Sentiments étranges. [Nath' & Pépite]

Et soudain, il fut là. Léger comme une nappe de brume, aussi insaisissable. Son flanc pourtant chaud caressant le poil crème de la jument. Sans bruit, sans un mouvement, il s'était retrouvé à son côté, et la soutenait maintenant d'un frôlement, une caresse aussi volatile que les ailes de l'oiseau qui s'envole en vous effleurant le visage du
bout de ses plumes.
Nathanaël plongea un oeil bleu dans le regard tout aussi clair de Pépite d'Or. Un oeil qui ressortait de façon incroyable au milieu de cette robe noire, ou se mouvaient des reflets pourpres liquides. Ses crins blanc nacrés, aux milles reflets irisés, vinrent caresser l'encolure gracile de la Meneuse du Clan des Etoiles, se mêler à ceux, d'un doré pâle comme une aube d'automne, de la jument.
Cette jument qui, si elle ne paraissait pas au mieux de sa forme, était d'une étrange beauté. Une beauté fragile, une beauté que Nathanaël ne pouvait s'empêcher de convoiter, à l'instar de cet esprit qu'il sentait à bout, défait. La beauté d'un ange. Mais pas un ange déchu, non, cette demoiselle semblait bien trop pure pour cela. Un ange en proie à une incroyable tristesse, mais pas déchu. Il lui manquait pour cela ce quelque chose de malsain, de nocif, qu'on les individus et qui les fait ressembler à d'envoûtants serpents, à de dangereux prédateurs. Ces prédateurs pour qui les juments perdues étaient des proies qu'ils passaient leur vie à convoiter, éternels insatisfaits condamnés à désirer même après la satisfaction de leur envies.
L'aura du Maudit avait envahie la Clairière, qui était maintenant plongée dans une sombre atmosphère. Une atmosphère cependant non désagréable. Chaude, invitant à l'abandon. Le corps d'athlète du mâle se contentait toujours de simplement frôler celui, plus fin, de Pépite, cependant, ce contact, si elle pouvait l'interpréter comme une proposition d'aide, n'en était pas moins une caresse d'autant plus sensuelle qu'elle était légère .

L'étalon offra un sourire authentique à Pépite, désarçonnant de sincérité. Accompagné d'un sombre regard de velours sous ses épais cils blancs. Un regard franc, doux, passionné, qui clamait haut et fort, avide : Je te veux. Nathanaël irradiait tout entier le brasier qui couvait en lui, fruit d'un désir puissant, dévastateur. Contenu, pour l'instant, mais qu'il laissait entrevoir, bien volontairement, à la jument dorée.
C'est d'une voix douce quoique terriblement masculine, chaude et sensuelle, que Nathanaël s'adressa à cette nymphe. L'étalon possédait ce charisme qu'on les individus surs d'eux, et qui les rend si séduisants :

"Je suis Nathanaël. Et vous, demoiselle ? Votre nom est-il à votre gracieuse image ?"

Nathanaël sentit ses sens s'enflammer encore plus lorsque Pépite d'Or ronfla de mécontentement, bien malgré elle, et un sentiment d'exultation et de puissance s'empara de ses veines.
L'étalon maître de ses mouvements, amenait petit à petit cette divine créature là ou il le voulait. Il sentit une nouvelle vague désir traverser son être, mais n'y prit pas garde, entièrement focalisé sur elle. Elle qui frémit lorsqu'il s'éloigna. Elle qui parla doucement, sans grande conviction.

"Nous ne sommes pas obligés de nous séparer de suite... Il se pourrait même que nous nous recroisions... Pour mon plus grand plaisir..."

En lui murmurant ces paroles d'une voix suave, l'étalon aux crins nacrés rapprocha à nouveau son corps puissant du doux flanc de Pépite. Il se contenta d'un frôlement tout d'abord, comme tout à l'heure, puis pressa un peu plus son corps chaud contre le sien. Pressant, mais patient. Bouillant, mais pas inconfortable. D'une insupportable douceur.

"Puisque j'ai le droit de fouler ces Terres, je pense pouvoir prendre celui de m'approprier un peu de vous pour quelques instants... ?"

Phrase sensuelle soufflée à l'oreille de la jument doré clair, osée, sans être grossière. Nathanaël approcha son visage mi-ange mi-démon de la joue de Pépite, s'autorisa à y souffler un souffle chaud sortit droit de ses entrailles où brûlaient tous les feux de l'enfer. Ses yeux irréels se fermèrent, ses lèvres blanches suivirent le doux creux de la gorge de cette magnifique jument, puis il plongea ses naseaux veloutés dans les crins de soie de Pépite, inspirant son odeur comme s'il ne parvenait à en avoir assez. Ses yeux se rouvrirent, et Nathanaël laissa tout le désir qu'il contenait passer de lui à Pépite, suffocant de puissance.

Puis, signifiant à la jument qu'il attendait tout de même une réponse, même s'il semblait très bien partit, il murmura de façon presque imperceptible, mélange de son délice et d'interrogation :

"Mmmmh...?"

L'étalon sentit son excitation grandir au fur et à mesure qu'il la sentait se presser contre lui, s'abandonner corps et âme à son bon vouloir. Un éclat pervers passa dans ses yeux clairs, furtif, lorsque la meneuse du Clan des Etoiles lui confia sa soumission. Le Maudit sentit ses instincts prendre le dessus, ses envies se firent plus pressantes, ses idées plus précises, plus avides. Avoir cette créature de rêve, cette créature qu'il désirait, à l'instant, plus que tout au monde, soumise à tous ses caprices -et dieux, qu'il en avait, cet ange déchu, ce démon ! Hum. Pas encore tout à fait, puisque Pépite opposa cependant un argument, au dernier instant, sans grande conviction. L'étalon lui sourit, son regard se ficha dans le sien, caressant :

"Personne ne le saura... Et puis, n'ayez crainte, vous ne porterez pas mon poulain, je suis stérile... Cela n'est en rien une trahison. Juste une pause. Et... ma foi, je ne vois aucun étalon, aucun poulain dans les parages..."

Lentement, le diable d'étalon caressa du regard la ligne d'encolure et la courbe du dos de Pépite, s'attarda sur sa croupe accueillante... Il approcha ses dents immaculées de la base de l'encolure de la jument, mordilla doucement la base de ses crins, titillant ses sens.. Geste doux, taquin, et légèrement possessif et dominant... Ses sens commençaient à lâcher, il était à deux doigts de céder à ses pulsions, mais murmura tout de même, la voix toujours aussi douce, se contenant.

"Moi, je suis là... Rien que pour toi."

Nathanaël sentit la jument lui glisser entre les sabots, ce qui eu pour effet d'augmenter encore son désir, bien qu'il grogna, bête fauve, intérieurement. Il rapprocha à nouveau sa tête aristocrate de celle, délicate, de Pépite d'Or, et plongea à nouveau un oeil bleu dans les siens. Il se montrait compréhensif... mais ne lâcherait pas une proie si appétissante. Pépite d'Or avait capitulé, il la gardait. Même si elle changeait d'avis... Mais l'étalon sombre préférait quand même qu'elle soit d'accord, et c'est pourquoi il reprit d'une voix douce, néanmoins terriblement sensuelle, invitation pure et dure à la luxure, sans qu'aucune impatience ne transparaisse dans sa voix. Si celle ci était calme et rassurante, son poil luisant était lui parcourut de frémissements qu'il ne cherchait pas à cacher. J'ai envie de toi, mais je ne suis pas un goujat.

" Il vous surveillait ? Comment avez vous pu le supporter ? Est ce qu'il ne vous faisait pas confiance ? Je suis un peu indigné qu'une jument aie à subir une surveillance... "

Oui... Cela aurait été lui, il aurait égorgé ledit individu qui le surveillait. Mais si Pépite n'avait l'air d'avoir envie d'égorger personne, peut être était il mieux pour elle qu'elle se rebelle un peu...

Nathanaël sentit Pépite d'Or redevenir plus réceptive, et il lui adressa un regard câlin. Elle venait de se détacher un peu, mais ne rompait pas le contact. Cela jouait en sa faveur. L'étalon roua l'encolure, ses crins nacrés flottèrent lentement autour de cet arc musclé, ce port de tête royal. Il entra alors en mouvement, d'une façon si fluide qu'il n'y eu pas un déplacement d'air pas un son sur l'herbe. Comme une apparition, un fantôme, Nathanaël effectua quelques pas. Quelques simples pas, qui donnaient cependant l'impression qu'il dansait, et avec lui cette aura envoûtante, si sombre. Il décrit un demi arc de cercle autour de cette nymphe dorée, gardant ses yeux plongés dans les siens, mais lui faisant sentir tout de même qu'il admirait la beauté de son corps grâce à sa vision périphérique. Sans perdre le contact. Nathanaël irradiait une énergie nocive, séductrice, qui faisait tourner la tête. Comme une conclusion, il déclara, son regard ne cillant pas :

"Je vous désire. Tellement que vous allez me consumer."

Et en effet, qu'elle était désirable, cette jeune jument ! Quel âge avait elle ? Sensiblement le même que lui, qui en avait quatre, mais qui était taillé comme un étalon en pleine fleur de l'âge. Jeune, juvénile presque. Tout en elle le faisait frémir d'expectative. Ses formes rondes de jument sur une ossature légère, cette encolure gracile et ses longs membres de danseuse, ces crins léger, que le moindre souffle d'air déplaçait, sa tête fine, au regard vif qui laissait deviner une femelle intelligente... Oui, oh oui ! qu'il avait envie d'elle !