Journal de Maë

Bon...Ce texte est super vieux, mais je l'aime toujours autant alors...Trois chapitres sont écris.
Dites-moi ce que vous en pensez.
Voici donc une partie de l'histoire de Maë, ma fursona de DA.
L'histoire n'a absolument rien à voir avec celle de WH.

Chapitre 1 : Regret

- Es-tu sûr qu’elle a véritablement l’âge ? Elle me semble bien jeune...

Légèrement agacé, mon frère rabattit ses oreilles sur son crâne et dénuda légèrement ses crocs.

- Elle a parfaitement l’âge de faire son service à la Guilde. Crois-tu que je ne connais pas les lois ? Je peux te les réciter dans toutes les langues si tu veux !

Sa voix avait monté d’un ton, vibrante d’une colère contenue. Visiblement, il ne portait pas dans son cœur notre interlocuteur, un pur-sang anglais athlétique de robe baie.
S’il n’avait pas cette moue écœurée et hautaine sur son visage, il aurait pu être séduisant. Très séduisant.
Mais là, son regard couleur de nuit me reluquait sans pudeur, comme s’il observait une pièce de viande et non un être vivant...
Dès cet instant, je sus aussitôt qu’il me détestait et qu’il me détestera jusqu’à la fin de ses jours.
Et on dit souvent que la première intuition est toujours la bonne...
Nerveuse, je me colla craintivement contre mon frère. Prenant cette posture soumise qu’il avait fallu que j’apprenne bien malgré moi afin de survivre.

- Je persiste à dire qu’elle est trop jeune ! Cracha soudain le bai, en reniflant.
- Et moi je te dis que non. Tu n’as pas le droit de lui interdire de faire son service. Allons voir Mäsütä. Elle seule pourra décider de son sort dans la guilde. Tu n’es que son Second, Snaketongue ! Tu n’as pas à prendre de décisions à sa place !

Snaketongue. Langue de Serpent.
Par le Sang, que ce nom lui allait bien. Il me rappelait ces reptiles que je voyais souvent se prélasser eu soleil, enroulés sur eux même.
Je n’ai jamais vraiment apprécié les serpents. Ils avaient quelque chose de sournois dans leur regard, dans leur manière de sortir la langue pour goûter l’air...
À chaque fois que j’en voyais un, je sentais un frisson glacial remonter le long de mon échine. C’était instinctif, je n’y pouvais absolument rien.
Et cette sensation, je la ressentais en ce moment même devant le bai. Il ne me mettait pas en confiance.
Snaketongue foudroya mon frère du regard et me toisa de nouveau, de la tête aux pieds, une mimique dédaigneuse retroussait les coins de ses lèvres.
Je courba l’échine et détourna le regard, ce qui le fit rire. Un ricanement d’hyène.

- Fort bien ! Allons-donc voir la vieille Mäsütä ! Et on verra qui a raison ! Je veux que tu sois à la Porte dans cinq minutes, pas une seconde de plus !

Et sur ces ordres, il tourna les talons et quitta les lieux avec une effarante vitesse.
Avec sa présence, la tension disparue elle aussi. Du coin de l’œil, j’observais que les muscles crispés de Courage se relâchèrent imperceptiblement et que son souffle devint plus aisé.
Je nota alors que j’avais retenu ma respiration pendant toute la durée de l’entretien et que j’étais à deux doigts de la crise d’hypoventilation.
Avec un gargouillement de gorge glougloutant, je me força à inspirer et à expirer pendant un certain temps. Mes membres tremblaient.
Mon frère poussa alors un gros soupir et se tourna vers moi avec un sourire.

- Ça va ?

Un sourire faux. Je le voyais dès le premier coup d’œil. Rien qu’un rictus qui étirait ses lèvres en une chose qui était censé ressembler à un sourire...
Je me redressa imperceptiblement, secoua mes longues boucles grises argent avant de sourire.
Je n’avais pas besoin de la pitié des autres...
Et surtout celle de mon frère.

- Je vais bien.

La situation était vraiment comique. Nous étions l’un en face de l’autre à sourire de manière forcée, chacun tentant de cacher à l’autre les angoisses qui le rongeait afin de ne pas l’inquiéter...Il ne manquait plus qu’un jury et un public, et c’était à celui qui faisait la grimace la plus réussie !
La Vie était comme ça. Un Leurre. Un Amoncellement de mensonges.
On n’y pouvait rien. C’était comme ça et puis c’est tout.
Courage se racla la gorge. Un peu trop bruyamment.

- Alors allons-y. Suis-moi, Maë...

Je hocha la tête, clignant mes yeux.

- Oui, frère.

En ce moment précis, tandis que je marchais près de mon frère vers la Porte menant à mon destin que j’apercevais au loin, je sentis glisser de mes épaules le léger manteau de l’enfance. L’abandonnant définitivement derrière-moi sans un regard en arrière.
J’étais en train de grandir.
Et ça fait mal...

***

Je n’ai jamais aimé mon nom.
Un nom beaucoup trop beau pour moi, à mon goût. C’est pour cela que je le diminue à deux simples syllabes.
Maë. C’est vrai que ça sonne mieux qu’Amaëlle...
Amaëlle.
La Petite Fille.

Mmh...

Il est vrai que je suis petite. Très petite.
Et surtout laide.
Ce corps maigre, ces trop longues jambes, ce visage trop fin, trop racé, ces yeux enfoncés dans leurs orbites et cernés de noir, cette robe trop sombre, trop terne...
Il n’y a que mes crins que j’adore. Mes belles boucles dont je suis fière et que je chouchoute du mieux que je peux...

- Tu es très belle, Maë. Me disais Bella, ma mère adoptive.

Jamais je ne l’ai crue.
Je suis l’Erreur. Je suis Fausse. Je ne suis pas ce que les autres disent de moi.
Et lorsqu’un jour, prenant mon courage à pleine bouche, je l’ai contredite, Bella s’est contentée de sourire.
Un sourire mystérieux mais si doux...Si chaud...

- Tu le penses peut-être, mais pas moi.
- Toi tu es belle ! Mais pas moi...

Nouveau sourire.

- Tu es encore jeune, ma chérie...Laisse le temps venir à toi. Le reste viendra tout seul. Fais-moi confiance...

Bella avait accepté de m’adopter lorsque ma véritable mère, Cassandre, est morte.
Je ne m’en souviens pas. Les souvenirs sont trop loin. Trop tenus. Trop fugaces...
Mais je me souvenais de sa gentillesse et de sa douceur. De sa beauté et de son sang-froid.
Je l’ai aimé.
Sincèrement.
Mais j’étais toujours froide et distante envers elle. Et malgré le fait qu’elle me disait le contraire, je voyais qu’elle en souffrait.
Moi-même je me posais des questions. Pourquoi m’avait-elle adoptée ?
Avait-elle eu pitié ?
Avait-elle été contrainte ?
Ces questions hantaient mes jours et mes nuits.
Jusqu’à ce jour.

- Bella ! Est-ce que tu regrettes ?

Le Soleil se couchait ce jour-là, auréolant les plaines d’un halo rougeâtre. Sanglant.

- Regretter quoi, chérie ?

Elle n’a pas l’air de comprendre. Je refoule l’émotion qui monte, la prémonition qui me ronge les entrailles. Je me force à sourire.

- Moi.

Elle rit.
Oh ! Comme j’avais espéré ce rire !
Et comme il me soulage ! J’en ai les larmes aux yeux.

- Mais tu es ma joie ! S’exclame-t-elle, avec des larmes dans la voix.

Mon sourire se fige néanmoins.

- Mais...Je pense que tu aurais pu faire des choses formidables sans moi...
- D’abord, dit Bella avec un grand sérieux, tu es la chose la plus formidable qui soi arrivée dans ma vie. Je t’interdit de dire que je me suis sacrifiée. J’ai, au contraire, fait preuve de gourmandise. J’ai tout voulu : Une famille et la Vie. L’Amour, la Tendresse et le Monde...

Tout s’éclaire soudain. Moi aussi je veux "tout ". Mais "Moi "...Qui est-ce ?

- C’est ce que tu aimes passionnément. C’est ce qui te tire en avant. Il ne faut pas y résister.

Merci Bella.
Merci de m’avoir dit ce que mon inconscient voulait entendre.
Je lève mon regard vers ses yeux vairons et je lui envoie tout ce que je ressens, en silence. Tous les "je t’aime" et les "maman" que je n’ai su lui dire...
Quelque fois, dans certaines circonstances, les gestes et les silences étaient bien mieux que les mots.
Je comprenais maintenant le sens de cette phrase. Il n'y avait rien à dire. Tout était déjà dit.
Nouveau sourire. Elle me serre contre moi avant de s’éloigner lentement.
Bella avait une étrange habitude. Pendant toute la journée précédant la pleine lune, elle s’en allait à la nuit tombante, laissant derrière elle le Clan et toutes les obligations qui allait avec, pour rentrer à l’aube du jour suivant.
À chaque fois, elle avait le teint frais et l’air ailleurs, comme si elle avait subi une renaissance.

- Qu’est-ce que tu fais pendant ta journée ? Demandai-je à chaque fois, un peu gênée de ne pas être dans la confidence.

Et à chaque fois, la réponse fuse. Toujours la même.

- J’ai pris de l’élan pour mieux t’aimer, chérie.

Réponse qui me plongeai toujours dans une bouderie morose.
Mais cette fois-ci, son départ me causa une vive douleur au fond de la poitrine. Une vérité s’imposa à moi, brutale.
Je regarda Bella partir une dernière fois, et je sus alors que je ne la reverrais jamais.

J'aime bien =D ! Et j'attendrai la suite avec hâte.

Mais... Cassandre ? Morte OO ?

J'attends d'autres commentaires et je posterai la suite ! ^^

Et oui, Cassy va mourir...Bella aussi.

Mais tout le monde crève è.é !!

ToT Cassyyy !

Okii, hâte de lire la suite alors.

Nala : Oui je sais.

Pépite : J'aime beaucoup le dramatique ! XD
Mais à part ça, tu trouves ça comment ?

Bien ^^

Merci ! ^^

la suite, la suite !^^

Bientôt !!

J'attends juste d'autres commentaires. ^^

oki :3

Stelmyyy...en deux messages tu nous as fait...deux flood =='
Je commente ce weekend, là je passe juste lancer la Fête du printemps.

Rhôôô ! Lib' ! XD

Je suis la meilleure \o/

*sors avant de se faire lyncher par Lib'*

Voilà la suite ! ^^

Chapitre 2 : Peur et courage

Comment, par le Sang ! faisaient-ils tous pour vivre ainsi ?!
Vivre avec toute cette rocaille au-dessus de leurs têtes ? Avec le noir angoissant ? Avec cette horrible odeur de pourri et de renfermé ? Avec cette humidité glaciale qui prenaient aux tripes jusqu’à la moelle des os ?
Certes, l’endroit était magnifique. Vraiment. Une superbe cité souterraine bâtie par nos prédécesseurs, d’étranges créatures bipèdes nommés "êtres humains".
Mais ça s’arrêtait là...
Où était le ciel ? Où étaient les oiseaux et les dragons ? Où était l’eau, la terre, les arbres, la végétation et le sable ?
Et il y avait à peine un souffle d’air là-dedans. Respirer était une véritable torture.
Jamais tout ceci ne m’avait autant manqué...
Nous avions marché là-dedans depuis des heures. Maintenant, nous étions devant une large et lourde peau de dragon rembourrée avec de l’ours servant de tenture, attendant que Snaketongue termine son entretien avec la mystérieuse Mäsütä.
Je me mordais les lèvres pour ne pas crier mon angoisse. Mon corps tremblait.
Dans quelques minutes, j’aillais être présentée à Mäsütä, le Maître. Mon entrée dans la Guilde ne pouvant se faire qu’avec son autorisation. Là, j’y recevrai un nouveau nom que j’utiliserai pour mes futures missions.
Si j’étais acceptée, bien sûr...Ce qui était peu sûr...
Après avoir appris aux jeunes à lire, écrire, compter et calculer, il était dans les coutumes des Foudres de faire un service de trois ans au sein de la Guilde des Messagers à l’âge de 12 ans jusqu’à 15 ans. Lors de ce service, nous allons apprendre à maîtriser une chose dont les Foudres sont fier et, surtout, extrêmement efficace.
La vitesse.
Aujourd’hui, je viens de fêter mes 12 ans. Je ne les fait pas. D’où la suspicion de Snaketongue à mon égard. Je fais plus 8 ans que 12 ans.
Je suis tellement petite et chétive...
Tellement laide et inutile...
À mes côtés, je sentais mon frère se raidir, sa respiration devenir sifflante, saccadée...Je savais qu’il avait des tendances à être claustrophobe. Cet endroit devait être une véritable torture pour lui...
Je presse mon flanc contre le sien, compatissante. Il me sourit et m’embrasse tendrement sur le front, là où trône ma marque blanche en forme d’éclair.
La même que la sienne.
Quelque fois, au loin, je percevais les échos étouffés d’agitation : Des conversations, des mouvements et des rires.
Ce lieu qui empestait la mort était néanmoins frissonnant de vie...
Il y eu un cliquetis de sabot suivit du froissement étouffé d’un tissu que l’on dérangeait. Snaketongue revenait de la mystérieuse pièce et daignait à présent nous accorder un soupçon d’intérêt.

- Entrez. Grinça notre guide avec un rictus. Mäsütä vous attends...

Il écarta la tenture et s’effaça pour nous laisser passer, mon frère et moi.
J’eu un imperceptible mouvement d’hésitation.
La peur me rongeait les entrailles, liquéfiant mes os et mon cerveau. Je vis Snaketongue sourire avec amusement. Un méchant sourire.
Pendant un court moment, je crus apercevoir une langue fourchue filtrer entre ses crocs.
Ai-je rêvé ?
Mais mon frère pressa gentiment son flanc contre le mien, me rassurant sur le champ.
Je n’adressa pas même un regard à Snaketongue et pénétra dans la pièce.
Où je me figea net, saisie d’une stupeur admirative.
À l'intérieur se trouvait une bibliothèque comme je n'en avais jamais vu jusque-là.
La salle à moitié éclairée, ne facilitait pas l'observation des lieux...Mais ça et là, quelques torches accrochées aux murs rocheux baignait le tout d’une lueur orangée, donnant une aura magique aux lieux.
Cela allait des parchemins roulés à des volumes dont les couvertures abîmées, faite de cuirs grossiers, trahissaient un usage répété.
L'odeur qui régnait dans cet endroit rassurant était celle du bois mélangé à la douce senteur de l'encre et des feuilles de papier en train de vieillir.
Aussitôt, je me mis à aimer cet endroit...Cela respirait le Savoir et la Sérénité.
Et je manquais désespérément de ces deux choses-là...
Il y eu un léger chuintement tandis que Snaketongue refermait le passage derrière nous.
Mon frère s’approcha lentement d’une étrange silhouette au bout de la salle. Je ne parvenais pas encore à voir clairement ses formes sous la faible lumière de l’endroit. Elle était penchée sur une grosse pierre dont une de ses faces a été lissée, servant ainsi de table. Une feuille jaunâtre à moitié noircie sous des lignes d'une écriture se trouvait dessus.
Courage s’arrêta à une certaine distance du mystérieux occupant et s’inclina bien bas, pour le saluer.

- Mäsütä. Salua-t-il poliment.

La silhouette se redressa lentement et tourna la tête dans la direction de Courage. Je vis deux longues oreilles se mouvoir dans la pénombre avant de percevoir à nouveau des cliquetis sur le sol rocheux des Souterrains.
Elle passa à côté des torches, éclairant complétement son corps...
Le sol tangue sous mes sabots. La stupéfaction me cloue sur place. Ma respiration se coupe dans ma gorge.
Dans ma tête, résonne un signal d’alarme. "Danger ! Danger ! Danger ! "
Mais je ne peux pas bouger. Je suis tétanisée.
Je voyais un long et gracile corps reptilien marchant sur deux puissantes pattes arrière. Puis ensuite je vis deux grandes ailes enroulées sur les flancs, deux, une gueule faite pour déchirer et tuer, une crinière surmontant un long cou sinueux et deux yeux fins et bridés aussi bleus qu’un ciel sans nuage...
Devant moi, j’avais l’Ennemi.
L’Ennemi de notre race.
Dragon.
Je compris alors que j’allais mourir...

***

Je me rappellerais toujours lorsque Marco a ramené le corps sans vie de Bella au Clan. Elle s’était noyée dans la Rivière Colère.
Suicide ? Meurtre ?
Grand mystère...
Marco pleurait. Tout le monde pleurait.
Sauf moi.
Pourquoi la pleurer ? Bella n’aurait pas souhaité qu’on la plaigne ainsi. Je le savais.
C’est très mal passé lors de ses funérailles.
Depuis ce jour, le Clan, qui ne m’aimait pas spécialement, m’a définitivement relégué au rang d’Oméga.

"Tu es sa fille ! Pourquoi ne la pleures-tu pas ?!", "Regardez donc cette enfant. Elle ne pleure même pas alors que c’est sa mère qui est morte !", "Quelle insensibilité ! C’est monstrueux !", "Si ça se trouve, c’est à cause d’elle qu’elle est morte !".

Je sens quelque chose de chaud se poser sur mes flancs, glisser entre mes jambes et me soulever de terre. Surprise, je lâche un cri.
J’entends un rire puissant autour de moi. Celui de mon frère, Courage.

- À partir de maintenant, tu dois aspirer à des choses qui se trouvent à un niveau beaucoup plus élevé !

Il rit à nouveau. Cela m’apaise et me soulage.
Alors je m’arrime plus confortablement sur son encolure musclée, pose ma tête sur son front et je regarde plus en hauteur. Embrassant les cimes de mes rêves avec un grand sourire.
Après les funérailles, personne ne voulait de moi. Mon frère a donc accepté de me prendre avec lui dans sa famille.
C’est lui qui m’a tout appris.
Dès qu’il avait du temps, il le consacrait à moi. M’apprenant à lire, écrire, compter, calculer et surtout à penser de moi-même...
Jusqu’à un âge avancé, jamais je ne m’étais douté du sacrifice énorme qu’il avait dû faire afin de m’élever comme il le fallait...
Mon frère...
Pourquoi avoir fait tout ça pour moi ?

- Fais attention à ce que tu fais, Maë. Tu as encore fait une faute. Recommence...

Il me présente une nouvelle plaquette de bois lisse et vierge.

- Petite sœur, concentre-toi...Non, pas comme ça. Utilise ta langue pour guider ton stylet...Attends, je vais te montrer...

Et de commencer une explication détaillée sur la manière d’inscrire des mots sur une plaque de bois.
Mais mon esprit était ailleurs.
Je n’étais pas tranquille, pas sereine. Le doute me rongeait et me pourrissait mes journées.

- Äsanghör ?

Mon frère s’interrompt aussitôt. Tournant la tête, il me jeta un regard amical. M’encourageant à poursuivre.

- Oui ? Je t’écoute, Maë. Tu veux me dire quelque chose ?

Hésitation.

- Est-ce que...

Je baisse le regard, déglutit avec difficulté.
Le sourire de Courage est chaud, affectueux, fraternel.
Finalement, je prends mon courage à pleine bouche et lâche, avec retenue.

- Est-ce que tu as l’impression que...J’ai peur ?

Son sourire se fige.

- Peur ? De quoi ?

Je m’efforce de prononcer le Mot négligemment.

- La Vie !

Courage s’efforce de sourire.

- On en a tous forcément un peu peur, tu sais. Le tout est d’avancer quand même !

Avancer.
Un mot rempli de force et d’espoir.
Un mot si lointain.
Si inaccessible...
Mon frère recommence ses explications. Je ne l’écoute pas.
Je ne l’écoute plus.
Mon esprit divague encore.
Rempli de ces peurs et de ces doutes qui me hantent depuis que Bella est morte, noyée dans la Rivière Colère et que le Clan entier me persécute...

- Tu m’écoutes, Maë ?

La question reste en suspens.
Je sors péniblement de mes pensées sombres et morbides.

- Est-ce que tu as peur, toi ?

J’avais lâché la question sans réfléchir.
Pathétique.
Mais pourtant la réponse fuse, sans la moindre hésitation.

- Oui.

Surprise, le regarde.
Son visage était toujours chaud et affectueux.
Il vit mon trouble, ma surprise. Cela le fit rire.

- Tout le monde a peur, Maë. Celui qui dit qu’il n’a jamais peur n’est qu’un menteur. J’ai peur. Pour toi, Roxane, mes enfants, mon Clan...Je n’ai peur pour moi-même qu’en dernier recours...
- N’est-ce pas un...Défaut, d’avoir peur ?

De nouveau un rire.

- C'est bien d'avoir peur, tu sais...C'est la peur qui forme les individus...Autant les personnes "normales" que les héros. Et sans peur, il ne peut y avoir de courage. Celui qui fait en dépit de la peur peut être considéré comme un vrai héros...

Qu’est-ce que les héros ont à voir là-dedans ?

- Vois-tu, les héros ne sont pas vraiment les êtres exceptionnels qu’on a tendance à dépeindre dans les contes et les chansons. Comme nous, ils ressentaient la peur, la colère, la joie, la tristesse...Ce qui les a élevés dans leur rang de héros, c’est leur manière d’avoir affronté leurs peurs. Finalement, ceux que l'on considère comme des "héros" ne sont rien d'autre que de simples mortels...

Je ne dis rien. J’ai le regard plongé dans le vague, observant les lettres et les signes que mon frère cherche à me faire écrire.

- Alors si je comprends bien...Dis-je enfin en me tournant vers mon frère. Nous sommes tous un peu des héros ?

Il rit.
Un rire superbe, dénué de l’agressivité et la moquerie que j’avais l’habitude d’entendre.

- Je n’aurais pas pensé comme ça mais...Oui, c’est un peu ça !

Il s’esclaffe encore.
Je sens le voile sombre s’évanouir en moi et je lui souris. Timidement.
Un étirement des lèvres.

- Mais question courage, tu en as encore plus que moi, belle petite sœur !

Mon sourire se fige. Je détourne le regard.

- Je ne suis pas courageuse...Lâchai-je avec une voix morne. Et je ne suis pas belle...

Pourquoi ?
Pourquoi refusaient-ils tous de voir ce que je suis réellement ?
Je suis laide et lâche.
Une souillure.
Une Erreur.
Encore une fois, Courage rit.

- C’est peut-être ce que tu penses, mais pas moi.

Je veux protester, mais mon frère frappe du pied sur le sol.

- Tu possèdes quelque chose. Quelque chose que peu de personnes de ma connaissance possèdent. Tu ne le vois peut-être pas, mais moi je le vois. C’est cette chose qui te rend belle à mes yeux. Je pense que tu deviendras une adulte formidable, Maë. Mais j’aimerais que tu te fasses un peu plus confiance...Et que tu manges un peu plus !

Il rit. Je détourne une nouvelle fois le regard, gênée.
Mais intérieurement, je me sens un peu mieux. Plus en paix avec moi-même
Je regarde Courage, lui décoche un sourire qui, j’espère, reflète mes émotions.
Mon frère...
Frère chéri...
Si tu savais toute la reconnaissance que je ressens pour toi en ce moment même.

- Merci...

Mon frère a un instant de stupeur, avant de me sourire. Puis il me prend contre lui, tendrement, fraternellement.
Il sent bon. J’aime son odeur.
Mâle, musquée, électrique.
Elle me rassure.
Puis il me repousse et ébouriffe tendrement mon toupet, mettant en désordre mes boucles.

- Allez, ma belle, continuons.
- Je ne suis pas belle !

Son rire couvre en partie mes protestations.

C'est totalement génial!! ♥ J'adoooore

Merci !! ^^
j'ai longuement hésité avant de poster ces textes !

ben ils sont très chouettes!! ♥

Il y a une autre (et dernière) partie.
Mais je pense que ce texte ne connaîtra ensuite pas de suite...Manque d'inspi et je me lasse vite...

L'essentiel c'est d'écrire! Quelquefois c'est le texte qu'on voulait écrire comme un "sans suite" qui devient un projet...Fugitive, à l'origine, devait se résoudre à une histoire courte, même pas une nouvelle. Finalement, j'en suis à 300 pages et j'ai encore du coeur à l'ouvrage, et un synopsis qui passe son temps à changer mais me tiendra bien plus longtemps que ça =D Et puis quelquefois c'est l'inverse. Black Night, tout ça...au final, je les ai un peu laissés en plan!

C'est parfaitement ça.
Sinon, comment tu trouves ?

J'aime cette suite ♥

Merci, Nala ! ♥

Faudra qu'on en discute sur DA, mais la Guilde des Messagers peut être rattachée à Taïmirin.