Je sais que tu es là... [Tharaman]

La neige et la glace recouvraient ce lieu. La neige et la glace, à perte de vue, couvrant les rochers d'une pellicule luisante de givre, couvrant le sol d'une couche blanche glacée, uniforme.
Mais elle n'était pas glacée pour celle qui s'approchait. Pour celle-là, cette couche froide était le plus douillet des lits, le plus doux des duvets. Ses larges pattes, conçues pour le froid, se posaient sur la substance poreuse sans même s'enfoncer, et sa fourrure d'argent pâle orné d'ocelles noires la camouflait parfaitement dans le paysage lumineux. Sa longue queue, aussi longue que son corps souple et fin, battait le sol avec légèreté, et sur son poil épais les fines particules de neige soulevées par sa course se déposaient sans pénétrer plus avant que la première barrière de poils.
Edelweis s'arrêta soudain, près d'un monticule rocheux qui dissimulait, et elel seule le savait, une grotte. Une grotte où, du temps où son lot était l'exil, elle s'était pelotonnée, ses proies près d'elle, pour goûter un peu de sécurité et le réconfort d'avoir une sorte de foyer. L'endroit n'était pas petit, plutôt immense, et six léopards y auraient été à l'aise, si ils avaient accepté une relative promiscuité. C'était un lieu rendu très confortable par la présence de mousse dans un coin, mousse qu'on pouvait arracher pour la laisser sécher et créer ainsi le plus douiller des nids.
Mais la femelle n'entra pas dans son repaire glacé, et resta immobile dans la neige, sous le ciel d'un bleu parfait. Ses flancs se soulevaient avec rapidité, sa respiration courte n'avait rien à voir avec sa course, tout comme la nervosité perceptible dans le tremblement léger de ses muscles tendus et les battements rapides de sa queue. Ses pupilles brûlaient d'un feu que, encore jeune, elle n'avait jamais connu, et ses moustaches frémissaient convulsivement.
Deux jours, déjà, que les léopards mâles la coursaient, appâtés par la jeune femelle au corps gracieux et aux talents indéniables. Deux jours que, profitant de l'absence de leur Thar, compagnon de la lieutenante, ils ne cessaient de l'importuner, de regards appuyés, de mouvements suggestifs, de fines allusions, voire de tentatives plus claires. Deux jours qu'elle se retournait sans cesse pour distribuer des coups de griffes à des prétendants décidément trop présomptueux. La compagne de leur Thar! Comment osaient-ils? Mais c'était de jeunes mâles qui ne comprenaient pas encore les règles régissant ces combats-là. Finalement, elle s'en était débarrassé avec l'aide de Griffe d'Abîme, en les éparpillant qui en patrouille, qui en chasse, qui aux soins des anciens, et avait enfin pu goûter quelques moments de tranquillité.
Ce n'était pas tant le fait que ces mâles la poursuivent qui la mettait en rage. Elle pouvait le comprendre. Non, c'était tout d'abord leur entêtement, ils ne faisaient pas que lui faire part de leur intérêt mais la harcelaient pratiquement, et surtout le fait que eux, des mâles à peine guerriers, osent faire des avances à la femelle de leur propre Thar. N'avaient-ils donc aucune notion de fidélité? Ou la prenaient-ils pour une femelle volage? Elle aurait pensé que son statut de lieutenant l'aurait mise à l'abri...
Elle feula de rage et de dépit, ainsi que d'une frustration difficile à cerner pour la femelle inexpérimentée qu'elle était. Ce n'était vraiment pas de chance, d'être la première femelle en chaleur de la saison!
Elle n'aimait guère cette nervosité, cette impatience qui grandissait en elle et lui nouait le ventre. Elle n'aimait pas ce désir soudain si net et cette envie soudaine de voir Tharaman. Il fallait absolument qu'elle le trouve! Elle se raidit, ses muscles tendus puis, dans l'espoir d'atténuer un peu sa nervosité, elle se roula par terre avec une série de grognements, mi-rage, mi-désir. Puis elle se redressa et se contraignit à se coucher dans la neige, mais, incapable de tenir en place et d'autant plus nerveuse qu'elle ne comprenait pas tout de ce qui lui arrivait, puisque c'était la première fois de sa vie qu'elle était confrontée à ce problème-là, elle se redressa vite et resta immobile dans la neige, sous le soleil, sa longue queue battant furieusement ses flancs qui se soulevaient à la cadence d'un animal essoufflé, sa gueule entrouverte laissant échapper un léger grondement à chaque expiration.
Impatience, attente, nervosité, excitation.
Elle savait qu'il la trouverait, il fallait qu'il vienne. Elle voulait le voir.

[ Soupir... Comment tu veux que je fasse un beau sujet après ça ? Ca me démoralise XD ]

Et en effet, il n'était pas loin. Pas attiré, comme certains mâles, par la période que traversait la femelle, juste parce qu'il avait envie de la voir.
Tharaman était plutôt fatigué, en ce moment : cela faisait quelques semaine qu'il devait assurer la survie de ses guerriers. Non pas qu'ils fussent incapables de se débrouiller seuls, mais il rechignait à laisser ces jeunes parcourir un territoire inconnu. Ils étaient en effet plutôt désireux d'aventure. Or, il voulait garder le secret de leur présence, et pour cela, il n'avait pas le choix : il devait sans cesse chasser pour la tribu. Cela ne le dérangeait pas : après tout, il avait des responsabilités et il était un traqueur hors-pair, mais c'était assez contraignant. Il devait aussi emmener deux par deux des chasseurs aux points d'eau en se dissimulant le plus possible. Car en dehors de lui et Edelweiss, il n'y avait habituellement aucun autre léopard se promenant sur Wild Horse. Alors, forcément, une vingtaine de fauves immenses bondissant et sautillant comme des chatons sur la plaine, ça ne serait pas très discret-discret... En bref, il passait son temps à aller et venir, entrer et sortir du camp qu'ils avaient établi.
Pour l'heure, il était tranquille et en forme : Griffe d'Abîme lui avait proposé avec tact de le remplacer pendant une semaine, et il avait accépté à contrecoeur quand le vétéran lui avait balancé un argument de poid sous le nez : il serait bien plus efficace reposé.
Le Thar se promenait donc, sur cette plaine, les pensées plutôt occuppées à Edelweiss qu'à autre chose. Ah. Une bourrasque venait de lui apporter l'odeur, ténue, de la femelle. Un peu surpris en découvrant l'odeur bien connue un peu modifiée, il pressa le pas vers son lieutenant et compagne de coeur.
Il trottait depuis quelques minutes quand il contourna un petit monticule et butta sur Edelweiss. Enfin butta... Disons qu'il s'arrêta à temps pour pouvoir encore dire qu'il était arrivé normalement...
Joyeux mas aussi nerveux, il la salua :

" Edelweiss !! "

[tout ce qui est nouveau m'inspire =D]

Edelweis connaissait globalement les difficultés que rencontrait le Thar. Elle savait qu'il devait jouer les chasseurs pour tout son Clan, qu'il devait les guider, et qu'il ne se ménageait guère. Elle aurait souhaité de tout son coeur l'aider, mais elle était compagne de Liberty et des absences trop répétées auraient intrigué la meneuse des Étoiles. Alors que, si le mâle agissait ainsi ainsi, c'était précisément pour conserver le secret sur la présence de ses guerriers! Un bien mauvais service à lui rendre, donc. Mais l'once brûlait cependant de l'assister dans cette tâche ingrate. Pour protéger leur secret, Tharaman se faisait serviteur de son peuple...et Edelweis aurait rêvé de pouvoir l'assister. Et le fait que ce soit impossible la remplissait de colère, de frustration.
La femelle secoua la tête pour balayer ces pensées, son humeur était déjà bien suffisamment massacrante pour qu'elle n'en rajoute pas en s'emplissant la tête de pensées moroses.
Elle vit débouler le grand mâle, visiblement il ne s'attendait pas à la croiser au détour de ce rocher couvert de neige et de glace, mais Tharaman pila net juste assez vite pour qu'il paraisse la croiser par pure coïncidence. La femelle ne se méprit pas sur sa présence. Un autre mâle aurait été accueilli à coups de crocs et de griffes, tant son humeur s'était dégradée du fait des attentions outrageantes des guerriers du Clan restés au coeur du Désert Blanc. Mais Tharaman se vit gratifié d'un ronronnement sincère et d'une exclamation joyeuse:

"Tharaman!!!"

La nervosité restait latente dans ses mouvements et ses intonations, mais il était impossible de se méprendre sur le bonheur qu'elle éprouvait à retrouver le mâle. Elle bondit vers lui et appuya sa tête délicate, yeux clos, contre sa fourrure argentée, plus sombre que la sienne, qui était d'un blanc pur parsemé d'ocelles noires. Edelweis ronronnait doucement. Oui, elle était contente de revoir le Thar, et la simple présence du grand chef lui permettait de différer un peu sa rage, de l'apaiser un minimum. Un minimum simplement, mais c'était déjà beaucoup.
La femelle resta appuyée contre le Thar de son Clan et de son coeur quelques secondes qui lui parurent intemporelles, heures et minutes à la fois, avant de s'en écarter et de venir se frotter à lui. Elle murmura:

"Je savais que tu viendrais. J'avais besoin de te voir."

Elle ronronna de nouveau et frotta son museau dans le col musclé du grand fauve, avant de le gratifier d'un grand coup de langue, tendre et amoureux, sur sa joue couverte d'une fourrure plus douce que le reste du corps. Elle était réellement heureuse de la présence du léopard, et ne réfrénait pas les manifestations affectueuses à son égard.
Sa nervosité ne s'était pas encore tout à fait éteinte, ses yeux verts brûlaient toujours de ce feu nouveau et étrange, ses muscles restaient légèrement tendus et ce malaise, ce besoin indéfinissable résonnait toujours en elle, mais la présence de l'élu de son coeur avait fait passer toutes ces préoccupations à l'arrière-plan, derrière l'amour qu'elle éprouvait pour le Thar.

(C'est minuscule !!! o.O)

"Ca faisait longtemps."

Le grand mâle laissa la femelle le débarbouiller un riant un eu, puis lui rendit ses caresses en fourrant son nez dans sa gorge, là ou la fourrure de sa belle atteignait une douceur incroyable. Puis il la gratifia elle aussi d'un coup de langue sur le dessus de la tête. après maintes câlineries, il recula d'un pas et observa sa belle. Il venait de trouver ce qui n'était pas comme d'habitude : elle était en chaleur. Une idée lui traversa la tête, mais il la réfréna et plissa les yeux : edelweiss n'avait pas l'air enchantée. enfin, si, mais elle avait du être énervée avant de le voir. Elle était tendue. Ses longues moustaches d'ivoire frémissaient sans arrêt, et sa fourrure d'ordinaire si lisse était ébouriffée. Quelqu' un l'avait attaquée ? Si c'était le cas, il ne doutait pas qu'elle lui ait collé une sérieuse raclée. Non,impossible : qui s'en prendrait à un léopard géant ?

" Qu'y a t-il ?"

Les câlins durèrent longtemps, jusqu'à ce que fauve recule pour observer sa dulcinée. Edelweis sentit, devina plutôt, que le grand mâle avait deviné ce trouble étrange qui la saisissait: les chaleurs. Comme il devait avoir remarqué son air tendu, ce qui confirma sa question inquiète. La femelle soupira avant de s'asseoir dans la neige:

"Rien. J'ai flanqué une raclée à au moins les trois quarts des guerriers, principalement les jeunes, qui n'ont visiblement pas vraiment compris que je voulais qu'on me fiche la paix. Ça fait deux jours que ces tas de poils sans cervelle me font des avances sans discontinuer. Deux jours que j'ai passé à me retourner toutes les cinq minutes pour distribuer des coups de griffes à ces messieurs bien trop empressés."

Edelweis soupira de nouveau avant de s'étirer.
Cette tension qu'elle peinait à identifier était toujours là, tapie comme elle-même le faisait lorsqu'elle guettait une proie, mais la présence de Tharaman la calmait un peu, et le fait d'avoir quelqu'un à qui se confier, raconter comme ces tas de léopards étaient exaspérants, à quel point elle en avait assez et rêvait d'un peu de calme l'apaisait grandement. La femelle se roula sur le dos rapidement avant de reprendre, allongée sur le flanc et levant ses yeux de jade vers Tharaman:

"J'aurais pensé qu'ils auraient un peu plus de respect pour la compagne de leur chef! Au lieu de ça...je commence par me demander où se situe leur cerveau. Heureusement, Griffe d'Abîme m'est venu en aide, en les dispersant un peu, qui en patrouille, qui en expédition de chasse, ce qui m'a permis de bénéficier de quelques répits. Mais dès qu'ils revenaient, ils recommençaient. A croire qu'ils sont totalement incapables de se contrôler. J'ai dû distribuer plus de coups de griffes ces deux derniers jours qu'au cours de toute ma vie. J'espère que d'autres femelles se retrouveront rapidement dans la même situation que moi, que ça les détourne un peu de ma personne. J'en ai vraiment ras le bol."

Elle s'étira, son grand corps s'arqua dans la neige, pattes avant au-dessus de sa tête fine, sa colonne vertébrale s'incurvant fortement à l'envers. Puis la femelle roula sur le dos et riva de nouveau ses yeux sur Tharaman afin de poursuivre:

"J'ai fini par fuir un peu le camp, après avoir prévenu Griffe d'Abîme, pour trouver un peu de tranquillité. Et Patte de Glace...la garce. Elle jubilait de me voir dans cette situation...Les prochains qui tentent le coup, je vais leur remettre les pendules à l'heure, vite fait bien fait."

Le grand fauve ne put s'empêcher de découvrir ses dent lors du récit de sa compagne, une flamme dans son regard doré. Comment ? Ils avaient osé ? Alors là, ça allait barder ! Il serait allé sur le champ dire leurs quatre vérités aux adolescents bourrés d'hormones en ébullition si Edelweiss ne l'avait pas retenu par sa seule présence. Furieux, il battit l'air de sa queue. Ses guerriers, il le savait, trouvaient le temps long et commençaient à s'ennuyer ferme et ne savaient plus comment passer le temps, mais de là à courtiser Edelweiss ! Leur lieutenant et compagne du Thar, c'était un peu trop. Beaucoup trop, même...

Mais bon, là, il était avec Edelweiss, donc pas vraiment sur le point de mettre une raclée à ses jeunes impertinents. Il se rassit donc, une promesse au fond des yeux. Quand Edelweiss eut terminé, il feula :

"Nous allons retourner au camp ensemble."

Le Thar ne précisa pas la site. Inutile, la guerrière futée avait sans doute comprit ses intentions dès qu'il avait grogné.
Se calmant un peu en sentant les yeux d'émeraude d'Edelweiss fichés dans les siens comme un poignard dans son coeur, il s'allongea à côté d'elle et lui donna un grand coup de langue amoureux entre les deux oreilles. Puis il lanca, avec le peu d'humour qu'il lui restait :

" Qui veux tu que je torture en premier ?"

Edelweis sentit l'irritation du Thar, qui lui mit du baume au coeur.
Retourner au camp? Elle hésita un instant...ces félins étaient vraiment pot de colle. Mais, avec Tharaman à ses côtés, elle ne risquait strictement rien et pas un n'oserait s'approcher à moins de deux mètres. Enfin un peu de paix, elle en rêvait depuis quelques jours déjà...Retourner au camp avec lui. La femelle avait deviné quasi instantanément ce que le grand léopard avait en tête, et cela ne la dérangeait pas. Ce n'était pas elle qui allait défendre cette bande d'obsédés! Edelweis adressa un léger sourire au Thar, puis ronronna bruyamment lorsqu'il s'allongea à ses côtés, et frissonna fortement quand sa langue aplatit la fourrure du sommet de son crâne. Cette réaction la surprit elle-même, depuis quand une simple caresse avait-elle tant d'effet? Les chaleurs modifiaient ses réactions à certaines choses, et la proximité du mâle en faisait partie.
La question de Tharaman, tentative d'humour bien maladroite, la fit cependant rire légèrement, rire qui se mua en ronronnement tandis qu'elle laissait sa tête harmonieuse reposer sur l'épaule puissante du Thar. Puis elle répondit, elle aussi, avec humour:

"Patte de Glace, peut-être?"

Avant de retrousser les babines dans un rictus moqueur. Elle détestait cette femelle, décidément...mais il était hors de question qu'elle laisse ses sentiments prendre le dessus. L'once était avant tout une guerrière hors pair, au-delà de son différent avec Edelweis, et une guerrière dont ils auraient besoin. Elle ne pouvait se permettre de se brouiller avec elle.

L'animal, conscient que sa tentative pour éclaircir l'humeur d'Edelweiss avait plus ou moins fonctionné à cause de sa maladresse, enfoui son nez dans la fourrure du cou de sa compagne. Il était bien.

"Plus tard, alors..."

Le ton amusé de Tharaman vogua dans le ciel limpide. Son humeur s'était un peu dégagée, et il observa Edelweiss avec satisfaction. Décidément, il était le léopard le plus chanceux du monde. Il aurait put passer à côté d'Edelweiss sans même la remarquer, ou grandir avec elle ou ils auraient été simples amis, simples camarades d'apprentissage... Et a lieu de ça, ils étaient là, côte à côte, savourant le doux contacte de la fourrure de l'autre. Qui pouvait rêver mieux ? Pas lui, en tout cas. Malgré tous les petits soucis du moments, il était vraiment bien. Et n'aurait changé de vie pour rien au monde.

"Dis, Edelweiss..."

Il se redressa un peu et plongea ses yeux dorés dans ceux, verts et magnifique, de la guerrière, soudain un peu incertains.

" Tu as déja pensé... à avoir des petits ?"

Blanc. Il se serait collé des coups de griffes...

Edelweis laissa ses yeux se fermer, doucement. Elle se sentait si bien...paisible, sereine, pour la première fois depuis deux jours. Tharaman avait toujours cet effet-là sur elle. Elle était clairement consciente de sa chance, en effet, des dizaines de femelles se seraient fait damner pour devenir la compagne du Thar, et c'était elle, guerrière nouvelle au camp, au passé trouble, déterminée à se venger, qu'il avait choisi, malgré l'enjôleuse Patte de Glace et toutes les autres. L'once ronronnait doucement, et son larynx vibrait contre l'omoplate du grand Thar.
Tharaman se redressa soudain, et s'adressa à elle d'un ton autrement plus sérieux, ce qui poussa Edelweis à redresser la tête à son tour pour l'observer, interrogative et surprise, se demandant ce qui lui valait ce revirement du Thar, détendu et heureux il y avait quelques secondes, et maintenant embarrassé et nerveux.
La suite la surprit.
Des petits? Avec Tharaman?
En tant que femelle, elle y avait parfois vaguement pensé, plus depuis qu'elle était en couple avec le Thar. Qui n'y aurait pas pensé, après tout? Mais les chaleurs éclairaient cette idée d'un jour nouveau, et désormais, cette hypothèse lui semblait non seulement parfaitement envisageable, mais aussi...très désirable. La femelle laissa un instant passer le silence avant de répondre:

"J'y ai pensé, bien sûr. Quelle femelle n'y a jamais pensé? Ça me paraissait bien lointain...mais aujourd'hui, ça...ne me déplairait pas. Non. Même plus. J'en ai vraiment envie."

Il eut du mal à en croire ses oreilles. Il lui parlait de ça, là, comme ça, alors qu'elle n'était pas franchement d'humeur, et Edelweiss désirait la même chose que lui ! Un peu étonné, il l'interrogea encore une fois :

" Tu es sure ? Les petits des léopards ne sont pas des modèles de sagesse, tu sais...? Ca va faire un sacré remue-ménage. Et puis, il leur faudra des mentors, et... "

Tharaman était si surpris que la femelle abondât dans son sens qu'il ne put s'empêcher de la mettre en garde, faisant un effort pour rester sérieux, mais ne pouvant empêcher sa voix de plus en plus refléter sa joie. Il s'interrompit finalement, conscient qu'il voyait des problèmes là ou il n'y en aurait pas et plongea ses yeux dans ceux d'Edelweiss, fou de joie et les moustaches tremblantes. L'animal se redressa encore plus, une étincelle de pur bonheur dans les yeux. Des petits... Les petits d'Edelweiss ! Et les siens !

La question du léopard avait fait écho aux pensées d'Edelweis, d'une façon qui l'avait réellement surprise par son à-propos. De plus, la femelle avait largement eu le temps d'y penser auparavant, de peser le pour et le contre, et d'être sûre que oui, elle voulait des petits. L'once ne put retenir un sourire en entendant Tharaman, soudain très fébrile, la bombarder de questions, et finit par lui répondre gentiment, afin de le faire taire:

"Oui, je suis sûre, j'ai eu le temps d'y réfléchir. Oui, je sais que les petits léopards ne sont pas des modèles de sagesse, j'ai été moi aussi un chaton, mais ça ne m'inquiète pas. Un peu de remue-ménage ne fait jamais de mal, pas vrai? Et pour les mentors, nous verrons en temps utile...bien que je pense que Griffe d'Abîme sera tout à fait indiqué pour cela."

Elle sentait la joie percer dans la voix de son compagnon, une joie folle qu'il ne parvenait pas à dissimuler sous des dehors sérieux et terre à terre. D'ailleurs, le grand mâle finit par stopper son discours et plonger ses yeux, ambrés, dans ceux d'émeraude de la femelle, qui lui rendit son regard avec tendresse, et autant de joie que lui. Des petits...elle qui, un an auparavant à peine, n'était qu'une apprentie déchue, accusée du meurtre de son maître, qui avait quitté son Clan devant la méfiance et la haine de ses semblables et rêvait de se venger. Une once solitaire liée à une jument qui l'était tout autant qu'elle, dont l'avenir ne se parait que de brouillard. Et puis elle avait rencontré Tharaman, vengé son cher mentor, était devenue lieutenante...et compagne du Thar, et son monde s'était soudain paré de couleurs plus chatoyantes. Et maintenant...des petits!
Qui aurait pensé qu'un jour, elle pourrait fonder une famille?
Edelweis laissa sa joie la submerger, et pressa sa tête dans le cou si doux de Tharaman en ronronnant fortement, puis murmura contre son oreille:

"Oui, je suis sûre. Et toi, l'es tu?"

Un silence, puis:

"Tu sais pourquoi je suis sûre?"

Son murmure devint caresse:

"Parce que je t'aime."

[please, could you answer my dear?]

" Autant que moi. Et à jamais. "

Les paroles solennelles, furent chuchotées, ronronnées si bas que seules les oreilles d' Edelweiss les perçurent. Qui d'autre les aurait entendues, d'ailleurs ? Ils étaient seuls, leur ouïe si fine pouvait leur indiquer le coeur voletant d'un lapin à une centaine de mètres, voir plus, à la ronde. Ils étaient seuls, et ce moment étaient le leur, n'appartenait qu'à eux.
Le léopard fit glisser son menton sur la tête aux poils si doux de la guerrière, lui donna un tendre coup de langue, ébouriffa son échine d'un geste doux.

[ Saillie ]

Tharaman fourra son nez dans la gorge soyeuse d'Edelweiss et ronronna puissament, enroulant sa longue queue bicolore autour de la sienne, ses yeux dorés pétillant comme jamais. L'instant était si beau, leur bonheur si complet qu'il imaginait cette journée éternelle. D'ailleurs, il serait capable d'étripper le premier qui viendrait empieter dans leurs plates-bandes.

[ C'est pas très long et c'est nul, désolée... =$]

[bah d'un autre côté on n'est pas censé s'étendre sur les détails]

Edelweiss ronronna sous la caresse de Tharaman, qui ébouriffa son échine. Ronronna encore lorsqu'elle sentit son souffle chaud sur son cou à la fourrure épaisse, lui rendit son coup de langue, effleurements de joues, frottis de menton, ronronnements, toujours et encore. Et cette sensation étrange qui revenait, cette envie qui l'avait tant agacé...mais qu'elle comprenait maintenant. Qu'elle situait. Et, elle le sentait, qui ne s'inviterait plus avant un bon bout de temps ensuite. La suite ne fut qu'un tourbillon, sensations et sentiments, émotions, ronronnements et feulements rauques, bas de gorge. Une vague encore inconnue qu'elle découvrit peu à peu, dans une explosion de joie et de bonheur.
Magie.

Puis les deux félins se serrèrent l'un contre l'autre, enlacés, leurs fourrures mêlées comme l'étaient leurs coeurs. Totalement et à jamais. La femelle ronronnait puissamment elle aussi, le souffle légèrement court, contrecoup. Mais même ce petit essoufflement était délicieux. Edelweiss se pressa plus totalement contre Tharaman, son épaisse fourrure bicolore, son flanc musclé, son corps fin qui changerait dans les quelques mois à venir, contre les reins puissants du roi des léopards.
Et de son coeur.
Quelques secondes, mais quelques secondes au parfum d'éternité.

[ oui, mais j'aurais put être plus inspirée pour les câlins XD Qu'est ce qu'on fait, on s'arrête là ? Je t'avoue que je n'ai plus une once d'inspi pour ce topic ! Je sais que tu es là... [Tharaman] Icon_scratch

]

[vouii^^ on va laisser Tharaman tuer les apprentis du camp =D]

[Edelweiss n'a qu'à venir avec ^^]

» Tharaman
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