Les douces étoiles brillaient dans ce ciel d'automne. De douces étoiles, fines, petites et brillantes, de belles étoiles qui parsemaient ce ciel doux et sombre, tel une nappe éteincellante qui recouvrait le monde.
Quelque part, là où l'eau salée caressait le sable blanc et fin, sous le ciel nocturne d'un bleu marine, des pas. Des pas meusurés, un galop. Un galop doux, des bruits de pas légers et feutrés. Des empreintes dans ce sable blanc. Un galop meusuré, lent, une allure robotique.
Une larme. Une larme blanche, salée, se confondant parfaitement avec l'eau claire dan laquelle elle tomba, dans un clapotit silencieux, prêsque inaudible.
Elle pleurait. Oui, elle pleurait cette jolie jument pie, galopant sur le sable tiède, en cette si belle nuit. Oh, oui, elle était jolie. Trop, même. Elle pleurait, ses larmes douces s'écoulant le long de son chanfrein. C'était les yeux fermés qu'elle galopait, dans un rythme lent, saccadé.
Un étalon, blanc comme la neige, marchait lentement sur la crique. La belle jument sentit un pincement au coeur. Elle allait se présenter. Ca ne se faisait pas de tourner brusquement les dos à quelqu'un, surtout lorsque celui-ci avait désormais la tête tournée vers vous. Ensuite, deux solutions. Soit l'inconnu allait l'envoyer balader, soit, se rendant compte de son piteux état, allait essayer de profiter d'elle. Elle n'allait pas se laisser faire, bien sûr. Elle allait partir au grand galop, quelque part, n'importe où sur ces terres. Mais cela aurait encore été un échec. Un de plus.
Elle s'approcha donc un peu de lui, puis s'arrêta et le regarda se ses grands yeux noisettes.