Ice Heart [PV-Sorrow&Equinox]

Ice Heart
○Sorrow Life&Equinox
Since you're gone
My soul is dead
Since you're gone
My heart stopped beating
Since you're gone
My memories haunt me
Since you're gone
I have no taste for life

Le ciel se meurtrissait sous la violence crépusculaire qui, ce soir, s'emparait du monde avec des sentiments assassins. Crépuscule qui la narguait, qui lui susurait sur le plus enjôleur des tons qu'elle n'avait toujours pas réussi à s'échapper... Elle était encore la proie enfermée dans une prison de verre, princesse déchue, condamnée à errer, à s'enfuir, à reculer... Âma vagabonde et passionée condamnée à erre, à s'exiler.
Mais où, après quatre longues années; où cette aventure l'avait menée? 'Au bout du Monde' ne cessait-elle de se répéter... Oui, jusqu'au bout du monde.
Pourtant, demeurait en elle le regret d'une jeunesse naïve trop vite passée.
Petit être elfique emprisonné dans un monde criminel.

Mais elle avait adopté la vie... Oui, cette reine meurtrie s'était faite meurtrière endurcie, rendue froide et cruelle... Elle avait lutté seule, contre vents et marais. Sorrow était devenue une de ces créatures de l'Ombre, tirant ses plaisirs des souffrances des autres. Et mainte fois elle avait peind la Mort sur des visages, la rendant parfois horreur, d'autre fois plaisir. Elle avait franchi le cap de la pitié. Rien ne survivait à son acide jugement, à ses amères paroles. Si avec la plupart de ses semblables elle ne possédait aucune affinité, il n'en était pas de même avec les mots.

Déçue. Malgré ses grands airs, Sorrow n'était en fait que déçue par la vie, écoeurée par la bassesse de ce monde. Elle ne faisait pas dans la demi-mesure, elle vivait tout à fond. Guerrière mainte fois touchée mais toujours debout, amoureuse désenchantée au coeur qui saigne. Cet amour... Vous voulez savoir... Elle l'avait considéré 'amour de sa vie', il avait son coeur, son corps, ses pensées... Et pourtant... Il l'a abandonnée... Pourquoi? C'était arrivé trop vite, trop brutalement pour qu'elle comprenne qu'elle venait de le perdre à tout jamais... Et depuis ce triste jour, son coeur de glace ne cessait de saigner, laissant une cicatrice béante au plus profond de son être.

Pourquoi s'était-elle enfermée dans l'horreur du crime, du sang, de la douleur? D'où tenait-elle ce plaisir, ce besoin d'engendrer la souffrance? Une revanche sur la vie? Faucher les année des autres pour venger les jeunes siennes déjà envolées? Où tout simplement pour s'accrocher à autre chose; pour se maintenir en vie... En perdant son compagnon, elle avait perdu la vie, elle s'était séparée de sa moitié, de sa raison, de sa joie.
En partant, il lui avait fait tant de mal; lui repprochant de n'avoir jamais manifesté ses sentiments, ses craintes... Et pourtant... Qu'elle l'avait aimé cet étalon!

Et seule, comme un fantôme, elle s'avançait. Ses sabots ardoises claquaient le sol à chaque foulée, répercutant un bruit sonore. Son encolure était légèrement baissée, projetant sa tête aristocratique à hauteur de poitrail. Ses longs crins se faisaient bercer par le vent frais de la nuit; tantôt ils se rabattaient contre son cou, tentôt ils suivaient le mouvement tonique de l'élément...
Sur son corps fin, la lune se reflétait, nimbant sa robe brumeuse de reflets argentés. Ses grands yeux noirs balayaient l'horizon, ne trouvant nul point d'attache. Son pas était lent, assuré mais d'une lenteur telle qu'on aurait pu l'apparenter à une marche funèbre.

Un bruit de pas parvint alors à ses oreilles; elle s'immobilisa, redressant l'encolure.

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Des bruits de pas. Equinox s'arrêta, un peu en contrehaut de la jument.
Le Col du Fou était difficile à franchir, comment s'étonner que l'Empire des Thars d'Hymlya eut été si puissant et découvert si tard par les chevaux de Wild Horses ? Forcément, avec des murailles pareilles. Les rochers noirs recouverts de neige et de glace se dressant comme les crocs d'une bête gigantesque et monstrueuse s'élevaient d'un air menaçant quiconque oserait s'approcher. Le blizzard ajoutait au paysage une touche de froideur en plus, arrachant aux congères des flocons qui s'éparpillaient au vent.
L'hiver était déjà là, sur les terres du Clan de la Glace, que l'on appelait quelque fois "Le Berceau de l'Hiver" à cause notamment du Désert Blanc ou les jours et les nuits étaient de 6 mois chacun.

L'étalon devait se rendre sur le territoire du chef du Clan de la Glace, une jument sauvage au poil aussi rouge que le sang des animaux qu'elle avait tués : et pour cause, suite a une antique malédiction, son poil absorbait réellement le sang de ses victimes. Initialement d'un gris presque blanc, Stelmaria était maintenant d'un rouge vif de plus en plus sombre.
Enfin, "devait"... non, pas franchement, mais il aurait bien aimé voir sa compagne.

Fils d'un étalon nommé Devil, considéré comme le diable en personne et le meilleur combattant que Wild Horses ait jamais porté, Equinox était lui aussi un combattant. Sa prestance naturelle, due à un physique avantageux, fin et musclé, petite tête noble et sauvage, yeux noirs, oreilles vives, membres fins et longs et tendons secs, encolure toujours rouée et haute, queue empanachée... L'étalon pouvait être considéré comme une vraie bombe. Et l'entrainement de son père, puis celui qu'il s'était imposé seul, avait terminer de sculpter son corps. Guerrier solitaire et plutôt peu emballé par la compagnie de ses semblables, malgré le fort charisme qui se dégageait de lui, il était craint sur Wild Horses : a juste titre, car il faisait partie du trio des meilleurs combattants de ces terres : Black, Stelmaria et lui. Cependant, alors que Black et Stelmaria étaient très connus, lui cachait bien son caractère.

L'étalon, si noir que sa robe semblait dénier à la lumière le droit d'exister, stoppa donc sa marche, et considéra celle qui s'avançait en contrebas : une grande et belle jument truitée, aux crins d'un argent luisant. L'étalon, assez opportuniste aux premiers abords, sentit ses muscles se tendre imperceptiblement. La jument allait, encolure basse, l'air plutôt lasse, et Equinox rebroussa chemin d'une volte nerveuse et descendit le sentier dans sa direction d'un trot sur et relevé, naseaux dilaté pour mieux capter l'odeur de la femelle. Lançant un hennissement de salut, il stoppa quelques mètres d'elle, la détaillant.
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Elle avait stopper le mouvement las de ses membres, redressant son encolure en offrant inintentionellement son profil aux vifs caprices crépusculaire. Se peignit alors sur sa robe quelques maigres reflets orangés et violacés. Ses grands yeux noirs s'attachèrent à la silhouette qui s'avançait vers elle, précisant les contours mais aussi les détails de l'entier mat. Il avait ce charisme si particulier et fatal, cette étrange aura qui vous écarte de la raison, qui vous guide vers d'autres horizons... Elle connaissait tout ces charmes envoûtants. Tout ces charmes traitres. La jument possédait elle aussi un certain charisme, mais une voix sourde lui susurrait que le guerrier qui s'avançait vers elle ne se laisserait pas leurrer si facilement.
A sa surprise, ce fût un hennissement de salut qui s'échappa de la gorge de ce dernier. Elle y répondit, laissant s'échapper un son cristallin, harmonieux.
Guerrière où assassine -tout dépend du point de vue-, elle se cabra; élevant sa masse claire dans les airs, ses crins d'argents se dressant telle un crête. Elle garda cependant ses membres repliés contre elle; il ne s'agissait là que d'un salut guerrier.

Depuis qu'elle avait subit ce changement -boulversement-, elle était devenue solitaire, froide et distante. En d'autres mots: elle n'aimait plus la compagnie.
Cependant, elle ne montra aucun signe d'hostilité, elle resta de marbre. Seuls ses yeux continuaient de briller, reflétant quelques sombres reflets...
Parler où tout simplement regarder?... Elle ne savait que choisir. C'était la première fois qu'elle posait le sabot sur les terres du Clan de la Glace, et elle ne connaissait pas grand monde -personne-.
Mais peut-être que lui en savait plus long. L'allure de l'entier la poussa à opter pour la certitude qu'il connaissait les lieux.
Mais qu'allait-elle dire? Que pouvait-elle dire? Les mots ne représentaient pas un obstacle pour elle... Mais l'enjeu du ton qu'elle allait prendre lui semblait de taille. Elle prit donc celui qui lui était le plus naturel, véritable contraste quand à ce qu'elle était devenue; son ton était chaud alors qu'elle n'était plus que glace:
"Bonsoir. Sorrow Life; et vous?"

L'ensemble qui la constituait était étrange: un ton chaud, accueillant, mais son être était de glace, froid, funèbre.

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Sans hésitation, Equinox fit demi-tour d'une volte, obligée sur le sentier étroit, passant sans crainte la moitié de son grand corps souple au dessus du vide. Il dévala le chemin d'un trot nerveux, se moquant des cailloux qui roulaient sous ses sabots comme s'il ne se souciait pas, à la moindre glissade, de chuter au fond du ravin, quelques centaines de mètres plus bas.

Sans crainte, mais tout de même prudent, il s'arrêta face à la jument, à quelques mètres, et lui rendit son salut d'un de ces cabrés spectaculaires, mais qui ne sont pas fait pour défier. Il détailla rapidement celle qui lui faisait face : plutôt belle demoiselle, une couleur commune par ici, sur les terres du Clan de la Glace, mais avec une touche d'argenté qui faisait miroiter ses crins. Son attitude n'était pas agressive, mais cependant glaciale. Rompu à l'observation des corps, Equinox s'en aperçut en quelques dixièmes de secondes. Aussi fut il un peu surpris lorsqu'elle s'adressa à lui d'une voix presque chaleureuse. Mais forcée.

" Bonsoir, quant à moi je me nomme Equinox. Vous êtes solitaire ?"

On ne faisait pas plus banal, comme question.