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Wild Horses: La Terre des Chevaux Sauvages.
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Nombre de messages : 1650 Age : 28 Nom : Marion Clan : Shikaku | Glace | Crépuscule Date d'inscription : 27/10/2010
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Sujet: Lost in a Static. | PV. Dim 16 Mar - 14:54
Photographs paint mistakes in your suitcase so listen, Conversation, I've lost the way.
La nuit avait refermé sur elle ses noirs vêtements, et prise au piège, elle avait cédé à la panique. Folle, la dame au sourire triste s’était débattue contre du vide, dansant de ces pas maladroits et maladifs, contorsionnant son corps en tout sens, sans faire attention davantage à l’habit de vie qu’il arborait. La muse de glace avait juste perdu pied, et seule, elle avait affronté ses démons qui, depuis la Bataille, ne la lâchaient plus. De jument solitaire et froide, elle était devenue, cette nuit, un monstre sans nom, dont les yeux roulaient telles des billes et dont la bouche salivait une écume rouge de sang.
***
Le fauve ouvrit un œil, cherchant du regard la grande jument aux pommelures de sang. Le souvenir de cette longue nuit s’était imprimé dans sa tête, et il lui était presque impossible de s’en défaire tant l’intensité en avait été forte. Impuissant, il avait été le témoin de cette crise hystérique, et malgré tous ses appels déchirants, malgré toutes ses tentatives pour la ramener près de lui, il avait assisté à sa crise de paranoïa. Led s’était très vite rendu compte que, malgré les airs qu’elle se donnait, Sorrow était trop ardente dans sa sensibilité. Toujours à fleur de peau, elle lui était apparue, un matin, comme une fleur délicate sur laquelle il fallait veiller, et a fortiori depuis qu’elle portait en elle la vie. Si le puissant mâle avait d’abord pensé trouver en elle un compagnon de jeu, il s’était heurté à un lien plus profond mais qui, de part sa complexité, avait su les rendre inséparables et dépendants l’un de l’autre. Aujourd’hui, il n’aurait osé imaginer sa vie sans elle, sans son timide sourire, sans son regard si calme qui savait l’apaiser en toutes circonstances. Comment, alors, expliquer qu’il s’était retrouvé impuissant à la rappeler à lui ?
Lentement, il ouvrit son second œil, roulant sur le dos comme l’aurait fait un chaton, et s’étirant, dressant ses quatre pattes en l’air. Ses dents claquèrent sèchement, mettant un terme à son long bâillement et déjà, il se mettait en marche, les sens en alerte. Sorrow l’avait devancé et solitaire, elle marchait l’encolure basse, ses naseaux frôlant le sol. Ses coussinets se posaient sans un bruit sur le sol, marchant bientôt dans les traces qu’avait laissées la dame. En temps normal, il aurait accéléré l’allure et il aurait bondi d’une détente puissante vers elle, serrant son col de ses puissantes mâchoires sans les fermer pourtant, l’invitant une énième fois à partager avec lui un de ces jeux de guerre. Mais depuis cette fameuse nuit, rien n’était plus pareil. Les mots de la future mère s’étaient fait rares, précieux et Led, d’habitude toujours si joueur, avait su en prendre toute la mesure et en cerner la profondeur. Quelque chose n’allait plus, mais il n’aurait su dire avec exactitude ce qui avait changé. Certes, la jument des Glaces était revenue blessée, bousculée et choquée de cette Bataille, mais là était le lot de chaque guerrier partant défendre son clan. Alors pourquoi ce soudain mutisme, pourquoi ces crises paranoïaques ? Il n’en savait rien et pour l’heure, sa meilleure réponse avait été l’écoute, l’attente et l’attention. De façon muette, il lui disait à chaque heure de chaque jour qu’il était là, à ses côtés, jouant encore à être son ombre.
En elle, quelque chose s’était brisée, lui montrant à quel point les connexions établies pouvaient être ténues et fragiles. Rien n’était jamais acquis pour toujours, et la route ne finissait en fait jamais. Sans cesse, il lui faudrait recommencer, refaire encore et encore ; là était son lot de mortelle. Pourtant, ce n’était pas cela qui l’avait rendue malade. Elle s’en sentait la force, puisque accompagnée de Black, de Led et, bientôt, de son enfant. Ce qui lui avait fait perdre pied était le doute, insidieux et pernicieux, qui s’était immiscé en elle et ce, malgré toute sa volonté. Sorrow aurait aimé que jamais ces questions n’aient à surgir en elle, elle aurait voulu pouvoir les cloisonner dans un coin de son esprit, les jeter au large, qu’elles dérivent pour finalement disparaître de son horizon. Mais elle n’en avait eu le loisir, et les doutes s’étaient installés, détruisant toutes ces choses qu’ils avaient dessiné, ensemble.
Ensemble. Le Maître de l’Ombre et la Dame de Glace. Ce pont qui les menait vers une terre nouvelle avait été balayé dans un ouragan destructeur. Mais ce n’était pas là le pire … Pourquoi, comment un être si sensible avait-il pu laisser agir ce monstre en toute impunité, allant jusqu’à le défendre? Sans poser plus de questions, Sorrow Life s’était présentée sur le champ de bataille, dans les rangs qui s’étaient formés derrière son compagnon et son petit-enfant de cœur. Elle s’était battue, guerrière obéissante et dévouée, pour une cause qui la révulsait. Quand les hennissements avaient cessé, quand, tremblante, blessée et seule, elle avait renoncé à ce paysage de chaos, elle s’était retrouvée devant un vide. Des enfants venaient de mourir, exécutés par un animal qui, sur lui, portait l’odeur du clan de son compagnon. Longtemps, elle avait refusé de croire que Black avait eu vent des projets de l’animal au profil canin. Mais pourquoi, alors, l’aurait-il défendu ? Le meurtre des deux jumeaux, n’avait-il été qu’un prétexte pour se mesurer à l’Alliance du Sud ?
Pleine de doutes, la fine jument s’en était allée pour un voyage salvateur vers les terres froides et hostiles des Glaces. Elle avait cherché en leur sein ces langoureuses plaintes qui avaient su apaiser un jour son cœur, mais c’était en vain cette fois que ses terres avaient chanté. Rien n’avait réussi à détourner de son esprit ces doutes malsains, et elle s’en était rendue malade. Seule l’idée de la vie qu’elle portait en elle l’avait convaincue de s’alimenter encore. Rien ne charmait plus ni ses yeux ni son cœur : l’on avait fait table rase de toutes ces choses qui avaient su éveiller en elle une joie, même minime. Son enfant. Mais quelle vie allaient-ils lui offrir ? Serait-il sans cesse guetter par des animaux de peu de foi qui, pour se venger ou pour créer un terrain d’affrontement, n’hésiteraient à s’en prendre à sa vie ?
Black avait été son sauveur, le point d’orgue de sa vie qui avait commencé à lui échapper. Sensuellement, il l’avait ramenée vers le chemin de la vie, lui prouvant qu’elle était encore belle et désirable, qu’elle était encore jument. Il lui avait montré dans un profond respect que le monde l’attendait encore, que son nom n’avait été rayé. Et elle l’avait aimé. Fougueusement et farouchement, elle avait découvert pour ses yeux seuls des trésors enfouis au fond d’elle-même. Pour lui, pour son amant, elle s’était faite mutine et rebelle, s’amusant à la provoquer et s’offrant sans réserve, jusqu’à lui donner son corps. Sans peur, elle avait mêlé sa plainte d’abord timide à ses râles sourds de plaisir, alors qu’ils s’étaient confondus, trouvant en l’autre un écho vibrant à la passion qui les dévorait. Oui, elle l’avait aimé. Sans mensonge ni tromperie ou même jalousie, elle avait aimé cet être adorable et fragile, ce mâle blessé mais fière comme aucun autre.
Mais où en étaient-ils désormais ? Devait-elle se contenter de fermer les yeux, de faire comme si rien ne s’était jamais passé ? Elle ne lui demandait pas de lui rendre des comptes, elle ne voulait pas le voir se blâmer, elle ne prétendait pas lui faire avouer quelques crimes. Non. Ce qu’elle voulait ne dépendait en fait pas réellement de lui : elle avait juste besoin de retrouver confiance en eux, qu’elle sache qu’ils n’avaient pas changé, et que demain serait aussi doux qu’hier.
Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
Nombre de messages : 8130 Age : 30 Nom : Liberty, Black, Sun Star, Odyssée. Moi c'est Chamallow^^ Clan : Black chef de l'Ombre - Liberty fondatrice des Etoiles - Sun Star chef associé et fondateur du Soleil - Shiki et Odyssée solitaires Date d'inscription : 02/12/2006
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Sujet: Re: Lost in a Static. | PV. Dim 30 Mar - 10:51
The wind is howling like this swirling storm inside. Couldn't keep it in, Heaven knows I tried.
Il ne trouvait pas le sommeil. Il ne trouvait rien du tout !
Eveillé en sursaut, par une idée ou un pressentiment, il n'en savait trop rien, Black n'avait pas retrouvé le sommeil depuis le lever de la lune. A pas lents, souple et silencieux pour ne pas éveiller ceux des siens qui ne dormaient pas non plus, l'étalon noir avait résolu de fuir son territoire trop paisible pour quêter un peu de compagnie ou de réconfort aux sources de ses plus vieilles aventures. Les territoires de Glace lui étaient toujours ouverts, il ne le savait que trop bien quoique leur maîtresse ne le lui ait jamais avoué en ces termes. Il pouvait les fouler à sa guise et se ressourcer à la calme majesté de ces sommets altiers, de ces terrains figés dans une glace éternelle – au moins à l'échelle d'une vie de cheval -, dans la quiétude exempte de prédateurs de la Forêt des Cascades et l'incroyable pureté des lacs qui habillaient le pied de la Chaîne d'Ivoire.
Ce n'était pas son monde et dans ses veines, le sang ne battait pas au rythme des territoires du Nord, à la différence de Shiki ou de Stelmaria. Mais, envers et contre tout, il était d'ici. Les lieux se dévoilaient et se dessinaient sous ses yeux au gré de sa longue promenade solitaire, et les yeux tourmentés de Black reconnaissaient les contours familiers, les angles des rochers et la douceur des sols spongieux de fin d'hiver. Ici était l'endroit où il avait entendu le premier cri de défi de Stelmaria, et là-bas, devant ce roc qui dégelait doucement, le point de leur rencontre et de leur combat. Dans la combe à peine visible, mais qu'il devinait plus qu'il ne la distinguait, il avait retrouvé la trace de son frère chéri Equinox, plus qu'un ami et rien moins qu'un alter-ego. Sous les hautes frondaisons de cette pinède millénaire, sa fille de cœur avait donné naissance au premier né qui, aujourd'hui, emplissait de fierté le cœur des siens, le petit Shiki, roi par le sang et par le cœur. Riches de souvenirs, les terres de Glace sommeillaient.
Là-bas, sur les vastes plaines qui couraient jusqu'au blanc infini des banquises, il se souvenait d'une nuit de jeux parmi tant d'autres, et surtout d'une nuit magique aux côtés d'une créature aussi pâle que la neige naissante. Il se souvenait d'avoir passé des heures à peindre l'avenir de mille couleurs, ses couleurs à lui mêlées aux siennes à elle, et il se remémorait d'autres instants de bonheur sinon d'extase qu'il avait partagé avec elle, et tant aimé partager ! Car les territoires du Grand Nord n'étaient pas que le fief de ses amis, mais également celui de sa belle, de la plus belle chose qui lui soit arrivée depuis des lustres et de la plus belle personne qu'il ait rencontré depuis des années. Sorrow Life, la guerrière du Clan de Glace, qui illuminait ses jours et ses rêves depuis plusieurs mois désormais, résidait ici. Et, si les cieux étaient cléments... Il l'avait vue pour la dernière fois lors de leur terrible affrontement, non pas elle contre lui mais elle et lui contre les clans du Sud, pour le sang de deux poulains. Deux petits...Black avait combattu jusqu'au bout puis, comme tous les lutteurs, dégoûté, avait quitté le terrain de la bataille en suivant le dernier de ses guerriers et après s'être assuré que sa dulcinée n'était plus présente sur les lieux. Le combat avait ici cessé faut de combattants et tous, sans exception, en étaient ressortis hantés, blessés voire brisés. Il n'y avait qu'à sonder les yeux de Shiki qui découvrait avec impuissance les effets de la Malédiction qu'il avait pensé éteinte dans son sang, il n'y avait qu'à observer le panache piteux de Sun Star quand il avait rompu le combat avec Zanzibar, Zanzibar qu'il estimait et respectait mais que seules les circonstances l'avaient poussé à affronter, pour comprendre la profondeur de la blessure. Car, si le sentiment d'impuissance et de futilité est coutumier à ceux qui sortent de la tourmente des batailles, il est rarement aussi puissant et n'est jamais aussi amer qu'il ne l'avait été ce jour-là. Black, lui-même, ne savait plus pourquoi il se battait, ce qu'il faisait...
Doutant de lui, saurait-il la rassurer ? Il se doutait bien que la mort des deux poulains avait dû ébranler sa compagne, elle dont la douceur n'avait d'égale que sa force, mais dont il connaissait les fragilités puisqu'il les avait faites siennes quand il lui avait confié ses propres tourments. Il se doutait bien, quelque chose au fond de lui lui chuchotait que la politique est cruelle, que la frontière entre ses valeurs et ses ambitions est parfois ténue et souvent, trop souvent franchie. Il sentait, il pressentait, que Le Joueur avait été plus loin qu'il ne l'avait tout d'abord envisagé quand, pesant la vie de jeunes êtres contre celle d'un étalon doré, il avait donné son accord tacite.
Il n'avait pas tout vu, pas tout entendu. Il n'avait pas prévu que Le Joueur se réclamerait de l'Ombre. Il ne pouvait plus nier, pour ne pas perdre la face et avouer la faiblesse de son Clan. Il n'avait pas prévu la souffrance pure dans les yeux de Shiki à la mort de Bliss, il n'avait pas compris l'affection d'un père pour ses petits, qui peut mener à la folie et à la haine, à la guerre et au sang. Il n'avait rien compris du tout. Il avait eu tort. Tort d'acquiescer trop vite, tort de ne garder en tête que la vieille trahison, la double trahison dont étaient innocents ces poulains qui n'avaient commis de crime que d'être les petits d'une ennemie du Joueur. Il avait eu tort de peser trop vite le poids de leur vie, et aujourd'hui qu'il réalisait ses erreurs, le poids pesait sur ses épaules comme le fardeau d'un reproche.
Elle était là. Black s'immobilisa net, comme un chien à l'arrêt, quand il aperçut cette silhouette mille fois fantasmée. Toujours aussi belle, toujours drapée dans sa robe de velours et à peine plus lourde qu'avant sans que rien ne puisse altérer sa grâce, Sorrow Life marchait dans son champ de vision et sa robe blanche irradiait dans la nuit. Il ne savait trop si elle avait pu l'apercevoir : son corps noir de jais se confondait si bien avec le ciel couvert de cette triste nuit ! Il brûlait du désir de l'aborder, de la surprendre d'un souffle dans son encolure adorable, d'un hennissement rauque, mais quelque chose le retenait et c'est pourquoi l'étalon noir se cabra à-demi pour pousser son hennissement. Un cri léger, oh ! Presque rien, juste assez pour qu'elle l'entende et puisse le localiser. Puis, il demeura immobile, sur la pointe des sabots ou presque, tout entier tendu vers elle. Immobile.
Dernière édition par Liberty le Dim 13 Avr - 7:42, édité 1 fois
Black Hole Cauchemar de la NASA
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Sujet: Re: Lost in a Static. | PV. Dim 30 Mar - 12:12
Everything I tried to be just wouldn't settle in.
Perdue, la grande et fine dame était redevenue cette poupée usée, faite de vieux chiffons, et qui dansait sous le joug d'une main invisible. Cette seule bataille avait anéanti le moindre de ses efforts, et de nouveau, elle s'était égarée, perdant de vue ce bout d'elle qui s'était, à travers Black, réclamé comme vivant et vibrant, comme passionné et affolant. L'incendie s'était éteint, s'endormant sur des braises rouges encore et qui ne demandaient qu'un souffle nouveau, plein de vie et d'amour, pour repartir. Une envie, d'ailleurs, l'avait assaillie : elle avait éprouvé le besoin, impérieux et urgent, de retrouver le corps tant connu de son amant. Elle avait eu envie de se perdre dans toutes ces lignes, de laisser ses naseaux frémissants courir sur sa robe de velours. Elle avait espéré trouver son regard, se noyer dans ses yeux sans fond. Mais auraient-ils été si proches ? Si la jument aux truitures de sang s'était embrasée à cette idée, la peur de se voir maladroite dans ses gestes ou dans ses attitudes l'avaient contrainte à demeurer seule, absorbée par un tumultueux face-à-face avec l'ombre et ses alarmes.
Un hennissement, ou plutôt une plainte, parvint à ses oreilles et, instinctivement, elle redressa l'encolure. Il était là, enfermé au cœur de la nuit, dans son inaccessible prison. Il était là, à la regarder de ses yeux aux reflets si noirs qu'ils en devenaient bordeaux, le corps tendu vers elle, réfrénant pourtant cet élan qui aurait su, sans aucun doute possible, être vigoureux. Si le silence retombait déjà, elle l'avait bien vu et bien entendu et, comme lui, elle s'était arrêtée, immobile dans sa robe grise, dans ses tourelles imprenables. Oh, qu'elle aurait aimé pouvoir s'élancer vers lui, lui montrer toutes ces choses qu'elle avait rêvées pour lui, pour elle et pour leur famille ! Mais la réalité était autre, cruellement implacable.
Comme timide ou mal assurée, elle laissa glisser un hennissement léger et court, comme pour lui dire qu'elle l'avait bien vu et bien entendu. Hésitante, elle se remit pourtant en marche, ses sabots se posant avec toujours autant de légèreté sur le sol malgré ses flancs qui s'arrondissaient en s'alourdissant. Avec lenteur et calme, elle vint à lui, s'arrêtant à ses côtés, plongeant ses yeux aux lumières toujours un peu tristes dans les siens. Blessée et mal remise de la bataille, le pâle sourire qui glissa sur ses lèvres était le premier qu'elle tendait depuis des lunes. Le premier et oh combien son plus cher ! Ce qu'il portait en lui était si précieux et si fort que sa faiblesse lui en était presque pardonnée.
Les naseaux de velours de la dame se dilatèrent et son poitrail se souleva : l'inspiration était riche, profonde et, quelque part, solennelle. Un sourire, aussi tendre pouvait-il être, ne pourrait jamais prétendre être la hauteur de mots. Mots qu'elle avait toujours affectionnés et qu'elle avait appris à apprécier à leur juste valeur : rares étaient ceux de trop dans sa bouche.
« Black ... les jours sans toi m'ont paru longs. »
Et pénibles, et insurmontables, et mortels. Black, j'ai tant eu besoin de toi.
Elle avait seulement prononcé son nom, mais désigner son corps présent, après tant de jours, comblait presque ses attentes et, sans qu'elle n'ait à se forcer, son sourire grandit, éclairant son visage. Doucement, comme si Black n'était qu'un rêve, elle approcha son long chanfrein de son épaule, la caressant avec une infinie tendresse. Elle n'éprouvait ni détestation ni dégoût contre lui : elle avait seulement peur. Peur de ne pas être assez forte pour eux, pour lui dont elle savait qu'il se reprochait chaque jour la mort des enfants du shikaku, pour le poulain qu'elle portait en elle.
Led, lui, avait fait mine de poursuivre son chemin, adressant un bref signe de tête à l'étalon. Il n'avait pas pour ambition de les gêner, eux si fragiles en ces heures troubles, eux qui avaient tant besoin de se retrouver désormais.
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Sujet: Re: Lost in a Static. | PV. Jeu 5 Juin - 6:21
Appuyant ses naseaux contre l'épaule de sa douce, sans un mot, sans un cri, Black ferma les yeux pour se laisser porter par l'odeur capiteuse et la voix suave qui affolaient ses sens. Quel mystère c'était ! Il la connaissait, il avait parcouru son corps des heures durant, ses monts et ses vallées comme un voyageur émerveillé dans un nouvel univers, il l'avait découverte et aimée, et pourtant, ces lignes qu'il pouvait dessiner les yeux clos, ces muscles dont il connaissait jusqu'au grain de la peau qui les recouvrait, cette odeur dont la moindre nuance lui était familière, tout en elle l'émerveillait. Elle n'avait guère changé, depuis quelques mois qu'ils n'avaient pu se toucher et se caresser ainsi, mais il percevait une distorsion, un changement, un quelque chose qui le heurtait et lui soufflait qu'une ombre s'était glissée entre eux. Entr'aperçue lors du terrible combat contre l'Alliance du Sud, Sorrow Life lui avait paru combattive mais portée par le chagrin plutôt que par la rage, une de ces guerrières qui - comme bien d'autres - étaient allés au front parce qu'il le fallait bien et non parce que c'était là leur désir profond.
Mais qui avait voulu se battre, ce jour-là ? Qui, à part peut-être Le Joueur, avait pu éprouver du plaisir à l'idée de ce combat provoqué par deux morts, deux êtres abattus qui n'avaient rien demandé à personne et qui était monté en première ligne avec autre chose que de l'amertume dans le coeur, couplée à la certitude que c'était là la seule issue à la situation présente ? Aucun d'entre eux n'avait voulu cela et même lui, Black, qui avait laissé courir le tueur, même lui n'avait pas anticipé le poids de ces deux jeunes vies qui retombait sur ses épaules. Fermant encore une fois les yeux pour se noyer dans l'odeur de Sorrow Life, Black répondit à ses mots si doux à son oreille : "Les jours sans toi n'étaient pas des jours. C'était une nuit perpétuelle, morne et grise, qui avait perdu jusqu'à son essence même."
Frémissant de tout son corps, il ajouta :
"J'ai voulu te parler après la bataille, mais il me fallait prendre soin de mon Clan et je n'ai pu que m'assurer que tu étais saine et sauve, et partir. J'aurais voulu t'emmener avec moi...si je n'avais pas eu autant confiance en Stelmaria et Shiki pour défendre le Clan de Glace, je l'aurais fait."
Black Hole Cauchemar de la NASA
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Sujet: Re: Lost in a Static. | PV. Mer 9 Juil - 11:10
Nous allions là où la mer se reflète au ciel Là où les tours se rejoignent entre elles Enfant du solstice, hors de l'eau tu tenais ma tête Les lucioles fusaient comme des comètes Mon terrain de jeu, tes larmes et tes lèvres Finalement tout est écrit dans ma lettre Et je la brûle, tout doit disparaître ?
Reine brisée, son manteau d'hermine n'avait jamais été qu'un terrible songe, qu'une vague impression qui pâlissait finalement en mensonge. Elle n'avait jamais rien eu et elle n'aurait jamais rien, rien de plus que cette famille qui lui tendait les bras. Et cette pauvreté, si belle et touchante, si douce et aimante oui, cette pauvreté lui convenait. Elle n'avait pas besoin de plus de mot, de plus de geste ou de considération. Elle ne voulait que lui et leur enfant. En avaient-ils encore le droit ? Etaient-ils encore libres de choisir cet avenir ? Black était là, contre elle, à sentir son odeur, à retrouver ses courbes qui se faisaient plus lourdes. Il lui parlait, il évoquait cette bataille, ce coup d'œil qu'il lui avait jeté. Ô malheureux enfants ! Les cieux, ne sauraient-ils jamais êtres cléments pour eux ? Aux mots de Black, sa gorge s'était serrée. Elle avait redressé son encolure, plongeant ses yeux tristes dans ceux de son amant. Elle aurait tant aimé pouvoir être autre. Plus légère, plus pétillante et éclatante. Mais Sorrow n'était pas cette jument là. Sorrow était sombre, silencieuse et interrogative. Elle avait beau croquer avec ardeur ces instants de Vie, elle demeurait interdite et pâle. Du moins, c'était ce qu'elle laissait paraître. Une éternelle froideur, une éternelle distance que seul un avait su condamner. Il l'avait vue muse, jument mutine et ardente. Mais à quel prix ? Le doute était tel qu'elle s'était repliée, enfant déboussolée et perdue dans son soi intérieur.
Elle aussi. Tout comme lui, elle aurait aimé pouvoir poser des mots sur cet évènement, parler à chaud de toutes ces passions qui s'éveillaient à nouveau dans un cœur dont les battements se faisaient violence. Elle aurait voulu pouvoir trouver cette épaule solide, que cette épaule trouve la sienne, plus frêle. Mais il avait tenu ses responsabilités et elle, elle était rentrée sur les talons du jeune Thar. Ils auraient aimé, mais ils n'avaient pas pu. Blessure. Avant, avant cette bataille, vivre dans deux clans différents lui avait semblé anecdotique. Ils s'étaient toujours retrouvés. Dans la longue plaine, ils avaient su se voir, au milieu de la Taïga, ils avaient su s'appeler. Mais là, ils s'étaient aperçus. Une image volée, attrapée à un instant T. Et c'était tout. Comment ? Pourquoi ? Son corps s'était raidit dans cette incroyable nuit, seul son regard brillant vivant encore.
Black la savait douce, elle s'était connue cruelle. Les secondes, depuis la réponse de Black, ne cessaient de s'écouler sans qu'elle ne dise rien. Elle le fixait simplement, distante peut-être. Méfiante ou défiante ? Son esprit cavalait. Il parcourait à toute allure ces souvenirs brûlants et amoureux, plein de belles paroles et de voluptés. Luxure ? Elle devait juger, en son âme et conscience, d'eux. S'était-elle laissée avoir ? Black, était-il en fait autre ? Trop. Trop de pleins, trop de vides, trop de tout et de rien. Elle sombrait à nouveau, s'enfonçant dans ces abîmes sondés mille fois déjà. Elle s'enfonçait, elle faillait mais, contre toute attente, elle avança.
Un pas, un seul. Balbutiant, maladroit, chaotique. Un pas en avant, un fabuleux pas qui poussa ses naseaux brûlants vers le col épais et mâle de l'étalon. Frôlement, caresse, contact. Il était là. Elle avait beau sombrer et perdre le fil, elle avait beau se penser malade et folle, lui restait là. Pourquoi, pourquoi n'allait-il pas user de ses charmes orientaux sur d'autres muses, plus jeunes et vivantes, plus affolantes et chaleureuses ? Il l'aimait. Elle le savait, elle en était sûre. Et c'était cette certitude même qui agissait sur elle comme un électrochoc. Elle se lova tout contre lui, appuyant plus fermement son chanfrein contre son corps. Elle y mettait tant de force qu'elle le poussait presque mais elle en avait ô combien besoin.
Ils s'aimaient. Malgré les doutes, les blessures, les drames et les appréhensions, les incertitudes, ils continuaient de s'aimer. Ils ne pouvaient s'effacer d'un simple revers de main et ils s'aimaient. Ils étaient à la fois mêmes et contraires, mais ils s'attiraient, ils se plaisaient, ils s'apprenaient et se confondaient bientôt. Lui seul savait ses doutes, ses blessures et ses désillusions d'antan. Lui seul avait su trouver le chemin de son cœur et faire mourir ses mugissantes défenses. Lui seul l'avait, elle, toute entière et consciente.
« Et votre choix, tendre roi, était le bon. »
Elle s'était redressée, ses lèvres de satin non loin de sa nuque.
« Je n'avais rien, rien d'irréparable et ce petit-fils de cœur était là. Je sais combien il compte pour toi, combien tu l'estimes et combien tu peux lui faire confiance. Tu as bien fait. Avant tout, tu es un chef. Je ne veux ni ne prétends pouvoir te changer. Ton choix était le bon, Black. »
Ces mots lui coûtèrent cher et ils s'étranglèrent dans sa gorge serrée, mais ils étaient ô combien sincères. De nouveau, elle pressa sa tête contre son encolure, faisant silence pour percevoir les pulsations de son cœurs, les frissonnements qui secouaient son corps. Il était avant tout chef. Mais le serait-il avant d'être père ?
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Sujet: Re: Lost in a Static. | PV. Mer 20 Aoû - 15:47
Give me all your love now Because for all we know We might be dead for tomorrow I can't go on wasting my time, adding scars to my heart Cause all I hear is « I'm not ready now ». So let's love fully, let's love loud, let's love now, Cause soon enough we'll die. Soko – We Might be Dead by Tomorrow
Il sentait comme une distance, un recul, une distorsion dans la trame de cette rencontre onirique et son cœur battit plus fort, mais pas grâce à ses sentiments. Il sentait, sans pouvoir encore le saisir, fugace comme un reflet sur l'eau, qu'un problème couvait et qu'en malheureux innocent il venait de gratter la minuscule couche de terre qui le gardait encore de la surface. Sorrow Life demeurait silencieuse. Oh, ce n'était pas la première fois, bien loin de là, que les mots se faisaient indésirables, trop lourds et trop faibles à la fois pour cet échange de peau à peau, de regard à âme, pas la première fois qu'ils se taisaient d'un commun accord. Mais, sans savoir l'expliquer, Black percevait une différence entre ce silence émerveillé de ceux qui découvrent l'amour et le recul, infime mais ô combien perceptible dans une telle proximité, de sa belle.
Il faillit parler encore. Il gonfla sa poitrine, puis laissa couler, tandis qu'un souvenir se faisait jour dans son esprit. Magie Noire, sa première compagne ou plutôt la première de ses compagnes qui eut compté à ses yeux et son cœur tout à la fois, le lui avait souvent reproché. Elle lui avait jeté ces mots, brûlants de rancoeur mais que leur fiel ne rendait pas moins vrais. Tu ne sais pas aimer. Tu aimes trop, trop fort, tu brûles les autres et tout d'un coup tu te souviens que tu es chef et tu crois que cela te donne le droit de les abandonner, calcinés. Tu n'es jamais là, et en même temps tu l'es trop. Il se sentit presque trembler au souvenir de leurs confrontations et à la crainte que cela ne se reproduise. Etait-ce comme une malédiction ? Ne saurait-il donc jamais aimer, détruirait-il donc tous ceux qui lui étaient chers, les laissant se brûler les ailes comme de malheureux papillons auxquels on ne voulait que montrer la lumière ? Il allait prendre la parole, une seconde fois, mais elle avança soudain. Elle fit un pas, un autre et tout d'un coup se trouva lovée, mussée, serrée, pressée contre lui, son chanfrein appuyant fermement contre son corps jusqu'à le déséquilibrer. Et lui, se décalant sans bouger ses pieds, accueillit avec joie ce poids pour lequel il serait toujours heureux de faire rempart et soutien. Elle était là, contre lui, comme si elle avait voulu se fondre en lui, bien loin de leurs effleurements coutumiers et lui sentit une vague de tendresse déferler sur son cœur, noyant et emportant dans ses flots tumultueux les pensées sombres. A son tour opposant son poids au sien, il accentua la force de leur contact et, étendant le cou, l'enserra, l'enlaça en fermant les yeux.
Il avait besoin d'elle, c'était une certitude. Ceux qui le croyaient indifférent, glacial et distant ne savaient rien. Ne le connaissaient pas. Black, loin de la statue de marbre noir qu'on dépeignait parfois, n'était qu'émotion, était tout émotion, sentiments violents qui le traversaient comme d'autres la foudre et le laissaient ébahi, tremblant, vacillant presque. Pour lui, tout son était cri à l'exception des plus infimes, toute odeur était impossible à ignorer, toute clarté blessait après la chaleur de l'obscurité, toute colère était rage, toute tristesse était abîme et tout amour était folie. Il avait besoin d'être à elle car à son contact, il se sentait meilleur, plus grand et plus fort, plus sûr de lui, plus calme, moins sensible et moins à fleur de peau. Auprès d'elle, ses sensations s'apaisaient, ses sentiments s'affadissaient à la lumière de l'amour et la quiétude, si rare, régnait.
Tendre roi...Black sourit tandis que le souffle de Sorrow Life lui chatouillait la nuque, mais ce délicat contact était si doux et agréable qu'il résista à la tentation de se retourner pour croiser son regard. A la place, il joua gentiment avec les crins soyeux et fous qui dansaient sur l'encolure claire, avant de répondre, lentement car pensif : « Mon père était un chef. Un chef avant toute chose, avant même d'être père. Quand il nous parlait, c'était de l'avenir, du jour où Sun Star serait roi, en tant qu'aîné, et moi le second, le lieutenant ou le bras droit. Il lui apprenait à se battre, à gouverner, à parler et à se faire obéir, à lui et à Liberty. Il m'apprenait comment l'aider dans l'ombre. Quand il jouait avec nous, c'était pour nous apprendre à nous battre. Pas pour jouer avec ses fils. Je suis parti, j'ai voyagé longtemps et j'ai échappé à cette façon qu'il a eu de tracer la vie de mon frère et de Liberty, de les enfermer dans un rôle de chef, de roi, de roi paternel presque. Il a changé jusqu'à leur façon de voir les choses. Je m'étais promis de ne jamais me comporter ainsi. Et quand Hell Demon est né...l'ai-je jamais convié à faire la course avec moi dans la plaine ? A découvrir quelque clairière ou quelque plage ? Non. Le contexte était troublé, c'était vrai, mais je suppose que l'empreinte de Sable Noir était plus forte que ce je croyais, car comme lui...j'ai été chef de Clan et j'en ai oublié d'être père et compagnon. »
Redressant la tête, cette fois, pour croiser et soutenir le regard de Sorrow Life, il se laissa un instant dériver dans ces yeux bruns. Ses iris noirs à lui, égarés, s'y raccrochaient comme un noyé à une bouée tandis que, sérieux autant que sincère, il ajoutait maladroitement : « Je ne ferai pas la même erreur. »
Black Hole Cauchemar de la NASA
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Sujet: Re: Lost in a Static. | PV. Ven 26 Sep - 7:38
Son corps pressé contre le sien, elle l’écoutait avec attention. Si Black était un animal hypersensible, la guerrière des glaces savait à quel point parler de son enfance pouvait être un exercice délicat pour lui. Le fier chef portait en son cœur d’indélébiles cicatrices alors que dans sa mémoire galopaient d’inoubliables souvenirs. Sable Noir avait été intransigeant avec ses enfants. Avait-il eu tort ? Les deux frères régnaient encore aujourd’hui sur les clans qu’ils avaient fondés et personne n’était venu remettre en question leur autorité. Si leur enfant, prince des temps futurs, était un jour amené à diriger lui aussi, elle aurait souhaité qu’il sache comment faire. Que Black l’éduque à devenir un dirigeant ne la gênait pas : il lui semblait légitime que son compagnon veuille transmettre ses savoirs à son enfant. Ce qui l’inquiétait, c’était la possibilité de le voir absent quand ils en auraient besoin. La jument claire avait grandi seule avec sa mère et elle se souvenait de toute la peine qu’elle avait pu éprouver.
« Je suis certaine que tu feras un bon père, Black. Mais peut-être que … que ce serait plus simple si nous étions moins éloignés l’un de l’autre ? Jusque là, cette distance nous allait très bien. Te retrouver faisait toujours naître en moi mille passions qui, à un contact permanent, auraient pu s’amenuiser. Notre enfant, comprendrait-il cette situation, lui ? D’un autre côté, en prenant l’exemple de Shiki, il semble clair que cela peut fonctionner. »
Après tout, un poulain n’avait pas besoin du contact permanent de son père et ainsi, leur enfant comprendrait peut-être mieux quelles étaient les responsabilités d’un chef de clan. Il tenait à cœur à la future mère de faire découvrir ses terres à son enfant. Elle voulait être sûre qu’il apprenne où marcher sur les lacs gelés, qu’il sache entendre les chants de la glace et que jamais il ne se perde au cœur de la toundra. Et puis, elle ne serait jamais seul : Led s’était considérablement rapproché d’elle et il la suivait comme son ombre, toujours attentif à elle, aux changements d’humeur, aux baisses de moral … Il serait un allié formidable pour l’éducation de ce petit à naître.
L’élégante laissa le silence retomber, appréciant seulement le contact qui faisait frissonner sa peau. Si elle avait eu peur un instant, voir son compagnon en pleine forme l’avait rassurée. Le père de son poulain se portait bien et c’était là la seule chose qui comptait réellement à ses yeux. Même si leur étreinte leur faisait du bien, Sorrow avait conscience que son compagnon devait exercer son pouvoir sur les siens. Douce, elle se détacha de lui, laissant ses naseaux glisser sur son chanfrein, comme un au revoir.
« Tu m’as manqué, Black. Mais nous allons tous les deux biens et je sais que près de toi, tes guerriers seront là pour veiller sur toi comme tu veilles sur eux. De mon côté, Led ne se détache plus de moi et il saurait me défendre et me protéger, le cas échéant. Il est temps pour toi de retourner plus au nord pour panser les plaies des tiens. J’ai été ravie de vous voir et … et je vous aime, cher époux. »
Un sourire malicieux glissa sur son visage alors qu’elle le libérait, lui apportant une nouvelle preuve de son total soutient et de son indéfectible amour. Que la Maître de l’Ombre aille sans crainte : ils marchaient de concert, dans la même direction et le chemin se parait de mille fleurs nouvelles.
Liberty Fondatrice sadique et fière de l'être Rédactrice du Journal
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Sujet: Re: Lost in a Static. | PV. Sam 20 Déc - 16:24
"Peut-être faudrait-il que, des passions des débuts nous en venions à une certaine stabilité, réfléchissait Black à haute voix. Mais tu sais...j'ai toujours aimé par passions. C'est même ce que Magie Noire m'avait tant reproché...j'aime trop, trop fort et trop entièrement, me disait-elle, et je détruis ceux qui m'aiment sans pouvoir me suivre dans tous ces tourbillons de sentiments."
Un long frémissement coucha en arrière les oreilles de l'étalon avant de passer par tout son corps, agitant sur son passage une peau de satin striée des combats du passé, qui abritait un coeur labouré et dont les plaies à vif venaient à peine de se refermer. Être de passions, tout entier agité d'un interminable maelström d'émotions contradictoires, Black ne vivait que par élans de coeur et de corps tout entiers. Il avait toujours été le poulain renfermé, le jeune sensible et réactif dont le regard s'assombrissait pour un rien et dont le ciel se voilait de tempête qu'aucun nuage n'avait jamais annoncé. L'élégance surannée de Sun Star, le timide, le discret, ou le calme et la maturité de Liberty n'étaient pas et n'avaient jamais été faits pour l'étalon noir dont le coeur ne savait que bondir et tressaillir, danser d'un rythme à l'autre sans jamais savoir sur quel pied se lancer. Il était né écorché vif. Il avait parfois écorché vifs les siens. Fut un temps où Magie Noire avait su le convaincre de son anormalité...de reproches en réprimandes, la somptueuse petite jument noire l'avait brutalement jeté face à un reflet que, jeune encore, il n'avait pas été capable de saisir. Pour Sable Noir, Black avait été le second fils, l'enfant de l'ombre, né pour suivre l'aîné sans jamais briller de sa propre clarté et ses élans du coeur avaient plutôt été réprimés qu'encouragés. Elevé pour être l'ombre d'un soleil, il n'aurait jamais dû prendre la première place ni même la parole...et quand le jeune mâle avait revendiqué sa place au plein jour, quand il avait, enfin, cru la trouver auprès d'un fils et d'une compagne, la mère intransigeante l'avait violemment rejeté dans l'ombre, devant le miroir de son enfance. Dans les mots de Magie Noire, dans ses accusations, il avait autrefois revu le poulain effacé, réprimé, le né-pour-être-second incapable de se contenter de cette place sans sel ni saveur.
Il avait été un temps au cours duquel la belle avait su le convaincre que c'était pure folie pour le méchant de l'histoire de chercher la vie au grand air et la clarté aveuglante du grand jour. Il s'était cru anormal, mauvais, tordu et torturé, fou qu'il avait été de vouloir se tailler une place à force de fracas et de combats ! Et puis... Et puis il y avait Sorrow Life. Sorrow Life avec laquelle il retrouvait les passions de sa jeunesse point si lointaine, mais qui l'avait épaulé au lieu de le repousser, et qui savait mieux que personne l'éclairer à sa lumière sans jamais l'éclipser. Couvant sa compagne d'un regard amoureux, l'étalon songeait avec confiance à la mère qu'elle deviendrait...il la devinait tigresse, intransigeante, protectrice et éducatrice pour son petit, leur petit. Il croyait sincèrement que jamais elle ne le repousserait pour conserver par devers-elle celui qu'il lui faudrait protéger. Il sentait qu'avec elle, il pourrait être père de plein droit. Et c'est, en substance, ce qu'il exprima :
"Avec toi, je ne crains pas que mon amour perde de sa force. Serais-je aveugle que je me sentirais encore heureux rien qu'à ta vue, tu sais...vivrions-nous ensembles jour après nuit que je ne me lasserais jamais de te découvrir chaque matin. C'est peut-être parce que je ne crains pas que la distance n'affadisse notre relation que je ne crains pas non plus la proximité. Mais construire un amour, ce n'est pas comme construire une relation de famille...nos territoires sont proches, peut-être ferions-nous bien de nous retrouver plus régulièrement à l'avenir...que mon fils, ou ma fille, connaisse son père aussi bien que sa mère, même si je ne doute jamais que tu sauras lui parler de moi comme moi je pourrais lui parler de toi.
Moi aussi, je t'aime. Et j'ai toute confiance en Led, je sais que tu ne l'aurais pas choisi s'il n'en avait pas été digne ! Transmet-lui mes amitiés, je t'en prie, et si tu retournes au Nord, retournes-y avec l'assurance de tout mon amour. Je t'aime. Vraiment."
Leurs adieux n'étaient jamais douloureux. C'était étrange, mais les deux amants se séparaient toujours emplis de confiance et pleins du plaisir de leurs retrouvailles prochaines, chacun s'étant ressourcé à la chaleur de l'autre. Assuré de sa belle, Black s'en retournerait d'un pas plus altier qu'il ne l'avait rejointe, comme allégé du fardeau du deuil pour un temps. Le temps de panser ses blessures. Dernier regard, dernier salut et dernière cabrade. Le Maître de l'Ombre s'en retourna plus père et amant que meneur, mais bouillant d'un espoir adolescent.