Administratif - LISTE des personnages joués et avancée du jeu

Une longue colonne s'étirait sur le sable de la prairie brûlée par l'été.
Tête à queue, pas à pas, ils avançaient, certains hagards et fébriles, d'autres simplement abrutis par la faim, la fatigue et la soif. Le long voyage qu'ils avaient derrière eux affaiblissait leurs muscles et si leurs jambes se mouvaient encore, c'était par miracle. Leur robe ternie, leurs crins méchés, leurs regards hantés et leur coeur lourd, tout en eux était pitié et misère. Ils venaient de loin.
Leur nombre avait fondu comme neige au soleil. Ils étaient partis peu nombreux, laissant derrière eux une terre désolée, où seuls demeuraient les malades, les morts et les handicapés. Un départ qui ressemblait à une fuite en avant. Ils ne voyageaient pas. Ils fuyaient un fléau pire que la mort.
Cela avait commencé en douceur. Un cheval, un jour, voyant sa vue baisser. Et baisser. Et encore...un cheval aveugle. Puis un autre, dont un membre, déformé et tordu par une étrange maladie, était devenu incapable de le porter. Quelques morts, affaiblis et abattus par des prédateurs. Quelques malades encore, et devant toute cette collection de faiblesses soudaine et inexpliquées, il avait fallu se rendre à l'évidence : ce n'était ni le Destin ni le Hasard mais bien le poids de la maladie qui s'abattait sur leur population.
Ceux qui étaient encore sains avaient fui, sachant très bien que parmi eux, loups dans la bergerie, se cachaient des malades en devenir. Tant pis, on les abandonnerait sur le chemin, sachant trop bien que la fuite n'était pas salvatrice, mais la peur dominait leurs pas et l'instinct leur hurlait de prendre le large. Ils étaient partis, adultes, petits, poulains et chevaux âgés, vers un ailleurs inconnu. Ils avaient traversé certains pays, des hordes, essayé d'éviter leur contact autant que possible, conscients qu'ils étaient le Fléau, à l'instar d'une colonie de sauterelles ravageant tout sur son passage. Ils allaient de l'avant, affamés et assoiffés, désireux simplement de vivre et de trouver une terre isolée où faire renaître le monde qu'un simple virus avait détruit.
Terre isolée n'est pas terre déserte.
Les vastes terres, les forêts, la chaîne de la Discorde, les territoires de Glace étaient des terres isolées et une destination probable du Troupeau Maudit. La rumeur les précédait, et les questionnements croissaient avec leur avancée : fallait-il les accueillir, les combattre, les isoler ? Ou fallait-il...fuir à son tour ?



Ils étaient tous là.
Certains se tenaient immobiles et d'autres, piaffants, agitaient nerveusement leur crinière dans l'attente de ce grand moment. L'anticipation serrait leur gorge autant que leur coeur, et leur esprit renâclait devant l'énormité de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Ils allaient quitter la terre de leurs ancêtres, ou parfois leur terre d'adoption, pour fuir, fuir vers des contrées inconnues et pour un temps indéterminé, fuir loin et longtemps.
Certes, ce voyage n'avait rien d'une promenade de plaisir, mais la curiosité et le désir de nouveauté était ce qui avait poussé certains des participants à s'en aller, plus, bien plus que la peur du Fléau qui approchait à grands pas. Certains voulaient découvrir, apprendre et connaître, sentir un air nouveau et goûter une herbe inconnue, éprouver leur endurance aux confins de vastes horizons et s'enivrer d'un ailleurs qui n'était encore que fantasmé.
D'autres avaient peur.
Tous regroupés, sous la lune déclinant en cette fin de nuit d'été, ils attendaient le départ.



C'était bien étrange de cheminer ainsi, tous ensembles, tous réunis sous une même bannière. Ils avançaient, mus par une détermination commune et des objectifs aussi variés que les feuilles des arbres qui commençaient à les attirer.
Quelques jours étaient passés depuis qu'ils avaient fui vers l'Est, laissant derrière eux les terres connues et la menace des chevaux moribonds. Quelques jours, quelques premiers jours de voyage au cours desquels les affinités se créaient et les inimités s'apaisaient, chacun conscient de l'importance de demeurer pacifique afin de conserver l'unité du groupe, garante de sa survie. Les frères ennemis allaient d'un pas décidé, sans échanger un seul regard. Les amis plaisantaient, et leurs rires égayaient le silence lourd que maintenaient les vieux ennemis maintenant contraints de suivre la même route.
Mais la forêt, immense, paisible et profonde, où se meurent les échos de sabots et les ébrouements, où les ramures millénaires répercutent jusqu'à plus soif le plus petit des mots, la forêt émeraude et or, la forêt automnale et pourtant préservée apaisait la route. Dans une telle magnificence, comment se haïr encore ? La haine était restée loin derrière, sur les terres connues...
Et devant ?
L'avenir. Le monde. Des rencontres, peut-être.
La curiosité et la découverte. 

Intrigués par une présence indescriptible qui vient de les frôler, certains s'écartent du groupe...


Pas, trot, galop.
C'est comme un animal qui s'enfuit, là-bas. Ses sabots ne soulèvent nulle poussière, et il n'est pas invisible. Il n'est rien, intangible, un souffle d'air qui vous hérisse la crinière et fait dresser les oreilles, un murmure et surtout une présence. Une présence immense, forte, infiniment prégnante qui a, l'espace d'un instant, frôlé le groupe d'exilés.
Elle file, droit devant elle, droit dans la forêt sur un chemin connu d'elle seule. Elle décrit des cercles et sa force croît et décroît devant le petit groupe d'explorateurs détaché de la troupe principale...elle s'arrête, repart et sur son chemin se découvrent les merveilles de l'imposante, l'arrogante forêt : cascades ensommeillées, ruisseaux cristallins et mares stagnantes, humus épais, aiguilles de pins moelleuses au pied et de ci, de là une sente de daim.
Dans les arbres, des éclats de lumières étranges, et si vous levez la tête vous apercevez soudain comme un cristal, un étrange objet plus ouvragé et délicat qu'une toile d'araignée, pendant dans les branches et ondulant lentement au rythme du soleil. Un coup de vent, les ramures s'agitent, et voilà l'image perdue, évadée, enfuie et vous aurez beau regarder, vous ne verrez plus que son éclat. Illusion, ou ouvrage d'un peuple aux doigts de fée ?
La présence continue sa route, tout droit, et au fur et à mesure que vous vous enfoncez dans la forêt, sa force va croissant, comme si vous pénétriez dans un autre monde d'inconnus, de dangers...et de merveilles.


EPISODE ACTUEL : Les Frondaisons (2)
LIEU ACTUEL: La Forêt
PRESENTS :
- Black
- Jasmina & Ondée
- Renji
- Sun Star
Vous pouvez encore vous inscrire et nous rejoindre !
Le voyage a débuté et seuls les personnages inscrits, habitant les lieux (donc créés sur place) ou désireux de rejoindre la troupe qui n'est pas encore trop éloignée peuvent intervenir dans ce territoire.