Le printemps renaît [Tako]

[je n'ai rien contre les autres participants, mais qu'ils demandent juste la permission à Tako et moi avant, ok?^^]

La clairière, tache de clarté au milieu des arbres plus sombres, étendait paresseusement les vagues de sa mer d'herbe verte et grasse, jusqu'à en lécher les pieds des arbres centenaires l'entourant. Une mer aux couleurs d'absinthe, qui flamboyait sous le soleil de midi et se parait de mille reflets allant du vert d'émeraude à la couleur des jeunes pousses.
Les rayons du soleil tombaient en diagonale par rapport au sol, et leur jeu dessinait entre les frondaisons des rais parallèles, des taches de lumières sur le sol et des ombres allongées, comme celle de la jument blanche qui s'avançait dans la clarté de jour.
Si claire que sa robe immaculée semblait renvoyer les traits lumineux de l'astre, elle paraissait nimbée d'un halo blanc tandis que la femelle, gracieuse et légère, arquait le col pour observer les alentours. La méfiance était une seconde nature, même chez cette jument pacifique.
Lorsqu'elle pénétra totalement dans la clairière, un rayon plus hardi que les autres fit scintiller ses yeux noisette de moirures d'or, tandis que d'autres jouaient sur son corps fin et que la brise légère faisait danser ses crins soyeux. Grâce, beauté, blancheur, son physique n'était pas de ceux qui passaient inaperçus, et son aura était surprenante, si différente du charisme de ses frères royaux, elle irradiait la paix et la bonté. La douceur.

Liberty commença à brouter, mais redressa soudain sa tête fine, orientale, en remarquant l'approche d'un cheval. Ami? Ennemi?

Revenu d'au delà des montagnes touchant le ciel et par delà les rivières coulant jusqu'à l'horizon cendré, un jeune cheval cherchait inlassablement un espace plat et loin de toute mauvaises rencontres. Un passant qu'il avait croisé lors de sa quête, lui avait indiqué qu'une plaine paisible s'étendait non loin de là et où seul le bruit d'un petit courant d'eau troublait le silence de la plaine. Nul ne savait désigner chaque fleur avec un nom, tellement la pureté de la terre laissait éclore chaque fleur cherchant refuge sur son espace. L'herbe y était plus pur que n'importe quelle autre parcelle.
Rêvant de la paix qu'il allait connaître, Tako marchait d'un bon pas.Ce n'est qu'après une longue côte que la clairière fit son aparition sous une lumière parfaite, elle était bien plus claire et vaste que Tako ne l'aurait imaginé. Au loin il vit une blancheur éclatante qui l'éblouie, sans hésité il se repprocha doucement, ne se doutant pas que cette blancheur émané de la robe scintillante d'une jument. Ce n'est qu'à quelque mètre qu'il distingea les yeux noisettes de la jument. Voyant qu'il intriguait la jument il déclara avec crainte:

"-Je n'ai pas l'intention d'interrompre ton activité, je me demandai juste qui pouvait rayonner avec tant de splendeur dans cette clairière si paisible... Si je te dérage je m'en excuse."

Tako, les oreilles en avant et la tête relevé regardait maladroitement la jument.

C'était un jeune étalon qui la dévisageait, un cheval de taille raisonnable, à l'encolure encore fine. S'il n'avait pas l'aspect "jeune chien" des poulains, et si son ossature était déjà étoffée de muscles, il n'avait cependant pas fini de prendre de la masse, et son encolure ne présentait pas la crête et la force de celle des étalons faits. Liberty lui donna environ quatre ans, c'était donc un jeune adulte, à la robe baie claire, et marqué d'une tache d'un blanc pur sur la croupe.
Le jeune cheval l'aborda d'une façon, ma foi, tout à fait galante, et Liberty l'observa rapidement en souriant, loin de le jauger comme le faisaient Black ou Stelmaria, sans chercher ses points faibles comme l'aurait fait une combattante. Juste pour graver les traits du jeune mâle dans sa mémoire. Puis elle déclara d'une voix chaude et amicale:

"Oh, mais tu ne me déranges pas, je n'avais pas très faim. Cette herbe est si savoureuse...je goûte le printemps, comme beaucoup de mes semblables. Je suis très satisfaite d'avoir un peu de compagnie. A moins que tu ne fasses que passer?
Et, dis moi, quel est ton nom?
Pour ma part, je suis Liberty, et je dirige le Clan des Étoiles en tentant tant bien que mal de préserver ses membres de la guerre."

La jument observa son visiteur avec des yeux brillants. Depuis la mort de son compagnon Sword, au combat, comme il l'avait souhaité, elle se sentait seule, le cœur vide, et goûtait rarement la compagnie d'étalons, principalement parce que la plupart cherchaient à obtenir les faveurs de la veuve.
Aussi était-elle heureuse de faire la connaissance de ce jeune mâle si poli et...flatteur? Non, juste gracieux, gentleman, des notions qui disparaissaient sur Wild Horses.

La clairière faisait ressortir la blancheur de la jument et ses traits si bien dessiné... Tako ne savait que très bien jugé les autres, la jument n'avait absolument rien d'un être malveillant ou d'un quelconque futur ennemi. Il sourit presque en imaginant celle-ci lui vouloir le moindre mal. Elle se nommait donc Liberty... Un nom signifiant tout ou peut être rien, il était tout simplement très jolie.
Tako renifla doucement l'herbe et en goûta quelque brin, elle était exactement comme le disait Liberty, savoureuse.

"-On m'a conté l'histoire de cette clairière, j'ai juste eu envie de vérifier par moi-même l'exactitude de ce conte. Je me nomme Tako, cheval solitaire cherchant un clan que l'on dit être une famille... Suis-je rentré sur un terrain où la guerre éclate ? Ou cette clairière garde sa pureté neutre ?"

Tako savait très bien qu'il devait se présenter convenablement devant une meneuse de clan... Peut être tout simplement pour faire partie de celui-ci. Mais Tako ne cherchait pas à être très proche de la chef, la connaître comme un membre de clan qu'il soit ami ou ennemi lui suffisait.

[Il y a deux citations de livres dans mon message...enfin, une...et une autre^^ Capable de les trouver? =) ]

Liberty, comme Liberté, Liberty comme ce qui la faisait vivre et respirer, cet état qu'enviaient les hommes, prisonniers de leurs rêves et de leurs espérances, de leur misérable condition et de leur besoin incessant de divertissement. Qui a dit "un roi sans divertissement est un homme plein de misère"? A la différence des humains, les chevaux, lorsqu'ils se retrouvaient, sans distractions, amenés à penser sur eux-mêmes, ne se lamentaient pas sur la mort proche, sur la brièveté de leur vie d'équidés, sur leurs malheurs et les passions qui agaçaient tant les humains, épris de raison.
La jument blanche arracha une touffe d'herbe et regarda Tako en mâchant sa pitance:

"Je fais tout pour que cette clairière conserve sa pureté...et jusqu'ici aucun sang n'y fut versé autre que celui des naissances, de la vie. la guerre n'est pas ici, elle fait rage à nos frontières et là où se rencontrent les ennemis. Pas au cœur des terres du Sud.
Je suis enchantée de te connaître, Tako. Tu cherches donc un Clan?"

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