Nous avions parlé, dans le calme de l'eau qui court...

[première réponse à Feuille Sauvage, après, libre!]

Il se tenait à ses côtés. Elle, belle et jeune jument, un peu perdue et qui, elle le lui avait avoué, pensait à son meilleur ami en le voyant. Une jument qui avait vécu malgré son jeune âge, en témoignaient ses yeux doux et son ton las. Une jument à qui il aurait aimé rendre le sourire. Sun Star arqua le col, s'ébroua avec bonheur quand l'air iodé vint le secouer, le chatouiller, le remuer depuis les tréfonds de son être. Douce odeur de la mer, vivifiante, vivante.
Il reprit la conversation d'une voix douce:

"Oui...ceux qui ne connaissent pas la mer ne savent pas à quel point elle peut être meurtrière. Ces calmes vagues deviennent alors des monstres immenses, qui engloutissent tout sur leur passage! Et toi, tu connais la mer?"

[Tu dis première réponse à moi, mais il faut que la reine des quiches se décide à répondre. Elle et son manque d'inspi'. Et il faut aussi que les autres répondent vu que c'est libre.]

-Pour tout te dire, pas vraiment. Enfin si. Mais... C'est compliqué. Je n'ai jamais eu à faire avec ses pièges. Je l'ai surtout contemplée. Et j'ai écoutée son chant aussi. Une si belle symphonie. Mélangée à la beauté des flots.

En disant ces paroles Feuille leva la tête, essayant d'entendre le chant de l'eau. Elle ne l'entendit pas. Déçue, la jument baie rebaissa la tête et rouvrit ses yeux qu'elle avait fermés pour mieux entendre le chant. Elle replaça toute son attention sur Sun star et sourit. Oui. Il lui faisait vraiment penser à Silence. Mais, tirant un trait pour au moins aujourd'hui sur son passé, elle secoua la tête comme pour chasser des mauvais souvenirs. Elle inspira un grand coup. Profitant du silence. Un silence qu'elle finit par rompre:

- Dis voir Sun star. Penses-tu que se venger est une bonne chose?

Une question simple. Très simple. Elle sait que se venger ne ramène pas la personne que l'on venge. Que ça ne change rien. Mais ce besoin de faire couler le sang de celui ou celle qui nous a prit quelqu'un. On n'y résiste pas. Même le plus grand des sages, ou quelqu'un qui se contrôle à le perfection ne peut résister à la vengeance. Au chaos.

[si les autres veulent venir, ils déboulent et ça roule \o/ Je te préviens, j'ai encore une semaine de vacances mais avec le cabinet véto, tout ça, le cheval, elle va être remplie et ensuite je reviens sur le rythme classique: RP une semaine sur deux, et encore^^]

Face to face, out in the heat, hangin’ tough, stayin’ hungry...
La vengeance! Sun Star respira profondément et se rappela. Se rappela la mort de Devil, et le goût d’amertume qu’elle lui avait laissé, et la rage, le poison qu’elle avait instillé en Black. La colère de ce dernier, chaque jour se renfermant davantage sur lui-même, chaque jour en voulant davantage à…à quoi, à qui ? Au monde ? A ce qui avait brisé ses illusions et perverti ses principes ? Il se rappela que Black lui avait promis qu’il tuerait leur père, un jour, pour venger Devil. L’étalon noir n’avait jamais pu tuer son père…il était mort avant et lui, Sun Star, l’avait trahi, envenimant la blessure. Jamais l’étalon palomino n’oublierait les yeux de son frère, blessé, frappé au cœur par celui en qui il avait le plus confiance.

They stack the odds. Still we take to the street for the kill with the will to survive.
Il se rappela l’oeil noir d’Equinox. Le fils de Devil venant le voir pour l’informer qu’il chercherait Sable Noir et que si, comme cela était probable, l’étalon était mort, Sun Star prendrait sa place. Telle était l’antique loi du sang sur la terre des Thars, le fils portant la faute du père, payant la faute du père et portant le poids de sa lignée. Loi modelée par la violence des terres polaires, où le vent soufflait comme un animal en rage, et par la Malédiction des Thars, qui se transmettait de descendant en descendant. Avec, en bout de file, Stelmaria.

And the last known survivor stalks his prey in the night, and he’s watching us all with the eye of the tiger.
Et Stelmaria, et sa vengeance à elle! Les yeux de Sun Star se fermèrent un instant, le temps que s’estompe l’image indésirable imprimée sur son cerveau. L’image du puissant et noir Balbas, l’énorme étalon frison aux sabots d’acier, son ami et surtout son meilleur ami. Le temps que s’efface le souvenir du cri qu’il avait poussé en s’effondrant sous les sabots de sa sœur, victime d’une vengeance aveugle. La vengeance ?
Il parla d’une voix basse :

« Il est normal de vouloir se venger, de vouloir faire souffrir l’autre comme on souffre soi-même, de vouloir lui faire payer…est-ce un mécanisme de défense, pensons-nous tuer notre souffrance en supprimant celui qui est à son origine ? Je ne sais pas…mais ici, règne la loi du talion. Mon meilleur ami a été tué pour une vengeance, celle de sa sœur, qui l’a abattu voilà plusieurs années, et a massacré ensuite une de ses filles, tandis que l’autre n’a pas survécu à la naissance de ses poulains, fils de Hell Demon.
Et moi-même, je suis la cible de la vengeance d’Equinox, le fils de Devil. C’est là la loi du sang, qui règne sur les terres de Glace. Un fils doit supporter et payer la faute du père quand on ne peut se venger sur ce dernier, et je suis le fils de Sable Noir puisque Black, lui, l’a renié et est du côté de Devil et d’Equinox…
Quand on se venge, on tue, on fait souffrir et on ne calme en rien sa propre douleur, alors rien que pour cela, ce n’est probablement une bonne chose. Mais…c’est une réaction normale, légitime, et elle permet de ne pas rester passif et de ne pas se laisser noyer par sa souffrance. Elle permet de reporter sa rage sur autrui et de ne pas s’autodétruire, ou de ne pas détruire ses proches…mais si elle devient une obsession, n’est-elle pas dangereuse ? Elle joue toujours le rôle de soupape et d’exutoire. Dans l’absolu, ce n’est pas une bonne chose. En pratique, elle a néanmoins des aspects positifs non négligeables.
Et toi, qu’en penses-tu ? »

[Haaaaaa, mais c'est quoi que cette superbe réponse?! Je ne serais jamais à la hauteur! Pauvre de moi. Excuses-moi si ma réponse n'est pas... à la hauteur.]

[Pas de problème ! Dis-moi, le petit poème au bout serait-il inspiré de la poésie marchombre des romans de Botterro ? A part ça, j’adore ta démonstration par A+B !]

« Oui…la vengeance a ceci de bon qu’elle supprime un tueur. Mais elle reste une mise à mort, et quand bien même elle serait une punition…elle fait de nous un tueur, qui sera supprimé à son tour, peut-être, par un proche du premier tueur. A partir de là, se venger c’est mettre le pied dans un engrenage infernal, un cercle vicieux. Un tourbillon qui peut nous entraîner au cœur même de l’enfer. »

Sun Star fit quelques pas, jusqu’à l’eau, pensif, insensible même aux vagues qui lui léchaient les membres avec délicatesse. Le vent soulevait leurs crinières avec douceur, presque tendresse, léger et joueur. Il respira profondément. La vie était si belle…même au nom de la punition, comment envisager de l’ôter à quelqu’un ?

« La vengeance est la conséquence d’une croyance erronée, de cette façon que nous avons de confondre être et sentiments, et émotions. C’est comme si le tueur devenait l’incarnation de notre douleur, comme si nous devions le tuer pour tuer symboliquement la douleur…mais cela ne tue rien. Pas plus qu’en reniant les idées de ses parents comme le fit Odyssée, on renie ses origines. C’est ainsi, c’est avec nous, c’est nous. Tuerais-je le monde entier que je n’effacerai pas ma dispute avec Black ; Equinox pourrait me tuer, et tuer toute ma lignée, tous mes descendants, toute ma famille, Devil ne reviendrait pas à la vie.
Vengeance…quel acte égoïste, et hypocrite ! Nous qui disons agir dans l’intérêt du tué…ne sommes nous pas que des assassins qui cachons le simple plaisir du meurtre et la fierté d'avoir dominé notre adversaire sous des histoires d'honneur et de comptes à régler? »

Il agita la crinière et fixa Feuille Sauvage :

« Et si nous galopions un peu ? L’eau est assez froide en cette saison, mais la plage n’est pas traîtresse et nous pouvons la parcourir sans risque, il n’y a pas de sables mouvants par ici. »

[J'ai pas tout compris à la fin de ton edit, mais bon... Je répond! Je change de couleur, le vert et le indigo ne se voient pas très bien avec le nouveau design'.]

Elle ne répondit pas et se contenta de hocher la tête. Avec ce qu'il venait de dire, elle doutait de elle même et de sa propre vengeance. Perdue dans ses pensées, Feuille prit le petit galop, et après un instant de réflexion lança à l'étalon doré qui se tenait à ses côtés:

-Tu me fais douter de ma propre vengeance. Mais, contrairement à certains, si je découvre que celui que je veux tuer n'est pas seul, s'il a une famille, une compagne, des poulains, je renoncerai. Je ne vais pas détruire une famille pour ma propre satisfaction personnelle. Un cercle vicieux quasiment impossible à briser. Ceux qui ne se font pas prendre dedans on du mal à ne pas y entrer, et ceux qui en sont prisonnier on du mal à en sortir. Je me dit que la vengeance est comme tout sur ce monde. Une question d'équilibre. Sans la vengeance, quelque chose n'existerai pas. Mais tu as raison, se venger est égoïste et sa provoque une autre douleur en plus d'une autres vengeance. Rajouté à la perte d'une vie. Ma propre vie m'est peut-être insignifiante et mourir me serait égal, mais la vie est importante. Et merveilleuse. C'est une belle chose. Certains veulent la gâcher. Et bien je n'ai qu'une seule chose à dire: Qu'ils le fassent! Si ce qui doit arriver arrive, alors ce qui doit arriver arrivera. Nous pouvons aider. Mais pas décider. On est maître de son destin. Et choisir de se venger ou non fait partie de notre destin. Résister ou non à la vengeance quand elle nous attrape est un choix qui fait partie de notre destin. Donc il n'y a que nous pour décider. Et si nos choix semblent trop cruel, la mort viendra nous chercher. Non pas pour nous punir. Mais pour nous montrer à quel point la vie est belle et à quel point on la gâche avec nos choix. Mais cessons de parler et profitons.

Pendant toutes ses paroles, Feuille n'avait cessée de regarder devant elle en galopant. Fixant un point à l'horizon que elle seule semblait pouvoir voir. La réalité était qu'elle ne le voyait pas plus qu'un autre. La réalité venait de la frapper d'un grand coup. Elle était une égoïste qui ne servait que ses propres intérêts. Sa mère ne serait pas moins morte si elle tuait celui qui avait fait ça. Silence n'en serait pas plus vivant. Mais le jour de la mort de Silence, une part d'elle même était morte. Aveuglée, elle n'avait jamais vraiment réfléchi. La haine et l'amour étaient très proche. Elle le savait. Mais elle n'avait pas fait attention. Pas fait attention.Comme elle n'avait pas fait attention à sa vie, à Silence, à ses choix, ses gestes, ses silences, tout. Elle n'avait pas fait attention, obnubilée par sa vengeance. Il n'y avait que ça. Elle était passée à côté de tellement de chose à cause de ça. Comme l'amour de Silence, celui de sa mère adoptive. L'amitié aussi. Tellement de choses, tellement d'actes manqués, de moment manqués, sa vengeance gâchant tout. *Je suis tellement égoïste. Je ne mérite pas de vivre. Je n'ai été qu'un boulet, une imbécile, toute ses années.* Pour la deuxième fois de sa vie, ses convictions basculèrent. Et elle douta de continuer. Se demandant si se venger était une si bonne idée...

[nan mais c'est bon, tu n'as pas trop mal compris apparemment!]

Sun Star se lança ardemment dans le petit galop, puis força l'allure, insensiblement, de plus en plus vivement. Ses longues jambes battirent l'air et l'eau tandis qu'il prenait son envol, allongeait sa foulée, chaque pas davantage. Ses longs crins flottaient sur son encolure, animés d'une vie propre, et il inspirait plus profondément, plus fort aussi. Pour parler, l'étalon ralentit.

"Trouveras-tu jamais une personne totalement seule? Car c'est à t'entendre sur ce seul type d'être que la vengeance serait acceptable...je ne crois pas que la mort soit cependant dotée d'une telle volonté qu'elle n’apparaisse que quand nous perdons le sens de la vie. Si nous accélérions?"

La conversation roulait et oscillait au rythme de leur galop, tantôt rapide et tantôt lente. La queue ivoire de Sun Star fouetta l'air, tandis que l'étalon s'offrait une petite cabriole de plaisir et de joie. Comme un poulain, il bondissait et reprenait son galop. L'écume volait et mouchetait leurs robes; le vent s'était fait le complice de leur course, et malgré l'exubérance du galop, la promenade instillait au grand mâle une certaine sérénité.

Il avait de la force, de la puissance, des muscles qui fonctionnaient bien; il se ramassait et bondissait, semblait s'arracher du sol à chaque foulée, respirant fort, mais suivant. Il ne rajeunissait pas, mais il ne s'affaiblissait ps encore, il était à cet âge de parfait équilibre entre la forme physique, et la maîtrise de son corps, durement, si durement acquise. Sun Star allongeait l'allure à chaque pas, et se plaisait à croire qu'il allait ouvrir ses ailes, ces ailes qu'il aurait tant désiré réelles, qu'il allait s'envoler vers un ciel bleu et sans nuages, accompagné de son compagnon de toujours, Kimba. Il accélérait, et il se croyait oiseau, il croyait défier la gravité et se faisait l'illusion de voler, l'illusion de la vitesse, comme si le monde était infini, comme si rien ne pouvait jamais l'arrêter. Invincible, rapide et puissant, comme si le monde se couchait sous ses sabots, ou plutôt, dansait avec lui.

Mais la crique était enclavée entre des rochers, et la muraille grise se dressa devant lui, le ramenant à sa simple condition d'être soumis aux lois physiques. Sun Star freina des quatre fers et pivota, vers les flots, s'enfonça un peu dans la mer et acheva de ralentir, pour volter, revenir vers la plage, à une profondeur où le galop était confortable. Encolure rouée, queue en panache, heureux et plein de joie de vivre, il tourna en levant haut les genoux autour de Feuille Sauvage, la conviant à son jeu. Il ne s'agissait ni d'une course ni d'un combat, ni même d'une danse. Simplement des galops et cabrioles, des bonds et des arrêts, le plaisir simple de la dépense physique et de leur force à tous les deux.
Il agita sa tête avec violence, sa crinière dansant sur son encolure, et repartit, droit devant lui, frappant fort le sol de ses sabots, avec ardeur et enthousiasme.
Me suivras-tu?

Il freina brutalement à ses côtés, sans la douceur qui avait caractérisé l'arrêt de Feuille, et s'apprêtait à repartir quand, d'une petite zone rocheuse plus basse, mais donnant sur une muraille lisse de deux mètres infranchissable pour un équidé, même en bondissant, parvint un bruit. Oreilles pointées en avant, naseaux dilatés, Sun Star huma l'air mais le vent était contre eux. Il gratta alors le sol du sabot, un peu nerveux, et siffla entre ses dents:

"Il y a quelqu'un là-haut..."

A cet instant, une silhouette se fit connaître par le mouvement d'une ombre sur la pierre. Le grand étalon retint son souffle. Une patte apparut de derrière les rocs, une grosse patte noire et pourvue de griffes assez émoussées, couverte d'un poil dru et noirs, une patte de canidé, puissante. Une patte suivie par un corps tout aussi noir, tout aussi protégé par sa fourrure, et une tête oblongue, aux mâchoires puissantes et aux oreilles en pointe. L'animal darda ses yeux d'un jaune intense sur les deux chevaux, retroussa un peu les babines puis, s'approchant du bord à petits pas, se ramassa et bondit.
Le sable meuble accueillit sa chute et il se réceptionna tant bien que mal puis, faisant volte-face et acculé au coude que formait la muraille, le loup noir se retourna et fixa les deux animaux. Sun Star pointa une oreille en avant, méfiant. L'animal les considérait, tête penchée, ne semblant pas avoir d'intention belliqueuse. Même pour un loup, il était étonnamment grand et puissant; et sa robe, peu commune. Sans doutes avait-il du sang du chien dans les veines, un vieil atavisme qui expliquait sa solidité peu commune chez les loups. Il pencha la tête, sans quitter des yeux les chevaux, et sans masquer ses crocs toujours à demi découverts.

[arranges toi pour que Feuille ne le tue pas et ne le fracasse pas trop, stp, si tu veux l'attaquer. Sinon, fais comme tu veux...et ne le fais pas parler non plus, s'il te plaît^^]

[Ok. Tu as l'intention de le taper toi aussi? Et... j'ai vraiment le droit de taper?]

Il se tenait droit, et la queue haute, en loup dominant qu'il était, son regard jaune or vrillé dans celui de la jument qui le défiait. Pas une seule seconde il ne regarde l'étalon doré, car c'était chez la femelle qu'il pressentait l'animosité. Quand elle esquissa un geste, il bondit, l'oeil vif, les babines retroussées sur ses crocs pointus, et puis il dérouta. Dans la seconde, et sans même achever un saut qui n'avait pas eu pour but d chasser, il se jeta de côté et ce faisant, évita le gros du coup de sabot qui suivit. Le loup roula néanmoins au sol, mais sans autre dommage qu'une petite meurtrissure, même pas une fracture. Il se releva avec un grognement d'effort, et fit volte-face, échine hérissée. A cet instant, l'étalon palomino intervint.

Sun Star bondit entre les belligérants, en riant, et se cabra. Le loup fit un écart et revint à la charge, la gueule grande ouverte, la bave coulant au coin de ses babines. Son poil noir frôla les jambes de Sun Star, qui abattit ses antérieurs sans le toucher, volontairement. Il frappa à côté. Le loup se glissa devant lui, bondit vers sa gorge...et se dérouta une seconde fois. Sun Star renversa la tête en arrière, découvrant sa jugulaire sans la moindre crainte, et éclata de rire, un grand rire, que le loup suivit à sa façon. Ses babines retroussées, ses yeux pétillants, il fit mine de mordre le grand mâle et se contenta de le pincer. Il jappa, fit un écart, et fila comme une fusée sur la jument, pour lui pincer vivement les jambes, juste assez pour la faire réagir, sans que le sang ne coule. Et aussitôt il détala à quelques mètres, queue battante, pour revenir vers eux du trot oblique du loup.
Sun Star se cabra, le loup bondit de côté, l'étalon leva les yeux au ciel:

"A force de jouer à ça, tu finiras par te faire tuer, Kimba.
- Crois-tu? Je suis un loup. Pourquoi me présenterais-je selon vos...vos équines conventions?"

Le loup gloussa, content de son effet. Puis, Kimba fit volte-face et dévisagea Feuille Sauvage de ses grand yeux jaunes, couleur d'or, pincée de lumière dans son épais pelage noir. Retroussant légèrement ses babines en un sourire de loup, il ajouta:

"Vous êtes assez vive, mais je ne voulais pas vous blesser et donc, vous n'avez pas pu me toucher vraiment...si je m'étais approché assez pour frapper, vous m'auriez sûrement cassé une côté, même avec mon esquive. Enchanté, jeune jument, mon nom est Kimba, et je suis l'animal-lié de Sun Star."

[J'adore le faire débouler comme un méchant, pour voir la réaction des joueurs^^ Pour ça que je ne voulais pas que tu le fracasses en un message xD]

[non non, pas d'panique niveau écriture, comme tu ne savais pas que c'était Kimba la réaction de ton perso est logique^^ ...Mon Kimba à la broche? Vilaine, Méchante Quiche =D ]

Elle le rassura sur ses capacités, il se rengorgea. C'était une jument, mais elle le complimentait néanmoins, et il aimait être complimenté...c'est pourquoi il partit d'un pas léger et dansant, la queue battante, rengorgé. Il avait l'allure simple et sûre des grands rois. Il était l'alpha, et que quiconque le défie, il roulerait dans le sable, et la meute l'achèverait, la victime offerte! Qu'on le provoque, il combattrait et rosserait son rival, sans le tuer, mis assez pour que ses cicatrices rappellent à l'impudent sa place dans la meute. Il était le maître, il mangeait en premier et la meute élèverait ses petits, et Kaja était sa favorite et mangeait en premier, et chaque loup, chaque louve de la meute devait se coucher devant eux deux, le couple dominant. Il était l'alpha.
Pendant ce temps, Sun Star regardait Feuille Sauvage. Son nez frémissant...Son petit rire étranglé. Son gros fou rire. L'étalon doré regarda quelques minutes la jument se tordre de rire, puis le comique de la situation commença à lui parvenir, doucement, et encore accentué par l'alpha se pavanant comme un jeune chiot. Sun Star éclata de rire à son tour, et quand ses yeux croisaient ceux de Feuille Sauvage, son fou rire en était ravivé. Irrésistible!
Kimba, derrière eux, langue pendante et assis, riait de les voir rire, quoique moins qu'eux deux.

[Hé hé la broche! Mais non! Gentille quiche! 1 mois après ton message je réponds... Vraiment désolé! Pas le temps de finir, la fin est pas super.]

Son fou rire dura encore quelques bonnes minutes avant qu'elle ne se calme. Enfin... semble se calmer. Elle croyait que c'était enfin fini, qu'elle allait enfin pouvoir à nouveau respirer correctement, lorsqu'elle croisa le regard de Sun star. Et, pas de chance pour elle, son fou rire reparti de plus belle. En plus, Kimba en rajoutait. Ca ne finirait jamais! Il était assis avec la langue pendante en les regardants rire elle et l'étalon doré, car oui lui aussi avait commencé à rire, et riait aussi un peu. Elle n'en pouvait plus. Elle était essoufflée et avait mal au côtes. Si elle avait été un bipède elle aurait aussi été rouge écarlate. Dans un dernier effort pour tenter de se calmer elle se détourna légèrement de la scène. Comme ça ne marchait pas vraiment, elle leur tourna et s'écarta de quelques pas. Le vent souffla doucement sur la jument baie amenant l'air marin jusqu'à ses poumons. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Ne croisant plus le regard de Sun star et ne voyant plus Kimba elle parvint à se calmer complétement. Et, elle l'espérait, pour de bon cette fois. Une fois sûre qu'elle était calme et qu'elle ne risquait pas de repartir dans un fou rire, Feuille se tourna de nouveau vers l'étalon doré et le loup noir. Elle inspira profondément une dernière fois avant de lancer d'une voix forte et claire, elle ferma tout de même les yeux, voulant éviter de repartir, on ne savait jamais, mieux valait mettre toute les chances de son côté.

-Ce n'est pas que ça me dérange de rire avec vous. Mais je pense être un peu jeune pour mourir de rire.

Elle fit une petit pause et jeta un regard vers l'horizon. Aie, il commençai à se faire tard. Bon. Il fallait qu'elle plombe l'ambiance. Si elle voulait pouvoir voir les autres lieux avec la mer avant la tombée de la nuit, il fallait se dépêcher. Enfin, il devait leur rester environ 2 heures. Peut-être un petit peu plus. Encore quelques secondes avant qu'elle ne reprenne la parole.

-Hum... Désolé de plomber l'ambiance mais il reste environ 2 heures avant le coucher du soleil. Et a moins qu'on trouve un moyen de voir clair la nuit, je pense qu'il va falloir se dépêcher ou attendre demain pour voir les autres lieux dont tu m'as parlé. Au fait, Kimba, tu comptes nous accompagner ou non?

Elle avait le coeur léger ce soir. Et une pointe de joie se trouvait dans son coeur brisé. Elle s'était, étonnement, très rapidement attachée à Sun star. Et Kimba lui paraissait bien sympathique. Deux futurs alliés? Deux futurs amis? Une part d'elle l'espérait.

Sun Star avait appris, au fil de longs débats, de négociations plus ou moins âpres ou de simples entretiens avec des ennemis haïs, la maîtrise de soi, et il ne lui fut pas si compliqué que cela de cesser de rire. Il prit le temps de respirer profondément, stoppa net la vague de rire en s’interdisant de s’amuser de la situation, en détourna une seconde ses pensées pour reprendre le contrôle de son diaphragme. Et, une fois calmé, put revenir au petit groupe sans craindre de repartir dans un fou rire. Souriant à Feuille Sauvage, il répliqua :

« Oui, beaucoup trop jeune ! »

Kimba jappa, amusé, puis se leva souplement quand la jeune jument suggéra de se rendre aux autres lieux où se trouvait la mer. Ses yeux jaunes à demi clos, il fit remarquer, sibyllin :

« Nous pouvons te montrer la Plage des Tempêtes, et la Langue de Sable, mais pour le Pic du Diable et la Banquise, elles sont hélas sur des territoires résolument ennemis, ceux de Black et Stelmaria, alors, nous ne pouvons t’y mener et je te déconseille fortement de t’y rendre seule. »

-Et bien je n'irais pas. Mais pour les autres lieus que tu me proposes, je suis partante!

Un doux sourire venu spontanément s'afficha sur son visage. Pourquoi penser à l'avenir quand le présent était illuminé? Elle aurait voulu graver cette scène dans sa mémoire comme la scène de cette terrible nuit où tout avait basculé. Graver ce rire, ce sourire, cette bonne humeur. Sun star n'avait eu aucun mal à s'arrêter de rire. Il devait être habitué. Elle un peu moins. Un peu beaucoup moins à vrai dire. Mais en temps que chef de clan, il devait être habitué à certaines choses dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence. En tant que solitaire elle était habituée à des situations, des réactions différentes. Son monde à elle s'était manger pour ne pas être mangé. Lui aussi certainement, elle n'en savait rien. Ayant toujours vécut en solitaire, elle ne connaissait pas la vie en groupe de plus de 3 équidés. E tencore si l'on pouvait appeller une jument avec deux poulains un groupe.
Voyant la nuit se rapprocher de plus en plus, elle proposa de partir maintenant.

-Nous ne devrions pas tarder, comme je l'ai déjà dit. Si ça ne vous dérange pas messieur, partons sur le champ.

Elle n'allait pas partir sans eux, c'est pourquoi elle attendit que les deux mâles qui l'accompagnait daignent lui montrer la voie.

Sun Star inclina la tête quand elle les invita à partir sur le champ, et il prit la tête, adressant au passage un gentil coup de museau à la jument. Si jeune, si peu de méfiance, si naturelle! Il avait appris, au jeu des politiques, à prêcher le faux comme on prêche le vrai, à lire son interlocuteur et à dissimuler ses propres désirs, à tromper, encore et toujours, montrer un masque pour ne l'arracher qu'en présence de ceux en qui il avait confiance. Il n'était pas loin, là, d'arracher le masque. Elle découvrait, et cela l'émouvait, l'étonnait aussi...comme Stella l'avait fait, comme un poulain, d'un regard neuf elle embrassait les terres où lui était né, avait grandi et souffert, ou il s'était battu tant de fois, pour lesquelles il s'était battu. Son jugement était neuf, sa curiosité, sincère, et les lieux si connus qu'ils lui semblaient banaux, des territoires merveilleux pour elle. C'était étrangement gratifiant de lui servir de guide dans cette découverte.
Sun Star prit le trot, vers l'extrémité de cette petite plage arquée, où deux roches, hautes et droites, amorçaient une muraille, un passage dans les rochers. Sans hésitation ni crainte, il s'y engagea, prévenant Feuille Sauvage:

"Alors, commençons par la Langue de Sable. Pas de crainte, ça semble très étroit, mais ça ne l'est pas du tout."

Le passage ne prenait que deux mètres, et devant eux déjà, une vaste étendue de sable, bordée d'un côté par la roche, de l'autre par une mer paisible qui léchait le sable plat. Ici et là, des trous d'eau, et quiconque avait vécu ici savait qu'ils dissimulaient des sables mouvants, de véritables pièges, qui ne condamnaient pas à l'engloutissement, mais plutôt à la noyade de leur prisonnier, quand la mer remontait. Mort lente et affreuse. Aussi l'étalon s'engagea-t-il sur ce territoire lunaire en prévenant Feuille Sauvage:

"Met bien tes pas dans mes pas, il y a parfois des sables mouvants ici, et si tu y tombes, je serai bien en peine de t'en sortir. C'est un bel endroit, mais dangereux."

[tu continues le sujet à la Langue de Sable?]

[Ok! Je continue! Et je t'envoies le lien! Si ça continue comme ça on va faire le tour des terres où Sun peux aller et donc montrer à Feuille!]
Edit: https://wildhorses.1fr1.net/t2395-you-make-me-discover-your-world-like-a-father-pv-liberty-feuille-sauvage#33922
Voilà.