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| Un arbre sans racines [Firefly] | |
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Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
Nombre de messages : 8130 Age : 30 Nom : Liberty, Black, Sun Star, Odyssée. Moi c'est Chamallow^^ Clan : Black chef de l'Ombre - Liberty fondatrice des Etoiles - Sun Star chef associé et fondateur du Soleil - Shiki et Odyssée solitaires Date d'inscription : 02/12/2006
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| Sujet: Un arbre sans racines [Firefly] Ven 11 Juin - 7:16 | |
| Être née quelque part Pour celui qui est né C'est toujours un hasard.
Être née quelque part C'est partir quand on veut Revenir quand on part.
Je suis née quelque part Laissez-moi ce repère Ou je perds la mémoire.
Maxime le Forestier, "Né quelque part"
Elle était née quelque part...quelque part qui s'était enfui, effacé des brumes de sa mémoire, un quelque part qu'une attaque de loups avait totalement, entièrement effacé. Et elle avait perdu la mémoire. Perdu la mémoire de ses parents, qui était sa mère, qui était son père? Elle n'avait jamais connu l'étalon qui lui avait donné la moitié de ses gènes, du moins ne s'en souvenait-elle pas. De sa mère Liberty ne possédait que de vagues mémoires, une jument face à des loups, qui lui hurlait de s'enfuir. Et elle, pouliche à l'époque, qui fuyait, fuyait, droit devant elle, à toute allure. Sans se retourner. Face à la mer déchaînée, Liberty ferma les yeux un instant, et à l'image des rouleaux se fracassant sur la plage en un combat millénaire de l'eau contre la terre se superposèrent des scènes qu'elle croyait perdues.
¤Mère et fille, le long d'une piste tracée par des animaux, peut-être des daims, récemment. Mère et fille, même robe pâle, même regard vif, même douceur dans les yeux. Et puis, soudain, sans qu'un bruit ait pu les avertir, deux yeux fauves dans la nuit. Les loups.¤
Leur ombre seule désormais, hante la mémoire de la jument blanche. Mais elle revit, frémissante, ces secondes de cauchemar.
¤Sa mère se cabre et crie à sa petite de fuir. Elle refuse. Sa mère insiste, et la jeune femelle se retourne et part à toute allure, terrifiée et honteuse de sa lâcheté. Derrière elle, sons de combats et grondements de loups. Perdue elle est. Elle a perdu sa mère, sa terre d'origine, elle ne sait plus qui elle est ni qui elle était. Elle perd la mémoire.
Une jument blanche qui s'approche et lui parle. Larme Blanche. Elle la nomme Liberty, elle l'adopte et l'aime comme une mère. La perte de sa génitrice vrillera toujours l'âme de la petite, mais désormais, elle s'abandonne à la bienveillance de ceux qui deviendront Père et Mère. Larme Blanche a trouvé une fille selon son coeur à qui elle enseigne tout. Liberty grandit.
Combats, déchirures, Wild Horses en ébullition. Black et Sun Star se sont dressés l'un contre l'autre, elle reste là, immobile et ne sachant que faire. Elle crée un Clan, elle aussi, un Clan pour tous ceux qui ne veulent pas se battre. Elle aime et elle mûrit, encore et toujours.
Ce regard sombre, ce corps massif, cette robe acajou...une crinière noire et longue agite par le vent d'automne, une musculature solide, quelques cicatrices...c'est un combattant, un véritable étalon. Elle se méfie de ces être versatiles, pourtant elle perd pied. Elle se laisse aller, emporter. Elle aime, la pouliche devenue jument, et Sword devient son compagnon. Naît Odyssée, sa fille, argentée, si éveillée, si belle.
Odyssée la fuit. Elle se rallie à Black et à cette Stelmaria qui a fait cette apparition et lui ravit sa fille pour l'entraîner au combat. Sword tourna la page et détourne le regard face à sa fille que désormais il méprise. Mais elle, elle ne le peut pas, c'est son poulain, son petit qui la renie, et la douleur broie son coeur. Et puis Sword disparaît un jour, sans prévenir. Elle l'attend, elle espère, elle s'interroge. Un jour un cheval mentionne le grand mâle devant elle, et sa mort héroïque, au coeur d'un combat. Mort comme il avait vécu, dans cette bataille qu'il aimait et qui l'avait sculpté. Mort, sinon heureux, du moins satisfait peut-être. Mais elle a perdu celui qu'elle aimait plus que tout, et la solitude semble l'étouffer.¤
Toute seule, sans famille, quelques amis à peine...seule à devoir guider un Clan entre les remous des batailles, toute seule pour prendre les responsabilités et risquer la vie de dizaines de chevaux...elle n'avait jamais revu son père, et pensait désormais que sa mère était morte. Mais elle aurait tant aimé connaître ceux de son sang... Liberty tourna la tête vers les vagues. Personne ne vit ici, qui soit de mon sang...je suis bel et bien seule.
Dernière édition par Liberty le Dim 12 Sep - 6:17, édité 2 fois | |
| | | Firefly
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| Sujet: Re: Un arbre sans racines [Firefly] Mar 15 Juin - 6:06 | |
| Le désespoir est le cri du Cœur Blessé. Firefly observa les vagues qui s'étendaient puis retournaient à leur place initiale. Fasciné, comme un enfant venait de découvrir la neige, il trottina en jouant. Dans sa tête, son jeu était que l'eau ne vienne pas toucher ses sabots d'encre. Il détourna la tête, les crins dans le vent, puis, la mer traîtresse profita de ce moment d'inattention pour atteindre le jeune étalon. Celui - ci fut surpris par le contact froid de l'eau salée de la mer. Il faillit hennir mais rit en comprenant que ce n'était que de l'eau qui l'avait maladroitement effleuré. Firefly se mit en quête d'une tout autre chose à faire. Il stoppa net, inspirant avec délice l'air salé qui s'engouffrait dans ses oreilles, dans son cou, l'air l'enveloppait de sa morsure revigorante.
L'étalon noir était dressé sur ses quatre sabots, bien plantés dans le sable meuble de la Plage des Tempêtes. Il piétina alors les grains de sable, puis, dans une poussée d'envie de liberté, il fonça à toute allure dans l'eau, jusqu'au bas du ventre. Il s'éclaboussait, revenait sur la berge pour reprendre son souffle, puis recommençait. Il se lassa bien peu vite de ce jeu. Il trouvait là - dedans la liberté pure qu'il avait toujours voulu toucher du bout du museau. Et là, il l'effleurait.
Il courrait à mi - jambe lorsqu'une mouette vint le défier, planait dans l'air. Il se prit au jeu et accéléra la cadence. Il croyait voler au - dessus de l'eau. La mouette commençait à aller de plus en plus vite, Firefly en fit de même. Ses sabots frappaient frénétiquement le sable sous l'eau, dérangeant les animaux marins qui n'avaient rien demandé de tout cela. Il hennit enfin, secouant sa tête en tous sens, heureux. La mouette ne le devança pas, jusqu'au moment où elle partit vers le large. Firefly la suivit jusqu'à ce que les vagues risquent de lui arriver en pleine face. Il prit peur en voyant arriver une vague plus grande que les autres.
Firefly voyait arriver la vague énorme, alors il couru. Encore plus vite que lorsqu'il avait voulu doubler la mouette, car la vague était cent fois plus rapide. Il arriva sain et sauf sur la berge, hors d'haleine. La mer cachait bien des dangers, il s'en rendit compte. Il s'ébroua, trempé jusqu'aux os. Il afficha un air mécontent. Il était frustré d'avoir été prit au piège alors qu'il jouait à un jeu follement amusant. La mouette avait déjà disparu depuis belle lurette. D'autres volaient, comme en apesanteur au - dessus de la mer. Il hennit. Les mouettes se dispersèrent. Il s'exclama de sa voix plutôt aigüe pour un mâle et, lorsqu'il eut reprit assez de force pour entreprendre une course, il longea la plage joyeusement, caracolant de - ci de - là.
Il s'était beaucoup éloigné de son point de départ lors de sa course contre la mouette et la vague. Il continua encore à s'éloigner, pensant prendre le chemin inverse, sans trop faire attention. Il s'esseya à une démarche royale, de ces chevaux à sang pur de chefs. Il ne savait pas d'où il venait, quel rang occupait sa mère, il n'avait jamais su qui était son père. Sa mère était décédée avant d'avoir pu répondre à toutes ces interrogations qu'il se posait inlassablement. D'où venait - il ? Restait - il quelqu'un de sa famille ? Si oui, pourquoi sa mère ne lui avait - elle jamais révélé la présence d'autres chevaux de sa famille ? Il n'avait aucune réponse à cela, et personne ne les aurait probablement jamais.
Firefly s'approchait d'une silhouette sur la côte. Elle avait quelque chose de familier. Il s'approcha d'avantages. La silhouette sombre d'il y a quelques instants devenait plus nette. Il ouvrit de grands yeux en reconnaissant la jument qui se dressait non loin de lui. Il entreprit immédiatement de courir au grand galop. Il allait à toute allure, jamais il n'avait été aussi vite. Même pas pour devancer la mouette, même pas pour sauver sa peau.
" Maman ! "
Mais Firefly s'arrêta net. Il vit les traits précis de la jument. Les courbes de son corps. Il y avait Quelque chose qui clochait. La jument qu'il avait cru être sa mère redevint une parfaite inconnue pour l'étalon noir ébène. Qui était donc cette jument si semblable à sa mère ?
" Tu ... Tu n'es pas ma mère. Pourquoi se fait - il que tu lui ressembles autant ? Qui es - tu ? "
La ressemblance était troublante. A plusieurs détails près, les juments étaient différentes. Mais vues de plus ou moins loin, on voyait l'une dans l'autre. Les deux corps se superposèrent dans l'esprit de Firefly. Identiques. Les traits fins, l'allure douce ... A s'y méprendre. Firefly secoua l'encolure, irrité de la ressemblance entre les deux juments qui venait de lui apporter une immense vague de désespoir. Comme les vagues qu'on entendait s'écraser lourdement pour ne jamais plus se relever.
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| | | Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
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| Sujet: Re: Un arbre sans racines [Firefly] Dim 20 Juin - 5:15 | |
| Toi le frère que je n'ai jamais eu Sais-tu si tu avais vécu Ce que nous aurions fait ensemble Un an après moi, tu serais né Alors on ne se serait plus quittés Comme des amis qui se ressemblent
"Mon frère", Maxime le Forestier
Un galop retentit derrière la fine jument qui se retourna, et vit débouler un jeune cheval, jouant dans les vagues, jouant avec les mouettes, le vent, les éléments, jouant comme un insouciant équidé. Comme Black et Sun Star l'avaient fait et le faisaient encore, comme, en des temps plus heureux, elle avait fait, aux côtés de Sword...Un galop d'un cheval à la robe sombre, et un cri, un cri qui était celui d'un poulain perdu appelant sa mère. Maman...Liberty savait que le jeune animal se trompait, qu'elle n'était pas sa mère, elle aurait pu le lui dire, une étincelle désolée dans ses yeux toujours si doux.
Mais la jument blanche ne broncha pas, ne fit pas un geste, comme tétanisée par cette allure, par cette façon d'être de l'animal. Un souvenir vague se frayait un chemin parmi les réminiscences de son passé, souvenir qu'elle préférait souvent repousser, mais qui aujourd'hui s'imposait à elle. Sa propre mère, si blanche, si belle, si fine, si impétueuse au galop...le poulain qui venait vers elle avait cette vitalité, cet air éveillé que Maman avait eu autrefois...il possédait la même beauté et la même finesse sauvage, la fougue que Liberty avait souvent vu briller dans les yeux de sa génitrice lors d'un galop ou d'une course.
Le jeune mâle -c'était un mâle- se rendit soudain compte de la réelle identité de Liberty et freina net, et l'observant. Dans ses yeux, la déception venait de se substituer à l'excitation. Probablement étais-ce un poulain perdu, songea Liberty, un poulain qui, comme elle autrefois, cherchait dans chaque cheval sa mère disparue, dans chaque empreinte le sabot maternel, dans chaque souffle de vent une voix douce. On ne guérit pas de l'absence d'une mère...
Il avait l'air si décontenancé, si déstabilisé, qu'elle eut pitié de lui. Cependant, sa question surprenante ne possédait pas de réponse. La jument blanche ne pouvait pas savoir pourquoi elle ressemblait à la mère de l'animal. A moins que...une idée dansait derrière les limbes de sa conscience, comme un fugitif papillon, une idée qu'elle tentait de saisir sans y parvenir à la manière d'un dormeur qui s'éveille et tente de se souvenir de son rêve déjà enfui. Un idée...
Liberty le considéra mieux. Cette robe, cet air, cette étincelle dans un regard doux, et en même cette façon de la fixer d'un air sidéré, peinant à admettre qu'il s'était trompé...il lui ressemblait, ce jeune cheval, de par le maintien gracieux et cette expression, non pas naïve mais innocente, d'un cheval sans méfiance. Il lui ressemblait, mais quand elle le regardait mieux, ce n'était pas à elle mais à sa mère qu'elle le jugeait le plus semblable. Liberty fronça le nez et voulut répondre: je ressemble à ma mère et tu lui ressembles aussi, nous avons peut-être un ancêtre commun...lorsque l'évidence s'imposa à elle. Nous avons un ancêtre commun.
Elle frémit, ferma les yeux, les rouvrit, mais le jeune cheval était encore là. Le rêve ne s'envolait pas et, d'une voix fragile, elle répondit:
"En fait, je ressemble énormément à ma mère, pour autant que je me souvienne...tu...tu la connaissais peut-être."
L'hypothèse devenait certitude, pulsait dans son coeur, ses veines, ses artères, avec l'adrénaline qui se répandait en brûlant dans ses vaisseaux. Il n'y avait que peu de place pour le doute...ils étaient de la même famille, elle n'aurait su dire comment mais le sentait.
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| | | Firefly
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| Sujet: Re: Un arbre sans racines [Firefly] Lun 21 Juin - 13:20 | |
| Melody ~
Tu es désemparé. Tu ne trouves plus où te mettre, te placer. Tu te sens comme une souris prise au piège. Tu as peur sans savoir pourquoi. Tu sens le danger. Le danger que peut être la vérité. Tu as aussi un peu honte d'avoir foncé vers cette jument que tu croyais ta mère. Tu as honte d'avoir foncé sur une inconnue en l'appelant comme ta mère. Lui manifester cette affection qu'elle ne méritait nullement. Voir en elle sa mère perdue. Celle qu'il avait chérie, haïe et adorée à la fois.
Tu entends soudain un son. Une sorte de mélodie lointaine, longtemps enfouie dans ta mémoire. Un air magnifique que ta mère musait pour t'endormir, les yeux emplis de tendresse, de bonté. Elle était énergique, mais rien que pour toi, elle calmait cette hyperactivité pour consacrer un peu du silence et de sa douceur à toi. Pour que tu grandisses dans ce qui paraissait être le bonheur mais qui n'était qu'un rêve illusoire. Lalalalala ... Dors Firefly ... Tu te laisse bercer par ses paroles. Ces mots si doux, si mielleux. Si chers à ton cœur.
Ton cœur. Est - il encore en état de marcher ? Est - il encore en route ? Ne faudrait - il pas le réparer ? N'aurais - tu pas un doute ? Tu restes sur place. Ton corps est une coquille vide. Vide de tout. Ton âme aurait - elle rejoint les esprits, là - haut dans le ciel ? Tu ne crois pas. Car la Mélodie enrobe toujours ton cœur. Comme un bonbon acidifié. Il est doux à l'extérieur, acide à l'intérieur. Lorsque l'on mord dedans, on est surpris, lui qui était si appétissant. Mais il faut chercher plus loin que ce qu'il paraît être. Grand cœur blessé.
Other Melody ~
Tu détournes le visage de l'angle de vue de la jument. Elle parle. La jument annonce qu'elle ressemble énormément à sa mère. Déclic. Bombe à retardement qui ne manqueras pas d'exploser le moment venu. Comme si c'était impossible qu'une telle chose soit, Firefly lui lança un regard incrédule baigné de larmes roulant sur ses joues équines. Parce qu'elle dit qu'elle se souvient d'elle. Toutes les pensées s'alignent dans ton esprit. Ses absences. Ses blessures, dues à une attaque de loups. Sa soudaine présence permanente. Elle dit que Firefly connaissait peut - être sa mère.
Firefly détourne encore le regard. Il se mord les lèvres. Les larmes ont cessé de couler. Il a le regard vague et incertain. Le regard plein de questions, d'incrédulité. Il ne comprend pas vraiment les révélations qui semblent pourtant évidente. Il se refuse au bonheur. Il ne veut pas être heureux. Il ne veut plus être heureux. Plus sans elle. Il ne pouvait pas se permettre le bonheur si elle ne pouvait pas en profiter aussi. L'étalon noir ferme les yeux. Ses yeux, son visage sont obstinément dirigés vers le bas. Tout cela n'est qu'un rêve. Un rêve illusoire. La réalité allait encore lui retomber dessus. Il ne voulait pas lui laisser se plaisir. La vérité ne pouvait pas être la même que celle de Firefly.
Pourquoi sa vérité n'est - elle pas la mienne ? Et l'étalon piaffe, hésite. Ses mots culbutent dans sa bouche il n'arrive pas à les choisir. Comment doit - il réagir ? Comment doit - il répondre ? Il n'en sait trop rien. Nouvelle hésitation. Visage toujours vers le sol. Puis il relève la tête. Lui montre son visage de jais, comme maquillé au charbon. Et ses yeux qui hésitent. Ses prunelles sont les points d'interrogation à toutes ses questions.
" Peut - être. Peut - être pas. Comment le saurais - je, à part par l'apparence physique ? Ta mère ne peut être la mienne. Ce serait ... Stupide. "
Tu te refuses au bonheur. Tu te refuses à la joie. Tu te refuses à la vérité. Tu ne pourras pas toujours tout refuser. Tu ne pourras pas toujours avoir raison. Toujours gagner. Toujours pouvoir décider. Toujours pouvoir tout contrôler. Non Firefly, tu ne pourras pas toujours faire tout cela. Et ce toujours s'arrête maintenant.
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| | | Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
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| Sujet: Re: Un arbre sans racines [Firefly] Mar 22 Juin - 12:01 | |
| Ton regard désolé...cet air de bête traquée, prise au piège...cette gêne mâtinée de honte, tout en toi éveille mon émotion. Je ne te connais pas, jeune cheval, je n'ai jamais croisé ton regard vif, senti cette odeur que le vent me porte, pourtant, jeune animal nerveux et gêné, j'ai l'étrange impression d'une familiarité entre nous deux. Nous ne nous connaissons pas, mais c'est comme si. Comme si nous partagions le même coeur...celui qui bat entre mes côtes.
Le jeune cheval finit par redresser sa tête charbonneuse en direction de Liberty, qui le détailla sans rien dire. Lui aussi avait une ressemblance physique avec sa mère, mais elle était bien placée, avait été bien assez déçue, pour ne plus croire aux coïncidences. Alors, quand le poulain déclara qu'eux deux ne pouvaient avoir la même mère, la reine des Etoiles ne put s'empêcher d'approuver. Approuver au détriment de tout ce qui, en elle, lui hurlait que ceci ne pouvait être un hasard. Approuver, parce qu'elle ne voulait plus espérer pour ensuite être déçue. Plus jamais. Comme pour briser tout dernier espoir qui aurait pu subsister, la jument blanche ajouta ces mots, qu'elle croyait définitifs et qui ne firent que soulever à nouveau la question:
"Oui, d'ailleurs ma mère est morte, quand j'étais petite encore, attaquée par une meute de loups. Elle m'avait ordonné, crié de fuir, et je l'ai fait sans me poser de question. Je ne me suis pas retourné. Quelquefois j'espère qu'elle aurait survécu, mais...je ne connais pas un seul cheval qui aurait réussi à garder sa vie des crocs d'une meute..."
Liberty soupira, et ses fines oreilles s'abaissèrent sur sa nuque gracieuse. Elle détourna le regard, l'air accablé. Elle avait si peu de souvenirs de la jument qui avait été sa mère...juste assez pour savoir qu'elle avait pris ses traits et ses airs en grandissant. Fugitivement, la femelle blanche songea que, si sa mère avait été séparée d'elle par les loups et, probablement, par la mort, elle-même avait perdu sa fille, Odyssée, devenue cette sublime et puissante solitaire, mère depuis peu. Le destin de son sang était-il de souffrir, à chaque génération, la séparation d'une mère et d'une fille? Liberty se prit à prier en son for intérieur pour que sa fille ne soit pas séparée de Shiki, d'aucune manière que ce soit. Qu'elle ne connaisse pas l'affreuse douleur de laisser sa mère derrière soi, d'être chassée par elle, le manque de douceur maternelle, celui d'amour filial...que jamais, jamais, Shiki ne lui soit arraché.
Elle, elle l'avait connue, cette douleur de grandir seule, bien que Larme Blanche l'ait recueillie. Cette dernière et Sable Noir étaient devenus comme des parents de coeur, des parrains, mais jamais, au grand jamais, la tendresse de Larme Blanche n'avait éclipsé celle de Maman, jamais la solidité de Sable Noir n'avait surpassé les images qu'elle s'était faites de son père. Jamais ils n'auraient pu, ces chevaux aimants, remplacer celle qui l'avait portée, fait naître, élevée. Et toujours, cette petite pointe au coeur la tenaillait lorsqu'elle pensait à eux, cette petite pointe de remords de n'avoir pu les aimer comme des parents, cette petite pointe de manque.
Et Black, et Sun Star...des frères, eux? Dès le premier instant, ils lui avaient fait sentir sa position d'intruse. Au début, Sun Star l'avait accueillie chaleureusement, heureux de trouver en elle une camarade de jeux, plus âgée que lui, mais dès la naissance du poulain noir...il avait cessé d'être son allié pour devenir grand frère. Le duo s'était tissé sous les yeux désolés de la jeune femelle qui aurait tant aimé en être membre, et les deux frères étaient devenus complices, d'une proximité qui effaçait la jument blanche. Dans leurs yeux brillait la connivence qu'offre les liens du sang, tandis qu'elle se contentait de suivre leurs jeux, d'y participer sans être participante, le regard plein d'entrain, et d'envie, dévorée par le désir d'être membre de cette relation à part entière. Mais jamais ils ne l'avaient laissé s'incruster entre eux. Et c'est pourquoi, au départ de Black, elle avait été soulagée. De ne plus avoir à endurer leur fusionnelle complicité. De ne plus surprendre regard appuyés et allusions incompréhensibles. De ne plus les voir à deux, simplement.
Tout ceci n'ayant duré que quelques secondes, Liberty posa à nouveau son regard noisette, doux, sur le cheval dont elle ne connaissait pas le nom, s'attendant, bien naturellement, à le voir approuver ses mots comme des arguments. Après tout, la probabilité pour qu'elle et lui aient un lien de sang, celle pour que sa mère ait survécu aux loups, ait eu de plus un autre poulain, étaient infimes, encore plus fragiles que la flamme d'une bougie sous la bise d'hiver.
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