Bewitched Princess. Et le sort en a décidé autrement...

Bewii' avait un an. Elle avait grandi et était devenue une fine et élégante yearling. Cette demoiselle restait toujours avec son père, qui ne cherchait guère à se séparer de son petit joyau, sa fille, dernier souvenir vivant de sa bien-aimée disparue. Il n'en voulait pas à sa petite fille d'avoir amené la mort sur sa mère, car elle était petite et dépendante. Il s'en voulait plutôt de ne pas avoir protégé la mère, de ne pas avoir trouvé un endroit meilleur pour manger... Il culpabilisait beaucoup trop et la pouliche était incapable de le voir pour l'aider. Alors, finalement, il se laissa dépérir. Rien ni personne ne pouvait l'en empêcher. La vive grise perdit vite tout espoir de garder son père en vie, toute joie avec. Et le mal qu'elle n'aurait su retarder survint: son père périt. A à peine plus d'un an, elle se retrouva seule, orpheline, incapable de se protéger ou de subvenir correctement à ses besoins.

Quelques jours plus tard à peine, un troupeau, un Harem passa par là. Bien entendu, la pouliche grégaire se dirigea vers le groupe et fut facilement acceptée. Elle se demanda juste une chose: pourquoi ni avait-il qu'un étalon pour toutes ces juments? Et pourquoi les jeunes mâles semblaient terrorisés? Elle le comprit assez vite: UN étalon dominant, pas de concurrence masculine. Il était le seul à couvrir toutes les juments. Dans quelle galère s'était-elle fichue, ma grisonne?

Elle avait deux ans, de la force et de la fierté. Elle savait ce qui allait se passer assez vite. Alors plutôt que de rester là passivement à devenir un objet, un jouet, elle préféra fuir par la ruse. Alors que les jeunes étalons étaient chassés, elle se fondit au milieu d'eux et traça sa route. Si la supercherie fut compris, cela lui laissa néanmoins le temps de mettre un peu de distance entre elle et le Harem. Le dominant ne prendrait jamais le risque de la poursuivre à une pareille distance. Cela voudrait dire abandonner les juments au risque qu'un autre étalon ne vienne les prendre. La petite grise foncée avait repris sa liberté. Pourtant, elle se retrouvait de nouveau seule et vulnérable. Elle se savait incapable de se défendre. Tant pis. Elle préférait mourir que de subir le sort qui lui était réservé. Plutôt mourir que de perdre son indépendance.

C'est ainsi qu'elle le rencontra. C'était un étalon quelconque, un vagabond. Son regard était pour elle hypnotique et son corps d'athlète l'attirait irrémédiablement. C'était un soir d'automne qu'elle le rencontra, après de nombreuses semaines seule. Bai brun, il était couvert de boue à cause, vraisemblablement, d'une glissade en allant au point d'eau. Pourtant, il était beau. La jeune jument, pas encore adulte qu'elle était à l'époque, tomba rapidement sous le charme fou du mâle, déjà plus âgé qu'elle. Il avait cinq ans et fait les expériences de la vie. Il avait été guerrier dans une autre vie. Guerrier d'ici, à Wild Horses. Guerrier oublié et inconnu. Farrow. L'espace d'un simple battement de cœur, la jument était tombée pour lui.

Farrow n'était pas de ces étalons qui cherchant à profiter de la naïveté des jeunes juments. Au contraire, il l'évitait. Il savait qu'il aurait pu la blesser. Pourtant, ils se voyaient souvent. Finalement, assez vite, le mâle commença à protéger la grise, qui avait bien changé. Tous deux dansaient souvent, virevoltaient. Et chacun avait les mêmes sentiments à l'égard de l'autre, sans l'avouer. Leurs premiers pas devinrent premières danses. leurs premières danses devinrent, de manière plus qu'inavouable, premiers flirts. Leurs cœurs battaient l'un pour l'autre et aucun, non aucun des deux ne désira l'avouer à l'autre, de peur de le perdre. Pauvres animaux incapables de voir les sentiments de l'élu de leur cœur!

Il aura fallu une conjoncture malheureuse au possible pour que les deux amants ne s'avouent leurs sentiments. Laissez-moi vous expliquer. A presque trois ans, Bewii' connaissait Farrow depuis près d'un an, pour arrondir les choses. Elle en était amoureuse depuis tout ce temps, sans oser le lui avouer, bien qu'ils vécurent ensemble depuis longtemps, pour ne jamais être seul et pouvoir se protéger mutuellement. La jeune adulte avait en effet appris à se défendre et se battre, à agir avec sang-froid et maîtrise. Un jour, durant l'entraînement, leur jeu les poussa tous les deux à proximité des chutes d'eau. Ils finirent leur combat d'entraînement dans l'eau. Pourtant, leur concentration était telle qu'ils ne s'en rendirent pas même compte. Ce n'est que lorsque la grise glissa et perdit ses appuis que la situation leur sauta aux yeux. Mais c'était mille fois trop tard. Prin' avait glissé. Elle ne parvenait plus à se redresser et le courant l'emportait. Elle se débattit, battant des antérieurs, poussant des postérieurs. Il n'y avait rien à faire. Les appels de l'un et de l'autre déchiraient le silencieux grondement de la cascade. Farrow était impuissant, depuis le cours d'eau. Il remonta alors la rive. Mais il était trop tard. Malgré ses tentatives désespérés, la grisonne resta hors d'atteinte, en proie à la panique. Les yeux écarquillés par l'effroi, elle lança l'ultime hennissement dont elle était capable, tandis que les trombes d'eau la précipitaient vers le bas.

Contrairement au film Spirit, la cascade ne mesurait pas une trentaine de mètres de haut, seulement deux, mais c'était suffisant pour la briser contre les rochers en contre-bas. Sonnée, elle fut incapable de remonter à la surface, lorsque les remous la tapèrent contre le fond et les parois rocheuses, avec la facilité d'un enfant qui jette un bout de tissu. Elle avala de l'eau, s'asphyxia petit à petit. Elle perdit connaissance. Elle ne sentit donc pas les dents de Farrow se refermer sur son encolure, son corps se tendre tandis qu'il tirait sur la rive la plus proche, ses efforts désespérés pour qu'elle lui revienne. Il se passa quelques secondes sans qu'elle ne donne plus de vie, à part les faibles battements de son cœur. Puis elle toussa, éternua, et de l'eau ressortit de ses vois respiratoires. Dès lors, sa respiration sifflante et saccadée lui revint. Ses naseaux aspiraient l'air avidement et rapidement. Son corps frissonnait. Farrow la réchauffa du mieux qu'il put.

Dès ce jour, les deux amants s'avouèrent leurs sentiments. Ils filèrent l'amour parfait longuement. Ils vécurent heureux, mais n'eurent pas beaucoup d'enfants, car la jeune jument ne s'en sentait pas prête.

Vous devez bien avoir une idée de cet élément qui, toujours, brise tout. Oui, vous l'avez sur le bout de la langue. Les Hommes. Oui. L'élégante jument avait cinq ans. Cela faisait deux années que le bonheur était au rendez-vous. Pourtant, les Hommes débarquèrent sur leurs terres. Oh, ils ne venaient pas capturer ou tuer, non. Ils venaient juste prendre les terres, en abandonnant les chevaux à leur triste sort. Si bien que Farrow et Princess furent contraint de quitter les terres de leurs premiers échanges. Cela fut un déchirement pour eux deux. C'est sans doute cela qui conduisit à la perte de l'étalon.

Là où ils avaient vécu précédemment, ils ne connaissaient guère les prédateurs. Mais ils durent quitter leur petit bout de paradis, car la vie y était morte. L'herbe ne poussait plus, la terre était dure. Même les chutes ne gargouillaient plus maintenant que l'eau était morte. Leur paysage de conte de fée était devenu celui d'un film d'horreur. Souvent, un corbeau décollait en croassant des arbres morts dépouillés de leurs feuilles, tendant leurs longs et torturés bras vers le ciel, comme pour prier le Seigneur.

Là où ils élurent domicile, les prédateurs divers et variés étaient les maîtres incontestés. Mais les amants ne comptaient guère y rester plus d'une ou deux nuits, avant de partir encore plus loin, trouver un territoire plus hospitalier. Cette nuit de pause fut celle qui tua Farrow. L'étalon approchait à grands pas de sa dixième année, quoi qu'on en dise. Ses muscles restaient aiguisés et sa force intacte. C'était sa vivacité de réaction qui baissait. De plus, à force d'avoir connu les combats, il était trop sûr de lui, plus assez inventif. Alors, cette nuit-là, alors qu'un grondement terrifiant les réveilla, il fit comme à son habitude: il rusa.

Le prédateur, pourtant, n'était pas seul. Une meute de Loup leur avait tendu un piège. Présageant une attaque frontale, l'étalon s'y prépara. Pourtant, l'assaut vint de l'arrière et des côtés. Pris au piège de ses propres réflexions, il ne put, contrairement à notre grise, changer ses plans d'attaque. Et alors que Bewitched Princess s'en sortit vive, même si amochée, et qu'elle mit en déroute les tueurs, l'étalon gisait sur le sol, agonisant dans son propre sang. La belle resta à ses côtés, toute la nuit, le réchauffant, le protégeant, espérant qu'il se remette. Au matin, sa respiration n'était plus qu'un souffle minime. Dans la grisaille des premières heures de l'aube, il se redressa un peu. Lentement, il souffla à l'oreille de sa bien aimée de toujours suivre la course du Soleil, jusqu'à attendre la grande Banquise du Nord. Là, elle devrait trouver un cheval, n'importe lequel. Si elle n'était pas arrivée à Wild Horses, il saurait l'aider, elle ne serait plus loin. Il lui fit promettre d'y aller et d'y vivre en paix, d'y trouver la sérénité et de ne plus penser sans cesse à lui. Elle le lui promit. Ses traits se détendirent, il s'allongea et, dans un soupir de contentement, son cœur cessa de battre, son souffle s'arrêta et ses paupières se fermèrent. Farrow était mort.

Sciée par la douleur de cette perte cruelle, elle resta longtemps comme inanimée, son flanc contre le flanc froid et raide de son amant mort. Finalement, elle se leva, lui fit ses adieux, les yeux pleins de larmes. Puis elle marcha, suivant l'éclat du soleil, droit devant elle. Les jours se ressemblaient, les rencontres aussi. Elle devint froide, de glace face aux autres. Puis elle devint un pantin, n'ayant plus en tête que l'idée d'aller droit devant elle et de rejoindre Wild Horses. Elle lui avait promis. Rien ne l'arrêta jamais.

Enfin, ses muscles raides l'avaient portés jusque la banquise. Fière de son voyage, elle porta son regard autour d'elle. Et la tristesse la prit à la gorge. Ses paupières se plissèrent sous l'effort qu'elle faisait pour ne pas pleurer. Puis ses larmes débordèrent, malgré ses efforts, silencieuses. Elle réussissait à étouffer les lourds sanglots qui lui montaient de manière ordonnée. Non, elle n'aurait pas cette faiblesse, de pleurer comme une pouliche. Elle repensa à leurs instants de bonheur. Un sourire pâle étira ses lèvres et les larmes redoublèrent d'intensité. Finalement, elles se tarirent. Son voyage avait touché à sa fin. L'élégante princesse était enfin arrivée. Ses lèvres s'entrouvrirent et elle murmura, pour elle même:

« J'y suis arrivée, Farrow. Je te l'avais promis. Je t'aime. »

Description physique : Bewitched Princess. Un nom qui laisse songeur. Cette demoiselle est-elle vraiment une princesse? Oui, physiquement en tout cas. Avec un petit mètre cinquante-cinq au garrot, cette jument au type arabe assez léger sur la tête est une bombe. Son front est plat, son chanfrein plat à légèrement creux à peine. Ses ganaches sont fines et bien intégrées à sa tête délicate. Ses petites oreilles sont mobiles. Toute cette petite tête est rattachée par une encolure musclée en douceur à des épaules un peu osseuses et un poitrail légèrement creux. Pour le reste du corps, elle est fine sans être maigre, musclée aux jarrets. Ses membres sont longs, un peu fort pour son type, avec des tendons fins et des articulations effacées. Sa robe grise pommelée lui va à ravir. Plus foncée sur les zones inférieures et l'arrière, cela évite une monochromie ennuyante. Ses crins sont plus foncés, noirs par endroits, et mêlés de blanc dans la queue. Elle a une marque blanche, qui apparaît rose à cause de la pigmentation de sa peau, qui court plus ou moins en triangle du milieu de son chanfrein au contour de son naseau droit et qui touche à peine son naseau gauche. Le bas de ses membres est blanc et la corne de ses sabots est blanche.
Autre chose ? : Bewii' ♥ Ma première version de cette miss remonte à très loin en fait, mais elle n'était pas très convaincante. Puis, finalement, il y a eu ma petite tueuse séductrice d'amour ♥ Une petite alezane toute fine, toute fière, une véritable miss au caractère de dingue. Ma petite amour ♥ Là-bas, elle était l'équivalente d'un Shikaku ici. Mais, après tout, l'important avec un personnage de cœur, n'est-ce pas qu'il se modèle à nos envies plus qu'il ne reste figé? Prin' est ici pour le plaisir, alors pardonnez-moi, mais je risque de vous assommer de RPs avec elle!

PUF ( Pseudo Utilisé sur les Forums ) : Bloody`
Comment le trouvez vous, globalement? Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiien *-*
Mot de la fin ? : Vous n'aimeuh ♥