Dominée - Libre

Dominée. Hantée parc cette envie permanente, cette haine contre on ne sait qui, cette colère exprimée par cette rage. Postée au bord de la falaise, elle a les yeux fermée. Ses crins volent au vent, elle est presque invisible, dans ce fin brouillard. Seules ces blessures la trahie. Une balafre cramoisie barre son chanfrein, infectée, parcourant sa tête de son oeil gauche jusqu'à son naseau droit, des taches de sang recouvre son poitrail, une cicatrice se dissimule sous les poils d'hiver qui lui reste.

Dominée. Par le sang et la tuerie, par la mort et la blessure. Contrôlée par un marionnettiste qui tient ses fils et la guide, dirigeant ses pensées vers un seul but : Tout tuer. Pourtant... Elle porte en elle un amour plus que fort, un amour reflété par un poulain. Un poulain vivant dans son ventre et qui subit tous ses meurtres. Elle ne regrette pas ses actes. Que dirait Cirius ? Elle s'en fiche ! C'est comme si ce marionnettiste lui avait tout volé, son amour, son poulain, sa vie, et contrôle tout. Il ne la fait penser qu'a tuer. Elle ne peux pas lutter.

Dominée.

Longtemps. Trop peut-être. Lune Noire. Oui, c'était bien elle, la jument fine et faible à la robe d'encre et aux yeux de saphirs si magnétiques. Elle était arrivée en solitaire, avait ensuite embrassé le Soleil, et avait disparu en hésitant avec l'ombre, avant de revenir pour s'évanouir à nouveau, et voila qu'encore une fois, elle réaparaissait. Solide, elle était aujourd'hui ce que certains appellent une guerrière. Ce n'était pas cela pour elle. Elle était juste plus mûre et plus sûre d'elle et de ses choix. Elle ne s'écarterait plus jamais du soleil. Alors, pourquoi marcher sur les terres de Black, l'étalon haït? Lune Noire ne cherchait que le fracas des vagues sur la roche, elle avait besoin de s'imprégner encore une fois de ces terres dont elle avait été pendant si longtemps éloignée. Elle distingua alors la silhouette d'une jument claire, et s'approcha doucement, ses sabots d'ébène résonnant dans l'air creux.