À la découverte du monde humain [Sheela,Shiki] - FINI

La jument suivait Shiki, tout en discutant avec lui. Ils parlaient sur le fait que certains disaient les humains dotés d'une intelligense supérieure aux chevaux. Mais les deux compagnons ne croyaient pas cela.

Bientô, Sheela pu aperçevoir des obstacles. De longs morceau de bois reliés les uns aux autres et qui délimitaient le territoire. Mais pourquoi les humains avaient-ils construit cela? Il n'y avait aucun issus possible, sauf de sauter par-dessus. Ces choses divisaient le territoire en plusieurs carrés et rectangles de différente grosseur. L'isabelle stoppa son galop près des "obstacles" de bois. La petite jument observa avec méfiance.

«Qu'est-ce?»

La petite jument lança un regard intérrogateur à l'étalon gris qui l'accompagnait. Lui devait sans doute en savoir plus sur cette construction des humains. La jument, elle, n'avait jamais entendu parler des bâtiments créés par les humains. Les seuls choses qu'elle savait était à quoi les humains semblaient ressembler. Rien d'autre.

[C'est peu, mais je ne savais pas trop comment commencer...]

Shiki observait avec la même surprise ces grands espaces tentateurs, encadrés d'épaisses barrières. Derrière ces bouts de bois, l'herbe paraissait verte, belle et grasse, le sol doux sous le pied, un paradis...plus loin il distinguait un baquet, rempli, son odorat le lui apprit, d'eau. Mais cela sentait aussi l'absence, le vide. Aucun cheval, aucun humain n'avaient, et ce depuis longtemps, foulé ce sol vert, enchanteur. Seules subsistaient les constructions, défis au temps qui passe, objets de briques encore solides et, étonnamment, encore entretenus alors que depuis la naissance de Shiki, nul n'avait entendu parler des hommes sur ces terres. L'étalon gris soupesa quelques instants durant cette étonnante conclusion, qui impliquait que quelqu'un devait entretenir ces bâtiments, mais que, si on ne le voyait pas, il ne s'attardait jamais longtemps...Puis il s'ébroua:

"Heu...je pense que c'est dans ces grandes zones fermées que les hommes mettent leurs chevaux, non? On ne peut pas sauter ces barrières, alors les chevaux ne partent pas et les hommes n'ont pas à aller trop loin quand ils veulent les prendre avec eux. Non?"

Le jeune cheval lâcha la remarque qu'il retenait depuis quelques minutes:

"C'est étonnant comme tout a l'air très bien entretenu..."

L'herbe verte de l'autre côté des clôtures tentait Sheela. Cette verdure semblait ausi tenter Shiki. L'héritier du Territoire de glace observa un moment cet espace limité. Puis, il conclut que c'était là où les humains mettaient les chevaux, car les clôtures n'étaient pas assez hautes pour sauter par-dessus. La jument douta de cela. Il était certain que les chevaux pouvaient passer. Du moins, selon elle. Puis, le gris lâcha la remarque sur quoi les lieux semblaient bien entretenus. En effet, ce qui était normalement abandonné par les humains semblait propre et n'avoir jamais été délaissé.

«En effet... C'est étonnant! Les lieux ne sont pas supposés être à l'abandon? Mais bref, je ne vois pas pourquoi les chevaux que les hommes mettaient ici ne pourraient pas sauter par-dessus ces clôtures. Ils ont dû trop faire confiance à la race humaine. Je vais vous montrer qu'on peut passer!»

La jument s'éloigna de quelques foulées pour prendre son élan. C'est vrai que cela semblait haut. Mais la jument ne voulait pas paraitre pour une menteuse. L'isabelle avait dit au gris qu'elle passera. Eh bien elle passera! La petite jument s'élança au galop, fixant le regard sur son objectif. Devant la palissade de bois, la jument prit sa foulée d'appel, puis s'élança. Ses antérieurs passèrent, mais au moment où ils allaient toucher le sol, ses postérieur accrochèrent de plein fouet la barre de bois supérieure. Les postérieurs de la jument se déportèrent sur le côté. Ce geste entraina la chute de la jument. L'un des ses antérieurs, ayant eu le temps de toucher le sol, dérapa sur l'herbe grasse du paddock. Le membre de la jument se replia sous son corps. La jument eut le reflex de courber son encolure pendant que ses postérieurs passaient au-dessus d'elle, lui faisant exectuter une sorte de roulade avant, mais plus penchée du côté droit. Sheela s'étala sur son flan droit. L'atterissage fut brusque et coupa le souffle à Sheela durant un court moment, ce qui la cloua au sol.

Shiki observait, amusé, Sheela prendre son élan...les barrières n'étaient bien évidemment pas infranchissables, loin de là, mais un cheval, né dans ces pâturages verdoyants, choyé, bien nourri, avait-il vraiment envie de les franchir? Avait-il vraiment envie de galoper vers une vie, certes libres, mais difficile, souvent douloureuse, souvent dangereuse? Quand on était choyé...on était tenté de le rester et loin de ceux qui méprisaient ce point de vue, Shiki ne pouvait que l'approuver: rechercher l'aventure semblait absurde à qui n'y avait pas grandi. Et comment ne pas ressentir la peur au moment de laisser derrière soi tout ce qu'on avait connu? Un cheval de Clan, décidant soudain de se soumettre aux hommes, aurait aussi peur de l'avenir et autant de mal à se faire à sa nouvelle vie qu'un cheval d'humain décidant de revenir à la vie sauvage. Non, les barrières n'étaient pas infranchissables: elles étaient dissuasives pour des jeunes chevaux, et les chevaux plus âgés estimaient sans doutes que les franchir était une idée stupide voire totalement contre-productive.
A son tour, l'étalon gris se lança vers la clôture mais, ayant vu, avec la coeur serré d'angoisse, Sheela rouler au sol -heureusement, sans gravité-, il prit soin de bondir de toutes ses forces, bien plus haut que ce que l'obstacle semblait laisser voir. Il poussa sur ses jambes avec un petit cri d'effort, tendit et arqua le dos pour ne pas frotter le bois, et replia ses jambes au maximum. Le sol se rapprocha vite; il se réceptionna par réflexe, encaissant le choc dans ses jambes antérieures dont aucune ne fléchit, et réussissant maladroitement à ramener son poids sur ses hanches pour reprendre son équilibre, reprendre du galop et freiner un peu plus loin. Puis le jeune cheval revint au grand trot vers Sheela:

"Franchissable, mais pas évident et sûrement dissuasif. Ca va?"

Sheela resta un moment étalée sur son flanc droi, reprenant sa respiration. Elle vit Shiki prendre lui aussi son élan. Il se propulsa plus haut que l'obstacle, lâchant un petit cri d'effort en même temps. La jument le regarda franchir la clôture, puis encaisser le choc de l'atterissage avec réussite. Le gris, dans l'élan, continua un peu au galop avant de ralentir et de revenir vers l'isabelle au grand trot. L'étalon dit à la petite jument que certe, l'obstacle était franchissable, sans être évident, et dissuasif, puis il lui demanda si elle allait bien.

«Oui ça va. Le choc à été brutal, mais sans gravité. J'aurais dû plus replier mes postérieurs sous moi au moment de passer l'obstacle...»

La petite isabelle se redressa, puis s'ébroua. Elle piaffa un peu, vérifiant que tout allait bien. Seulement quelques égratignures peu profondes çà et là. Rien de bien grave. La chute avait été plutôt impressionnante, mais sans gravité. Sheela pointa ses oreilles droit devant. Un bruit. Elle ne pouvait l'identifier. Était-ce vrai ou son imagination lui jouait des tours?

«Avez-vous entendu? Un son provenait de là-bas.»

L'isabelle pointa du museau là où l'on apercevait l'écurie et les ronds de sable et de longe. Qu'est-ce que cela pouvait-il être?

Shiki hocha la tête:

"Il est plus haut qu'il n'en a l'air, et surtout, plus massif! C'est bon à savoir: nous pourrons ressortir...j'aime autant, pour tout vous dire!"

Il vit Sheela pointer les oreilles et une seconde après, prit lui aussi conscience qu'un bruit, répétitif et discret, retentissait par intermittence là-bas, dans les écuries ou du moins, non loin des écuries. Le vent se leva, une petite brise face à eux, qui leur apportait l'odeur de roche des bâtiments et Shiki élargit ses naseaux, entrouvrit la bouche pour mieux analyser les senteurs que l'air lui apportait. Il huma l'air comme on peut goûter un aliment ou une boisson au goût particulier, soigneux et patient, concentré, puis laissa tomber son verdict:

"Ca sent les bâtiments, ça sent les animaux sauvages, mais je ne crois pas que ça sente l'homme. Vous en pensez quoi? On y va? J'irais bien voir ce qui se passe là-haut!!"

Il prit un petit trot léger, oreilles dressées, aux aguets, pour descendre les pâturages en direction des bâtiments, sombres et massifs, comme d'immenses bêtes accroupies plus bas sur la plaine, vides et pourtant, étrangement vivants. Et ce son qui continuait...de qui était-il? Simple chaîne abandonnée tintant au vent, animal sauvage fouillant des décombres, ancienne bête des hommes redevenue sauvage, chat chassant les souris qui devaient pulluler dans les vieilles granges, chien abruti par le dressage incapable de ne plus garder les lieux, cheval aussi curieux qu'eux?

L'étalon affirma que l'obstacle était plus haut et plus massif qu'il n'en avait l'air. Puis, il pointa à son tour les oreilles dans la même direction que la jument et huma l'air. Le gris affirma que cela sentait les bâtiments et les animaux sauvages. Sheela huma l'air à son tour. C'était, en effet, vrai.

«C'est vrai. Pas d'odeur humaine. Allons voir.»

Shiki partit donc d'un petit trot léger et aux aguets. La petite isabelle le suivit. Qui ou quoi faisait ce bruit? Bien que cela sentait les animaux sauvages, cela pourrait être autre chose ayant une odeur plus subtile? Les pâturages descendu, Sheela remarqua qu'une partie de la clôture était ouverte. La porte.

«Par ici! Cette fois, pas besoin de sauter.»

La jument isabelle passa la porte, puis s'arrêta. Mieux vallait être plus prudent à partir de maintenant. On ne sait jamais. Sheela fixa son regard sur l'écurie. Le bâtiments était toujours en un assez bon état malgré le temps.C'était propre. Trop propre. Comme si quelqu'un venait entretenir de temps en temps. C'est ce qui était louche. Si un humain était revenu ici?

[J'utilise le personnage pantin Sam: sa fiche ici. Evidemment, tu peux le jouer toi aussi^^]

Derrière Sheela, Shiki franchit la porte de la clôture et continua d'un pas vif, dépassant ainsi la jeune jument. Ses oreilles, nerveuses, allaient de droite et de gauche, car il demeurait vigilant et attentif, conscient qu'ils s'aventuraient tous deux en plein inconnu. Ses yeux gris, de même, tentaient d'embrasser l'ensemble du périmètre en un seul regard; et l'endroit était riche en recoins! Devant eux s'étendait la longue silhouette des écuries, des bâtiments tout en longueur, de briques, percés de portes en bois et de fenêtres. Les portes étaient bien entretenues, le bois luisant, à peine poussiéreux, mais il n'avait pas gonflé. Shiki redressa l'encolure et ronfla des naseaux, méfiant:

"Tu as raison, c'est régulièrement entretenu, regarde ces portes!"

Le bruit qui les attirait cessa soudain et le jeune étalon reporta son poids sur son arrière-main, prêt à fuir ou à se cabrer. Son instinct lui disait que quelque chose approchait, que quelque chose arriverait probablement par derrière la palissade qui, faisant le tour d'un enclos rond et sableux, haute de près de deux mètres et totalement close, lui bouchait la vue sur tout son côté gauche.
Un bruit rythmé se fit entendre, comme le son produit par Tharaman quand il ne se souciait pas d'être entendu, et un halètement de loup lui fit suite. Pour un peu, Shiki se serait attendu à voir surgir Kaja, la louve blanche et compagne de Moondance.
Mais la silhouette qui déboula soudain était plus massive, moins haute sur pattes, avec une tête plus petite, en un mot était plus puissante que celle d'un loup. C'était un animal qui ressemblait à un loup, mais dont le pelage presque tigré, les yeux bruns n'avaient rien de sauvage. Il portait les cicatrices de la vie sauvage, mais aussi un épais collier de cuir, et Shiki se raidit en ronflant des naseaux à nouveau, cette fois-ci, menaçant, avertissant l'inconnu de ne pas approcher.

Sam avait entendu des pas de chevaux et s'était précipité, pensant que c'était Lui qui revenait. Bien sûr, il était tôt pour cela, le Maître ne venait ordinairement qu'à la demi-lune, mais pourquoi pas? Chaque arrivée du Maître était annoncée par les sabots de son cheval, une bête rousse avec laquelle Sam aimait discuter car elle lui donnait des nouvelles du monde des hommes, qu'il avait quitté depuis si longtemps. Cheval et chien faisaient bon ménage, et les soirées s'étiraient, paisibles, devant le feu avec la main du Maître grattant délicieusement l'échine de Sam, tandis que chien, cheval et homme se comprenaient comme de vieux amis. Que les soirées étaient longues quand Sam était seul! Si il avait été un loup il aurait hurlé comme eux pour former la meute...mais il n'était pas seul. Le Maître et le cheval roux étaient sa meute.
Les chevaux qui étaient là n'était pas roux mais d'autres couleurs, et Sam ne les connaissaient pas. La plus fine sentait la femelle et le plus grand, gris, sentait le mâle, mais plus fort que le cheval roux. Sam retroussa les babines, une seconde, et puis il se souvint de son dressage. Les Maîtres hommes sont sacrés et les chevaux aussi.
Alors, voyant l'étalon -cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu un étalon!- devenir menaçant -ayant vécu plusieurs années avec les chevaux, Sam savait lire leurs humeurs-, Sam courba la tête avec un gémissement de chiot, une façon de désarmer l'agressivité ambiante:

"Paix. Paix! Sam ne fait jamais de mal aux chevaux, les maîtres l'interdisent."

Estimant que la tension était retombée, Sam redressa la tête, souriant, et jappa en battant de la queue:

"Mais je suis heureux de voir du monde. Sam est joyeux! Vous n'êtes pas les chevaux du Maître, n'est ce pas? Vous êtes sauvages, hein? Vous êtes de quelle meute? Moi, je suis de la meute du Maître et du cheval roux, Orfèvre. Je garde la maison pour le Maître!"

Shiki passa devant Sheela d'un pas vif. L'étalon abordait un air vigilant en attentif tout comme la jeune jument isabelle. Tout était trop bien entretenu pour un endoit dit abandonné. Le gris confirma sa remarque, quelqu'un passait de temps en temps. D'un seul coup, le bruit cessa. Sheela stoppa, les sens en alerte. Un animal semblable à un loup arriva en courant et stoppa sa course face à eux. Voyant l'air menaçant de Skiki, le "loup" courba la tête sur le côté tout en gémissant et en demandant la paix. D'une voix douce, Sheela répondit à l'animal.

«Nos, nous ne sommes pas des chevaux du maitre comme tu dis. Nous sommes des chevaux sauvages. Nous venons des terres qui sont là-bas, plus loins. Quel animal es-tu...Sam?»

L'isabelle détailla l'animal. Massive et plus court sur pattes qu'un loup, il portait un collier de cuir à son cou. Sheela ne comprenait pas pourquoi il ne se débarassait pas de cette chose. Selon elle, cela brimait sa liberté. Et pourquoi faisait-il confiance au maitre? Qui est ce maitre? Un humain sans doute.

De son côté, Sam était vraiment heureux de cette visite innatendue, bien qu'il aurait aimé que le maitre soit de retour plus tôt que prévu. La femelle cheval le dévisageait. Il fini par répondre à sa question.

«Sam est un chien. Sam se sent seul ici quand le maitre n'est pas là. J'aime le maitre quand il vient avec le cheval roux. Quand il vient me nourrir et me gratter l'échine.»

Shiki n'avait jamais rencontré un animal comme Sam; des canidés il ne connaissait que les loups et la bête qui leur faisait face était indéniablement plus puissante, quoique plus petite qu'un de ces animaux sauvages. Cependant, les yeux bruns de Sam pétillaient du même instinct vif que celui qui était la marque des loups, et ses manifestations de bonne humeur, quoique plus exubérantes, suivaient le même schéma que celles de Kaja, pour ne citer que la belle femelle blanche. Shiki se détendit quand l'animal marqua son absence d'intentions agressives, avec un gémissement de chiot, et s'approcha un peu plus, l'oeil désormais amical et non plus menaçant.
Manifestement, Shiki était plus familier des loups et de leurs comportements que ne l'était Sheela. C'était logique en soi: le jeune Thar avait côtoyé des léopards, les ennemis jurés des loups depuis des générations et comme tout ennemi ancestral, le clan des félins connaissait tout ou presque des moeurs des loups. Comme ces derniers comptaient en tant que force dans les alliances, c'est tout naturellement que les vétérans parmi les fauves avaient enseigné à Shiki tout ce qu'ils savaient de ces prédateurs grégaires, dont la meute était le centre du monde. C'était, finalement, tout naturel que Sam soit si loyal à son maître, dès lors qu'il se considérait comme sa meute. En attendant, l'étalon était curieux:

"Qui est l'homme? Il vient souvent? Et toi, tu n'as jamais essayé de t'enfuir?"

Sam avait rencontré, et surtout conversé, avec très peu d'animaux sauvages. Ceux-ci ne faisaient pas exception à la règle...ils ne comprenaient pas pourquoi le chien n'arrachait pas son collier pour rejoindre les loups des Vallons de Cristal. Sam, quant à lui, ne parvenait pas à comprendre comment ces êtres pouvaient envisager, si simplement que lui, Sam, abandonne sa meute. D'autre part, il était bien incapable de leur expliquer cet attachement viscéral aux siens, et son sens de la hiérarchie, bien incapable même de l'analyser ou de mener la moindre introspection à ce sujet Alors Sam se contenta de sourire, amical:

"Son nom, je ne le connais pas bien...Orfèvre, le cheval roux, mon ami, dit qu'il s'appelle Evan. Enfin, entre eux, les hommes l'appellent Evan. Moi je le reconnais à son odeur, pas à son nom. Et quand il vient, c'est la fête, Orfèvre et moi discutons, et le maître m'offre de la nourriture, il me laisse manger après lui.
M'enfuir? Le Maître m'a confié la mission de garder cet endroit; je dois le préserver des intrus. Si je m'enfuis, je ne peux plus remplir ma mission. Je trahirais ma meute si je m'enfuyais."

Sam s'était un peu approché, à pas prudents, et flairait les deux chevaux:

"Et vous, vous avez une meute?"

Sheela trouvait Sam bien sympathique et mignon. Shiki lui demanda qui était l'homme et pourquoi le chien navait jamais essayer de s'enfuir.Le chien dit qu'il avait été chargé de garder les lieux et qu'il ne pouvait abandonner sa meute. Certe, si Sam aimait sa meute, il ne pouvait l'abandonner.

La jument isabelle ne comprenait pas son attachement pour cette meute. Elle qui avait vécu en solitaire la majeure partie de son temps s'attachait difficilement à une meute. La jument savait qu'elle risquait de ne jamais s'attacher au clan de Glace malgré la beauté du territoire et dont les valeurs la rejoignait. Elle savait que peut-être un jour elle trahirait ce clan ou le quitterait tout simplement. La jument avait vécu sans attaches particulières et cette habitude ne changera pas si rapidement.

L'isabelle fut tirée de ses pensées par Sam qui approcha prudemment et flaira les deux chevaux tout en leur demandant s'ils appartenaient à une meute.

«Nous vivons en clan,en meute si tu préfères. Nous venons des territoires de Glace appartenant au clan de la Glace.»

Territoire que Sheela avait à peine exploré et un clan dont elle venait tout juste d'arriver. La petite jument était contente d'être tombée sur Shiki. Il l'avait bien accueuillit et elle le trouvait fort sympathique. La jument aurait pu tomber sur n'importe qui lors de son arrivée. Elle aurait pu rencontrer un cheval ou une jument qui aurait voulut la défier et dieu sait où la Sheela serait en train de faire au même moment si elle n'avait rencontré Shiki.

[En passant, Bon anniversaire! ]

[merci! Je te préviens, je vais répondre beaucoup moins vite à partir de la rentrée]

Shiki aimait accueillir en personne les nouveaux membres de son clan, quand il le pouvait...ces chevaux seraient, un jour pas si lointain, quand Stelmaria lui céderait partie ou totalité de la couronne, ses sujets, après tout. Mieux valait pour lui qu'il les connût un minimum, et ce minimum tenait dans les moments qu'il partageait avec eux, les nouveaux venus qui seraient peut-être, un jour prochain, le coeur et le sang du Clan. Son clan qui apparaissait souvent comme un Clan de brutes épaisses, de bêtes féroces entièrement dévouées au combat; mais ceux qui y vivaient faisaient aussi l'expérience d'une certaine camaraderie, et découvraient aussi que ce tempérament belliqueux se limitait aux clans ennemis. Le jeune chef n'aurait laissé pour rien au monde le froid mordant du blizzard, la neige qui courait en longues volutes sur le sol, blanc et gelé, la chaleur à travers le poil humide de ses amis quand il se serrait contre eux pour s'y réchauffer ou le calme d'une nuit de printemps sur la banquise.

Sam fronça les sourcils, l'idée d'un groupe de chevaux vivant comme une meute le perturbant quelque peu. Le grand chien recula et s'assit, montrant par là son tempérament amical et sa volonté de poursuivre la discussion, puis toisa Sheela, curieux. Il retroussa ses babines en un sourire:

"C'est vrai, vous avez la même odeur de tribu sur vous. Si vous vivez en meute...qui est votre Alpha?"

[Ok pas de problème! Moi aussi de toute façon je risque d'être moins présente]

Lorsque Sheela avait entendu parlé du clan de Glace, on disait que c'était un clan de brutes redoutables et dévouées au combat. La jument avait décidé de se joindre à ce clan, car , malgré sa petite taille, elle était une bonne combattante. Lorsque les autres chevaux l'affrontaient, ils la croyaient tous, ou presque, une faible proie facile à abattre. C'est lorsque l'adversaire avait trop confiance en sa réussite lors du combat que l'isabelle triomphait le mieux, car habituellement ce genre d'adversaire ne gageait que par sa force et non son endurance. Mais Sheela avait découvert qu'à l'intérieur des terres de Glace, régnait une grande camaraderie, elle qui s'attendait à devoir toujours rester sur ses gardes 24h/24.

Sam fronça les sourcils, reclu et s'assit montrant qu'il voulait poursuivre la discussion. Puis il demanda à Sheela, avec un sourire, qui était l'alpha de la meute. La jument isabelle jeta un regard vers Shiki. Un jour, ce serait lui l'alpha. Dès que Stelmaria lui passerait le flambeau. La petite jument se dit qu'il fera un bon chef pour le clan.

«Notre alpha, comme tu dis, se nomme Stelmaria, mais un jour, il passera le flambeau à Shiki»

En même temps, Sheela désigna du regard l'étalon gris qui l'accompagnait.

Sam considéra Shiki avec un respect nouveau dans les yeux; en tant qu'animal de meute, conditionné à la hiérarchie qui était aussi inscrite dans ses gènes que sa robe ou la couleur de ses yeux, le grand chien témoignait à Shiki une nouvelle déférence. En effet, si le jeune cheval était un futur alpha, c'est qu'il était aussi le fils d'un alpha...un rang enviable dans une meute. Sam battit de la queue et coucha les oreilles en baissant la tête:

"Je n'avais pas compris que je parlais à un futur alpha...J'espère ne pas vous avoir offensé."

Shiki secoua la tête en souriant, amusé de la contrition du chien pour qui le terme d'alpha semblait recouvrir des usages autrement plus présents qu'au sein du Clan. C'était comme si il était devenu, en une seconde, sacré pour l'animal qui désormais le considérait avec grand respect. L'étalon gratta le sol de la pointe du sabot, un peu embarrassé de la déférence du chien, puis le réconforta:

"Tu ne m'as pas du tout offensé, nous n'avons pas les mêmes usages que vous. Par exemple chez nous, les alphas ne sont pas les seuls à pouvoir se reproduire, et ne sont pas forcément les premiers à se nourrir. Mais tu parlais d'un homme...c'est lui, ton alpha?"

La jument vit le regard de Sam changer lorsqu'il regardait Shiki. Dans ses yeux se lisait le respect. Puis le chien battit de la queue tout en couchant les oreilles et en baissant la tête et demanda à l'étalon s'il ne l'avait pas offensé. Sheela tourna ensuite le regard vers Shiki qui secoua sa tête en souriant, sans doute amusé par les propos du chien. Peu après, le gris sembla embarrassé et gratta le sol de son sabot. La jument isabelle se demanda pourquoi Shiki sembla si soudainement embarrassé. Peut-être que cela le gênait que Sam le regarde comme s'il était sacré? Sans doute. L'héritier du territoire de Glace dit finalement au chien que celui-ci ne l'avait pas offensé et si l'homme était son alpha. Sam s'empressa de répondre.

«Oui le maitre est mon alpha. Car le maitre c'est le maitre. C'est lui qui me dit quoi faire et c'est lui qui m'a donné la mission de garder les lieux.»

Sam était vraiment attaché à cet homme. Cela se voyait dès qu'il parlait de lui. Il respectait cet humain. Encore un aspect incomprit de la jument isabelle. Pourquoi faire confiance à un homme qui t'oblige de rester ici et qui ne viens que parfois? Pourquoi l'attendre alors que l'on pouvait s'en aller dans les terres sauvages et vivre librement? Sheela ne comprendrait jamais pourquoi certains animaux s'attachaient aux bipèdes.

Mais d'autres pensées traversaient l'esprit de Shiki, qui se demandait si les humain s venaient souvent nourrir Sam. Le chien l'avait dit, une fois par mois environ, le maître, quel que soit son nom, venait lui offrir sa présence et sa nourriture; cependant, rien n'empêchait d'autres hommes de venir à part...Sam? Si des humains frayaient avec le Fort, le chien serait le premier au courant, naturellement, et Shiki envisageait déjà les possibilités d'un tel savoir...les autres clans devraient attendre que les hommes sévissent sur les terres pour se rendre compte qu'ils étaient là, et entre temps, Shiki aurait eu le temps de prévenir ses alliés ou même de leur offrir asile sur l'hostile désert de glace où nul bipède n'avait marché plus d'une journée. Tout ce qu'il savait et que ses adversaires ne savaient pas était pouvoir...Shiki savait bien que les hommes ne les atteindraient jamais sur le grand désert.

Les légendes des Thars étaient pleines de ces histoires, railleuses, des contes pour enfant, présentant un homme qui s'aventurait sur le désert blanc, à pied, à cheval ou avec un attelage de chiens de traîneau. Ces derniers tenaient un peu plus longtemps que les autres, grâce à leur méthode éprouvée et assez sage, somme toute: les chiens tiraient leur nourriture; dès que le traîneau s'allégeait suffisamment pour qu'un chien devienne inutile, ce dernier était sacrifié et servait de surcroît de nourriture aux autres chiens de l'équipage. Ainsi, les hommes au traîneau étaient souvent seuls, dans les contes, à se sortir de la banquise sans être devenus fous, ou gelés, de vrais cadavres en marche. Personne, sur la glace, ne craignait les hommes!!

Shiki sourit au chien:

"Ton attachement à cet homme est touchant..."

Sam sourit et battit de la queue, puis, redevenant tout d'un coup sérieux, répliqua:

"Ne faites vous pas exactement pareil? Vous suivriez vos alphas au pire endroit du monde. Ils disent et vous faites. Et je suis sûr que vous aussi, les chevaux-de-Clan, vous aimez vos alphas...Je me demande...je me demande..."

C'était compliqué, trop compliqué pour son cerveau de chien et la frustration de ne pouvoir exprimer ce qu'il ressentait fronça le nez de Sam, découvrant une seconde ses crocs clairs et luisants de salive. Puis l'animal lâcha tout d'un trait, comme en une expiration soulagée:

"Je me demande si on n'a pas besoin d'aimer les alphas. Si on veut les suivre. Si on veut être en sécurité on doit obéir et si on les aime, on aime bien leur obéir. C'est mieux pour nous. Pour le moral et la pensée."

Le chien avait sortit la théorie qu'aimer un alpha était bon pour le moral et la pensée. Le chien se demandait aussi si il était nécessaire d'aimer les alphas. Sheela n'osait pas trop émettre son point de vue là-dessus étant donné qu'un future Thar, Shiki, était là, avec eux. La jument pensait qu'il n'était pas nécessaire d'aimer l'alpha. On pouvait bien être dans une meute et ne pas l'aimer. L'on pouvait être en sécurité sans être sous la protection de l'alpha. Cela, Sheela le pensait fermement, elle qui avait vécu seule avant d'arriver sur les terres de Wild Horses. Si il fallait absolument être sous la protection d'un alpha et lui obéir pour survivre et être en sécurité, la jument isabelle serait morte de nombreuses fois. Sheela ne savait pas trop comment expliquer son jugement et elle hésita longuement avant de prendre la parole.

«Pour ma part, je ne pense pas que l'on ait besoin d'aimer son alpha. J'ai longtemps vécu seule, parcourant la terre et rien ne met arrivé. Je me suis toujours assez bien tiré. Vivre en meute, comme tu dis, est nouveau pour moi et je ne sens pas le besoin de...»

La jument marqua une pause et jeta un regard en biais à l'étalon gris à ses côtés avant de reprendre la parole.

«Je ne sens pas le besoin de chercher une sécurité auprès de l'alpha. Depuis toute petite, j'ai su me débrouiller seule.»

La jument s'arrêta, ne savant pas trop quoi dire. Elle se sentait mal de dire ça en présence de l'héritier du clan de Glace. La jument s'ébroua un coup et porta le regard sur les bâtiments alentour. Il y avait les espaces d'herbes délimités par où Shiki et elle étaient arrivés, puis vers un autre espace, cette fois-ci de forme ronde et remplis de sable, ce demandant ce que cela pouvait être. Poui, il y avait le grand bâtiments là où les humains rentraient leurs cheveaux lorsqu'il faisait trop froid ou pour autres raisons, l'écurie. L'isabelle se demandait encore et encore pourquoi les chevaux qui avaient vécus ici avait voulut y rester plutôt que de s'enfuir. Jamais la jument ne comprendrait cela.

Shiki sentait la gêne de Sheela; rien n'était plus perceptible, tandis que la jeune jument s'aventurait sur un terrain que, apparemment, elle jugeait glissant: celui des relations avec son alpha. Sheela avait buté au moment d'avouer qu'elle ne ressentait pas le besoin ni le désir de vivre avec un alpha pour la protéger et de se réfugier sous son aile; elle ne regarda pas Shiki mais détourna les yeux vers les bâtiments quand l'étalon gris, souhaitant la rassurer, quêta son regard. Avec un soupir, Shiki laissa passer quelques secondes puis reprit:

"Les loups vivent en meute et les alphas font partie de leurs schémas mentaux; leur hiérarchie est stricte et établie. C'est pour ça qu'ils peuvent aimer leurs alphas et leur obéir en tout, et qu'en retour, l'alpha leur doit protection. Je ne pense pas que ce soit tout à fait pareil dans un Clan...en tant que Thar, je me dois de protéger ceux qui sont sous mes ordres, c'est mon devoir. Mais ce n'est pas pour autant que mes sujets doivent se reposer entièrement sur moi; c'est moi qui dois être là si un jour ils ont besoin de moi.
Les gens encensent le rôle de chef...être chef est avant tout se mettre au service des siens, je pense. Et puis..."

Un petit sourire joua sur ses lèvres tandis qu'il agençait les mots, cherchant à rassurer Sheela quant à ses opinions: elle ne l'avait pas offensé:

"Et puis, je préfère que mes sujets soient des êtres indépendants. Ainsi ils ne seront pas perdus quand je disparaîtrai, et de toute manière, le mode de vie de mon Clan implique que les miens sachent se débrouiller."

Sam remuait la queue sans comprendre; c'était trop compliqué pour lui, depuis quelques minutes. Alpha, chef, Thar, les notions se confondaient et s’abâtardissaient dans son esprit, il perdait le fil, et il perdait le fond. Mais l'alpha, c'était l'alpha, et son esprit de chien se reposait sur cette certitude qu'il aurait toujours, même si d'aventure il devenait un alpha: à l'alpha, on obéit. Surprenant le regard de Sheela, le chien aboya pour attirer son attention:

"Si vous voulez, Sam vous montre les lieux!!"

Alors que Shiki prenait la parole, Sheela sentit que l'étalon tentait de la rassurer. Il disait qu'en tant que Thar, il se devait de protéger ceux sous ses ordres, mais que ses sujet n'avaient pas à reposer entièrement sur lui. Shiki ajouta aussi qu'il préférait que ses sujets soient des êtres indépendant. Après ces paroles, le malaise de Sheela baissa et elle s'ébroua avant d'observer le chien Sam. Celui-ci semblait avoir perdu le fil à travers toutes ses notions. Sam aboya pour attirer l'attention de la jument isabelle avant de proposer de faire visiter les lieux. Une proposition fort interressante pour Sheela qui ne conaissait que peu les humains et leurs habitats.

«Oui, je voudrais bien que tu me fasses visiter Sam. C'est une bonne idée. Tous ces bâtiments m'intriguent.»

Sheela tourna sa fine tête vers Shiki avant de reposer son regard sur les grands bâtiments, tel que l'écurie. C'était si imposant. Mais l'isabelle n'en avait pas peur, elle voulait juste savoir quelle était l'utilité de tout cela et pourquoi les humains avaient bien voulut construire cela. Peut-être pour les quelques paysages de Wild Horses s'offrant à eux par-delà les paddocks? Tout cet espace était attirant et appelait à la liberté. Sans doute que les humains qui avaient construit tout cela étaient en quelque sorte appelés par cette liberté?

«Dit-moi Sam, Sais-tu pourquoi les bipèdes sont venu construire ici?»

Sheela posa son regard doux sur le chien qui gardait les lieux.

Shiki estima que son petit discours avait calmé la jeune jument; elle semblait en effet apaisé, pour le plus grand bonheur de son alpha, qui n'avait pas pour intention de s'installer au pouvoir comme despote. A l'image de Stelmaria, Shiki n'attendait des siens une obéissance absolue que lorsqu'elle devenait vitale: sur le champ de bataille. Pour le reste, les chevaux de Glace étaient souvent autosuffisants et indépendants; par conséquent, il n'avait aucun besoin de garder la mainmise sur eux...alors, d'avoir des sujets un minimum indépendants ne déplaisait pas à Shiki.
Sam venait de proposer aux chevaux une visite du territoire, et Shiki dressa les oreilles quand la jument avec lui accepta. Il serait heureux de faire le tour de bâtiments dont sa mère, au temps de son emprisonnement, n'avait vu qu'une portion, et dont elle lui avait assez peu dit. C'était encore une plaie vive dans le coeur et la mémoire de ses parents, et ce même en oubliant les cicatrices qu'ils portaient sur leur corps, que ce terrible épisode, débuté et achevé, en quelque sorte, par la Malédiction...Shiki reprit le contrôle de ses pensées après s'être dit qu'il lui faudrait, à brève échéance, se renseigner sur ce sortilège dont l'existence empoisonnait la vie de sa lignée.

Sam battit de la queue, simplement heureux de voir ses visiteurs accepter son invitation. De par son amitié avec le cheval de son maître, Sam était assez à l'aise avec les équidés, et après bientôt une lune de solitude, leur présence était une bénédiction pour quelqu'un qui, comme lui, aimait la compagnie!
Mais la femelle lui posait une question compliqué, et Sam jappa en remuant les oreilles, tandis qu'ils se creusait la tête. Pourquoi? C'était là quelque chose qu'il ne se demandait jamais...les maîtres venaient, et Sam suivait sa meute, voilà tout. Raisonnement simple et évident pour un chien comme lui! Mais pourquoi les alpha étaient-ils venus ici? Après un instant passé songeur, à laisser pendre sa langue entre ses crocs encore acérés, Sam tenta une réponse:

"Les maîtres aiment voir le monde vide et vaste. Ils aiment parce qu'ils croient que...ils croient qu'ils peuvent y aller quand ils veulent. Tu sais, les alphas, ils vivent en meute comme moi, mais ils aiment vivre seuls. Et ici, ils avaient tout: la meute, là, sur le territoire, et le monde pour marcher seuls! Et en plus, les humains pouvaient trouver de beaux chevaux ici, pour les faire se reproduire et ensuite, les...ils appellent ça vendre, enfin, les échanger avec d'autres humains, et comme ça ils pouvaient acheter le manger, et la lumière, et le feu..."

Shiki secoua les oreilles:

"Un désir de liberté et de richesse?"

Sam jappa:

"Sam ne comprend pas ce que c'est. Mais ici, vous avez les écuries, là, Sam dormait dans un panier, et les chevaux dormaient chacun dans une boîte avec de la paille sous leurs sabots. Ils disaient qu'ils aimaient bien, c'était chaud et moelleux, comme un coussin. On peut entrer voir comment c'est fait dedans, si vous voulez!!"

La queue battante, l'oeil vif et le nez retroussé, Sam se rua en tourbillon dans les vieux bâtiments qui, gris de poussière, d'âge et de manque d'entretien, ouvraient grand leurs portes sur une vaste allée centrale, encadrée, de chaque côté, de deux rangées de boxes. Boxes vides et ouverts, comme perdus, comme désavoués, comme désespérés d'être vides...Une écurie, sans vie, sans présence, était comme un cimetière.

[j'ai comme un gros manque d'inspiration... Je vais quand même essayer d'écrire quelques lignes...]

Les humains aimaient le vide et le vaste de ces terres? Trouver de beaux chevaux pour la reproduction... C'était, selon Sam, pourquoi ils étaient venus ici. Le désir de liberté. Sheela le comprenait. Tout être avait un jour besoin de liberté. Pour l'isabelle, c'était tous les jours. Les humains avaient aussi besoin de richesses. Vendre pour de l'argent. Il fallait croire que de nos jours, les bipèdes ne savent plus obtenir les choses par eux-même, sans avoir besoin de passer absolument par quelqu'un d'autre.

Lorsque Sam jappa, il ramena Sheela à la réalité et celle-ci l'écouta dans sa présentation de l'écurie. La jument suivit le bon vieux Sam dans le bâtiment et elle y découvrit les boites dont Sam parlait. Comment pouvait-on y vivre? L'espace y était si restreint. La jument isabelle s'arrêta devant l'une de ces boites et l'observa longuement.

«Comment des chevaux pouvaient vouloir vivre là-dedans?»

[no problem^^ et puis, si l'inspiration ne revient pas on peut toujours conclure le RP, hein, il a quand même bien "vécu"!]

Shiki, immobile et un peu en retrait, détaillait l'intérieur du box poussiéreux, en remuant les oreilles, pensif. Il songeait à ceux qui avaient pu y vivre et se demandait si, d'aventure, ils avaient un jour rêvé de liberté, tendant leur cou et passant leur tête par ces fenêtres qui agrémentaient les boxes, afin de regarder au loin, vers les monts et les vallées. Humant l'air du monde sauvage, ils auraient pu se demander d'où il venait et quelle crinières il avait ébouriffé avant la leur! Mais peut-être ces animaux s'étaient-ils juste contentés de leur vie de cheval de club et s'y étaient-ils trouvés heureux, contents de ce simple confort et de cette paisible existence...

Sam renifla et puis répondit à la question de Sheela:

"Les maîtres faisaient sortir les chevaux tous les jours et puis ici, ils étaient au chaud quand la neige était dehors. Sam avait froid alors, il allait se blottir sous les pattes des chevaux, dans la paille. Les chevaux aimaient bien et cela faisait rire les maîtres.
Ils me disaient que ce n'était pas si petit, et puis ils étaient au chaud, en sécurité, et ils avaient à manger tous les jours des choses bonnes. Enfin, c'est ce qu'ils disaient; Sam n'a pas aimé du tout quand il a essayé d'en manger!"

[C'est vrai qu'il a bien vécu! Et comme l'inspiration me manque toujours... :/ Je crois qu'on devrait conclure]

Décidément, les chevaux vivant ici n'auraient jamais pu devenir des membres du clan de Glace s'ils avaient besoin de venir au chaud dans ses petits espaces durant l'hiver... Et puis côté sécurité, les chevaux des hommes n'avaient pas la même définition que Sheela. Être en sécurité c'était d'au moins savoir se défendre en cas de danger, courir vite, être endurant lors de la fuite des prédateurs et surtout, le plus important, avoir de l'espace pour fuir et non être prisonnier dans un petit espace. C'était le monde à l'envers ici!

«Il est normal que tu n'ai pas aimé. Nous, chevaux, sommes herbivores alors que toi, Sam, tu es un carnivore. Nous mangeons de l'herbe et toi de la viande.»

[je fais partir Shiki, tu peux l'accompagner ou attendre, comme tu veux^^]

Le soleil descendait sur l'horizon tandis qu'ils discutaient et Shiki, soudain, redressa la tête pour voir l'astre disparaître derrière les nuages, sans un bruit. La lumière baissait doucement; non pas que la nuit effrayât ces chevaux accoutumés aux rudes conditions du Grand Nord, et notamment à la longue nuit polaire. Cependant...cependant Shiki ne souhaitait pas demeurer sur les territoires des hommes à la nuit tombée, et il se devait également à son Clan. Sa mission auprès de Zanzibar, marque de confiance qui le remplissait d'une immense gratitude, nécessitait néanmoins qu'il mette en ordre quelques petites choses en ce qui concernait ses proches, et qu'il parle un peu avec Stelmaria des modalités de cette expédition.
Ainsi, il allait désormais être temps de rentrer. Sheela était parfaitement autonome, Shiki avait bien eu le temps et l'occasion de s'en rendre compte, et c'est pourquoi il comptait simplement faire ses adieux au chien et à la jument, pour repartir par où il était venu, sans obliger sa compagne à le suivre.
L'impatience le fit danser sur place tandis qu'il attendait que Sam et Sheela cessassent leur échange, car, sitôt qu'il avait pris une décision, il avait peine à tenir en place. Le jeune étalon, enfin, put intervenir et le fit avec le sourire:

"Sam, c'était un grand plaisir de faire ta connaissance et de visiter les écuries en ta compagnie, mais mes devoirs m'appellent auprès de...de ma meute. Mon Clan, en réalité. J'ai beaucoup de choses à faire...Sheela, tu peux rester si tu veux, je pense que tu sauras retrouver le chemin de toi-même, et les environs ne sont pas dangereux, la nuit.
Sur ce, Sam, Sheela...au plaisir!"

Shiki esquissa une révérence, puis se détourna et partit au petit trot, tranquillement, la queue en panache. Il ne prit pas la peine de regarder si Sheela le suivait: non seulement la jument pouvait faire ce qu'elle voulait mais en plus, si elle souhaitait l'accompagner, cela ne lui posait aucun problème. Et cela ne le tourmentait pas assez pour qu'il regarde ce qu'elle décidait de faire.
Avec bonne humeur, rendu guilleret par l'activité physique, Shiki agita sa queue et allongea l'allure, remontant les écuries, la cour puis le paddock, pour revenir vers la barrière qui leur avait servi d'entrée. Dès qu'elle fut en vue, il allongea encore le pas, prenant un galop rapide et serré, ramenant son équilibre sur son arrière-main pour se préparer au saut qu'il savait trompeur, puis se ramassa et se détendit comme un ressort. Il bondit de toute sa force, quitte à passer largement au-dessus de l'obstacle, et eut le bonheur de ne pas le heurter. Il se réceptionna assez aisément sur le sol moelleux.
Là, le jeune étalon se retourna une dernière fois vers le fort pour saluer Sam, il se cabra avec un hennissement strident, propre à se faire entendre à des lieues à la ronde puis, pivotant en se laissant retomber, prit un grand galop et disparut dans un bosquet proche dans un roulement de sabots, repartant en direction du nord.

[il n'est plus là, mais si Sheela l'a accompagné tu peux bien sûr considérer qu'elle est restée à ses côtés. Du coup, soit je conclus sur ce message soit j'en reposterai un à la suite, à toi de voir]

igé d'attendre Sheela Elle va partir de son côté)

[color=darkblue]Le soir tombait. Il serait peut-être temps pour Sheela de partir. Shiki semblait avoir la même idée, car il annonça qu'il devait partir et salua Sam et la jument. Sheela le regarda s'éloigner au trot avant de se tourner vers Sam. Elle devait partir elle aussi.

«Mon cher Sam, je vais, moi aussi, devoir partir. Tu as été un hôte adorable et sache que j'essayerais de repasser quelques fois par ici. Au revoir!»

Sheela inclina légèrement sa fine tête en guise d'au revoir et s'éloigna. Sam aboya pour saluer la jument. Du coin de l'oeil, la jument isabelle aperçut le chien disparaitre derrière l'un des bâtiments en agitant la queue. Sheela sourit, puis accelèra l'allure pour atteindre un bon galop afin de pouvoir sauter la clôture au loin. Cette fois, l'isabelle calcula bien son coup. Elle fit sa foulée d'appel et s'élança au-dessus de la clôture en ramenant ses pattes le plus près de son corps. Enfin, elle se réceptionna assez bien, quelque peu deséquillibrée et galopa rapidement quelques mètres avant de ralentir le pas et de s'arrêter pour jeter un dernier regard aux écuries et de repartir d'un trot léger vers les territoires de Glace.

Sam s'était diriger près des paddocks quand Sheela et Shiki eurent quittés les écuries. Il s'était assis et avait observé la jument isabelle s'éloigner en souriant. Grâce à la venue des ces deux chevaux, Sam s'était senti moins seul et la journée avait semblée moins longue et plus joyeuse. Le chien avait hâte de raconter cette journée à son ami cheval quand il reviendrait avec le maitre. Le soleil disparut complétement derrières les montagne et Sam se leva et alla dans l'écurie pour y passer la nuit. Il se coucha dans l'un des boxs et s'endormit, un sourire aux lèvres.