

Le Fils du Crépuscule était chez lui. Si solide ainsi posté, si doux dans son vêtement de feu, si passionné par son regard d'or. Zanzibar ne regardait plus les Pierres, ni le ciel, ni l'horizon; il la regardait elle. Elle, qui ne cessait d'avancer, de le sonder de ses yeux intelligents et curieux. Alors, le jeune étalon s'ébroua, balançant avec vigueur son encolure, ses crins alezans dansant sur son col, balayés par le vent qui lui fouettait le visage. Il aurait tant souhaité ne plus rien savoir en cet instant, perdre la mémoire, la notion du temps, et n'être sûr que d'une chose: qu'il n'était plus rien, sinon en compagnie d'Antéa. Quels mots pouvaient-ils poser sur les sensations qui l'étreignaient? Quels mots son esprit confus était-il encore apte à formuler? Le fils de Zénith ne savait plus rien, il ne savait plus parler... Juste regarder, admirer, contempler... Elle s'avançait, cette si fragile jument, elle s'avançait vers lui, et il ne faisait qu'une chose: il lui promettait sa présence.

"Alors, nous serons heureux, dès aujourd'hui, dès maintenant... Rions!"

Soudain, il se cabra, projetant son corps gracile dans les airs, se distordant dans une galipette de poulain, lançant ses membres en avant. Oui, qu'ils rient, puisqu'ils étaient ensembles, et qu'ils venaient de se le promettre. Alors, à peine retombé au sol, il s'élança de nouveau, s'arrachant à la terre dans une détente féline, éjectant sa masse contre le vent, qui céda sous la puissance et la volonté qu'il y mettait. Là, il s'éloigna, galopant à fond de train, ne sentant plus ses pieds, oubliant ses douleurs et ses craintes. Il était libre et poulain, insouscient et heureux. Mais bientôt, il arrêta sa course, arrivé à vingt mètres de la jument, et fit volte-face, la dévisageant de nouveau. Viens danser et courir à mes côtés, mon terrain de jeu est le tien, je t'offre la clef des secrets du Crépuscule.

[on en commence un autre? ]

(Owi *-* Je Rep ou non? Non, non? x) )

(oui, encore quelques rép pour lui, et ensuite, on change Tu commences ou je? )

(Comme ça t'arrange! )

Eprise d'un soudain élan, elle se leva, d'un mouvement gracieux et souple, mouvant ses membres légèrement, comme un papillon dansant autour d'une rose sans défauts. Retombant d'un pas léger sur le sol, elle le contempla une nouvelle fois, emplissant son image dans son coeur, l'imprimant au plus pronfond d'elle, comme pour ne plus jamais l'oublier, même lors de la fin du monde, de la fin de tout. Non, jamais plus elle ne serait seule à présent, toujours accompagnée de son image, ce magnifique étalon aux reflets dansants à ce moment là, se cabrant majestueusement devant elle, fouettant l'air frais de ses sabots d'ébène, puis, toujours aussi gracieux, galopant comme le roi de ces lieux, la queue en panache, les naseaux ronflants, les yeux pétillants de joie et d'énergie. Ô, elle aurait toujours voulu le voir ainsi.

Dans un hennissement de joie, Antéa s'élança à son tour. Rejoignat son compagnon, elle parvint à sa hauteur, se cabra lentement devant lui, l'air joueur. Il était si beau. Tout était si beau.

(tu veux bien? )

Le Roi de ces lieux... Zanzibar avait clairement annoncé sa décision de se battre pour avoir la place de Chef, pour redorer le blason de son clan chéri. Et s'il réussissait, ô, s'il y parvenait... Rien ne serait plus pareil. Chaque membre serait libre de penser et de soumettre ses idées. Il ne serait pas une de ces légendes, il serait lui, accessible et à l'écoute... Ils ne seraient pas qu'un simple clan, ils seraient une grande famille. Mais pour l'heure, il n'était qu'un simple poulain, comme hier encore, avec ses jambes démesurément longues, son corps rondo... Il s'imaginait encore comme cela, alors qu'il était aujourd'hui sec, puissant et beau. Il était le Fils du Crépuscule. L'Ami d'Antéa. Et quand cette dernière le rejoignit sous ses allures gracieuses, il ne put s'empêcher de la fixer de ses grands yeux noisettes aux reflets dorés. Elle était belle, heureuse et jeune...

Avenant, il s'approcha d'elle dans un passage parfait, et frôla l'encolure truitée de la belle. Attrapes-moi. Il panacha sa queue de flamme, et s'échappa, encore, ne regardant pas le sol, puisque le connaissant trop bien.

(Demain! )

Antéa s'élança de nouveau. Elle s'évaporait peu à peu, s'abandonnant à lui, Zanzibar, ce bel étalon, les crins dans le vent. Galopant gracieusement à ses côtés, elle arqua l'encolure, ne pouvant s'empêcher de le regarder encore. Il était là tel un roi, puissant, un maître dominant en ces lieux, un digne empeureur rêgnant sur son royaume.

Comme si rien ne pourrait l'arrêter.

Elle passa alors devant lui, le stoppant dans sa course folle, puis frôla ses doux naseau. Eprise d'un frémissement au contact de son nez chaud. Elle repartit alors devant en riant. Si seulement cet instant pouvait durer à l'infini... Malheureusement, en ce monde tout avait une fin. Oui, Tel était la loi des choses, et tel le serait toujours. Alors autant en profiter le plus possible, avant que la fin ne nous emmène, avant que la mort ne nous emporte.

Suis moi, car toi seul peut m'emporter vers l'infini.

(J'ai un peu oublié Katanka, là xD)

(okii)

Ses sabots ne touchaient le sol que pour mieux s'en défaire, et il semblait plus léger que la plume de l'Aigle qui tombe lentement des Cieux. Ô, combien de fois avait-il rêvé de s'échapper ainsi, de déployer ses ailes et de partir, ô, combien de fois? La vie, avant, lui avait semblé être trop pénible et trop dur, et il avait souhaité mourir. Mais à l'époque déjà, il ne vivait que pour le Crépuscule, et rien que l'idée de voir tomber son Clan au main de tyrans l'avait forcé à demeurer en vie, un coeur qui battait entre des côtes saillantes, un esprit enfermé qui résonnait déjà à la manière des adultes. Qu'il avait souffert de son enfance! Et plus jamais, cela semblait écrit en lui, plus jamais il ne sombrerait de nouveau dans l'ignorance, plus jamais il ne croirait en tout... Plus jamais? Ne croyait-il pas, pourtant, en ce qu'Antéa lui promettait? Si, il venait de rompre une promesse qu'il s'était fait à lui-même, mais il jugeait que, pour elle, tout valait la peinde d'être brisé.

La belle jument truitée le rattrappa bien vite, gallopant à ses côtés, leur robe s'effleurant sans cesse dans de rapides caresses. L'étalon de flammes continuait sa course, les naseaux dans le vent, tandis que les raffales de sa course jouaient dans ses crins de feu. Etait-il Empereur dans sa robe d'Enfer? Enfin, la belle le double, s'arrêtant en aval de lui, le forçant à bientôt l'imiter. Agile, sa transition ne dura pas plus d'une foulée, et ce fut dans un pas décontracté qu'il effectua un dernier mouvement élastique. Avec bonheur, il sentit les naseaux de velours de la belle se poser contre les siens, si chauds et doux... Etait-ce un rêve dans lequel il se serait échoué? Après s'être éflanqué contre tant de déceptions de la part des siens? En un souffle déjà, Antéa avait repris son allure rapide et gracieuse, et elle se portait en avant, comme le premier rayon du matin, celui qui vous réveille et vous éclaire, celui que vous ne désireriez perdre pour rien au monde.

J'arrive. J'arrivais ce matin, j'arrive à l'instant et j'arriverai ce soir. Je te le jure, je te le promets, si pour que tu sois heureuse il me suffit d'arriver, je ne cesserai de venir, pour qu'à chaque seconde, je puisse sourire de ton sourire... L'Infini n'est pas plus petit qu'hier, peut-être même est-il plus grand, mais quoi qu'il en soit, il nous invite encore... M'accompagnerais-tu dans son mystère?