« Nous ne sommes les valets de personne » † Lusitania & Blue Eye

Lusitania Ҩ Blue Eye

« Nous ne sommes les valets de personne »

La jument pie trottait, comme à son habitude. Ces derniers-temps discrète sur ses terres, la meneuse du Soleil était pourtant bien là. Et ses fonctions lui allaient à ravir. Son corps était plus athlétique encore, plus musclé, ses courbes plus délicieuses, sa robe luisante et courte. Son regard luisait d'intelligence et tout en elle n'était que positif. Ses pensées avaient beau être d'importance capitale, elle ne les traitait pas dans l'angoisse ou la précipitation, non. La belle pie qu'elle était savait réfléchir. Très intelligente, elle trouvait à chaque problème une solution sans se ronger les sangs. Au final, tout était prix au sérieux sans en impacter sa santé. Peut-être était-ce une partie de sa force, d'ailleurs.

En tous cas, l'élégante était revenue cavaler à proximité des éclats du troupeau. Généralement, lorsqu'ils n'étaient pas groupés en une seule masse, les chevaux du troupeau se baladaient par petits groupes, allant d'un à trois individus. Il fallait dire que les terres du Soleil étaient plutôt sûres. La douce aimait à se montrer présente pour quiconque aurait besoin ou envie de parler sans pour autant oppresser les membres de son Clan. Elle était un chef à l'écoute et dévoué sans être trop mère poule, en quelques sortes. Et ce jour-là, elle avait trotté jusqu'à l'Œil du Tigre. En cette saison, une herbe verte et grasse y poussait et c'était l'endroit idéal pour se nourrir tranquillement. C'est donc une fois qu'elle eut avancé sur un flanc du volcan qu'elle s'arrêta en regardant autour d'elle. Tranquille, elle huma l'air pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'intrus dans les parages avant de baisser les naseaux vers l'herbe, le corps gracieusement tendu, les oreilles mobiles, captant tous les bruits.

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Blue Eye marchait, encore et toujours dans l'exil. Son regard était vide et l'on n'y voyait aucune joie. Elle était perdue et ne savait plus quoi faire. Pourquoi la Vie était si dure avec elle ? Elle n'avait pourtant rien fait de mal, à part s'enfuir d'un centre équestre contre la volonté de ses maîtres.
Elle avait l'encolure tendue vers le sol qu'elle sentait afin de chercher de la bonne herbe riche et bien verte. Ses pas l'emmenèrent au pied d'un volcan. Pourquoi sentait-elle une odeur aussi délicieuse d'herbe fraîche auprès d'un volcan ? Ca n'avait aucun sens.
Elle avait peur qu'il soit encore en activité. Mais elle ne voyait pas de fumée dans les environs, et jugea qu'elle pouvait avancer jusqu'à son but : son repas.
L'odeur se faisait de plus en plus envahissante et la montée se montrait difficile après ce qu'elle avait vécue. Sa croupe lui faisait mal mais elle persévérait.
Elle releva la tête pour savoir si le chemin qui s'offrait devant elle était encore long. Elle ne fut pas surprise de ne pas voir le sommet du volcan. Alors elle continua, et ce, jusqu'à suer pour arriver, enfin, à ce qu'elle voulait le plus. Devant elle se montrait un terrain vert, et une jument.
Timide, elle préféra brouter à l'écart. L'herbe était délicieuse, et elle n'en avait douté qu'à cause de leur situation dans le monde de Wild Horses. Elle se régalait et oubliait la présence de la jument pie à ses côtés.

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