In the twilight (PV Sorrow Life)

In the twilight,
Nothing is safe,
You must stay on guard.

Dans une nuit étoilée et glaciale, une ombre tachetée galope. Cette ombre appartient a Seattle, jument guerrière qui n'a peur de rien.
Une neige blanche et froide tombe doucement, et recouvre les traces de la jument. Et comme toujours, elle est perdue dans ses pensées. Elle galope, les oreilles plaquées contre sa nuque, ses yeux perçants cherchant a la diriger dans le crépuscule.
La lune est pleine. On n'entend rien, juste le bruit des sabots bien diminué par la neige. Sans la moindre crainte, elle continue sa course sans but, cherchant a trouver un peu de réconfort. Elle est seule, et c'est bien ça qui l'énerve. Elle déteste être seule, ne pas avoir de compagnie. Lorsque qu'un lapin ose se montrer, Seattle le mord, cherchant a le faire fuir. Il détala vite fait.
Cette nuit là, elle n'est pas dans son état normal. D'habitude, quand elle est seule, elle attend ou dort. Mais là, elle galope. Elle n'utilise que rarement le galop, seulement pour fuir ou attaquer. Et là, elle l'utilise sans but, pour passer le temps.
Elle s'arrêta un moment, les oreilles en avant, tressaillant a chaque bruit. Il n'y a pas de vrai silence. Il y a tout le temps un bruit qui le trahit.
Ses muscles sont tendus, ses naseaux dilatés, comme si elle a peur. Pourtant, elle n'a aucunement peur.
Non, certaine pas. Seattle n'a eu peur qu'une seule fois. Quand cet horrible aigle l'a attaquer. Il lui avait laisser en souvenir cette immonde cicatrice qui orne son oeil droit.
Depuis, elle n'a jamais eu peur.
La raison pour laquelle elle est aussi tendue, c'est qu'elle est de nouveau perdue dans ses pensées. Cherchant encore, car ce n'est pas du tout la première fois, le nom de la jument qui l'a élevée. Une jument qu'elle aimerai revoir.
Elle qui a été élevée par cette jument, comment a t'elle pu oublier ce nom, ce mot si important ? Et c'est pour cette raison qu'elle cherche encore ce nom. Elle essaye de trouver une réponse en revenant dans ses souvenirs, mais rien. Aucune réponse.
Elle reprit son galop, quand elle sentit la présence d'un autre cheval. Elle s'arrête de nouveau, et sortit de ses pensées pour attendre le cheval -ou plutôt la jument-.

The Life is a War

Where no one is winner

Where we're all loser

Ses grands yeux sombres étaient braqués sur le ciel nocturne, où quelques traînées violacées se laissaient encore entrevoir. Et ci et là, une étoile scintillait; joyau précieux qui semblait la narguer.
Elle. Elle qui, à force de vivre, s'était repliée sur elle-même, renonçant à sa nature douce et amicale, à son goût de la vie, à son besoin de compagnie. Cette jument à la précieuse robe lunaire s'était métamorphosée en une statue de glace. Que restait-il de la Sorrow d'entant? Pas grand chose... Excepté peut-être un coeur sanguinolant qui avait renoncé à battre. Elle l'avait tant aimé... Il avait été son soleil, son prince, son roi... Ils ne vivaient que de plaisirs et de bonheurs, jusqu'au moment de leur séparation... Elle avait d'abord ressenti un choc, un étrange malaise; les battements infernaux de sont coeur lui faisaient mal... Et puis, plus rien. Et dans sa poitrine, un vide. Avait-elle perdu sa moitié? Sans doute. Elle l'aurait parié; jusqu'à il y a quelques nuits de ça. Elle repensait sans cesse à lui.
Lui. Un étalon d'une grande taille et d'une farouche finesse, à la musculature parfaite et aux muscles nerveux. Lui dont elle n'avait entendu que le nom, mais qu'elle connaissait via l'histoire de Wild Horses. Un étalon à la robe plus noire que la nuit, au regard plus profond que n'importe lequel autre. Jamais; jamais elle n'aurait pu croire se perdre dans un regard, et pourtant; il lui avait suffit de croiser le sien, si sombre et orné d'une mince ligne blanche... Regard dans lequel naissait une couleur rouge, sombre et peu voyante, mais qu'elle avait eu le loisir d'admirer. Ô, que de souvenirs en sa compagnie, que de souvenirs de cette nuit, et que d'espoir, que d'envies et de désirs! Avec lui, elle avait dansé, retrouvant son corps de guerrière qu'elle avait laissé aller à la dérive pendant trop longtemps! A ses côtés, elle avait retrouvé quelques sensations brûlantes et enivrantes! Qu'il lui tardait de le revoir!...
Mais ce soir, elle galopait, comme bien souvent; ivre de sa propre vitesse, amoureuse de ce paysage qui se mettait à nu pour elle. Ses longs membres noueux s'enfonçaient avec tant de délicatesse et de légèreté dans la neige qu'elle semblait plus fantôme que réelle. De plus, sa robe lunaire parfaisait la scène. Ses naseaux gris étaient dilatés, et s'échappait d'eux de grands nuages de buée. Elle avançait rapidement, comme un fauve pourchasserait sa proie. Cherchait-elle quelqu'un, quelque chose? Non, elle essayait sans doute d'échapper aux chaînes qui lui entaillaient les chaires et l'esprit; à s'échapper du souvenir vivace de son ancien amant... A vivre; tout simplement.
Et alors qu'elle était lancée telle une balle de plomb; elle s'arrêta, freinant net et violemment. Elle reprit cependant derechef le pas, s'approchant d'une silhouette tachetée. Là, elle s'arrêta, à un mètre de la jument qui se présentait devant elle. Aurait-elle du dire quelque chose? Ellle se contenta d'observer la jument, l'oeil vif mais sombre, et d'attendre.

The night is beautiful,
The dusk makes it dangerous
We must never forget
Whether you just die at any time.

Devant Seattle se tient une jument grise truitée. La jument tachetée la regarde, l'air anxieux, cherchant a savoir si elle la connais ou pas. Mais elle ne la reconnait pas.
La lune est a moitié cachée par des nuages, et elle se détend. Elle a toujours été mal quand la lune est pleine. Un mystère qu'elle ne cherchait pas a trouver la raison. Pourtant, les multiples mystères qui lui tournent autour l'on toujours intriguée, et elle cherche toujours dans ses souvenirs la raison de ces mystères. Mystères qui sont en fait défauts, qui ne la dérange pas plus que ça. Même si ils ne la dérange pas, elle cherche leurs raisons, et ça aussi, pour elle, c'est un mystère, car ce n'est pas un défaut.
Elle détourna son regarde de la jument, dont son nom lui est encore inconnu, pour regarder la lune se couvrir lentement. Elle dit, toujours en regardant la lune :
"Bonsoir. Je me nomme Seattle, et je suis du Clan de Glace. Et vous ?"
La voix avec laquelle elle parle est a la fois murmurante et rassurante, encore un de ses multiples mystère, car, étant pouliche, sa voix était forte et peu rassurante, semblable a celle d'un étalon. Alors que là... Elle est comme celle d'une pouliche.
Elle continua d'observer la lune, astre qu'elle aime regarder, pour fouiller dans ses pensées. La lune est une des seules choses que Seattle peut regarder, observer, etc... sans ce lasser. Et ça aussi c'est un mystère.
Mystère, un mot qu'elle utilise souvent. Et c'est aussi un mystère. Finalement, elle est bizarre. Pour deux raisons : D'abord car elle est souvent distraite, ou perdue dans ses pensées, et la deuxième car elle ne se souviens que de quelques éléments de son passé. Et qu'elle appelle ces morceaux de passé disparu Mystères. Avec un m majuscule.
Elle a envie de retrouver ces Mystères, différents de ceux qu'elle appelle mystère avec un m minuscule. Elle ne sais comment les chercher, ni où. Même si elle sait que la seule façon de retrouver ces souvenirs est de retrouver la jument qui l'a élevée.

Pour énormément d'êtres vivants, la Lune et la nuit étaient beaucoup plus plaisantes que le jour et le Soleil. Pourquoi? Sans doute grâce à l'obscurité et à la part de magie qui naissait d'un ciel couleur encre et des milliers d'étoiles qui s'éclairaient; une à une. Et de même que la dénommée Seattle aimait la Nuit, Sorrow lui prêtait une admiration particulière, un charme envoûtant. La nuit, tout changeait, pour devenir rêve, cauchemar et magie.
Longtemps, la jument resta plantée là, muette et le regard glacé. Elle aimait regarder les autres, prêter attention à leur attitude, leur geste et leur parole. Elle remarqua donc, sans grand mal, le regard embé de pensées de la jument qui se tenait devant elle. Cette dernière se présenta, la questionnant également sur sa propre identité. Elle ne répondit pas, pas tout de suite. Elle attendait. On ne sait quoi on ne sait qui; mais, au bout de longues minutes de silence; elle lâcha, de sa voix douce et éthérée:
"Sorrow... Sorrow Life, et je fais partie du même Clan que toi. J'ai rejoins Stelmaria."
Et, une énième fois, une ébauche de sourire passa sur ses lèvres grises. Sourire qui se confondait entre satisfaction et moquerie. Libre à sa protagoniste de l'interpréter selon son choix.
Mais la vie est un mystère... Sorrow Life quand à elle, préférait laisser ces "mystères" aux autres, en tout cas, pour le moment, et se concentrer que ce qu'elle vivait en ce moment, se concentrer sur le chemin qu'emprunter sa vie. En arrivant ici, elle était rongée par la souffrance et la tristesse, qui s'étaient traduites par son aura de glace et sa naturelle froideur. Pourtant, il lui avait semblé renaître, rien qu'une fois. Mais là n'était-ce point un bon débus?
Quoi qu'il en soit, elle continua de fixer la jument, avant de détourner son regard pour le poser sur la Lune et les étoiles.
Autour d'elle, un paysage vierge et sauvage, multitude de recoins à explorer... Elle guetta une réaction ou une parole de Seattle; toujours dans le plus grand silence.

Un déclic résonna dans la tête de Seattle. Stelmaria... C'est le nom de la jument qui a dirige le clan de Glace. Elle savait que c'est un de ses proches -a Stelmaria- qui l'a élevée. Une jument dont elle ne se souvenant ni la robe, ni la voix, ni le nom. Rien de lui reviens. Tout se mélange dans ses pensées, comme d'habitude. Elle entend la voix de son frère, un traître qui l'a abandonnée, disant qu'il n'aimait pas le froid. Quel mensonge... Elle sait très bien savoir si quelqu'un qu'elle connais lui ment. Et elle avait senti a ce moment là qu'il mentait. Il était parti. Pour le clan du Crépuscule. Il l'a abandonnée, la laissant seule... Cela l'énerve. De savoir que son frère est en ce moment quelque part où elle ne savait où, et qu'il ne pense pas a elle. La jument se souviens toujours de lui. Un jour, elle partira. Elle posera toutes les questions qui lui trottent dans la tête a son frère. Oui, elle partira pour le clan du Crépuscule. Un jour, mais pas aujourd'hui.
Pour l'instant, elle a toujours les yeux rivés vers la lune, songeant a son idée folle. Elle a toujours était fidèle a Stelmaria, et elle le sera toujours. Il ne faut pas que sa chef croie que elle veux trahir son clan, comme Texas l'avait fait. Elle l'avertirait, elle lui dira qu'elle ira au clan du Crépuscule, pour voir son frère. Si il ne serai pas né, sa mère serai toujours vivante. Oui, pourquoi était t'il né ? Pourquoi sa mère l'avait fait naître, elle qui croyait qu'il serai fidèle a Stelmaria, mais il est partit, il a trahit le clan, pourquoi sa mère est morte a cause de lui ?
En regardant la lune, elle voit sa mère lui sourire, lui répondre avec un regard a ces questions. Questions qu'elle ce posait tout de même toujours. Mais sa mère est morte, sa mère est partit pour toujours. Même si elle la voyait en regardant la lune, ce n'est qu'une illusion.
"Stelmaria... Celle que mon frère a trahit. Il est partit, pour un autre Clan. Honte a lui ! Moi, je ne la trahirai jamais, je resterai fidèle au Clan."
Ses mots sortirent de sa gorge plein de sanglots. Elle n'avait encore jamais parler de la trahison de son frère a personne. Sauf -bien sûr- a Stelmaria. Cela lui fait du bien. Et elle sortit de ses pensées en regardant Sorrow Life. C'est la première personne qui sait ce qui c'est passer.
"Frère qui a tué ma mère. Ça, je ne l’oublierai jamais !"
Elle baissa les yeux, triste, puis regarde de nouveau la jument.
"Stelmaria... Je ne l'ai vu qu'une fois. Je ne me souvient plus très bien... Comment est t'elle déjà ?"
Question idiote. Elle ne savait plus comment elle est, cela faisait partit de ses Mystères.

En huit ans, on a largement le temps de souffrir... Et d'êtres trahis. Et elle, jeune jument à la robe claire, savait déjà tout ça. Elle connaissait la douleur, la crainte et l'horreur... Elle qui était plus jeune que Seattle. Bien sûr, à deux an près, et dans ce moment de vigueur, il aurait été presque impossible d'affirmer avec certitude que la jument appaloose avait huit ans, et qu'elle n'en avait que six... D'ailleurs, la gravité de son visage la faisait sans doute passer pour plus âgée.
Elle la fixa, longtemps. La nuit venait de commencer, et elle aurait tout le temps qu'elle désirait. Alors, autant ne pas déjà commencer à lui courir après.
Cette jument avait donc été trahie? Par son frère qui plus est? Il était parti sans doute... Tuant sa mère, d'après elle. Mais au fond, cette mère qui leur avait donné le jour à tout les deux, n'avait-elle désirée son fils au moins autant que sa fille? Sans doute. Et oui, partir était trahison, mais le climat du Clan de la Glace était rude, et puis, on ne choisit pas dans quel Clan on naît non? Alors, une fois l'âge de raison arrivé, il faut oser choisir, choisir et ensuite faire part de son choix à sa famille. C'était sans doute ce qu'avait fait Texas. Et lui avait décidé de choisir un autre Clan, peut-être s'y sentait-il mieux? Et lui repprocher d'avoir tué sa mère en naissant, était chose horrible de la part de Seattle.
Quoi qu'il en soit, Sorrow ne prononça mots. Elle n'avait pas l'habitude de s'étendre sur sa vie face à des étrangers, de même que son passé lui appartenait, et qu'elle ne désirait garder ses souffrances que pour elle. Crainte de faire souffrir quelqu'un d'autre? Elle savait que son passé n'était pas le seul à être triste, et c'est pourquoi elle n'aimait pas se répandre de la sorte.
Mais la question de Stelmaria l'intrigua beaucoup plus. Cette jument disait que son frère avait trahit le Clan, mais elle ne semblait connaître sa dominante...
"Et bien... Euh... C'est à dire que... Que veux-tu savoir? Stelmaria est notre dominante... Je ne comprends pas vraiment là le sens de ta question..."

(Excuse moi, je n'ai pas trop d'inspiration...)

C'est vrai que la question de Seattle n'est pas vraiment claire. Elle voulait juste savoir si elle accepterai qu'elle parte parler a son frère. Au Clan du Crépuscule, qui est dirigé par Zénith. Mais il paraît que c'est un autre cheval qui a prit la tête du clan. Apparemment, un certain Dancing... Elle vient droit au but :
"En fait, je ne veux pas savoir comment elle est physiquement, je veux dire mentalement. Je voudrai seulement savoir si elle serai d'accord que j'aille sur les terres du Clan du Crépuscule pour parler a mon frère, Texas."
Ainsi posée, la question de la jument appaloosa est plus claire. Elle ne savait pas où trouver Stelmaria, mais il faudra bien qu'elle la trouve. De toute façon, elle devrai partir des terres du Clan, et elle le fera même si elle ne sais pas l'avis de la jument rouge. Couleur extrêmement étrange pour un cheval... Elle partira, que ce sois pour parler a son frère, ou pour autre chose. Par contre, jamais elle ne quittera le clan. Pas comme son frère... Elle attend la réponse de Sorrow, en regardant la lune.

[Dsl du temps que j'ai mis à rp...]

"Elle ne s'opposera pas à ce que tu partes retrouver ton frère. Mais effectivement, il faudrait la prévenir; pour qu'elle sache que tu seras momentanément absente..."
La jument truitée n'avait répondu totalement à la question, mais sans aucun doute à la partie la plus importante.
Alors, elle se contenta de l'observer, encore. Que faisait-elle là? A regarder cette jument, qui ne semblait avoir d'yeux que pour la lune. Elle désirait s'éloigner, avec elle pourquoi pas, mais marcher, galoper... En silence, en rêvant, en pensant à lui... Que faisait-il à cet instant précis? Marchait-il en compagnie de son daemon? Sous la lueur argentée de la lune? Elle souria, sans en avoir vraiment conscience, mais elle le voyait, là; ses courbes se dessinaient dans son esprit. Et cette pensée lui arracha un battement de coeur, bettements qui s'accéléraient, alors que l'image de l'étalon noir se précisait.

Seattle ne savait plus quoi dire. Et c'est normal venant de sa part. Elle n'est pas bavarde. Elle hocha la tête, avant de regarder par terre, ne sachant quoi faire. Dans sa tête se bousculent les souvenirs, formant petit a petit un puzzle où des pièces viennent se rajouter au fur et a mesure. Il manquait une dizaines de pièces dans ce puzzle de cinquante. Et parmi elle se trouve le nom de la jument qui l'a élevée. Pièce la plus importante. Elle gratte le sol, puis lève la tête vers le ciel avant de re-baisser la tête et de murmurer les mots "Rappelle toi, rappelle toi...". Elle ne savait pas si elle pouvait demander si Sorrow connait des proches de Stelmaria. Elle leva les yeux, regarde la jument grise avant de lui demander :
"Es-ce que tu connait des proches de Stelmaria ? N'importe qui...
Elle voulait a tout prit connaître le nom de celle qui l'a élevée. Elle en se souvient plus qui c'est. Et c'est bien ça tout le problème.

Elle rêvait, comme une princesse habillée d'une robe de lune le ferait, en pensant à son prince, valeureux guerrier qui foulait de son pas sûr le reste de l'Univers.
C'est alors que Seattle la questionna, brisant l'image de l'étaon, et sortant son esprit de sa torpeur. Elle la fixa, encore une fois, de ses grands yeux assassins; avant de répondre, la voix légère, presque lointaine:
"Et bien... Pour ce qui est des vivants... Il y a bien son compagnon: Equinox, Black également... Moondance, sa petite-fille... Odyssée bien sûr! Et... Son fils! Aglow Star... Par conséquent, il y a Shiki... Je crois que ceux sont ses proches... Du moins, ceux qui le sont le plus!"
Elle détourna ensuite la tête, juste à temps pour sentir une rafal glacée se heurter contre son visage interdit. Elle ne put réprimer un regard vers la Toundra, et ne sut dire "non" à son appel muet. Elle fit donc un pas, léger et volatil sur la neige blanche, qui ne craqua pas malgré son poids. Elle fit une, puis deux, puis trois foulées avant de se retourner pour lancer à Seattle:
"Viens, marchons un peu... La nuit est si belle! Et la neige est encore teintée d'argent! Marchons avant que l'Aurore ne se lève!"
Sa voix éthérée se perdit au milieu de l'immense étendue, et elle reprit sa marche, convaincue que Seattle ne serait pas très loin.
Et déjà, le dessin du danseur de Ténèbres se ranima, son regard étincelant. La nuit battait son plein, mais le jour ne demeurait jamais très loin...
Marchons avant que la Vie ne reprenne son cours et que mon rêve m'échappe...

Elle lève la tête, soupirant. Aucun de ses noms lui rappelle quelque chose. Rien. Aucun nom. Si sa se trouve, elle ne trouvera jamais. En pensant a ce destin, elle lève la tête et murmure un "non" sec. Elle le trouvera. Même si cela devra prendre beaucoup de temps. Elle ne lâchera pas l'affaire.

Quand Sorrow lui propose de marcher, un frisson de plaisir lui parcourut le corps. Elle aimait tellement marcher dans la neige... Elle hennit de bonheur avant de partir au trot. Elle rejoint la jument grise et avance plus loin, puis revient, en un galop aérien. Elle se tourne, repart au pas contre son gré. Mais elle préfère être avec quelqu'un, que d'être seule a galoper. Elle lève la tête, et voit quelque flocons tomber, qui en tombant, font comme une danse silencieuse. Elle marche au rythme de Sorrow, se retenant d'accompagner les flocons dans leurs danse.

Et cette jument appaloose qui lui était encore inconnue; cette jument qui, docile, la rattrappa avant de s'éloigner, revenant au galop pour repartir, au pas. Oh oui, galoper dans la neige était si agréable. La grande juiment aux truitures avajous lui lança un regard plein de malice, teinté de défi. Cela n'avait rien d'agressif, il s'agissait la seulement d'un jeu.
Et elle partit, telle une balle d'acier luisant d'un pâle éclat sous la lune; elle se détacha du sol, lançant ses membres devant, piétinant la neige avec toujours cette même légéreté. Ô, en cette nuit, elle était presque fantôme! Et elle filait droit, défiant le sol de s'ouvrir sous elle, de l'envoyer quérir le sol dur et froid d'une crevasse, de se faire happer dans un ventre de glace; de s'abîmer dans ne bouche de l'enfer, de ne jamais remonter... Qu'elle aimait ce flirt avec la Mort, qu'elle aimait calculer ses pas, ses foulées; bondir et retomber, à deux mètres, repartir, les naseaux dilatés, ouverts au vent glacé, la respiration brûlante et le souffle ardent; aller de cette façon, vivre. Batailler pour gagner des mètres de terrain avec ces esprits qui la suivaient, batailler pour se sentir vivre.
Courons, encore; échappons à l'Aurore...

Quand Sorrow partie, elle se cabre légèrement, puis, a peine ses antérieurs se sont posés sur le sol, elle se cabre de nouveau, plus haut, et lance un hennissement puissant. Elle part au galop, sentant les flocons tombés sur sa robe bai a la croupe tachetée, le vent secouée sa crinière qui flotte au vent. Elle décoche une petite ruade avant de reprendre un galop rapide, sentant le sol glisser sous ses sabots. Elle se reprit en se cabrant, évitant ainsi de glisser sur le sol glacé. Elle devient alors plus prudente, gardant tout de même son galop. Elle se cabre de nouveau, restant plus longtemps dans cette position, observant le sol glissant. Quand ses antérieurs touchèrent le sol, elle reprit le galop, tout en levant les yeux vers le ciel noir, où la lune ressortait, blanche dans une immensité de noir. Elle secoue sa crinière, heureuse.

La grande jument du Clan de la Glace battait le sol avec entrain, dérapant quelques fois mais repartant toujours, l’ardeur encrée aux membres. Et tout son corps brûlait de ce vif plaisir que lui procurait cette course nocturne. Et déjà, sa vision se floutait, tout semblait se brouiller, il n’y avait plus que la longue allée immaculée qu’elle suivait. Rien d’autre. Sauf, peut-être, les crevasses qui s’ouvraient à un mètre d’elle et qu’elle esquivait d’un bond qui la propulsait à deux bons mètres en avant. Et de là, elle repartait, encore, heureuse mais concentrée. Le moindre faux pas la ferait déraper, et elle chuterait contre le sol dur et froid, sombrant peut-être dans une bouche gelée, se déchiquetant les flancs sur le sol qui l’attendrait cinq mètres plus bas. Mais elle continuait, confiante en cette nuit sereine et silencieuse que seul le bruit de leur cavalcade éperdue pouvait troubler.

Sa queue blanche et ocre flottait en bannière derrière sa croupe musclée, comme si elle, jument de Glace, venait apporter une bonne nouvelle. Elle lança sa tête en avant, accélérant l’allure, partant encore plus vite, avec ses antérieurs qui semblaient la tirer vers l’avant, tandis que ses postérieurs la propulsaient avec toute la vigueur d’un cheval de course lancé à plein galop sur un hippodrome de fibre. Vitesse, encore ; et cette gifle du vent qui lui rappelait qu’il fallait tout de même rester concentrée, lutter contre le bonheur immuable que lui apportait sa course folle dont seule la lune pâle serait témoin.

Galopant crinière au vent, elle laisse ses yeux se fermer pour mieux se guider au son du vent, évitant tout ce qui pouvait être un obstacle. Elle se laisse porter par le son du vent, et galope, aussi vite qu'elle le peux, profitant du plaisir que lui procure ce galop. Le vent la porte, la fait aller plus vite. Cette course silencieuse dans la nuit lui permet d'évacuer tout le stress qu'elle avait tout a l'heure. Le temps semble ralenti, ou en suspension. Rien de compte pour elle, a part galoper...

Galoper, des heures durant; ne jamais s'arrêter, pour toujours avoir cette satisfaction, ce sentiment d'invincibilité si dérisoire... Et pourtant, lequel d'entre eux n'étaient pas animés par cette sensation alors qu'il galopait avec rage? Souveraineté, suprématie, tant de grands mots qui définissaient un si simple plaisir... Immortalité, déjà! On pouvait tout dire, tout lire... Mais les seules à pouvoir le ressentir vraiment, c'étaient elles; ces deux juments qui filaient à travers la nuit glacée, alors que, déjà, l'Aurore pointait. Et la jument de Glace le savait: leur course ne survivrait pas aux lumières du jour.

Un galop puissant, rapide. Sous la lumière de l'aube qui se lève silencieusement. Dans son galop, Seattle se détends. Mais en voyant l'aube se lever, elle sait déjà que le galop prendrai fin avant que le soleil ne soit apparût entièrement. Mais pour l'instant, elle continue a galoper, prise dans un tourbillon de flocons, souriante et contente.

Un rayon rouge, plus bas, plus puissant que les autres, peut-être, parvint à imbiber une longue allée de neige de sa couleur vermeille. Rayon qui la baigna, qui l'auréola de cette si symbolique couleur. Et alors qu'une vague de chaleur s'emparait de la grande jument aux truitures acajou, cette dernière s'arrêta: avec ce rayon, leur course folle se terminait. Rompre le pas, sortir du rang... Elle se cabra, lançant ses antérieurs dans l'air encore frais, tandis qu'elle tendait la tête vers le ciel, encore assoupit. Cet élégant cabré fût jumelé d'un hennissement puissant, remerciement à la Nuit qui les avait accompagnées. Elle retomba, légère avec ce mélange de force et de fragilité. Elle était jument, de Glace certes, mais elle concervait tous les atouts de ces belles dames élancées... Tout comme la jument capé d'ailleurs. Pourtant, Sorrow Life n'articula mots, bien au contraire. Rompre la glace dans ces moments ne lui avait jamais plu.

Quand Sorrow s'arrête, elle ralenti, puis s'arrête. Doucement, elle recule de quelques pas pour se mettre a la hauteur de la jument truitée. Elle se cabre elle aussi, puis hennit et repose ses antérieurs sur le sol. Doucement, elle observe l'aube, et repose son regard sur la jument truitée, et reste immobile. Incapable de briser le silence qui pèse.

Et de son corps frissonnant, s'échappaient des nuages de buée, résultat d'une longue course éperdue qui avait engendré la naissance d'écume blanche sur le bas de ses flancs polis. Elle laissa ses yeux aller sur l'Aurore qui se levait, pensant à son amant qui se trouvait loin d'elle, son bel et magique amant qu'elle chérissait tant. Un vent frais soufflait, et il semblait à Sorrow Life que ce dernier était chargé de l'odeur si suave de son compagnon... Elle ferma un instant les yeux, redressant la tête de sorte à que ses naseaux soient balayés par les rafales. Frisson, encore. Mais la raison était toute autre. Elle reprit alors le pas, calme, posée, et lentement, les battements de son coeur ralentissaient, pour reprendre leur rythme habituel. Elle jeta un rapide regard à Seattle, invitation peut-être à parteger un bout de chemin avec elle. Pourtant, sur le visage royal de la jument truitée, on pouvait voir qu'elle ne briserait le silence. Ce rôle lui revenait trop souvent.

Elle reprit la marche, en suivant Sorrow. Elle lui sourit, et s'ébroue. Elle ne sait pas trop quoi dire. Elle lève les yeux vers le ciel et se dit :

*Quelle idiote dois-je faire a ne rien trouver a dire...*

Elle regarde le paysage. Il est vraiment beau. Elle fouille au fond de ses pensées pour trouver un sujet de conversation, mais rien de lui vient. Elle baisse la tête, et gratte le sol. Que peut t'elle dire ?... Peut être fallait t'il mieux qu'elle garde le silence après tout. Ou alors peut être pas.

Sorrow Life rendit son sourire à la jument capée, continuant sa marche silencieuse, à l'opposé des rayons de soleil. Le silence devenait lourd, et il pesait de plus en plus. Elle aurait aimé que Seattle dise quelque chose, que ce soit elle qui entamme la discussion, au lieu d'elle. La jument truitée touna donc sa tête vers elle, noyant son regard profond dans ses yeux, comme pur lui demander quelque chose, lui dire de parler, de se laisser aller et de dire, de dire ce qu'elle pensait. Puis, elle détourna une nouvelle fois la tête, posant son regard sur l'horizon qui se profilait. Encore et toujours cette étendue de neige, parsemée d'arbres et de pierres grises et froides. Une chance, une chance que les juments ne se soient écroulées durant leur course folle. Un dérappage aurait vite pu arriver, uù bien même, elles auraient pu heurter une pierre, et valdinguer dans la neige froide. Mais la maîtrise qu'elles avaient de leur corps leur avait permis d'y échapper. Pour cette Nuit, elles auraient vaincu les appels de la Mort, se moquant avec une féroce désinvolture.

Elle regarde Sorrow. Mais que peut t'elle dire ?...

"Le paysage est magnifique, n'est ce pas ?"

Elle n'avait trouver rien d'autre a dire. C'est... Un peu bizarre. De se sentir idiote, et surtout bizarre. Ca ne lui est pas arrivé avant. Mais elle sent aussi plus libre. Et libérée.

Ce grand galop lui as donné envie de parler. Le seul truc, c'est qu'elle ne sait pas de quoi.

Un long souffle, brûlant et rauque s'échappa de ses poumons. Elle passa son regard sur les alentours, en un rapide coup d'oeil, et répondit de sa voix éthérée.
"Oui, sauvage et infini... La lumière de l'aurore y est pour beaucoup je pense!"
Sorrow Life savait que de parler du paysage ne tiendrait pas la discussion à flot très longtemps, alors, elle se posa la question de savoir sur quel sujet elle allait essayer de brancher la jument capé. Mais tout son esprit n'était embué que par un être: Black. L'idée lui sauta alors aux yeux, elle fit un quart de tour, fixant la jument capé de ses grands yeux. Elle lança, sur un ton plutôt amical:
"Et dis-moi, côté coeur, tu en es ou?"
Un grand sourire passa sur ses lèvres grises, et elle quêta une réponse de la part de la jument.

Elle sursaute. Côté cœur ? Elle sourit. Cela faisait longtemps qu'on ne lui avait pas poser cette question. Et cela faisait aussi très longtemps qu'elle n'avait pas parler a un étalon. En fait, côté cœur, elle en est... A rien du tout. Mais comment le dire ?

"Hum... Comment dire... Cela fait très longtemps que je n'ai pas parler a un étalon. Et même extrêmement longtemps."

Elle se sent un peu plus mieux. Parce qu'elles ont enfin trouvés un sujet de conversation.

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