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 Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole

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Léto
    Poulain

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MessageSujet: Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole   Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole Icon_minitimeJeu 9 Oct - 9:32



△ léto △ black hole

mais comment se souvenir lorsqu'on nous a coupé la tête ? comment se reconnaître lorsqu'on n'a plus de visage ?


Il est des fois où vous avez l’impression que le ciel vous sourit, d’autres moins. Pour le coup, au vu du ciel dégagé et piqué d'étoiles, et de la calme volupté qui parcourait les lieux entourant Léto, on pouvait penser que oui, le ciel lui souriait.
La jument se trouvait non loin de l'Œil du Tigre, un volcan éteint, et la nuit venait tout juste de tomber. La brise était douce et portait aux narines de Léto les odeurs parfumées de différents végétaux. Ainsi, on pouvait sentir une odeur mêlant le sucré de l’érable coupé et la douceur de l'herbe humide, et tous les parfums des plantes qui baignaient les lieux. A ces odeurs s’en mêlaient bien entendu énormément d’autres, néanmoins essayer de toutes vous les décrire prendrait une éternité. Aussi je laisse à votre esprit le soin d'imaginer toutes ces fragrances enchanteresses. La lune ô combien claire baignait le volcan et ses environs d'une douce lueur, donnant aux lieux un charme discret. Léto appréciait l'ambiance de cet endroit une fois la nuit tombée, et y venait souvent, seule. Elle en profitait pour s'imprégner de la magie qui flottait dans l'air, et pour grignoter quelques brins de l'herbe qui poussait au bord du cratère, puis elle rejoignait en général son Clan, qui passait toujours à la Colline de Feu. Mais cette fois, elle ne rentra pas. Une fois n'est pas coutume, elle ne se posait pas des questions sur le troupeau de chevaux malades et sur la Mort qu'ils amenaient avec eux, mais sur ses origines. Lorsque sa mère était morte, lui dévoilant son secret, elle n'avait eu cesse de tenter de découvrir l'identité de son père. En vain. Alors elle avait abandonné. Mais depuis quelques jours, elle se posait de nouveau la question. Plusieurs questions, en fait. Qui était son père ? Pourquoi était-il parti ? Comment sa mère avait-elle pu se faire... Engrosser par un mâle qui l'avait abandonné aussitôt après ? Comment avait-elle fait pour garder le secret ?
Alors que la jument du Clan du Soleil se posait ces questions sans trouver de réponse, elle avait repris sa marche, sans s'en rendre compte. Ses pas l'emmenaient peu à peu bien loin de l'Œil du Tigre. Les feuilles mortes craquaient sous ses sabots mais, perdu dans ses pensées, elle ne les entendait pas. La lune était haute dans le ciel et brillait telle la rosée du matin sur une robe noire. Comme souvent ces jours-ci, Léto repensa au péril qui guettait les chevaux restés sur ces terres, et au périple qui attendait ceux qui étaient partis. Au fil de ses réflexions, la jument en était arrivée à se demander pourquoi, après tout, n'était-elle pas partie. Personne, aucune attache, ne la retenait ici. Finalement, elle était restée par loyauté. Une fois de plus, elle avait pensé aux autres avant de penser à elle et de se demander ce qu'elle souhaitait vraiment. Maintenant, elle ne savais plus très bien. Aurait-elle mieux fait de partir ? Non, son Clan avait besoin d'elle. Quoique... Qui, dans son Clan, l'estimait réellement ? Sa mère, peut-être, mais elle était morte. Et son père n'était pas là. Elle ne savait même pas comment il s'appelait. Toutes ces pensées tournaient ma foi en rond. Ce qui ne dérangeait pas le moins du monde la jeune noireaude. Elle passa devant un couple de lapins sans les voir, dépassa une petite sylve, contourna un étang. Sans même s'en rendre compte. La jument illustrait plus que bien l'expression « être dans la lune ».

Les sabots de Léto claquaient à présent sur un sol de roche dure. Le son, qui se répercutait sur des parois rocheuses, finit par atteindre la jument et la sortir de ses rêveries. Allons bon. Où était-elle encore allée ? Comment avait-elle pu arriver ici sans s'en rendre compte ? Une partie de son cerveau avait du décider de cela toute seule, pendant que l'autre se tracassait. Et si c'était son cerveau qui l'avait menée ici, il y avait sûrement une raison. Elle lui faisait confiance. En même temps c'était son cerveau, c'était lui qui décidait malgré tout, elle se voyait mal ne pas lui faire confiance, mais... Il fallait vraiment qu'elle arrête de se tracasser pour des choses aussi futiles, bordel.
La jument examina les lieux. De tous côtés s'élevaient des parois rocheuses. Des bourrasques de vent assez violentes faisaient voleter ses crins et lui apportaient des odeurs de pierre, de terre humide, un fumet assez rance. Léto baissa la tête vers le sol. Devant elle, le vide.
« AAAH ! » Elle avait crié, avant de reculer précipitamment de plusieurs pas. Le vide ! Juste devant elle ! Quelques pas de plus et elle serait tombée ! Son cœur tambourinait précipitamment dans sa poitrine et sa robe noire était parcourue de frissons. Il fallait vraiment qu'elle cesse de marcher lorsqu'elle pensait. Une fois les battements de son cœur calmés, elle observa de nouveau ce qui se trouvait devant elle. C'est-à-dire : rien. Ou presque. Une fine passerelle de pierre, défiant les lois de la gravité, s'élançait au dessus du ravin pour retomber de l'autre côté. Sérieusement, y'avait-il un idiot qui avait déjà pensé à traverser ça ? L'idée n'aurait en tout cas jamais effleuré l'esprit de Léto. Pas qu'elle ait le vertige, seulement... Bon, peut-être qu'elle l'avait un peu quand même. Le vertige. En fait, elle n'en savait trop rien : elle ne s'était jamais retrouvée loin au dessus du sol, et elle n'avait jamais volé aux côtés d'oies sauvages ou autres oiseaux. D'ailleurs, les oiseaux peuvent-ils avoir le vertige ? se demanda-t-elle. ... Cette jument était désespérante. Cette question stupide rejoignit les questions restées sans réponses qui s'entassaient dans un coin de son cerveau depuis sa naissance. Et il y en avait un paquet.
Léto renâcla, et s'éloigna encore de deux ou trois pas du ravin. Peut-être avait-elle le vertige, finalement. Ou alors c'était peut-être simplement le choc d'avoir failli mourir de la manière la plus bête qui soit. Elle ne savait pas.

La jument s'apprêtait à s'éloigner, quand un bruit de sabots retentit. Une, non, deux silhouettes sortirent de l'ombre. Un cheval et un tigre blanc. Elle huma l'air, mais ne reconnut pas l'odeur des nouveaux arrivants. L'étalon -car c'était un étalon- capta l'attention de Léto. Sa robe était d'un noir d'encre, à l'exception d'une pelote blanche comme le pelage de la tigresse qui l'accompagnait. L'aura qui l'entourait attirait immanquablement l'attention de qui savait regarder. Intriguant. songea la jument du Clan du Soleil, avant de froncer les sourcils. L'étalon dégageait quelque chose d'assez inquiétant. Elle qui avait été ravie de voir quelqu'un l'approcher, quelqu'un avec qui elle aurait pu, pourquoi pas, parler un peu, mais l'était maintenant beaucoup moins. A vrai dire, son instinct lui criait de s'éloigner au plus vite des nouveaux arrivants. Elle faillit l'écouter. Faillit. Mais sa curiosité maladive reprit le dessus. Et, malgré l'impression de danger qui la submergeait à présent -surtout qu'elle ne se trouvait en plus pas vraiment dans un lieu accueillant-, elle resta à sa place. « Je ne te connais pas. » lâcha-t-elle. Très pertinent, Léto. pensa-t-elle avec une grimace. Les mots avaient passé la barrière de ses lèvres sans lui demander l'autorisation. Même le tutoiement avait fusé, naturel. Mais la jument n'aimait pas quand ses propres actes lui échappaient. Elle faillit reprendre la parole, mais la voix de l'étalon s'éleva, la réduisant au silence.
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MessageSujet: Re: Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole   Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole Icon_minitimeVen 10 Oct - 13:48



HERE WE ARE,

DON'T TURN AWAY,

NOW.


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« Quoi de plus effrayant

que ton ombre t'assassinant ? »

« Regarde tout autour de toi, Mach. Ni tes parents ni moi ne pouvons rien t’offrir. Pourtant, il ne tient qu’à toi de faire de toutes ces terres ton terrain de jeux. Apprends dès maintenant ces paysages et les pièges qui le composent : pour prétendre courir à s’en essouffler, faut-il déjà savoir où l’on s’aventure. »

« Mais comment, Holy ? Si personne ne me montre, comment … »

« Tu ne peux compter que sur toi-même Mach. Il est dans la nature même des choses vivantes de s’éteindre un jour. Demain, quand tu seras grand, c’est seul que tu affronteras le monde. Viens, approche-toi au plus près du vide et écoute. Ecoute seulement le silence qui berce ces lieux et laisse-toi porter. Là, c’est bien petit tigre. L’étalon fit une longue pause, que le jeune mâle puisse s’imprégner des odeurs comme des sons. Entends-tu ? Entends-tu le bruit de ces ailes qui, quelque part au-dessus de nos têtes, se froissent ? Tu ne dois pas chercher à voir à tout prix. Ressens d’abord le monde et tes yeux trouveront d’eux-mêmes. »

« D’un geste tendre, le puissant étalon poussa du nez le fils de sa daemon, l’invitant à se remettre en marche pour le suivre. Depuis quelques jours maintenant, le guerrier s’éreintait à faire découvrir l’ensemble des terres de Wild Horses au futur prédateur. C’était de bon cœur qu’il accomplissait sa mission, un sourire comme comblé habillant son visage. Finalement, il faisait là ce qu’il avait raté avec ses propres enfants. Sans compter, il transmettait son savoir à un être juvénile, plein de rêves et de désirs. En l’accompagnant ainsi, il retrouvait un peu de l’innocence et de la vitalité de ses jumeaux. Vipérine et Mach étaient les enfants qu’il avait perdus, sans même pouvoir se battre. A ce souvenir récent encore, son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine et ses souvenirs se manifestèrent à son âme. Parfois, dans l’ombre des paysages, il avait l’impression de voir le terrible visage de sa fille qui, de ses yeux noirs et sans fond, le jugeait. Quand l’animal était seul, il se prenait parfois à galoper après ces ombres fugaces et pernicieuses. Sans plus tenir compte du danger, il filait comme un projectile, comme une flèche ou comme une comète. Il filait les naseaux dilatés, cherchant ardemment l’odeur trop connue de sa tendre fille. Un constat s’imposait alors à lui : qu’il marche, trotte ou galope, jamais plus il ne pourrait la rejoindre. Sa terrible Bliss dont l’allure avait été mâle lui échappait toujours, comme si elle s’amusait à le narguer. La jolie bai avait toujours été provocante et, sans phare, elle s’était jouée d’elle et des masques qu’elle s’inventait. Une brise plus fraîche caressa son corps et dans un geste lent, presque solennel, il ferma ses paupières. Oh, ils étaient partis et depuis bien des lunes désormais. Ils avaient fait demi-tour, renonçant à exister davantage et sans se plaindre, ils avaient entamé leur dernier voyage. Goûtaient-ils enfin ce repos qu’ils n’avaient jamais eu, tiraillés entre lui et celle qu’il avait, un temps, faite sa compagne ? Si les douleurs qui heurtaient son âme étaient celles d’un père déchu, son passé entier semblait un opprobre. Du jour ou de la nuit, il avait choisi son camp. L’animal démon célébrait l’ombre et ses vices, des plus enjôleurs aux plus cruels. Il aimait la Mort comme d’autres aimaient la Vie et, plus que tout, il détestait les autres. Pour son espèce, il n’avait aucune forme, même minime, d’amour ou d’empathie. Il crachait sur les rois comme il aurait pu cracher sur les idoles : le monde ne portait en lui rien de beau ni de bon, rien d’assez précieux pour qu’il ne mérite d’être sauvé. Si ces pensées bien sombres l’avaient accompagné durant son orageuse jeunesse, l’étalon semblait s’être adouci, découvrant quelque chose d’aimable aux jours qu’il avait passés ici. Depuis la mort de ses enfants, il avait tenté de reconstruire, pierre par pierre, heure par heure, les ruines qu’était sa vie. Ce n’était pas pour lui qu’il s’était lancé dans ce périlleux projet : il avait tout vécu déjà et les jours qui s’annonçaient n’étaient que surplus. Il faisait cela uniquement pour les siens. Aussi noir pouvait-on le décrire, Hole était le genre d’animal assez loyal ou assez fou pour tout sacrifier aux siens. Et que dire des siens ?

« Son Frère de Cœur avait décidé de partir, entamant un long voyage dont l’objet était de l’écarter de ces terres. Il était parti et s’il n’était pas seul, le Shikaku ne pouvait s’empêcher d’avoir peur pour lui. Sans Renji, il n’aurait su se relever de ses erreurs. Sans lui, sans cet être qui l’avait pris pour frère, il serait mort. Mais le frison avait penché son âme sur la sienne et à force de volonté, il l’avait ramené à la surface, lui maintenant la tête hors de l’eau pour qu’il ne se noie pas. Hole le savait : il lui devait tout. Au-delà de son Frère de Cœur, Sun Star était lui aussi parti. Savoir que les deux amis cavaleraient de concert l’apaisait quelque peu mais il avait toujours cette hantise de ne pas être là. Si Renji ne rentrait pas, il ne pourrait en supporter le poids. Et naturellement, il se mit à penser à sa muse de neige et de sang. Quand il rappelait à lui son corps, ses yeux en amande, son souffle et son odeur, il savait qu’il avait eu raison de rester. De rester pour elle. Si lui avait mal, sa belle dame était ravagée et la tâche qu’elle assumait était bien lourde pour une jument seule. Mais quand elle était la Lumière, il était l’Ombre et ses mortels enchantements. Pour ne pas lui nuire, il devait se cacher et l’approcher à la manière d’un fauve : toujours derrière les rideaux, à l’abri des regards. Pourtant, le jeu en valait la chandelle. Plus qu’une amie, il avait trouvé une égale, une force de la nature qui savait les mots et qui aimait s’en amuser. Elle posait sur sa route ces éclats de vie, ces éclats de joie nécessaires à la rémission des âmes. Sans le craindre jamais, elle s’exposait à lui et à tout le mal qui le rongeait, se moquant de savoir quels avaient été ses crimes. Et pour elle, Hole aurait tout sacrifié. Elle le faisait revivre ou renaître de ses cendres et comme s’il n’avait encore que six ans, il se découvrait fringuant et séducteur. Il ne s’en rendait que trop compte : sa muse le faisait meilleur.

« Un cri le tira de sa douce rêverie et si Mach s’immobilisait, comme tétanisé, lui fit un pas en avant, les oreilles tendues vers l’ombre. D’un hennissement bas de gorge, il appela le petit félin à se rapprocher de lui. Heureux de la présence rassurante du mâle, le fauve se coula entre ses membres, se démenant pour rester à sa hauteur, courant quand le mâle marchait avec assurance sur l’étroite bande de pierres. Si l’étalon avait en horreur toutes ces têtes couronnées, il se plaisait à arpenter ces terres et avec insolence, il posait son pied là où bon lui semblait. Il n’était le fils de personne et les lois ne le touchaient pas. Personne n’attendait rien de lui comme il n’attendait rien de ces congénères : il ne savait que trop bien les âmes sales. Par moment, Mach ralentissait l’allure, posant ses grands yeux clairs sur le vide, tressaillant d’effroi. Vigilant, celui qui aurait presque été son grand-père ralentissait l’allure et d’une vois sourde l’encourageait à reprendre sa marche. La fourrure encore duveteuse du petit dansait entre ses membres, l’assurant de sa présence et de sa position, de son allure et de son avancée constante et calibrée sur la sienne. Au bout de quelques minutes, l’étalon noir et son protégé arrivèrent face à la jeune inconnue qui semblait terrorisée. Hole, au cours de ses voyages passés, avait appris les autres. Il savait les corps, les gestes et les réactions, il sentait les impressions et les sentiments. Un seul regard et déjà, il savait à quel point elle s’en voulait d’être restée là. Cette idée fit naître sur son visage un fin sourire, ou narquois ou cruel. Etait-elle comme tous les autres ? Peut-être. Sans doute. Mais quoi qu’il puisse en dire, Hole adorait cet effet qu’il faisait souvent aux autres. Tu n’as pas tort, jeune âme, de te méfier.
   
« Plus fauve peut-être que l’aurait été un tigre, l’étalon noir s’approcha encore, ses sabots enfin hors de l’étroite bande de pierre. Là, ses muscles se bandèrent sans plus bouger ensuite et d’un animal vivant, il devint une statue de nuit et d’ombre. Figé dans le froid de la nuit, ses grands yeux noirs dans lesquels il semblait simple de se perdre étaient braqués sur la jeune inconnue. Malgré les belles années qu’il avait écumées, Hole avait ce charme si propre à ceux de son espèce. On le sentait terrible et obscur pourtant, il exerçait sur l’âme un charme envoûtant, enjôleur et presque sensuel. Quand on le découvrait ainsi, les frissons qui couraient sur notre corps étaient aussi glacials que brûlants. Le regarder se mouvoir était comme danser sur le fil de la vie : aussi attirant que repoussant, aussi aimable que dangereux. Le puissant mâle était en fait un paradoxe et son corps constellé de cicatrices qui sous les lumières de lune devenaient d’argent ne faisaient que compléter cette figure sauvage et ô combien furieuse. Ses traits étaient fins bien que viriles et l’on sentait toute la force généreuse qui s’émanait de son être. Etait-il seulement de chair et de sang ? Rien n’était moins sûr. Au-delà de ce fabuleux physique, la voix de l’animal était à faire entendre les sourds. Profonde et grave, elle semblait venir d’ailleurs, comme si elle était hors du temps et de l’espace. Ses accents étaient riches et enjôleurs et, dès qu’il parlait, ses mots semblaient courir et se marier à l’air, comblant chaque vide pour ensuite courir sur le corps de son protagoniste. Ils enveloppaient les âmes, les réchauffant ou les glaçant et, après avoir joué de leur effet, ils s’envolaient dans l’immuable azur, se mêlant aux hurlements lointains des loups. C’était ainsi qu’était l’étalon noir à la pelote blanche, c’était ainsi qu’était le Démon vêtu de Nuit.

« Non demoiselle. Nous ne nous connaissons pas. Pas encore du moins. »

« Enjôleur dans ses mots comme dans son attitude, il enroula son col, ses naseaux baisant son poitrail et s’inclinant face à la jeune dame. Son salut était des plus respectueux et, comme il se redressait, posant ses yeux dans lesquels dansait une flamme infernale dans les siens, il reprit, serein et maître de lui.

« Ravi d’une telle rencontre, guerrière du Soleil. Dites-moi de quel nom dois-je vous nommer … »

« Sa voix se perdait en un délectable murmure alors que Mach, encore bien jeune et de ce fait, bien petit, s’avançait à son tour. Curieux comme tout enfant, il s’approcha au plus près de la femelle, se dressant sur ses pattes arrière pour mieux la voir.

« Salut ! Moi c’est Mach ! Et toi ?? »

« Ses yeux bleus pétillaient de vie et d’entrain.
©N.A.S.A.


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MessageSujet: Re: Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole   Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole Icon_minitimeVen 17 Oct - 10:47



△ léto △ black hole △ mach

mais comment se souvenir lorsqu'on nous a coupé la tête ? comment se reconnaître lorsqu'on n'a plus de visage ?


« Non demoiselle. Nous ne nous connaissons pas. Pas encore du moins. » La voix du mâle avait retenti, bien plus douce que l'apparence de l'étalon en question pouvait le suggérer. Il n'avait visiblement aucune intention belliqueuse, et Léto en fut rassurée. Son corps se détendit, mais elle resta malgré tout à l'affût. Après tout, elle n'était sûre de rien, et l'étalon restait un inconnu qui, en vue de son odeur, n'appartenait pas au Clan du Soleil et donc qui n'avait rien à faire là. Lorsqu'il s'inclina devant la jument noire, elle fut tellement surprise par cette marque de respect qu'on ne lui avait jamais présenté qu'elle resta immobile pendant deux ou trois secondes, avant d'imiter maladroitement son geste. Elle s'aperçut alors de l'état de sa robe et en fut gênée.  A force de marcher sur la terre sèche des environs de la Bande de Pierre, la poussière recouvrant le sol s'était déposée sur son corps et collé à ses crins, donnant à sa robe une teinte grisâtre. Léto jura en silence. Dans quel était se présentait-elle, franchement ! L'inconnu allait avoir une bien mauvaise image du Clan du Soleil. Elle s'ébroua donc, histoire de chasser le gros de la poussière et de se donner une contenance, puis elle regarda de nouveau les traits impassibles du grand mâle, qui avait repris une immobilité quasi-totale. Cette façon de se camper, digne, presque arrogante, était étrange pour la jeune jument. Il donnait l'air d'être sa propre statue. Sa robe noire éclairée seulement par l'étoile blanche sur son front et sa tête aux traits fins étaient si figés qu'ils donnaient l'impression d'être faits de métal. Seuls ses yeux vivaient, sombres, profonds, mais également froids et tranchants comme des lames d'acier. Son attitude était pour le moins déroutante pour Léto. Curieuse de nature, elle voulait savoir pourquoi. Avec son manque de confiance en elle, elle se demandait comment elle devait agir en retour. La jeune jument ferma un instant les yeux. Il fallait qu'elle se concentre sur son devoir. L'étalon, tout élégant et surprenant qu'il soit, n'avait rien à faire là, à moins qu'il ait une excellente raison. Lorsqu'elle planta ses yeux dans ceux du cheval inconnu, une nouvelle lueur les traversait. Sévère. Elle s'apprêtait à poser une question, mais le mâle la prit de nouveau de court. « Ravi d’une telle rencontre, guerrière du Soleil. Dites-moi de quel nom dois-je vous nommer … » Ses naseaux frémirent lorsqu'elle souffla, réprobatrice. Maiiis, il va arrêter de me brûler la politesse, celui-là ? Et la galanterie, il connaît ? Puis elle secoua la tête. Bah. Léto, il faut que tu cesses de penser des choses que tu seras incapable de dire. Si tu as quelque chose à dire, parle, sinon tais-toi. Voilà un conseil clair, qu'elle s’efforçait d'appliquer depuis quelques lunes. Sans succès. La jument, si elle ne manquait pas de courage, avait trop peur de paraître impolie envers ses interlocuteurs. Pour le coup, l'étalon noir était si différent de ceux qu'elle avait rencontré jusqu'à présent qu'elle avait encore moins envie de passer pour une effrontée. Non, ça n'était pas exactement ça : plus que de vouloir faire bonne figure, elle ne savait pas du tout comment réagir face à lui. Alors quand le tigre blanc qui accompagnait l'inconnu sautilla vers elle, plein d'entrain, lui offrant la distraction dont elle avait besoin, elle se retint de soupirer de soulagement.

« Salut ! Moi c’est Mach ! Et toi ?? » Silence. Mais... Mais... Mais... IL EST TROP MIGNON ! Attendrie par la boule de poils blanche et noire qui, dressé sur son arrière-train, attendait une réponse, Léto baissa la tête jusqu'à ce que ses naseaux se retrouvent à la hauteur de la tête du jeune tigre. Ses yeux pétillaient lorsqu'elle répondit. « Bonjour, toi. Je m'appelle Léto. » Puis, incapable de résister à la bouille du félin, elle lui donna un coup affectueux avec ses naseaux, avant de relever la tête. Lorsque ses yeux se posèrent dans ceux de l'étalon, elle se rendit compte qu'elle avait dû paraître impolie. Après tout, le mâle sombre lui avait posé la question le premier, elle aurait dû lui répondre. Elle souffla par les naseaux, énervée par son propre comportement, avant de tenter de se rattraper. « Je suis enchantée de faire votre connaissance. Comment dois-je vous appeler ? » Et voilà qu'elle s'était remise à le vouvoyer. Puis elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire. Mais qu'est-ce que je raconte ! Enchantée ? Alors que je ne sais pas qui il est et ce qu'il fait ici ? Oh ! là ! là ! Elle manquait vraiment à tous ses devoirs ! Il fallait qu'elle se reprenne vite, avant de céder à l'affolement et de commencer à raconter n'importe quoi. « Euh... Je veux dire, qui êtes-vous et que faites-vous sur le territoire du Clan du Soleil ? » hennit-elle en essayant de se donner un air important, en vain. Elle se trouvait pitoyable. Crédibilité, où es-tu ? La jument pouvait presque la voir s'envoler, loin, très loin d'elle. Ah, tiens, il y avait sa dignité, aussi. Elle se balançait de droite à gauche, effroyablement gênée. Bon. Elle avait paniqué. Le mal était fait, à présent. Il fallait relativiser. Et surtout, il fallait qu'elle cesse de se dandiner. La guerrière du Soleil prit donc une grand inspiration, afin de se calmer. L'oxygène qu'elle inspira lui apporta les odeurs de la nuit. Rassurantes. Elle leva les yeux vers le ciel sombre, piqué çà et là d'étoiles. La tranquillité du ciel l'apaisa, peu à peu. Lorsque ses yeux revinrent effleurer le corps du jeune tigre des neiges, puis celui de l'étalon noir, elle avait recouvré son calme, et même une certaine contenance. Imitant l'attitude de l'inconnu un peu plus tôt, elle se campa sur ses quatre membres, de profil, amassant le peu de fierté qui lui restait, et tourna la tête dans sa direction. Son visage s'était fait sévère, et seuls ses crins voletaient au gré des coups de vents. « Alors ? » lâcha-t-elle, dans un hennissement bas et noble. Elle l'aurait hurlé que ça n'aurait pas fait plus d'effet. La gangue qui maintenait son caractère naturel de leadeuse s'ouvrit alors, et une flot de confiance en elle inonda la jument, balayant ses doutes. L'espace d'un instant, elle eut l'air d'une chef de Clan. Magnifique silhouette dans la nuit, elle dominait, bien que plus petite, l'étalon noir.

Et puis un papillon multicolore vint voleter autour de sa tête, pour finalement se poser sur son chanfrein. Léto dut loucher pour le voir et secoua la tête pour le chasser. Lorsqu'elle se rendit compte du ridicule de la situation, sa toute nouvelle confiance en elle s'effondra brusquement. La gangue se referma. Elle redevint la jument au caractère pas encore confirmé, et qui manquait cruellement de confiance en elle. Elle avait presque envie de pleurer. Pour une fois qu'elle y arrivait ! Il fallait toujours qu'il y ait quelque chose qui cloche. Elle foudroya le ciel du regard. « Sérieusement ? » lâcha-t-elle dans un murmure si bas que l'inconnu ne dut pas l'entendre. Ah, ses ancêtres devaient bien s'amuser, là-haut ! Ça devait être drôle de la faire tourner en bourrique ainsi, pour qu'ils le fassent sans cesse. Elle qui avait toujours été droite ! Est-ce qu'ils la punissaient parce que ses idéaux n'étaient pas encore prononcés ? Ou peut-être même qu'ils pensaient qu'elle était faible ! Si oui, c'était bien cruel. La jument soupira, puis se reprit. Elle devait cesser de s'apitoyer sur son sort. Ses aïeuls pouvaient continuer à se moquer d'elle s'ils le voulaient. Elle leur prouverait qu'ils avaient tort.
Alors la guerrière du Soleil se souvint qu'elle avait posé une question. Elle plongea de nouveau ses yeux noirs dans ceux de l'étalon inconnu. Son regard était à la fois calme et honteux, et une tristesse nouvelle les traversait. Elle ne doutait pas qu'il remarquerait cela, mais pour le moment, elle s'en fichait bien. Malgré sa volonté de montrer à ses ancêtres qu'ils se trompaient sur son compte, elle ne se remettait pas de cet échec cuisant. Ne restait plus qu'à attendre une réponse de l'étalon noir. Peut-être, malgré le fait qu'elle soit pitoyable, lui témoignerait-il de la pitié, assez pour lui répondre...
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Black Hole
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MessageSujet: Re: Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole   Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole Icon_minitimeJeu 23 Oct - 2:16



HERE WE ARE,

DON'T TURN AWAY,

NOW.


Here we are, don't turn away, now △ pv léto & black hole 478598lto


« Quoi de plus effrayant

que ton ombre t'assassinant ? »

« L’étalon la fixait de ses grands yeux noirs, imperturbable dans son immobilité. S’il ne disait rien, il semblait la juger par la seule intensité de son regard. Quelles étaient ces farouches pensées qui couraient sur son front bardé d’une étoile blanche ? Dès lors qu’il avait été en âge de vivre seul, le guerrier s’était découvert ce talent de paraître insondable. Ni son visage, ni son corps et ni ses attitudes ne le trahissaient jamais : Hole était une énigme et les seuls qui pouvaient prétendre le savoir étaient ceux qu’il avait choisis. Plus à l’aise avec le jeune félin, l’inconnue s’amusa d’abord de lui, avançant vers ses pattes velues ses tendres naseaux. Enjoué, le petit mâle, déjà traversé d’instincts de chasse, donna un petit coup sur ces derniers, comme pour les repousser, sans méchanceté pourtant. C’était pour lui une façon de jouer, un moyen comme un autre d’exercer son règne de fauve. Il semblait s’amuser de la situation et si l’ambiance se faisait électrique, son comportement ne changeait pas. Léto, puisque tel était son nom, était une distraction supplémentaire. Il ne savait rien d’elle et personne, pas même Hole, ne lui avait parlé d’elle. Pour ce si jeune être, la guerrière du soleil était donc comme une énigme, comme un mystère qu’il faudrait percer, à coups de ruse ou à coups de griffe. A la manière de ses aînés, il se fit lascif et, sensuel dans sa démarche de puissant félin, il vint frotter sa robe duveteuse et blanche contre les membres sombres de la demoiselle, émettant un puissant ronronnement. Le jeune tigre était à cette si mince frontière qui faisait d’eux des animaux plein de douceur et, la seconde suivante, des chasseurs ambitieux. Doucement mais surement, il ouvrit sa gueule et avec assurance, il planta ses petites dents dans son antérieur. Il ne serrait pas, il la tenait seulement, ronronnant encore alors que ses yeux clairs pétillaient. Ils pétillaient de cette joie de vivre propre à ces animaux solitaires, à ces machines de guerre qui régnaient partout où elles posaient la patte. Si Mach était encore bien jeune, il ne faisait nul doute que l’essence qui coulait en lui le rendrait au moins aussi terrible que ses parents. Il la lâcha rapidement, s’en retournant vers celui qu’il considérait comme son grand père, se coulant entre ses membres pour enfin se taire. Il avait tourné son visage barré d’un sourire vers le puissant mâle : il sentait bien qu’entre les deux équidés, l’enjeu était d’une toute autre nature. Rares étaient les fois où il avait Black Hole se muter ainsi. A dire vrai, il n’avait jusque là croisé que de ses amis et cette rencontre au cœur de la nuit était donc une première. Tendre, le puissant mâle effleura le crâne du fils de sa daemon du velours de ses naseaux, comme pour lui dire qu’il faisait bien et comme s’il se moquait de cette jument qui semblait mal assurée et qui le questionnait quant à savoir qui il était.

« Plus jeune, sa réponse aurait été cinglante et sans doute se serait-il moqué d’elle et de ses mots. Il se serait amusé à s’approcher, la contraignant à reculer et, acerbe, il l’aurait moquée jusqu’à l’en rendre confuse. Oui, c’était bien là ce qu’il aurait fait. Pourtant, Black Hole avait changé. D’une part, les années passées lui avaient appris à se modérer et s’il était toujours vif, il s’emportait moins, contrôlant tous ces afflux nerveux qui couraient en lui. Et d’autre part, les fantômes qu’il poursuivait étaient déjà bien assez nombreux. Pourtant, quelque chose en elle le dérangeait ou l’agaçait. Elle ne lui laissait le temps de répondre, l’assaillant déjà de questions qui ne faisaient rien sinon que de déclamer sa peur à qui voulait bien l’entendre. Un sourire, furtif mais réel, glissa sur ses traits. Sourire cruel ou sourire sincère, seuls les mots qui fuseraient de sa bouche le diraient. Sans bouger encore, il la regardait s’affoler, se reprendre, se contredire et revenir à la charge. Quelque chose n’allait pas, quelque chose n’allait plus en elle. Quoi ? Hole, s’il se moquait du bien être des foules, aimait à comprendre les autres. Il aimait s’attaquer à leurs secrets, les traquer pour les découvrir ensuite. Doucement, avec une assurance reine, il redressa son encolure, sa tête se portant soudain plus haute, soulignant ce charisme qui le rendait charmant. Ainsi habillé de son manteau de nuit, le visage tourné vers le firmament, il aurait été aisé de le confondre en un Empereur venu d’ailleurs. Son corps était parcouru de muscles puissants comme de cicatrices qui témoignaient, chacun à leur manière, de ses années passées. Le guerrier noir était vigoureux, vif de corps comme d’esprit et, pire encore, il semblait savoir, connaître. Il donnait cette impression traître de tout analyser comme si chaque mot, comme si chaque battement de cils ou de cœur le renseignait. Qui était-il ? Léto s’attaquait là à une bien vaste question. Il aurait pu lui dire qu’il était un père déchu, un mentor de Prince, un compagnon de danses, une épaule solide sur laquelle d’autres s’appuyaient, un monstre sans nom que ses semblables fuyaient, un démon né des entrailles de la terre, un assassin cruel et avide, un fomenteur de coup d’Etat … Il aurait aussi pu lui peindre une autre réalité, s’inventant roi ou second, se faisait passer pour ce qu’il n’était pas. Cette idée, pourtant, n’effleura pas même son esprit : le puissant étalon avait un mépris virulent de toutes ces hiérarchies trop bien organisées. Coulait en son sang furieux ou trop pur un amour certain du chaos, de l’ombre et de la mort. Il aimait, le bel étalon, à explorer les tréfonds les plus noirs du vivant : il se complaisait dans la douleur, il vivait à travers ses désirs de vengeance. Peut-être que la clef de sa sublime forme se cachait ici, dans cet infernal revers de médaille qui le rendait parfois plus dangereux encore que ces terribles tigres blancs.

« Qui suis-je ? Je ne saurai vous renseigner sur quelque chose que j’ignore moi-même, demoiselle. Quant à la question de savoir ce que je fais ici, je vous répondrai simplement que je montre à ce jeune félin –il avait posé ses yeux sur Mach, pris d’une tendresse infinie– quelles sont les terres de son royaume. »

« Les yeux de l’étalon s’étaient embrasés alors que son enjôleur timbre de voix lui conférait une aura comme mystique. Pour ceux qui ne savaient les entendre, ses mots pouvaient faire rire. Pourtant, il était à savoir que dans chacun de ses compliments, une menace sourde et aveugle dormait. Mach était resté concentré, son corps frissonnant quand les yeux sans fond de l’étalon s’étaient posés sur lui. La sensation qui l’avait traversé était semblable à ces crises euphoriques qui charrient dans les veines une adrénaline certaine quand enfin, vous êtes sûr que votre icône vous reconnaît et vous aime. Fort de ce transport, le jeune fauve se dégagea des membres de son grand-père, s’avançant à nouveau vers Léto. Il avait beau être bien jeune, l’œil attentif pouvait déjà apercevoir dans sa démarche les prémices d’une allure suave, feutrée et puissante. Mach deviendrait un animal séduisant, sensuel dans ses façons d’être, cruel dans les applications qu’il en ferait. De nouveau, il se postait entre la jeune inconnue et cet animal qui lui montrait l’ensemble des terres qui deviendraient d’ici peu ses terrains de jeux et, dans le froid de la nuit, il reprit la parole.

« Oui, il me les montre, il me les montre toutes ! Il dit que plus tard, je ne pourrai compter que sur moi. Il dit aussi que vous, que les clans que vous composez, ne me verront jamais comme un allié et que c’est pour cette raison que ce sera à moi de faire ses terres miennes. Si personne n’attendra rien de moi ni ne m’accueillera, ce sera à moi de prendre ce que je voudrais, à moi de faire miennes ces terres peuplées de proies. »

« Dans le ton du jeune mâle, les ardeurs de l’enfance se faisaient entendre. Il était plein de rêves, de grands rêves qui plus est et il était certain qu’un jour, il tendrait tout ce qu’il aurait pour parvenir à ses fins. Si Hole avait accepté la compagnie de la puissante chasseresse, ce n’était pas pour rien : il m’avait dit que de tous, les tigres blancs étaient les plus intelligents mais aussi les plus cruels. Etait-il, à force de côtoyer de trop cette délicate femelle, devenu un tigre plutôt qu’un loup ? L’idée le faisait sourire. Jamais l’étalon n’aurait su se targuer d’être semblable à ces animaux qui, quand il se taisait pour les voir, exerçaient sur lui un charme des plus complets. Quand la Terre ne renfermait en elle rien de beau ni de bon, vivaient ces tigres blancs. Le Temps semblait ne pas avoir de prise sur eux ni sur les liens qui les unissaient : chaque jour, le mâle, puissant et sûr, venait séduire la femelle qui, faussement farouche, n’avait jamais peur de sortir les griffes ou les crocs. Et que dire de ce fabuleux sourire dont ceux de leur espèce se fendaient ? Impossible de dire si cette grimace naturelle était un sourire heureux ou s’il se moquait simplement. C’était cette alchimie, cette complexité et cette ambiguïté qui faisaient que pour lui, les tigres étaient aussi aimables que respectables.

« L’étalon noir avait bien conscience que ses réponses ne suffiraient à la jeune jument. Pourtant, quelque chose en lui lui assurait que cela serait bien suffisant pour que le jeu puisse se mettre en place. Quand il ne traquait pas les ombres, Black Hole traquait les consciences. Les objets changeaient mais les techniques, elles, restaient les mêmes. Une brise, plus forte que les autres, vont soulever ses épais crins de jais. Son encolure, puissante et rouée, se retrouva comme ornementée d’une couronne mobile et, sous un pâle rayon de lune, l’étalon sembla beau. Soudain, on lui pardonnait ce caractère cruel et toutes ces cicatrices qui dessinaient son corps. On ne voyait en lui plus qu’un animal puissant et sûr qui, par toutes ces choses qui l’instant d’avant n’étaient que des tares, devenait sublime et attirant. L’envie de se pencher sur lui était irrépressible et sans phare, on venait jusqu’à lui pour se noyer dans ses yeux qui n’avaient de fond.

« Hole était toutes ces choses complexes, aussi attirantes qu’effrayantes. Avec habileté, il se jouait de son statut et de sa personne alors que jamais il ne doutait. Mais qu’aurait pensé Lusitania de ce jeu qu’il dessinait ? Sans violence, il s’en prenait à une de ses guerrières, s’amusant d’elle même si, pour l’heure, aucun rouage n’avait encore été enclenché. C’est pour toi, ma très chère muse, que je joue ce soir. C’est pour te protéger, toi, ton image et ton rang de moi. J’aurai préféré te croiser, te voir et te parler, te regarder danser mais c’est sur ta guerrière que je suis tombé. Les silences, me crieraient-ils désormais des mensonges, muse de neige et de sang ?

« Quant à mon nom, sachez qu’ils m’ont baptisé Black Hole, Trou Noir. Cependant je ne suis pas dupe : vous n’avez sans doute jamais entendu parler de moi, ni des Shikaku. »

« Un rire –moqueur ou sincère ?– s’échappa de sa gorge. Si Hole n’avait joué un rôle aussi important que celui de la Jument Rouge, on le savait, sur ces terres comme sur d’autres, bon guerrier. On disait de lui qu’il aurait su tenir tête aux touts meilleurs et peut-être même qu’il aurait eu le dessus. Black Hole n’avait plus rien à prouver : on le savait bon guerrier et, s’il était un Shikaku et qu’il en était fier, l’affichant sans jamais chercher à le cacher, on ne pouvait nier son sens infaillible de la loyauté. Ce serait jusqu’à la mort qu’il se battrait pour les siens, quitte à mourir pour qu’ils vivent. Mes heures ne sont aujourd’hui que de viles sursis et j’attends, patiemment comme rageusement, de me confronter à la mort. Si l’on peut l’assassiner, je m’essayerai à cette danse. Au-dessus du vide, je danserai une fois de plus et je piafferai pour elle comme je piaffe pour toi, ma très douce muse.

« Elle le considérait comme un ennemi et, finalement, elle n’avait peut-être pas tort de l’envisager sous cet aspect. Hole avait toujours eu deux visages : un qu’il ne montrait qu’aux siens et un autre qu’il destinait à l’univers tout entier.
©N.A.S.A.


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