Nous ne sommes pas si différents...[Privé]

(Privé- Thunderhead/Liberty)

La clairière ruisselait de mille feux. Thunderhead, tête levée, observait avec une sincère admiration la scène qui se présentait à lui...
Du vert...Du vert partout, à perte de vue. Même des oiseaux gazouillaient dans les arbres...
Encore une fois, le Lethal White regretta la présence d'Heathcliff son frère loup...
Mais la vue de toute cette splendeur lui donnait envie de gambader partout comme un poulain nouveau-né.
Qu'est-ce qui l'avait attiré dans cet endroit si mystérieux à la beauté sauvage et exotique ? Thunderhead l'ignorais...
Mais il sentait une sérénité qu'il n'avait plus ressentit depuis longtemps...
Lorsque soudain, il émergea dans un coin qu'il n'avait pas encore visité...
...Et stoppa net.
Une jument blanche qu'il ne connaissait pas se tenait à cet endroit. Fine et racée, elle avait la morphologie d'un Pur Sang Arabe et sa longue crinière soyeuse ondulait sur son encolure.
Au début, Thundy crût à une apparition, car la jument était d'une beauté à coupé le souffle...Plus que tout, la tristesse de son regard lui fit serrer le coeur...
Prenant une décision, Thunderhead s'avança pour se placer face à la jument à une distance respectable.

- Bonjour. Dit-il avec une voix douce. Quelque chose ne vas pas ?

Quand on n'a que l'amour
A offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour
Quand on n'a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on n'a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour

Froufrou de soie dans les sous-bois...
La lumière filtrait entre les frondaisons et dessinait sur le sol d'humus de complexes motifs, fugaces tableaux de photons entrelacés, qu'un simple souffle de vent suffisait à déliter, pour en créer d'autres, aussi beaux, différents...treillis de lumière, soie de clarté, comme les complexes motifs de l'eau et de la lumière sur le fond d'un étang, les rayons avec lesquels jouaient les feuilles paraient les sous-bois d'or, les drapant d'un manteau d'entrelacs et d'arabesques. Liberty ne faisait pas exception à la règle et sa robe blanche se teintait d'un manteau de soie immatérielle qui magnifiait l'immaculée blancheur du pelage de la jument. La reine du Clan des Etoiles s'ébroua puis émergea dans cette jolie clairière qu'elle connaissait bien.
Mais ce matin-là, la beauté des arbres balayés par le vent, les reflets de lumière dans la cascade, fugaces dessins, arabesques, oeuvres, le bruit apaisant des milliers de gouttes d'eau chutant dans le petit lac, la douceur de l'herbe fraîche...rien ne l'apaisait. Il y avait des jours, comme celui-là, où son coeur se serrait. Des jours où elle levait les yeux vers les étoiles et les nuages qui ne lui répondaient jamais et où son esprit vagabondait au gré de souvenirs d'un temps révolu...Des jours où la silhouette de Sword se dessinait sous ses yeux où qu'elle les pose. Son ancien amant...le temps du deuil était fini, mais jamais elle ne l'oublierait, le premier de ses vrais compagnons, et, espérait-elle, pas le dernier. Continuer, se relever, et aimer encore, sans ça, à quoi bon vivre? Elle était prête à aimer de nouveau, elle le savait, mais elle n'était pas du genre à apaiser sa solitude dans des aventures sans lendemain...elle avait besoin d'autre chose. Pourquoi était-elle si seule? Elle était jeune pourtant...
L'étalon blanc qui se tenait dans la clairière s'avança soudain jusqu'à elle, et la jument immaculée redressa sa tête pour croiser le regard de cet animal qui la dominait d'une bonne tête, de type espagnol alors qu'elle avait l'allure des pur-sangs du désert. Les yeux rouges du jeune cheval, sa robe claire, ses cicatrices...On avait parlé à Liberty de ces chevaux nés sans couleur, qui survivent si rarement aux heures suivantes...Et la peau scarifiée du mâle révélait aussi qu'il n'avait pas eu la vie facile. Un combattant. Liberty sentait sur lui l'odeur de l'Ombre, et pourtant, il venait à elle avec sollicitude...La jument blanche comprit alors que sa tristesse et sa solitude se lisaient dans ses yeux noisette, ces yeux doux, comme toujours, qu'elle leva vers l'étalon, émue par cette marque d'attention:

"Bonjour. Non, je vais b..."

Elle ne put prononcer le mot. Un mensonge. Et puis...Pourquoi? Pourquoi se mit-elle à parler? Peut-être qu'elle voulait se livrer sans accabler un membre de son Clan, peut-être que ce cheval inconnu lui inspirait la confiance, ou juste la franchise...Les mots franchissaient ses lèvres:

"Je ne sais pas te répondre avec exactitude. Je vais, c'est certain, quand à qualifier...seule, c'est le seul mot qui me vienne à l'esprit. Seule depuis que mon compagnon est mort, seule à gérer le Clan. Oh, j'ai fait mon deuil et appris à vivre sans lui, accepté l'idée d'en aimer d'autres, et même recommencé à espérer vivre et aimer pour de bon. Mais...à quoi servent les intentions quand la solitude nous prend à la gorge?"

Elle secoua la tête et jeta un regard d'excuse à l'étalon:

"Pardon, je m'égare."

"Mais...à quoi servent les intentions quand la solitude nous prend à la gorge?"

Thunderhead frissonna à l'entente de ces mots...
La Solitude...L'Amère Solitude...Il l'avait connue depuis tout petit...Et elle le poursuivait toujours...
Et puis il y a la Haine...
L'étalon blanc s'ébroua et regarda de nouveau la jument devant lui.
Elle était vraiment belle...Et ses superbes yeux noisettes rempli de chagrin le fit violemment trembler de la tête aux pieds...

- Je comprend...Dit-il doucement. Je te comprend...Même si je n'ai jamais eu de compagne...La Solitude, je l'ai connue moi aussi...Depuis ma naissance...La Haine aussi...Dès ma naissance, j'ai été abandonné à cause de ma couleur...Je suis un survivant...Une jument m'a adopté et éduqué avant de mourir sous les crocs de Léopards des Neiges...J'ai erré durant des années, le coeur meurtris et rongé par la Haine...J'ai tué de nombreux mâles...Je haïssait mes semblables de tout mon être...Jusqu'à ce que je rencontre Black...Il m'a ouvert les yeux et j'ai tourné tant bien que mal, le dos à la Haine...

Il garda le silence.

- Mais mon passé de tueur me rattrape...Je fais parti du Clan de l'Ombre, mais, à part Black, personne ne me fait confiance...Le regard des femelles se voilent de haine et elles me tournent le dos...Pourtant...Je n'ai aucun ennemi...Je me contrefiche des rivalités entre Clans ! Aucun des autres Clans ne sont mes ennemis...

Silence...

- Je ne veux plus tuer...Plus jamais...

Il frissonna de nouveau. Plus fort. Et des larmes apparurent aux coins ses yeux décolorés.
Pourquoi se confiait-il ainsi ?
L'étalon blanc l'ignorais...Mais sous le regard de cette si jolie jument, il sentit un grand poids disparaître dans sa poitrine à l'endroit du coeur...
Pour la première fois depuis très longtemps, il se sentait serein et apaisé...
Se reprenant, il s'essuya le visage sur son genou droit.

- Quel est ton nom ? Demanda t-il à cette jument qui le faisait renaître. Je m'appelle Thunderhead.

Liberty l'écoutait sans mot dire, ses yeux doux et brillants grands ouverts sur une clarté qui n'était pas que celle du soleil, se reflétant sur la robe blanche du grand étalon. Cet étalon, dont elle ne connaissait pas le nom, ni le Clan, bien qu'il portât sur son dense pelage d'hiver l'odeur de l'Ombre et de Black, cette odeur, celle du Clan de celui qui lui avait ravi sa fille, certes involontairement, mais...Liberty fit taire ses pensées et revint à cet inconnu qu'elle désirait connaître, cet inconnu qui lui disait qu'il comprenait. Oh, ils avaient été nombreux à dire cela, par pitié, ou parce que les convenances l'exigeaient, mais lui...la sincérité brillait dans ses mots, ses pauses, ses hésitations, ces phrases chargées de silences et d'émotion, lourdes de tout ce qu'il taisait et qui transparaissait sous ses mots...Liberty ne baissa pas les yeux. Tout au long du discours de l'étalon, elle demeura immobile, ses prunelles fixées sur lui, mais sans animosité, non, juste...la compréhension. L'empathie. Comme deux êtres marqués des mêmes stigmates, ils se comprenaient et chacun prenait la mesure de la douleur de l'autre, fardeau qui, devenu commun, s'en trouvait un peu moins lourd, comme si le poids que Liberty sentait sur ses épaules, cette douleur à chaque battement de coeur, comme un muscle blessé, s'apaisait un peu sous le regard de l'inconnu. Elle le laissa parler. Jusqu'au bout, silencieuse, à l'écoute, le regard attentif. Lorsqu'il eut fini, elle ne détourna pas les yeux, comme l'auraient fait certains par gêne, lorsqu'il s'essuya les yeux sur son genou droit, ployant son encolure scarifiée. Tant de cicatrices sur un corps, tant de plaies vives dans un seul coeur!
Et maintenant c'était elle qui parlait, dans un murmure parfaitement audible, laissait échapper les mots qui broyaient son coeur, la peine qui faisait ployer son encolure, depuis si longtemps...Oh, elle avait fait son deuil, mais cette solitude?

"Je...je n'ai jamais connu mon père, et ma mère...je ne me souviens pas de mes premiers mois, j'ai grandi, choyée, comme le font tant de poulains, et mon univers se résumait à un papillon par ci, une touffe d'herbe par là...mais un soir, des loups nous ont pris en chasse. Une meute entière, qui en voulaient à nos vies. Nous avons fui, mais j'étais jeune, j'étais trop faible pour courir des jours entiers, et j'ai fléchi. Ma mère...s'est retournée. Pour faire face. Et tandis que les loups arrivaient elle m'a hurlé de m'enfuir. Je ne voulais pas...pas l'abandonner, je n'ai pas bougé. Elle m'a ordonné de partir. M'a...chassée en quelque sorte, pour me sauver la vie, mais...je me suis sentie si désemparée. J'ai obéi, et elle est restée seule face aux loups. Elle n'a pas survécu...et moi, il a fallu longtemps, il a fallu que je sois mère à mon tour et prête à tout faire pour ma fille, pour que je comprenne et me pardonne à moi-même d'avoir fui. S'il avait fallu, j'aurais agi de même pour Odyssée.
Mais en attendant...j'étais seule. Sable Noir et Larme Blanche m'ont recueillie. Moi, je craignais...d'être encore abandonnée. Alors, j'essayais d'être la plus parfaite des filles. Et les deux frères...Black et Sun Star, leur complicité était trop forte pour qu'il y ait de la place pour trois personnes. Et puis, ils étaient si joueurs, pleins de vitalité, aventureux, et moi, prompte à reculer...je ne voulais plus courir de risques. Plus risquer de rencontrer...qui que ce soit qui me veuille du mal.
Sable Noir et Larme Blanche sont morts, elle la première. C'est la guerre qui nous a tous dressés les uns contre les autres, à cause de vieilles rancoeurs. Je ne pouvais pas rester immobile. Mais à nouveau, je n'avais plus...ni père, ni mère, j'étais seule. J'ai créé un Clan, et je l'ai gouverné tant bien que mal dans le tumulte. J'ai rencontré mon compagnon, Sword, j'ai eu une fille, Odyssée. Et puis..."

Sa voix s'altéra un instant puis se reprit:

"Odyssée s'est enfuie et a rejoint les rangs de...Stelmaria et Black. M'a reniée. Ma propre fille. Je n'ai pas pu lui en vouloir, mais elle me manque tant...et j'étais encore seule, Sword absent. Je me suis jetée à corps perdu dans la gestion de la tribu, comme un échappatoire, une façon de refuser la réalité qui me mettait à genoux. Sword est revenu. Reparti...il est mort, comme il avait vécu, dans un combat. C'était un guerrier, un aventureux, mais je l'aimais, et une fois de plus, j'ai retrouvé la solitude...j'avais peur de me confier, d'accorder mon amitié, de crainte d'être trahie, abandonnée, laissée seule une fois de plus...j'ai fini par faire mon deuil de Sword. Accepter d'aimer à nouveau, peut-être, et différemment de ce que j'avais vécu avec Sword...inutile de dire que je n'ai pas trouvé...quelqu'un avec qui je m'entende. Tous, ils attendaient quelque chose de moi ou juste, étaient guindés, craintifs face à ma position de chef...je me retrouve plongée dans une guerre dont je n'ai pas voulu, seule, sans épaule sur laquelle m'appuyer, pour régir mon Clan...et tenter de protéger tous ces chevaux qui me font confiance. Confiance...c'est un poids de plus sur mes épaules plus qu'un réconfort. J'ai peur de...les décevoir. Peur de m'attacher parce que peur...de souffrir encore.
J'en ai assez de cette solitude, mais...c'est si facile de le dire. Trop facile. Quant à le vivre..."

sa voix s'étrangla, elle secoua la tête et sentit une humidité sous ses yeux, des larmes, perles salées qui couraient sur son pelage immaculé et soyeux. Une boule semblait obstruer sa gorge, la gêner à chaque inspiration, enserrer son coeur. Liberty prit une inspiration rauque, pour se contrôler, pour se calmer, essuya ses yeux contre sa jambe gauche, puis redressa la tête. Elle se sentait mieux, comme si parlait la libérait, comme si savoir qu'elle n'était pas seule venait de l'aider, la soulager. Les larmes menaçaient toujours et elle n'assurait son contrôle sur elle-même qu'avec peine; sa voix trembla quand elle répondit, mais son regard brillait:

"Je...Mon nom est Liberty. Ravie de te connaître, Thunderhead."

Et ce n'était pas une simple formule de politesse.

(Wow ! Je suis sur le cul ! çà c'est de la réponse ! XD)

En silence, Thunderhead écouta l'amère confession de la jument blanche.
Et, petit à petit, les larmes qu'il avait refoulées un peu plus tôt remontèrent lui chatouiller les yeux.
Cette douleur dans le regard...Son corps crispé par la souffrance...Oh ! Comme elle avait souffert !
Tout comme lui, elle avait connu la mort et la trahison d'un proche...Tout comme lui, elle avait connu le goût amer de la solitude...
Mais cette courageuse petite jument avait trouvé le courage de remonter la pente.
Pour elle.
Pour son Clan.
Quel poids lourd à porter sur les épaules de cette superbe jument !
Thunderhead frissonna, la respiration hachée par le terrible chagrin qui lui broyait le coeur.
Mais cependant, elle n'avait pas succombé à la Haine qui ronge...
Lui si...
Soudain honteux, le Lethal White baissa la tête.
Lorsque la voix de la jument brisa le silence qui commençait à durer. Elle lui disais son nom.
Liberty.
Un sourire étira les lèvres de Thunderhead.

- Enchanté de faire enfin ta connaissance, Liberty. J'ai beaucoup entendu parler de toi. Et je dois dire que tu as beaucoup de courage pour mener un Clan avec tout ces soucis en tête...

Sa voix se brisa tandis que des souvenirs lui envahirent ses pensées...

- Et tu n'a pas choisi la facilité...Pas comme moi...J'ai goûté au poison de la Haine...Je l'ai aimé, vraiment aimé...

Ses pensées se tournèrent vers Vent Glacé, un Shikaku qu'il avait rencontré sur la Plaine d'Orage...Cet être noyé par la Haine et le Ressentiment...
Cet être auquel il avait vu briller dans le regard une étincelle de Lucidité...
Il frissonna. Puis se mit à trembler...De plus en plus fort...

- Qu'ai je fais... Dit-t-il soudain, avec une petite voix, remplie d'une terrible souffrance.

Lui avait choisi la facilité...Lui avait laissé la Haine l'envahir...
Il avait tué de sang-froid, avec un plaisir malsain...
Et maintenant qu'il avait tourné le dos à la Haine, ses crimes passés lui revinrent en un éclair dans sa conscience...

- Qu'ai je fais ?! Hurla-t-il au supplice.

Et Thunderhead craqua.
Le flot d'émotions qu'il avait jusqu'ici retenu l'envahie telle une vague brûlante et déborda sur ses yeux.
Les larmes se mirent à couler, laissant des sillons incandescents sur ses joues.

- Qu'ai je fais ?!

Jamais il n'avait pleuré ainsi...Jamais il n'avait autant souffert que maintenant...
Oubliant l'endroit ou il était, oubliant jusqu'à Liberty, Thunderhead pleura comme un nouveau-né. L'âme au supplice...

[j'étais sacrément inspirée^^ Ca fait longtemps que j'avais pas joué Liberty avec, comment dire, intensité. Thunderhead m'inspire sacrément, là...apparemment ils ont pas mal à s'apporter l'un à l'autre.]

Il la connaissait, quoi d'étonnant à cela? Il connaissait son nom, naturellement, étant membre du Clan de l'Ombre et, d'après ce qu'il avait dit, bénéficiant de la confiance de Black. Liberty repensa à ce que le jeune cheval venait de lui dire de son frère adoptif...Black, ouvrir les yeux à quelqu'un? L'écarter du chemin de la Haine? Mais pourquoi donc? Liberty avait rencontré le fils de l'étalon noir, qui s'était séparé de son trop célèbre père pour ouvrir sa propre route en créant son Clan, elle avait vu la folie dans les yeux de ce cheval alezan, la Haine intense qui y forgeait une lame d'acier, comme dans un brasier...Elle avait vu la folie dans le regard de l'étalon, une terrible folie, et se rappelait s'être demandée si Black ne possédait pas la même faiblesse, mais...si il avait réussi à tirer cet étalon des griffes de la spirale de Haine, il devait être meilleur qu'elle ne le pensait...Non, elle n'aurait jamais imaginé Black tendant la main à un étalon à peine rencontré, et pourtant...Mais c'était peut-être aussi à cause de Hell Demon, après tout? Lui, ce cheval là, il en était mort, de sa Haine...
Liberty balaya ses réflexions car Thunderhead reprenait la parole. Elle aurait pu ne l'écouter que d'une oreille mais cela lui semblait être d'une grossièreté sans limites, et surtout, elle se sentait comme en phase avec lui, comprenant, et ne voulait pas le planter là. Pour une fois que quelqu'un la comprenait de la sorte, cela aurait été trop bête, non?
Liberty baissa les yeux à ses compliments:

"Je ne suis pas sûre de mériter tant d'éloges, tu sais...continuer à mener ce Clan, c'est presque une façon de tenir encore debout, sans cela, sans ces responsabilités, je me serais effondrée, je pense..."

Il poursuivit, parlant de lui à présent, et Liberty pointa les oreilles dans sa direction. La Haine, le chemin de la facilité? Peut-être...on disait si souvent qu'il était bien plus simple de détester que d'aimer, plus simple de tuer que de tenter de comprendre. D'ailleurs, c'était ce que faisaient tous les tyrans, tuer...tuer parce qu'ils ne voulaient pas faire l'effort de comprendre un autre et de voir en quoi son chemin était intéressant...Liberty ne dit pas un mot. Et tandis que Thunderhead parlait, elle comprit l'attraction de certains pour la mort...c'était si facile. Une façon de se protéger derrière une carapace, s'enfermer pour ne plus subir de coups, ne plus souffrir, ne plus voir les autres que comme des ennemis...quelle terrible séduction que celle de la mort...
La voix de Thunderhead avait changé de timbre, plus basse, plus brisée, plus tremblante et incertaine...Liberty, qui ne l'avait pas lâché du regard, la lisait dans ses yeux, la souffrance, et peut-être aussi le regret. Oh, tuer, quel poids c'était sur une conscience...comment des chevaux comme Black pouvaient-ils supporter cela? En attendant, elle voyait dans les prunelles de l'étalon quelque chose, une étincelle qui l'avertissait qu'il allait se passer quelque chose...Qu'avait-il fait? Tué...tué et prit plaisir, et c'était peut-être cette prise de conscience la plus difficile à vivre, ces regrets là les plus terribles...Elle sentit comme elle vit les émotions envahir le regard du cheval blanc, la souffrance, le chagrin, comme une digue qui se rompt sous la charge d'une vague plus puissante que les autres...Ouvrir son coeur à un autre revenait à prendre le risque de craquer, abaisser ses murailles et les protections que l'on avait contre soi-même...Elle la lisait, la souffrance dans ses yeux, et elle en était réellement secouée, attristée, chagrinée. Que n'aurait-elle pas donné pour pouvoir le soulager, ne serais-ce qu'un instant, de ces regrets, cette douleur là, cette terrible lucidité!
Il pleurait, maintenant, et Liberty, émue par sa souffrance et son chagrin, par ses regrets et la vision des larmes brûlantes coulant sur le pelage du bel étalon blanc, sentit ses propres yeux s'emplir de larmes, eux aussi. Pourquoi? Pourquoi fallait-il que survivre à tant de souffrance, de deuils, de chagrin, entraîne une souffrance encore plus grande? Pourquoi? A quoi bon continuer, alors? Elle n'avait qu'une conscience d'elle-même limitée, toute entière à sa compassion, sa compréhension, terrible compréhension! Elle ne pouvait pas le laisser pleurer là...elle s'approcha de lui. Jamais elle n'avait été très douée pour consoler. Simplement, lui montrer qu'il n'était pas tout seul? Liberty ploya son encolure et appuya sa tête au niveau de la base de l'encolure puissante de l'étalon. Sans mot dire, qu'aurait-elle pu dire? Il n'y avait pas de mot qui ici ne sonnât pas comme incongru et indésirable, inutile. Elle était là, elle murmura, des mots apaisants dont elle ne se rendit pas compte, doucement, tendrement, pour le calmer, heurtée par la souffrance de l'étalon et presque effrayée de le comprendre. Il avait choisi la Haine et elle l'Amour, mais aujourd'hui, ils se retrouvaient au même point, et les larmes qui coulaient de leurs yeux étaient jumelles...

( Je crois aussi ! XD Faudra les faire se revoir...)

Au paroxysme de la souffrance, Thunderhead n'entendit même pas Liberty s'approcher de lui...
Avec une incroyable douceur, elle colla son corps fin et athlétique contre le sien et sentit sa fine tête racée s'appuyer contre son encolure...
Il entendait aussi sa douce voix dans ses oreilles, baume apaisant et merveilleux pour son âme rongée par le remord.
D'abord stupéfait, il resta immobile un moment avant que l'émotion le submerge à nouveau.
Elle pleurait...Et cela lui brisa encore plus le coeur de voir cette si belle créature aussi triste...
Avec prudence, comme s'il craignait de la briser d'un seul geste brusque, il l'enlaça à son tour.
Jamais Thunderhead n'avait eu de contact physique aussi rapproché avec une jument. Mais en cet instant, le Lethal White ne pensait qu'à une seule chose :
Consoler Liberty.
Leur larmes se mêlèrent, Thunderhead pouvait en goûter la saveur âcre et salée.
Le Goût du Chagrin...
Ils restèrent ainsi enlacés pendant un très long moment.
Leurs sanglots se calmèrent et leur respirations saccadées aussi.
Petit à petit, Thunderhead senti les brumes du chagrin le quitter et sentit alors la douce odeur fleurie de la jument avec une certaine délectation.
Alors qu'il se concentrait dessus, l'étalon sentit les battements affolés de son coeur se calmer, pour reprendre son rythme normal.

Elle le sentit qui l'effleurait. Sa peau chaude, son encolure puissante, son odeur aussi, tout cela monopolisait à cet instant les sens de la jument, dont le monde se réduisait à cette parcelle de peau pâle sous une robe blanche, frémissante. Liberty ferma les yeux, faible tentative pour juguler les larmes qui coulaient à nouveau de ses yeux noisette, vestiges de peines trop longtemps réprimées, comme des perles sur sa robe de diamant. Elle soupira, tandis que Thunderhead l'enlaçait à son tour, doucement, comme s'il craignait de la briser, comme si c'était une jument de porcelaine qui se tenait contre lui, et pourtant...Oui, Liberty était sensible et émotive, une jument que le chagrin et l'absence d'Amour brisaient vite, et pourtant...chaque fois que le destin avait prétendu la mettre à genoux elle s'était appuyé sur ses idéaux et son Clan pour se redresser. Une fois de plus...douce et fragile d'apparence, elle n'en était que plus solide de coeur.
Elle pleura longtemps, lui aussi, et aucun ne bougeait. Rarement Liberty avait si proche d'un autre cheval, un étalon qui plus est, elle qui n'était pas une jument tactile, pourtant elle ne se sentit pas mal à l'aise, elle ne broncha pas, comme si tout ce qui se passait là était naturel, normal. Inévitable. Peu à peu cependant, sa peine s'atténua et elle eut le sentiment que cette boule, ce noeud qui l'étranglait s'était quelque peu desserré. Merci Thunderhead, qui venait de lui offrir un peu d'air, comme on sauve une noyée...Liberty ferma les yeux et laissa ses yeux sécher, sans rien dire, sans rien souffler, non, juste rester là et attendre, et savourer cette étrange sérénité qui nous prend lorsque le chagrin a été tel qu'on s'en est trouvé submergé. Elle se sentait presque bien, non, calme, non, apaisée...Oui. Apaisée. Maintenant qu'elle y pensait, se rappela-t-elle sans bouger, cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas épanchée sur l'épaule de quelqu'un, non pas parler, juste se taire et laisser couler les larmes, laisser s'enfuir la peine, emportée par les gouttes d'eau comme les fétus de paille par un torrent. Si longtemps...probablement depuis Sword.
Elle sentait son propre coeur s'apaiser peu à peu, doucement, pour reprendre un rythme normal. Et même lorsqu'elle se sentit calmée, elle ne bougea pas, sentant battre le coeur de Thunderhead entre les côtes du grand étalon, entendant sa respiration et sentant son souffle chaud et humide, comme le sien. Les larmes ne coulaient plus, et pourtant, elle resta là, car elle y était bien, sereine, et sentait que le moment où ils allaient s'écarter l'un de l'autre serait aussi celui où tous deux replongeraient dans une certaine mesure dans leurs soucis respectifs. La jument blanche ferma les yeux et laissa les sensations, qu'elle tenait si souvent à l'écart comme une protection, l'envahir. La chaleur de la peau de l'étalon, les mouvements de ses côtes au rythme de son souffle, l'air chaud qui s'échappait de leurs deux naseaux, son odeur aussi, musquée, indubitablement masculine. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas senti tout ça.
Elle ne voulait pas que cet instant de grâce éclate comme une bulle de savon. Elle ne bougea pas et goûta le simple plaisir d'être là.

( Euh...Je sais pas toi, mais j'ai l'impression que ces deux là vont finir ensemble...J'imagine la tête de Black ! XD )

Petit à petit il l'a sentit se détendre.
Petit à petit il l'a sentit s'abandonner contre son corps massif et musclé.
Sereine. Confiante.
Et Thunderhead sentit une bouffée d'émotion inconnu lui monter doucement en lui.
Même MoonDance, la petite nomade avec qui il avait sympathisé ne l'avait pas mit dans cet état lorsqu'il l'a rencontré...
C'était comme s'il avait trouvé une pièce qu'il ne se rappelait pas avoir perdu...

Avec un gros soupir, il prit une pose plus confortable pour Liberty et, tout doucement, écarta une mèche de crin volage qui lui chatouillait les naseaux.
Il se sentit rougir de ce contact.
Il ne savais pas ce qu'il lui arrivait...Mais il ne savais qu'une chose...C'est qu'il ne voulait pas se séparer d'elle...
Pas maintenant.
Il soupira une nouvelle fois. Humant encore l'odeur fleurie et sucrée de la jument.

- Toi et moi nous ne sommes pas si différents...Dit-il enfin avec une voix douce.

(c'est l'impression que j'ai depuis quelques posts^^
Baaah, Black, vu le succès de sa vie sentimentale, il a pas voix au chapitre xD)

Pas si différents...et c'était vrai. Oh bien sûr, elle aurait pu rétorquer que non, qu'il était du Clan de l'Ombre et elle du Clan des Etoiles, qu'elle était chef et lui non, qu'il avait connu la Haine, elle l'Amour, que leurs deuils avaient été différents, mais...elle fut tentée, un instant, de répondre ainsi. Se retirer derrière sa carapace, son bouclier, toujours dressé, toujours prêt...pourquoi ressentait-elle ce besoin de se protéger? Craignait-elle encore les relations? Craignait-elle de souffrir à nouveau? Pourquoi...Liberty aurait pu se retrancher derrière les mots et les évidences, et briser ce lien fragile, faire éclater cet instant magique comme une bulle de savon, au lieu de cela, elle laissa passer quelques secondes tandis que Thunderhead soupirait, prenait une pose plus confortable pour eux deux -une façon de dire qu'il ne comptait pas se sauver!- et écartait délicatement une mèche de crins taquine. Elle sentit brièvement son museau frôler sa peau et frémit, comme un frisson qui monte le long du dos lorsque le vent effleure une robe fine. Mais...plus fort et plus intérieur à la fois, comme une sensation bizarre, un mélange d'impatience et de crainte mâtinées de surprise, une vague qui l'étourdit quelques secondes. Elle avait déjà connu cela. Où, comment? Les souvenirs se refusaient à elle, mais elle répondit à l'étalon blanc, sans bouger, elle non plus:

"Oui...nous ne sommes pas aussi différents qu'il ne pourrait le sembler à première vue..."

Ses dernières résistances s'étaient abaissées et elle s'abandonnait de tout coeur à cette étreinte si incongrue et réconfortante, si triste et pourtant pleine de chaleur et d'une sorte de joie. Les larmes avaient séché sur ses joues, et même leur trace n'était plus visible sur le pelage blanc et soyeux, tandis que son regard semblait plus clair, libéré de la souffrance qui y avait brillé avant...oh, la peine ne s'enfuit pas comme cela, mais elle s'apaise parfois, et là, elle s'apaisait.

( J'imagine la scène : "Salut Black ! Tu sais quoi ? Je sors avec ta soeur ! *SBAF!*)

Thunderhead eu un sourire tendre lorsqu'il sentit Liberty s'abandonner un peu plus contre lui...
Thunderhead se sentait bien...Très bien même...Il avait envie que cela ne s'arrête jamais...
Avec un soupir comblé, il tourna la tête et plongea son regard décoloré brillant d'émotions dans les yeux noisettes de la jument.

- Toi et moi on est des estropiés de la Vie. Toi et moi nous avons pris une direction différente. Moi la Haine, toi l'Amour. Mais nous avons tous deux choisi d'aider nos semblables...Et c'est ce qui fait notre ressemblance...

Il garda le silence.
Ils se regardèrent longtemps, les yeux dans les yeux.
Le vent se leva alors et souffla dans les crins des deux équidés.
Instinctivement, Thunderhead balaya les crins volage de la jument du bout du nez, car ils cachaient son visage.

Elle se bronchait pas, étrangement émue par le contact de cet étalon blanc et puissant, là, tout contre elle. A bien y penser, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vécu cela, ce genre de contact rapproché, d'étreinte en somme. Si longtemps...depuis la mort de Sword, probablement. Liberty prit soudain conscience d'à qu'elle point elle avait été solitaire, ces derniers mois, seule, sans amis, sans personne à qui parler, à qui se confier. Prit conscience de ce qui lui avait manqué si cruellement...Elle soutenait son regard tandis qu'il parlait, longtemps, doucement, sans agressivité. Il y avait une once de tristesse au fond de ces yeux là, une pointe de chagrin qui dansait dans la douce flamme de son regard, comme une étincelle, au milieu d'un espoir qui naissait lentement, et de tant d'autres émotions qu'il était impossible de toutes les nommer.
Elle soupira. Elle aurait voulu rester ici longtemps, très longtemps, jusqu'à ce que le temps s'efface et s'estompe, use leurs blessures respectives, les apaise...mais il ne lui était pas permis de demeurer ainsi indéfiniment, elle ne le savait que trop bien et c'était pourquoi elle n'avait pas l'intention de gâcher un instant par trop rare. La sérénité...elle avait presque oublié l'effet que cela faisait.
Estropiés de la Vie, oui...Liberty sourit, un sourire non pas amusé mais juste le sourire de celle qui comprend ce qu'on lui dit et y adhère.

"Oui...estropiés par la Vie. Je ne pense pas que ce genre de chose guérisse, reste à vivre avec, en somme. Mais d'une certaine façon...ce sont les autres qui nous tiennent debout puisque c'est le fait de les aider qui nous a fait survivre..."

Elle soupira. Les autres qui nous tiennent debout et...et nous mêmes. L'un, l'autre. Mais cela, elle ne le dit pas. Trop vite, trop tôt, elle ne se sentait pas capable de prononcer ces mots là et elle garda le silence un petit moment, tandis qu'une brise tiède la faisait frissonner et agitait ses crins fins. Du bout du nez, Thunderhead balaya les crins qui masquaient le visage de Liberty et ce faisant, le museau de l'étalon effleura le chanfrein de la jument qui frissonna imperceptiblement...c'est à dire qui élargit ses naseaux et laissa échapper un petit soupir. Pourtant, elle ne se déroba pas et osa même un petit sourire à Thunderhead; sans détacher ses yeux des siens, sans plus penser à leurs Clans opposés.

( ENFIN ! Enfin j'ai réussi à répondre partout...OUAIS !! danse

)

De nouveau, Thunderhead se laissa emporter par la magie du moment.
Lorsqu'il remit en place la crinière volage de la jument, il lui effleura involontairement l'encolure. Ce qui le fit frémir d'extase de la tête aux pieds.
Il sentit alors l'odeur de Liberty. En plus concentré, plus enivrant...Ses frémissement devinrent tremblements.
Envahi par de puissantes émotions, il cacha son visage dans le creux de l'encolure de Liberty
Que lui arrivait-il ? Jamais il n'avait ressentit çà...
Quels sont ces émotions qui l'étreignaient lorsque il senti son regard posé sur lui ? Quel est donc ce lien si fort qui l'unie à elle ?
Que des questions sans réponses pour lui...
Pour le moment...

Quelle était cette sensation, ce frisson qui courait, comme une décharge électrique, dans ses muscles et sa peau à chaque fois que l'immense étalon la touchait, même pas mégarde? Pourquoi ce simple effleurement faisait-il naître sur sa peau fine un frémissement comme celui qu'aurait pu donner une forte chaleur ou un froid intense? Pourquoi se sentait-elle si étrangement heureuse d'être en présence de ce cheval? Quelqu'un qui la comprenait, quelqu'un qui lui ressemblait...aurait-elle songé le rencontrer hors de son Clan? Non...jamais, et pourtant...mais ces histoires de Clan n'occupaient pas vraiment Liberty pour l'heure. A vrai dire, elle s'en moquait. Le coeur de ce cheval battait à l'unisson du sien et, s'ils se connaissaient depuis moins d'une journée, elle sentait qu'ils pourraient construire une relation profitable à eux deux, peut-être une relation d'amitié ou même de confidence...
Il avait enfoui son visage dans le creux de son encolure et une fois de plus, elle frémit. Etrange sensation, comme cette tension qui naissait au creux de ses muscles lorsque l'orage courait sur la plaine, étrange vague qui menaçait de la renverser et de la balayer comme un fétu de paille, étrange courant par lequel elle se laissait emporter sans gémir ni se débattre. Que se passait-il donc pour qu'elle réagisse ainsi?
Elle ne contrôlait plus ses gestes par la simple raison, et ce fut un obscur instinct et une émotion nouvelle qui lui firent blottir son visage contre l'encolure puissante et la crinière ondoyante de l'étalon. Son odeur, si différente de celle des mâles qu'elle connaissait, la sensation de son souffle chaud contre sa peau à elle, le contact de ses muscles qu'elle sentait frémir sous la peau scarifiée de son encolure l'émouvaient sans qu'elle sache le dire...une énorme cicatrice balayait le poitrail de l'étalon, et elle fut étrangement émue et surprise par cette bande de peau s'étendant sur un corps si blanc, comme une rayure, comme une marque au sens particulier et magique...Elle aurait eu envie d'en suivre le tracé du museau, au lieu de cela elle murmura:

"Tu sais...je viens à peine de me rendre compte d'à quel point j'étais seule avant de croiser ton chemin..."

Pourquoi disait-elle cela à celui qui était un inconnu voilà quelques minutes, et qui demeurait maintenant contre elle, elle qui s'appuyait à demi sur son épaule puissante? Elle n'aurait su le dire. C'était à un instinct, son instinct et une envie irrépressible qu'elle obéissait en se livrant de la sorte.

( Miaou ! Sensuel ! )

Bon sang, que lui arrivait-il ?
Pourquoi ces frissons dans tout son corps ? Il n'avait ni froid, ni la fièvre...
Pourquoi son coeur battait-il à la chamade et son souffle était court ? Il n'avait pas courut...
Que lui arrivait-il ?
Il sentit la jument s'abandonner un peu plus contre lui. Il sentit son nez caresser la douce courbe de son encolure musclée et son souffle sur son massif poitrail scarifié...
Toutes ces sensations l'émouvait au plus haut point...Le faisait baigner dans une incroyable béatitude et le parfum fleuri de la femelle grise faisait bouillir ses sens, un à un...
Il ne savais pas ce qu'il lui arrivait, mais, une chose est sûre...
...Il était bien...
...Merveilleusement bien...
La voix de la jument le fit sursauter. Mais à ses oreilles, sa voix sonnait différemment...Chaude, douce, agréable...Comme du miel...
Une voix magnifique...Une voix qu'il aimait...
Il émit un léger rire étouffé par la fine peau de la jument.

- Moi aussi...Moi aussi je viens de me rendre compte...

Ces paroles générèrent en lui une nouvelle vague d'émotions fortes qui le firent frissonner.

- Bon sang...Que m'arrive-t-il...Laissa-t-il échapper par inadvertance...

[je sens que ça va être une relation sympa à jouer. Ma pauvre Lib', elle est un peu paumée, elle s'est jamais pris ce genre de passion en plein tronche, avec Sword elle était plutôt du genre douce et tendre, mais là... =D
...un p'tit élément perturbateur peut-être, avant que ça s'essouffle? Après tout, si Edelweiss rentrait de chasse...if you want. =) ]

Etrange vague qui la balayait comme un fétu de paille, mais que se passait-il là? Pourquoi ce souffle accéléré sans être court, cette sorte d'impatience qu'elle n'aurait su définir, pourquoi les battements de son coeur étaient-ils si vifs? Elle sentait la peau du mâle frissonner, ses muscles trembler légèrement, et son puissant poitrail scarifié se gonflait selon un rythme aussi rapide que le sien propre. Elle sentait le sang battre dans ses veines, sous la peau douce de son encolure arquée. Elle se sentait bien et si elle l'avait pu, elle serait bien restée ici, appuyée contre lui, sans oser même respirer de peur de briser cette bulle de béatitude, de sérénité, ce tourbillon d'émotions dans lequel elle s sentait aspiré et qui la laissait tremblante comme une noyée brusquement tirée des flots. Etrange vague qu'elle ne connaissait pas et qui menaçait de l'emporter alors même que par réflexe, elle résistait encore un peu, si peu...elle si habituée à se dominer redoutait cette perte de contrôle. C'était comme un abîme qui s'ouvrait sous ses pieds, un abîme lumineux et attirant quoique nouveau, et dans lequel elle brûlait de bondir, retenue par encore quelques dernières craintes...quelques habitudes. Un instinct qui la poussait à s'agripper à la rive, encore un peu, mais sa prise faiblissait minute après minute.
La question de Thunderhead, qui se demandait tout bas ce qui lui arrivait, fit écho à ses propres interrogations. C'était un véritable inconnu qu'elle découvrait là, comme un nouveau dont elle ne savait rien et surtout pas les dangers. Et ce cheval...il était lieutenant de Black, il était membre du Clan de l'Ombre. Mais elle était là, pressée contre lui, et ce n'était pas la crainte qui lui nouait la gorge, plutôt le désir que cet instant ne s'achève pas, jamais...
Liberty se contenta de soupirer en réponse, mais la même interrogation tournoyait dans son esprit à la fois embrumé et terriblement clarifié. What happened?

(Je te propose plutôt une rencontre Heathcliff-Edelweiss. If you want. )

[d'accord, tu commences?]

(Mon internet va couper...J'y ai droit que de 16h à 18h...)

[Contrôle parental? x) Moi en fait, c'est de 7h le matin à 22h30 donc ça va, j'ai de la marge...mais bon, c'est rare que j'utilise ça tout le temps, alors! En tous cas, on l fait dans un sujet "spécial" ou on continue sur celui-là? Après tout ils peuvent bien se rencontrer un peu plus loin!!
Au fait, pour les pages du journal véto sur la Génétique des robes...je vais essayer de squatter le scanner maternel pour le faire parce que là, cet ordi-là ne gère pas mon scanner. Duuur T__T]

Invité

[Désoler, je squatte juste vite fait. Ils vont avoir un ptit poulain ou pouliche ? *w*]

(Liberty : J'avoue que j'en ai aucune idée...

Pépite : On en ai pas encore à là ! XD)

Invité

[Baah... vous parlez de génétique des robes déjà x)]

[ah mais ça c'est sur DeviantArt =D]

Invité

[Aaaaah !!! Bon, ben alors j'vous laisses x)]

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