Comme au premier jour [Pépite]

"En apesanteur
Pourvu que les secondes soient des heures
En apesanteur
Pourvu qu'on soit les seuls
Dans cet ascenseur"

Dans l'ombre de la nuit, la haute silhouette de l'étalon noir était dissimulée, cachée, comme happée par toute la noirceur du monde. Il se tenait immobile, sous le couvert des arbres majestueux qui se tenaient en rangs serrés devant le lac de la cascade. Les troncs sombres se rarifiaient, à mesure que l'on s'approchait du point d'eau et la pérpetuelle arrivée du liquide froid faisait naître de longues écharpes de brume, qui traînaient mollement au ras du sol, comme des âmes désoeuvrées. Les roches noires qui entouraient la cascade étaient recouvertes d'une mousse chatoyante, et l'odeur iodée qui s'en dégageait enbaumait toute la forêt. C'était en fait un endroit calme qui respirait la sérénité, un de ces territoires bénis qui appartenait sans aucun doute au doux clan des Etoiles.

D'ailleurs, son invisible présence n'était due qu'à cela. Le Shikaku-retrouvé cherchait ici l'odeur de sa compagne, cette magnifique jument cremello aux yeux bleus, aux reflets somptueux d'or blanc. Oui, ils avaient souffert, ils avaient eu mal, et lui en était presque mort. Pourtant, depuis qu'il ne sentait plus sa présence sur aucunne des terres, il éprouvait le cruel besoin de la retrouver, de la revoir, et de se serrer contre son corps chaud et tendre. Black Hole n'avait jamais cessé de l'aimer, et il était convaincu qu'ils se retrouveraient, et qu'ils laisseraient leur amour devenu timide les envelopper. Il avait besoin de ce cocon protecteur, de ces brûlantes caresses, de ces courses et de ces danses. Il avait besoin d'elle, de sa fragilité comme de sa force, de sa douceur comme de sa brutalité. Mais ou es-tu? J'ai tant besoin de te revoir, mon amour...

Rien n'aurait pu trahir sa présence, sauf peut-être l'étoile immaculée qui trônait sur son front, comme l'indélibile marque de l'ironie mordante de sa naissance. Mais il était invisible, il était redevenu une Ombre parmis les ombres, un Corps parmis les corps; un Shikaku parmis les Bons. Ce soir, il se l'avouait: il n'était rien, sinon un Shikaku blessé mortellement par la trop longue abscence de sa compagne. Il l'aimait! cette jument de platine! Et depuis sa disparition, l'étalon avait compris qu'il ne pouvait se détacher de son groupe. Il était né avec le sang furieux et sauvage des Shikaku, et rien ne pourrait l'en détourner. De plus, Bliss, au départ de son jeune frère, était elle aussi partie, pour suivre sans doute les traces de ce père qu'elle adorait, même si elle ne l'avait jamais vraiment retrouvé ni connu. Survivrait-elle à ses voyages? Hole l'espérait de tout coeur, et il tendait toute sa volonté à ce que l'on reconnaisse dans son visage de jument, ses traits de guerrier afin qu'on craigne de lui faire du mal. Au fond, il était resté le Démon vêtu de Nuit, et on le connaissait, sur la route qui menait jusqu'ici... Et Thief, où était-il? Allait-il bien, son fils chéri qu'il aimait de toute son âme...? Il aurait prié pour que pour lui tout aille bien, pour le revoir et lui apprendre, enfin, la science du combat.

Les sens de l'étalon étaient aiguisés, et il lui sembla qu'un pas souple et léger s'avançait vers lui, contournant habilement les arbres, alors que le sol élastique étouffait presque la totalité des bruits de pas. Ses fines oreilles noires se dressèrent sur son crâne, faisant glisser quelques mèches rebelles de son toupet jusqu'à son étoile, la cachant à moitié. Un éclair brilla dans son regard, alors que tout ses muscles nerveux se tendaient...

Elle revenait enfin. Elle s'en voulait d'avoir délaissé tout ceux qu'elle avait aimé : ces enfants, ces amies, sa famille... Son Black Hole. Elle était partie sans rien dire et surtout sans s'excuser de son comportement qu'elle n'aurait pas supporté venant de lui. Lui était il resté fidèle ? Elle n'en doutait plus une seule seconde. Pour sa part, elle avait quelques histoires d'amants à régler et elle serrait tout à lui et rien qu'à lui... si il l'acceptait. Puis, elle ne devait plus s'en cachait, mais elle s'amusait à séduire. Pas séduire pour un plaisir physique, non. Séduire pour arriver à ses fins. Si elle avait apprit une chose ici, c'était que le physique pouvait être très avantageux pour certains conflits. Maintenant qu'elle allait reprendre les rênes de son clan chéri, elle ne pourrait plus cacher son jeu. Se n'était pas bien, elle le savait. Mais c'était le moyen le plus facile et le plus rapide pour dominer.

Je suis là. Et toi, où es tu ? Ou sont nos enfants ? Elle avait tant aimé se lien d'or qu'ils disaient inoxydable qui leur permettait de communiqué. Malheureusement, le temps et la distance que la jument avait mit entre eux l'avait rompu. C'était une réelle déception pour elle. Elle s'en voulait car il en avait souffert plus qu'elle. Plus que n'importe qui même ! Elle s'en voulait atrocement et malgré les forces qu'elle avait récupérer après sa maladie, ça se ressentait.

Elle avançait doucement, redécouvrant ces terres de toujours. Ces terres où elle avait grandit et que maintenant elle dirigeait avec fierté ! Elle avait hâte d'annoncer son retour à Black Hole et aux autres qui faisaient maintenant partit de ces amis. D'ailleurs, elle errait sur ces terres un peu dans se but : pour retrouver celui qu'elle avait aimer auparavant.

Ses muscles tressaillaient sous sa peau noire, le faisant vibrer, comme si le Diable l'avait exorcisé. Chasseur, ses réflexes auraient pu le pousser à bondir au coup de son adversaire, de sa proie, qui venait ici, avec discrétion mais qui venait tout de même, pour troubler sa peine et sa douleur. Pourtant, quelque chose en lui le poussa à ne pas bouger, et à rester tapis à l'ombre des arbres. Black Hole tendait toute sa volonté à percer la nuit noire de ses yeux furibonds, pour dicerner une forme, n'importe quoi qui puisse l'aider quand à la nature de ces pas. Son encolure musclée se tendait dans le noir, lançant sa tête royale et sauvage dans l'inconnu, avec ce spectre blanc au milieu du front. Les naseaux du grand mâle étaient dilatés, et bientôt, l'odeur de l'animal vint le chatouiller. Il s'agissait incontestablement d'une jument, aux soupçons de... Vanille?

Elle apparut. Comme au premier jour, elle était belle, princière dans sa robe blanche, dans son allure gracieuse et noble. Mais l'on pouvait également voir ce que l'âge avait créé: Pépite d'Or avait pris confiance, et sa stature dénonçait de la fierté. Qu'elle était belle! Le coeur de Black Hole fit un bond dans sa poitrine, tandis que l'énervement qu'il éprouvait jusque la disparaissait. Enfin, il dévoila son corps agile, fort et virile. Il n'eut qu'un pas à faire pour apparaître en travers du chemin de sa belle. Encore une fois, il s'arrêta. Droit sur ses aplombs, il la fixait de ses grands yeux noirs, les cicatrices qui couraient sur son corps devenant acier, et toujours accompagné du serpent sur son épaule. Il n'avait pas changé, ou plutôt, il était redevenu le même que celui de leur première rencontre d'adulte à adulte. Tu es belle. Viens tout contre moi, et guéris ce coeur qui ne cesse de t'appeler.
Le lien d'or qu'ils avaient tissé fonctionnait encore, un peu au moins. Il sentit l'appelle de la chef des Etoiles quant à leurs enfants. Ô, chers enfants tant aimés...! Bliss était partie suivre ses traces, sans même le retrouver avant, sans même être sûre de rien. Leur jeune pouliche baie s'était envolée, et elle ne reviendrait que mutée sous les traits d'une grande jument, dont on présageait déjà la puissance et la beauté. Et Thief, leur fils adoré! Ce magnifique poulain pie avait disparu, en même temps que sa mère d'ailleurs... Ne l'avait-il pas suivi? Ou avait-il préféré découvrir le monde de ses propres ailes?

"Je l'aime, je l'avoues ! "

Elle le retrouva. Sûrement qu'elle aurait dû se blottir contre lui, au lieu de sa, elle se planta devant lui. Elle se sentait coupable. Coupable de tout et du pire. Coupable de l'avoir aimé, d'avoir abusé de lui, de l'avoir abandonné et elle en passait. C'est pourquoi son regard se voila. Elle le regardait sans vraiment le voir, comme si il était transparent. Pépite regardait un point au delà de lui, loin à des lieux où ils se trouvaient. Elle ferma ces paupières. Elle savait ces yeux inquiétant, laissant passer n'importe quelle émotion. Ils ne brillaient plus de cette lueur malicieuse qui leur donnait leur habituelle éclat azur. Elle avait des yeux de sorcière, ardoise à l'iris cerclé de marine. Ils semblaient éteint, mais la vie les faisaient briller. Elle semblait effrayé par cette étrange teinte et interdisait qui que se soit à croiser son regard qu'elle jugeait déstabilisant. Elle ne voulait en aucun cas lui faire subir cette torture.

Elle rouvrit ses paupières devenues trop lourde. La jument cremello se mit à inspecter le sol, comme ci quelque chose d’intéressant pouvait s'y trouvait. Elle rejeta sa tête , envoyant ces crins dorés aux reflets platine s’emmêler à leur guise de part et d'autre de son encolure. Elle laissa l'étalon laisser courir son regard sur elle autant qu'il le souhaitait avant de prendre la parole.

- Je suis désolé.

L'amante ne changea pas de position, son regard passant du sol aux sabots durs et sombres de son amant. Sa voix se cassa à la fin de sa phrase qui fut coupé par un sanglot.

Black Hole était resté immobile, incapable d'esquisser lui non plus un mouvement de plus. Il avait abandonné cet aspect dangereux qu'il tenait face à l'ennemi, il avait oublié de garder ses muscles contractés. Avait-il oublié? Non, bien sûr que non. Il s'agissait aujourd'hui de réflexes, et encore plus depuis qu'il avait retrouvé sa naissance, qu'il avait de nouveau écouté le chant grave et sauvage de son Père. Tout son corps le criait de nouveau, comme à son arrivée: l'étalon de Nuit était un Shikaku. Pourtant, devant elle, il n'était pas ce guerrier reconnu et respecté, devant cette douce jument cremello, il était lui, l'amant fou et passionné, le père blessé et torturé. Et son regard ne l'inquiétait pas, il n'avait plus peur, il savait trop bien à quel point l'amour et la détresse pouvaient faire changer, et jamais il ne l'aurait jugée sur son regard. Mais pourquoi donc regarder le sol? Pourquoi garder cette distance? Quel âge pouvait-il bien avoir? 11 ans peut-être? 7 ans qu'il errait ici. Il en avait appris des choses! Et vu d'autres! Mais ce qu'il avait véririfié, c'était la douleur. Pourquoi gardait-elle donc ses distances?

L'étalon noir n'était qu'à quelques mètres d'elle, et détourna lui aussi son regard de Ténèbres pour le poser ailleurs. Ses yeux ne glissèrent pas sur le corps de mère de sa compagne. Ils se posèrent devant ses sabots de Princesse, et s'arrêtèrent à cette frontière. Avait-il le droit d'avancer? L'aimait-elle? Il avait hurlé, il avait pleuré, il avait parlé son amour, et aujourd'hui, il ne demandait qu'une chose: qu'elle revienne!

"Ne le sois pas. Revenir sur nos erreurs ne fera que nous butter de nouveau contre ce même mur. Recommençons et réapprenons."

Il s'agissait bien la d'une invitation, et Pépite d'Or n'avait qu'à lever la tête pour la saisir. Viens...

(♥)

La fatigue l'enlaça, la berçant dans une douce mélodie qui ne servait qu'à l'endormir. Ses yeux commençaient à sérieusement à la faire souffrir et ses maux de coeur ne l'encourageait pas à se battre contre cette mer qui l'engloutissait. Sa tête se fit plus basse, relaxant complétement ses muscle qui tentaient temps bien que mal de la soutenir dans le simple effort de rester debout. Elle ferma les yeux, en proie à une dégringolade de toute sa hauteur. Et bizarrement, des images vins a elle, dans l'obscurité de ses paupières closes. Leur première rencontre, la haine et la peur qu'elle avait a son égard, la première fois qu'ils se touchèrent, quand elle tomba amoureuse de son chevalier d'ébène, quand ils ont décidés que l'heure était venue pour avoir un poulain et son amour qu'il lui avait porté alors qu'elle l'avait renié.

Subitement, elle releva la tête, décidant d'être forte pour leur amour, leurs amis, leur descendance... Non, elle ne ressentait plus aucune fatigue, comme une renaissance. Elle défendrait bec et ongle leur union et prouverait a quiconque se trouvant sur son chemin qu'elle le méritait plus que n'importe qui ici. Elle avait faillit oublier ses racines, ses parents, son ancienne vie en aimant Black Hole, trahissant ses parents tués par un Shikaku. Longtemps elle s'était dit que son père biologique devait avoir honte en l'a voyant de là où il était, maintenant, elle était persuadé du contraire. N'avait-il pas toujours voulut son bien ? Alors il devait l'être car son bien était le père de ses enfants...

- Je n'ai pas besoin de réapprendre, je n'ai rien oublié.

Autrefois, elle n'aurait pas hésité une seule seconde, acceptant volontiers son invitation a danser dont seul eux avaient le secret. Seulement, elle avait bien peur de se tromper, confondant honteusement son amant à Last Chance dont la fougue ne l'avait pas laissé insensible. Son sang se mit a palpiter sous sa peau, frappant douloureusement ses tempes alors que son coeur battait la chamade. Oui, ça aussi elle devrait l'oublier, tirant un trait sur le passé qu'elle jugeait délicieux et qu'elle n'oublierait jamais...

Combien de fois s'était-il dit qu'il devait se ressaisir? Chaque matin, il prenait la ferme volonté de vivre en Shikaku, et, alors qu'il la retrouvait une énième fois, il abandonnait encore sa carapace froide et hostile. Il ne savait que trop bien que la jument cremello n'aurait pas la force de faire tomber cette enveloppe, qu'elle ne pourrait qu'aggraver ses plaies, et qu'elle aurait encore plus de mal à s'en remettre, et malgré tout ce qu'elle lui avait fait vivre, l'entier noir ne pouvait accepter de la précipiter vers sa perte. Parviendrait-il à récupérer, à retrouver cet amour violent qu'il avait éprouvé pour elle? Il l'espérait, il faisait naître en lui ce doux souhait, fragile et chétif, mais il voulait y croire. Pourtant, en la voyant ainsi mettre de nouvelles distances entre eux, il ne pouvait contenir la douleur qui le tenait. Quoi?! Pourquoi ne venait-elle pas? Viens, viens maintenant, pour de vrai, viens, ne loupe pas ce trains. Es-tu la même jument que j'aimais? Que j'aime? Il avait cessé de la regarder, imitant son attitude, fixant ses sabots clairs à la corne dure. Bientôt, il détourna encore son regard, tournant sa tête élegante et royale vers les cieux, priant peut-être pour ses spectres, pour ses croyances. Ils s'étaient aimés comme des fous, comme des forcenés, rien n'avait sû ébranler leur passion, rien sauf un faux pas. Un seul, et tout s'était écroulé, tout avait sombré: aussi l'amour qu'elle lui avait porté que la confiance qu'elle avait placé en lui. Pourtant, lui, même blessé, n'avait pas cessé de l'adorer, d'être là... N'avait-il pas fait assez de pas?

"Je n'ai pas oublié non plus."

Non, il n'avait rien oublié, rien effacé, tout était là, tremblant de douleur, mais ne demandant qu'une chose: retrouver la moitié manquante pour irradier la terre de l'amour qu'il portait en lui. Mais elle ne venait pas. Et, comme il la connaissait trop bien, il sû, il compris directement la vérité, si cruelle et blessante: elle pensait à Last Chance... Mais avance, je ne te jugerai pas.

"Ne cherches plus l'amour
Il est là
Il est là pour toujours
Je le crois"

Elle avait plus l'impression d'être une ennemie qu'une amante. Comme au tout premier jour, quand elle lui avait tourné le dos. Pépite se sentait l'âme d'une tortionnaire aussi. Elle l'avait blessé et torturé, le forçant à se plier, à s'écraser sous sa volonté. Dieu qu'elle s'en voulait à présent ! Mais l'heure n'était plus aux pleurs. Non, il avait trop pleuré pour elle et elle se le refusait, qui plus est, le jour de leur retrouvailles. Alors pourquoi de telles distances ? Car l'heure n'était pas à la danse, mais aux explications. Ils devaient se dire tous se qu'ils avaient sur le coeur sans avoir peur du ressentit de l'autre. Se dire, se qu'ils avaient vécue durant l'absence de l'autre, si ils avaient eut de nouvelles rencontres, de nouveaux amours ect. De toute évidence, elle lui aurait permit cet écart de conduite car elle se l'était permit dans le temps. Mais aujourd'hui, elle revenait dans le droit chemin, prêt à l'aimait... Si il voulait encore d'elle, se qu'elle doutait.

- Il faut parler Black Hole. A toi de me dire si tu veux encore de moi. Si tu ne veux plus de moi, je comprendrais ton choix.

Oui, Last Chance. Mais maintenant, il était partit et ne reviendrait jamais, même pas pour elle. Il était une distraction, un moyen de lui donner encore l'illusion qu'elle était aimé ou du moins qu'elle pouvait l'être et était une bonne séductrice malgré son rôle de mère. Mais elle était prête à tout oublier et à tout refaire avec son protecteur...

[Je sais, j'ai mis ENORMEMENT de temps à répondre. Au début, tu le sais, je n'avais plus envie. Mais là c'est différent, j'ai des problèmes, une nouvelle maladie ect. Bref, on s'en fou, ça devrait pas se répercuter sur toi (sur vous) mais ça me rend colérique, nerveuse et tout se qui s'en suit. Bref, tu m'auras comprise quoi. A toi de poursuivre notre RP ou pas.]

C'était la première fois qu'il sentait son coeur séparé en deux. Durant toute sa vie, il avait de nombreux choix, et quelle que soit l'issue vers laquelle ils l'avaient conduit, Black Hole en avait toujours assumé les conséquences. Il avait accepté d'endosser ses responsabilités, et il ne s'était pas défilé face à ses juges. Mais aujourd'hui, son coeur oscillait entre deux mondes bien différents. Devant lui, Pépite d'Or, si elle était restée la même, représentait son passé. Mais plus que cela, la jument cremello était aujourd'hui la mère de ses deux beaux enfants, la jument qui les avait portés en elle, et qui les avait guidé dans leurs premiers pas. Elle était aussi celle qui l'avait privé de sa paternité. Et, de l'autre côté, une autre jument. Courageuse mais effacée, jamais elle ne s'était détournée de lui, jamais elle ne l'avait abandonné alors que tout le monde le traitait comme un monstre. Quand le Shikaku s'était effondré, elle avait été son épaule, devenant la seule à pouvoir le faire sourire, la seule à lui faire taire ses hurlements de peine, la seule à lui mettre le tête hors de l'eau. Il les aimait toutes deux, mais il était conscient qu'il devait choisir. L'une avait vécu avec lui, avait été son amante et sa compagne, la mère de ses poulains. Elle l'avait compris et aimé, malgré les différences. Elle l'avait accepté et avait voulu de lui qu'il soit père. L'autre avait été la gardienne de ses rêves, alors qu'il souffrait. Elle avait réussi à lui apporter la libération quand il n'en pouvait plus. Et elle ignorait tout de ses sentiments, du moins, il ne le lui en avait pas parlé.

«Durant de longs mois, je n'ai cessé de te dire mon amour, de te demander de revenir, de rester, de m'écouter t'expliquer. Je suis un Shikaku, et je te l'ai toujours dit. Si tu es appelée à faire le bien, mon sang m'appelle moi à asseoir le trône de mes Pères. Je t'ai aimé si fort Pépite d'Or, toute la Haine de mon être avait mis sa force dans notre amour. Et un jour, tu m'as demandé un poulain. J'étais tellement heureux! Tu ne peux pas savoir à quel point cette nouvelle m'a fait du bien! Mais Pépite... Tu m'as privé de vivre en les écartant de moi, me refusant même le droit de m'expliquer!»

Sa voix mouru sur ses lèvres un instant. Il avait un choix à faire, mais ce choix n'appartenait pas qu'à lui. Pépite d'Or aussi avait son mot à dire, et elle se devait de le faire. Raisonner seul, Hole l'avait fait des dizaines de milliers de fois, et aujourd'hui, il lui demandait de parler elle aussi. Il reprit alors:

«Je veux être honnête avec toi. Je me suis rapproché d'une autre, et elle est ma meilleure amie. Elle m'a apporté le soutien nécessaire à ma survie, et aujourd'hui elle fait partie intégrante de ma vie. Je ne sais plus si je t'aime. Je crois que... Je crois que je n'y arrive plus. Il n'y a plus d'amour pour le moment. Je ne te comprends pas, et je ne retrouve pas en toi la jument dont j'étais épris. Je ne t'aime pas, pas comme ça. Mais si j'ai tort, dis-le moi. Montre moi ce que je dois voir, et je te dirai. Dis-moi maintenant ce que tu penses, dis-moi qui tu es, et dans ce cas, je pourrai te dire si cet amour renaît.»

Il posa son regard sur elle. Ses yeux n'étaient pas aussi froids que d'ordinaire. Pépite d'Or avait les cartes entre les mains. Il suffisait qu'elle soit sincère, et peut-être Hole l'aimerait de nouveau, comme avant, plus fort encore du fait de s'être relevé. Et leur couple deviendrait inébranlable. A elle de se dévoiler, de tout faire pour le retenir, puisqu'elle l'aimait encore... [♥]

[oui, il y a eu un peu de temps mais ne t'inquiète pas! je suis avec toi, n'oublie pas! A toi de jouer, la situation est entre tes mains! Wink

]

Au grand jour mes amours se consument
je m'éteins quand vos matins s'allument
tout semble ordinaire
sous la lumière
se joue la valse des vies communes

dans le soir s'envole mon infortune
ma couronne est un rayon de lune
pour voir dans vos regards
un peu d'égard
je deviens reine des vies nocturnes

j'entends la nuit qui m'appelle
le soir je me sens plus belle
mon âme s'éclaire quand le jour sombre
tous mes travers sont faits pour l'ombre

minuit sonne l'heure des passions exquises
dans l'obscur ma raison se déguise
les fous sont les rois
j'ai tous les droits
au bal masqué des insoumises

j'entends la nuit qui m'appelle (carpe noctem)
le soir je me sens plus belle (opus noctem)
mon âme s'éclaire quand le jour sombre
tous mes travers sont faits pour l'ombre

j'entends la nuit qui m'appelle
dans ses bras je me sens belle
je danse avec elle sous les étoiles
et tout le reste met bien égale

j'entends la nuit qui m'appelle (carpe noctem)
le soir je me sens plus belle (opus noctem
mon âme s'éclaire quand le jour sombre
tous mes travers sont faits pour l'ombre

La Nuit M'appelle - 1789, Les Amants de la Bastille

Oui elle avait fait des fautes, oui elle était prête aux pires tortures pour qu'il revienne et oui elle le supplierait pour qu'il l'a reprenne. Avant c'était lui qui rampait à ses sabots, hurlant son chagrin qu'elle mettait un point d'honneur à ne pas entendre. Maintenant, les rôles étaient inversés. Elle regrettait d'en être arrivé là avec lui. Ils avaient essayé de construire une famille et ils avaient réussit, ils avaient eut un amour idyllique jusqu'à cette fameuse guerre que les Shikakus menèrent pour renverser le pouvoir. D'un côté, Black Hole n'avait pas fait partie de la bataille pour cause d'absence mais il avait quand même lancé la directive. Alors qui était vraiment le coupable ? A qui devait-elle en vouloir ? A Si Beau. Se traitre savait très bien que cette guerre allait exploser leur couple et qu'il pourrait profiter de la situation pour les monter l'un contre l'autre. Fort heureusement il avait échoué avec Black Hole mais avait réussit avec Pépite. Du coup, elle se l'était mit à dos seule, sans avoir besoin d'aide de qui que se soit. Et maintenant elle s'en voulait. D'ailleurs, elle s'en voudrait toujours si ils ne se remettaient pas ensemble. Elle ferait tout pour que le "couple parfait" qu'ils étaient le redevienne...

- Mais je sais Black Hole, je sais tous ça. J'ai fais une grave erreur. Et en fait, je suis une grave erreur à moi toute seule.

Elle marqua une pause et sourit à sa remarque. Oui, sa naissance était une erreur.

- Nous avons toujours étaient deux extrêmes. Tu te rappelles ? On en riez même ! Tu étais le Mal et moi le Bien. Mais en fait, c'était tout le contraire... Le jour où nous avions décidé d'avoir un poulain était aussi le plus beau jour de ma vie ! De notre vie. Et nous en avons eut deux. Deux magnifiques poulains te ressemblant à m'en déchirer le coeur. Seulement une guerre a éclaté, nous séparant. Elle menaçait les miens ! Et Si Beau m'avait dit que tu en étais le dirigeant. M'a-t-il mentit ? Je veux savoir la vérité maintenant !

Sa voix était partit dans les aigüe, se cassant dans une sorte d'étranglement. Elle respira tranquillement avant de répondre.

- Je ne te priverais plus de rien, c'est promit...

Ses yeux s’embuèrent, une violente envie de se jeter contre lui lui vint. Elle dû se retenir tant bien que mal, se battant contre ses pulsions amoureuse emplit de tendresse. Le coeur au bords des lèvres, sa voix devenait suppliante, pressante comme une âme en peine cherchant la lumière... ou son amant.

- Alors laisses moi te parler à coeur ouvert. Je ne sis plus la pouliche dont tu es tombé amoureux, j'ai grandis, évolué et je me suis forgé mon propre caractère. Mais je serais encore capable de tout pour toi ! Demandes moi de sauter d'une falaise et je le ferais mille fois pour toi, pour ton amour, pour que tu me reviennes. Je te ferais les plus belles promesses et je les tiendraient, comme avant ! Tu sais, quand on était heureux d'être ensemble et qu'on se foutait du monde autour. Ils étaient jaloux ou par-se qu'ils trouvaient notre union malsain. Mais on s'est battu et je me battrais encore si il le faut ! Si tu veux encore de moi et que ta meilleure amie ne m'a pas remplacé bien sûr...

Pépite d'Or tomba à genou et posa sa tête contre le sol, comme si elle était une offrande vivante. Elle fût fauché par le poids de la fatalité devenue trop lourde pour ses frêles épaules.

- Je t'en supplie Black Hole !

Elle se releva, son visage baigné de larmes, pitoyable. Elle tenta de se ressaisir, en vain. Elle devenait hystérique, en proie à la folie. En se moment, elle comprenait se que pouvait ressentir Black Hole, son Black Hole...

- Maintenant le choix t'appartient Black Hole. Aime moi et je serais à toi, toute à toi et rien qu'à toi. Ignore moi et je fuirais.

Pour appuyer ses paroles, elle recula de quelques pas.

(♥)

Il s'était relevé. Qui n'avait pas été meurtri par cette prise de pouvoir? La confiance de tout un peuple s'était écroulée, alors que les Shikaku avaient fait parler leur sang, se brisant par la même occasion. Qu'est-ce que Black Hole attendait de ce macabre tour de passe-passe? Le pouvoir ne l'avait jamais intéressé, pas le pouvoir qu'exerçaient les chefs en tout cas. Il aimait sa liberté, il aimait se dire qu'il était l'ombre insaisissable, qu'on ne pouvait le retenir en aucun endroit, qu'il pouvait toujours s'envoler en même temps que la nuit. Et aujourd'hui il était là, de nouveau fringuant et beau, drappé de son manteau de nuit. Plus beau que jamais même, avec ses nouvelles cicatrices et son air d'adulte mûr. Un charme supplémentaire à l'enivrant portrait des Shikaku. Pourtant, il ne s'en jouait pas, et restait même de marbre, alors que l'heure ne se prêtait guère à tous ces jeux de séduction qui marquèrent, l'espace d'un jour, sa vie. Et même si ce temps était révolu, même s'il avait appris les sentiments, même si étaient rares les juments avec lesquelles il dansait encore; il ne pouvait oublier ce pas de deux réorganisé pour les amants. Amants ou amis, d'ailleurs. Oh, jeunesse trop vite passée. Parfois, au détour des brumes, il croisait une princesse damnée, tombée en enfer. Quel plaisir parcourait son jeune corps alors que le démon de la danse l'emmenait vers de nouveaux horizons. Tout ne devenait que suggestions, regards flamboyants, et puis, quand les danseurs étaient brisés de fatigue, ils s'évaporaient, s'oubliant et ne se souvenant que des pas, que de la magie et du sentiment violent de plénitude. Mais aujourd'hui, il était père, guerrier, maître, et il devait se résoudre à agir avec exactitude et justice, suivant une ligne d'honneur.

«Arrête de te blâmer. T'injurier ne nous aidera pas, cela ne fera que nous pousser vers une rage refoulée, accumulée au fil du temps. Une rage fracassante qui ne cesse de croître au fond de ma personne. Je suis un Shikaku, ne l'oublie pas.»

Il imita la pause qu'avait marqué la jument, prenant bien soin de séparer ses deux réponses.

«Je me rappelle de tout, quand il s'agit de sentiments. Que ce soit la Haine ou l'Amour, je me souviens. Je me souviens de toi encore pouliche, je me souviens de nos trop rares danses aussi. Je t'ai aimé, de toute ma force, je n'ai cessé de t'adorer. Mais, et tu le sais, tu n'étais pas la première. Thief et Bliss... Qu'ils me manquent en ce moment. Quatre ans ont passé, ils sont aujourd'hui adultes. Où est mon jeune fils? Je suis sûr qu'il est magnifique, qu'il est jolicoeur et que rares doivent être celles qui lui résistent. J'ai revu Bliss tu sais... Elle est devenue belle, magnifique même. Son corps est scuplté des même courbes que tu avais, quand tu étais encore une toute jeune jument. Bliss que tu n'as même pas reconnue, alors qu'elle se présentait face à toi...!»

Il fit une nouvelle pause, plus amère peut-être, aux vues de LA question. Quel avait été son rôle dans le déroulement des hostilités? Il reprit, d'un ton grave mais brûlant.

«Tu veux savoir la vérité? Cette fois tu es prête à m'écouter alors? Tu ne vas pas tourner le dos, en emportant les miens? Très bien. Nous nous sommes croisés, avec Si Beau. Nous étions un bon groupe, et il fallait donner satisfaction à notre nom. Nous avons donc parlé, décidant qu'un coup d'état serait une bonne idée. Nous sommes donc allés trouver Dancing Flame. Le plus bon dans cette histoire, c'est que vous tous, chefs et guerriers de clans, vous avez insulté les Shikaku, les accusant de trahison. Qu'avons-nous trahi? Aucun pacte n'existait entre nous et vous... Mais le meilleur reste que c'est un des vôtres qui vous a planté un couteau dans le dos! C'est Dancing qui nous a aidé, c'est lui qui nous a révélé l'endroit de la réunion, c'est lui qui nous a guidé, nous couvrant. Mais nous, nous avions besoin d'un chef, qui ne devait s'incarner qu'en une enveloppe charnelle. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est tombé sur moi. J'étais le meneur, mais les idées, le marché avec Dancing avaient été décidés à deux: Si Beau et moi. Je ne fuirai pas devant mes résponsabilités, je n'ai d'ailleurs jamais fui.»

La voix de Black Hole était rauque, mais il ne s'était pas dérobé. Il préféra taire la suite, son repentir, son aide apportée à Sun Star, grâce à Renji sans aucun doute. Ils étaient d'ailleurs devenus sa famille. Sa compagne avait emmené ses enfants loin de lui, et ce n'étaient autre que Sun Star, Renji, Elixir, Lusitania, Odyssée également mais d'une autre façon, qui avaient été sa famille. Des bouées de sauvetage, des piliers, des amis, des soeurs et des frères... Il regarda longuement la jument cremello, observant son changement d'attitude, alors que ses yeux clairs s'humidifiaient.

«Je sais. Je sais que tu n'es plus la même, que tu n'es plus celle que j'ai croisé, un jour, près des rocs. Tu n'es plus cette douce pouliche affolante, cette jeune jument qui avait des courbes extraordinaires. Mais j'accepte, je conçois ces changements. Nous évoluons tous, selon la volonté et sans doute aussi sous l'effet des aléas de la vie. Je ne te jetterai pas la pierre pour avoir changé. Oui, ils ont été jaloux de nous. Ils nous regardaient d'un mauvais oeil, mais il nous suffisait à l'époque de marcher côté à côte, la lumière et les ténèbres, pour rompre les foules. Ils s'écartaient alors respectueusement, et nous passions, nous moquant de tout, puisque nous étions les Rois du Monde et que rien ne se reffusait à nous. Nous étions forts, beaux et intelligents à cette époque. J'étais le guerrier de Nuit ayant volé le coeur du Petit Ange Immaculé. Et de notre couple, la Haine qui rongeait leur coeur à mon égard ne cessait de grandir. Ils ne voyaient en moi qu'un manipulateur, un vaudou aux sorts puissants. Je n'étais qu'amoureux, pourtant. Ma meilleure amie oui... Elle ne fait pas partie de cette conversation, et de plus, elle est aussi ton amie.»

Il écouta ensuite les paroles de la jument, la regardant. La vue des larmes et de la grimâce de souffrance et de désarroi qui déformait son visage lui fit mal au coeur. Il s'apprêtait à rendre son verdict, quand il voulu s'assurer d'une chose.

«Zanzibar a repris son trône, et veut allier son nom à celui d'un autre groupe, pour se sortir de la misère qui broie son clan. A l'issue capitale de ce choix, une guerre éclatera. Guerre à laquelle les jeunes Shikaku sont désireux de prendre part. Bliss et Vif courront les premiers, sans hésiter une seconde à se fracasser contre les lignes ennemies. Quelle sera ma place? Quel sera mon rôle? Si je suis aujourd'hui le mentor de Shiki, je ne pourrai renier mon sang. Et ta fille se tuera Pépite. Elle courra mourir. Va la voir, et essaye de la raisonner. Tu es sa mère. Mais outre cette guerre, si je fais le choix de participer aux côtés des Shikaku, si je croise un de tes guerriers, un dee ceux de Sun Star. Je me batterai, pour ma vie et pour mon sang. Et si ce guerrier tombe mort sous mes coups. Quelle sera ta réaction? M'aimes-tu? M'aimerais-tu encore après?»

Alors qu'elle fait un pas en arrière, il en fit un en avant, pour lui dire que ce n'était pas encore l'heure, pas encore le moment. Pour lui dire que Black Hole était encore là, que l'étalon qu'elle aiamit et contre lequel elle s'était abîmés se trouvait juste là, à trois foulées tout au plus.

[♥]

le doute, la défense
le trouble, la méfiance
fit-elle obsession
le manque, la rupture
l'oublie dans la blessure
exquise addiction

La Sentence - 1789 Les Amants de la Bastille

La première fois qu'elle l'avait vu, elle était loin d'en être amoureuse. Elle en avait même peur, détestant au plus haut point les Shikakus qui ne semaient que tristesse et malheur d'après elle. Mais ils pouvaient tout aussi bien donner de l'amour et de la passion. D'une façon assez extrême, voir destructrice si on ne pouvait gérer. Mais elle aimait ça. Dés leur premier contact elle savait qu'elle adorerait être la lune de cette nuit noir. Ronde, brillante, elle lui montrerait le chemin jusqu'à son coeur. Et elle l'avait fait. Sans retenu elle lui avait montré et il avait sut la suivre. Mon Dieu qu'elle l'aimait... Elle lui pardonnerait tout même si il lui avouait qu'il l'avait trompé et qu'il était encore une fois papa mais sans elle. Tout, absolument tout ! Elle ne pouvait plus vivre sans lui et s'en rendait à peine compte alors qu'elle avait déjà tout gâché. Pouvait-il lui pardonner après tout le mal qu'elle lui a fait ? Oh elle l'espérait et c'est pourquoi elle ne cessait de se rabaisser...

- Je ne vois pas le rapport avec le fait que tu sois un Shikaku. Je ne me blâmes point jeune étalon, je me rends compte seulement de se que je suis.

Elle n'avait revue aucun de ses enfants. Pas même Thief dont elle était si proche. Bien sûr qu'elle s'en était inquiété et leur retrouvailles (si il devait en avoir) promettait d'être riche en émotion et en larmes. Que se soit avec Thief ou Bliss d'ailleurs. Mais ils devaient vivre leur vie et elle n'avait plus le droit de s'en mêler.

- Je n'ai jamais réussis à danser avec toi. Je manquais d'expérience et toi tu en avais tellement ! J'avais peur de voir à travers nos danses les anciennes juments que tu avais conquis. Je voulais penser à se moment qui nous appartenaient mais les vieux fantômes revenaient. Je ne sais se qu'il est devenu. Certes il fait partit de mon clan mais il est partit peu après mon absence. Pourquoi ? Je ne sais pas. J’imagine pour se trouver, se faire oublier quelque temps. Peut être a-t-il changé. Peut être pas. La rumeur veut qu'il soit revenu mais je ne l'ai pas encore vue. Si je l'aperçois, je l'enverrais te trouver. Pour Bliss il est vrai que je ne l'ai pas trouvé. J'ai entendue dire qu'elle avait suivit tes traces et j'en suis très heureuse pour elle en espérant qu'elle est fait le bon choix. J'espère seulement qu'elle serra assez forte, même si je n'en doute pas vue qu'elle tenait de toi, et qu'elle ne tombe pas au combat.

Enfin la vérité lui explosait au visage. Finalement, elle l'avait toujours sut. Elle voulait seulement ne pas y croire. Si Beau, Dancing Flame et enfin Black Hole étaient tous les trois fautif. Dancing et Black Hole qu'elle appréciait et enfin Si Beau qui faisait partit de sa famille l'avait... Trahit ? Oui, en quelques sortes. Cela lui fit l'impression d'un coup de poignard dans la poitrine, en pleins coeur. Mais elle oubliera, oui c'est ça, elle oubliera et pardonnera. Elle aurait besoin de beaucoup de courage et de temps, mais elle se promettait de le faire pour l'avenir de son couple...Ou pas.

- Et toi, sais tu tout se que j'ai fais pour toi ? Pour vous !

Elle renifla. Peut être que la pouliche n'était finalement pas très loin, que la jument n'était qu'un masque, un mensonge. Une armure qu'elle s'était faite pour paraitre plus forte. Le Petit Ange Immaculé était toujours là en fait...

- Donc je ne te plais même plus physiquement ? Mais tu sais, j'ai beau avoir changé, j'ai juste mûrit et je suis devenus mère. Le reste est toujours là, en moi. Je me suis toujours assuré de rester la même au cas où tu reviennes. Bien sûr le changement fait toujours du bien du moment qu'il reste positif. Et je me suis toujours assuré qu'il soit positif. Toi, je ne pourrais dire si tu as changé ou pas. Je me rappelles de toi avant, quand c'était bien et beau, quand c'était nous. Tu étais attentionné et passionné par cet amour nous consumant. Notre couple n'était que brasier et flamme ardente. Quiconque s'en approchait s'en brûlait les ailes. J'avais peur de brûler les miennes et si je t'ai tirer vers le fond c'est pour éviter que tu ne brûles les tiennent. Je ne fais que me renseigner. On dit que l'amour d'une jument pour un étalon est important. Même si se n'est que de l'amitié.

Elle se rendait bien compte qu'il lui posait un test. Mais que dire ? Elle ne pouvait le décevoir mais se serait se mentir et mentir à son coeur. Jouer la transparence pouvait lui être fatale.

- J'irais lui parler. Mais rien ne me dit qu'elle m'écoutera d'avantage. Vas donc lui parler toi ! Que veux tu que je te dises ? Je te demanderais seulement d'épargner ton fils et ma mère adoptive. Car vois tu, moi aussi je serrais obligé de frapper. Peut être toi, peut être Vif ou pire, Bliss. Mais ai-je vraiment le choix ? Je ne penses pas. Même si cela me fend le coeur, je le ferais et je n'hésiterais pas à frapper comme vous vous n'hésiterez pas. Je ne fermerais jamais les yeux sur les morts. Qu'ils soient de mon côté ou du tien, nous sommes tous des équidés et la vie est fragile et précieuse. Se serra une réelle perte pour nos terres. Mais je ne pourrais revenir en arrière et tout arranger en sachant que moi aussi je serais éclaboussé de sang. Alors je pleurerais et je crierais mon chagrin à qui voudra bien l'entendre, surtout si un de mes proches meurent, a en faire pleurer les roches les plus dur. Alors oui je serais peiné voir triste, mais, je t'aime et je t'aimerais encore après du moment que tu n'abuseras pas et que le seul sang que tu auras fais couler était pour le bien des tiens et non par pur envie. Mais oui, je penses être capable de t'aimer.

Pleurnicharde, elle n'osa bouger un cil.

[♥]

«Tu ne vois pas le rapport? Il y a des choses sur moi que tu ignores. Des choses sombres et terribles, des souvenirs qui se muttent en cauchemars. Mon enfance, j'ai souhaité l'oublier, l'effacer. Comment un enfant peut tirer une croix sur ses parents? Je l'ai fait, moi Pépite, je l'ai fait...! Et pourtant, sais-tu que j'ai trouvé un Père? Il était différent, différent de tous les autres. Il était unique, seul mais il était aussi tout. Quel âge, quelle vie, quelle famille et quel nom? Je n'en savais rien, mais la seule chose que j'avais de lui me faisait tout entier: il m'aimait comme on aime un fils. Il m'a tout donné, sais-tu? Si j'avais oublié bien des sentiments, l'amour filial existait encore. Si l'Apocalypse grondait, je m'en moquais. J'étais avec mon Père, après tout. Et il n'avait pas peur, oh non, de me voir me tuer. Il m'envoyait à travers les brumes, me poussant à devenir meilleur, plus fort, plus apte à la survie en fait. Et nombres des cicatrices qui courrent sur mon corps sont là par sa volonté. Et grâce à lui, je suis devenu le meilleur, mais aussi la cible à abattre. Nos combats devenaient spectacles, et ils se regroupaient autour de nous, hurlant, scandant nos noms. J'en ai fait couler du sang, oui. Et ce dès mes jeunes années. Chaque coup nous déchirait la peau, et plus nous avions mal, et plus nos coups étaient puissants. Mais nous tuions pour vivre. Lui ou soit. Face à un inconnu, le choix est rapidement fait. Mais ces douleurs là, ces souvenirs insidieux et pervers, veux-tu vraiment les entendre? Veux-tu partager ce fardeau avec moi?»

La vois de Black Hole s'était muté en un murmure rauque, alors qu'il avouait avec plus de détails que jamais sa jeunesse dans l'étrange Territoire. Oui, il avait tué, il avait fait couler du sang, mais dans le but unique de se défendre. Il n'avait pas pensé, au début, que cette défense contribuerait un jour à faire de lui le meilleur.

«Nos danses auraient été différentes. Oui, j'ai dansé avec d'autres juments. Certaines étaient belles à m'en couper le souffle, d'autres fortes à faire pâlir certains mâles. Et il y en a eu une, une toute à fait particulière. Elle était douce, sensuelle et vraie. Elle dansait, courait, sourirait et riait. Moi, j'étais seul, jeune, et j'ai accepté de m'arrêter un instant. Je me suis posé, loin de tout et de tous, pour vivre cette paranthèse. Je me suis abîmé sur l'amour, pour elle, pour ses yeux, sa voix, son corps, son coeur... Je ne te le cache pas, comme je ne te cacherai non plus que, de cette affolante jument, j'ai eu un fils. Quand je suis parti, déçu et comme mort, je ne savais pas qu'elle attendait de moi un poulain. Je pensais qu'en m'effaçant, je lui reprenais tout ce que je lui avais donné, sauf bien sûr mon coeur qu'elle avait déchiré en morceaux. Et voilà que j'apprends que Vif-Argent est en fait mon fils. Son fils, aussi. Je ne voulais plus jamais la revoir, ou juste la tuer, peut-être. Je l'ai traquée tu sais. Après m'en être détourné, j'ai éprouvé le besoin de la retrouver. Pourquoi, je n'en savais rien. Etait-ce pour danser une fois de plus? M'abîmer et me rendre compte que c'était ça, ma vie et mon destin? Quand je regarde Vif-Argent, parfois, je crois voir en son visage les traits de cette muse. Pour Thief, j'espère que je pourrai bientôt le voir. Peut-être devrai-je partir à sa recherche?»

Il laissa tomber un lourd silence. Il venait de lui annoncer qu'il avait un autre fils, mais il savait qu'elle ne pouvait lui en vouloir. Il n'était pas au courant, et alors qu'ils s'étaient rapprochés, il avait tiré une croix définitive sur cette étrange jument.

«Jamais je ne toucherai à un de mes enfants. Comment peux-tu penser, évoquer le seul fait que je puisse abattre mon sabot sur la chair de ma chair? Je les aime Pépite, tu entends?! Je les aime! Et toi non plus, je ne t'attaquerai pas. Vous pouvez repprocher toute sorte de choses aux Shikaku, mais nous avons prouvé que nous étions loyaux, à une exception prête. Nous avons foie en l'honneur et le respect. Si la guerre venait à gronder, sâche que mes guerriers auraient la même consigne: t'écarter des hostilités et te protéger, si je ne pouvais m'en charger. Toi, tu frapperais Bliss? Notre fille, ton sang, ton corps? Si Thief s'en prenait à moi, je le repousserai juste, je l'écarterai du tumulte de la bataille, et je ferai en sorte qu'il ne lui arrive rien. Aucun mort de cette guerre ne sera tué par envie de sang. Nous sommes des Assassins, mais des assassins justes. Nous tuons ceux qui le méritent, d'où la question qui doit s'emparer de toi: qui sommes-nous pour juger qui doit mourir?»

Ses yeux noirs se mirent à briller, alors qu'il répondait enfin.

«Et si tu crois qu'après cette guerre tu m'aimerais encore, si tu me dis que tu m'aimes, alors moi, de mon côté, je peux t'affirmer que je t'aime aussi.»