Blasphème
Nombre de messages : 267 Nom : Nala - Blapshème, Tara et Miracle Clan : Ombre - Solitaire - Soleil Date d'inscription : 22/01/2011
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| Sujet: Song of the Black Heart Lun 6 Fév - 2:37 | |
| Song of the Black Heart Please, take me away from here Even if I want to rest Just to see her La nuit était tombée, et les rayons de la lune caressaient doucement la neige déposée sur le paysage rocheux. Les pattes des loups avaient dessiné des allées dans la poudreuse, marquant leurs allées et venues plus sûrement que n'importe quel pisteur. Au milieu de ces empreintes canines s'étendait le long sillage de larges sabots. La bise soufflait doucement, les recouvrant peu à peu. Et plus loin devant, une haute silhouette avançait doucement.
La lumière diffuse et blême qui tombait du ciel dessinait chacun de ses muscles, à chaque pas qu'il faisait. Les ombres de ses crins battant sa puissante encolure dansaient sur le satin de sa robe, tandis que de ses naseaux s'échappait une vapeur blanchâtre. La neige se parveait pas à demeurer sur ce corps brûlant et sans cesse en mouvement. L'étalon allait à foulées amples, laissant dans son sillage de marges gerbes de neige. Le sielcen semblait s'être emparé de lui, et l'on aurait pu croire à l'arrivée de quelque fantôme, si ce n'était ce souffle puissant et ses yeux vifs, au aguets, perles posées sur un masque d'encre. Dans son regard de glace se lisaient les émotions contradictoires qui secouaient son esprit. Personne n'aurait pu deviner son trouble sans cette flamme dangereuse qui habitait ses prunelles.
Il avait adopté un rythme régulier, qu'il pouvait tenir longtemps. Et avait quitté ses terres, s'isolant une fois encore du monde des vivants pour songer à ce qui s'était emparé de lui. Son âme se trouvait déchirée entre deux bords. Sorrow Life était l'amante de Black, son chef. Les rumeurs allaient et venaient et l'on ne l'ignorait plus désormais. Lui ne l'ignorait plus désormais. La formidable déchirure avait été sanglante, et oh ! combien douloureuse. Guerrier fidèle, il se trouvait maintenant en bien fâcheuse posture. Elle avait attairé son regard, blanche colombe sous les vents du Pic du Diable. Elle l'avait emmené de ses yeux sombres, jusqu'à ce ciel qu'il n'avait jamais visité, et soudain, il était retombé sur la terre et dans la froide réalité. Son coeur était asséché de ses larmes bine qu'il n'ait jamais pleuré. Jamais montré ce qu'il ressentait. Ce trouble si grand, sans qu'il n'y eut besoin d'aucun mot. Et il savait que, loin, très loin, sa belle dansait avec l'étalon sombre qu'il servait sans rechigner.
Il ne voulait pas trahir mais, au fond, avait-il le choix ? Devait-il trahir son coeur ou son clan ? Rage, ô rage devant cette impuissance qu'il avait. Les filets étaient trop serrés désormais, il sentait leur morsure sur son esprit trop découvert. Lui, le grand, le sombre, le froid étalon brun, avait succombé aux charmes de la grise. Jamaispersonne ne s'en était douté, sans doute. Et pourtant, que cela le rongeait. Il en craignait presque désormais de croiser le regard du Seigneur de l'Ombre. Lâche qu'il était, il se maudissait. Plus brave étalon aurait sans doute provoqué ledit Black, sauvant l'honneur. Mais si personne ne le savait, l'honneur ne pouvait être souillé. Seules demeuraient les plaintes du loup esseulé et demeurant sur son rocher.
Il galopait et galopait encore, sans savoir vers quoi il se dirigeait réellement. Les loups ne viendraient sans doute pas. La nuit touchait à sa fin et ils étaient probablement déjà rassasiés. Qui viendrait ? Qui portera son regard sur cette âme en peine qui errait parmi les étendues d'arget et de nacre, pleurant sans larmes et maudissant sans serment ? Personne. La pensée lui vint, amère, que lui même avant cela n'aurait prêté aucune attention à un individu de ce genre. Cel ane le concernait pas ; il n'y avait aucune raison d'aller interférer dans ces dangereuses ondes qu'étaient celles des esprits torturés. Maintenant, il était seul, noir dans cette immensité de blanc. Comme une tache dans l'existence, une vie un peu en trop sur le tissus des destinées.
Il aurait voulu hurler à la lune sa peine, et il demeurait dans ce silence épais et de peine qui l'habitait toujours, comme un vieil ami. Il ralentit l'allure et repassa progressivement à un pas mesuré. La nuit était silencieuse sous la neige. Le vent s'était tu. Et loin, par delà les monts, les mers, les rivières et les plaines, il voyait encore danser la muse grise.
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