It's raining, and I look at the world ... [Libre]

[Je joue avec Seattle et venez sans demander ^^]

Une pluie fine, douce et glacée à la fois, tombant lentement sur le sol. Pluie mouillant a peine sa robe colorée, la faisant frissonner a chaque fois qu'une goutte tombe sur son corps. Contact électrique, froid. Pluie interminable, venant d'un nuage gris cachant le soleil. Pluie qui la fait sourire, pluie qu'elle aime tant, pour sa finesse. Paysage estival sous ces gouttes, gardant sa fraîcheur, sa joie. Paysage qu'elle ne fait qu’admiré depuis qu'elle est arrivée sur ces terres. Terres où elle ne devrai pas aller, terres interdite a son clan, mais elle n'a point peur, non ! Bien au contraire... Ce qu'elle veux, c'est s'exiler, oublier. Elle a fait tant d'erreur, tant de promesses qu'elle n'a pas tenu... Mais, c'est fini ! Maintenant, elle veux devenir celle qu'elle a toujours été avant la révolte des Shikakus. Une jument normale, banale. Qui n'a pas d'histoire. Une jument comme toutes les autres.

Soupir, sourire. La pluie continue de tomber tandis que le soleil se découvre. Milles couleurs s'assemblent, formant un pont infini dans le ciel gris. La pluie s'affine, devenant moins forte. Arc-en-ciel, si magique, si beau... Soupir.

Un petit vent doux, brise secouant ses fins crins. Vent envolant ses malheurs, ses pensées. Les nuages se dirigent autre part. Telle une statue de marbre, elle sourit. C'est la fin de l'été. Fini ce temps trop chaud, fini les oiseux qui chantent le matin. La pluie revient, les orages reviennent. Le temps qu'elle aime tant reviens.

Sabots d'argents fendant l'air, en un cabré majestueux. Aucun bruit, silence imposant. Nuage de poussière. Yeux grands ouverts, observant le monde. Il pleut toujours.

It's raining today, and I smile, I smile ... It's raining today and I look, I look ... It's raining, and I look the world cry.

Au milieu de cette imposante forêt, le bruit sourd des chutes d'eau semblait accentué, devenant orage lointain. Et, au milieu des fières rangées d'arbres, le jeune étalon chocolat trottait, allègre mais souple dans son allure aérienne. Succession rapide de larges foulées élastiques, dynamique et quelque peu altier, le monde, autour de lui, souriait. Et quel bonheur pour lui de sentir l'odeur de l'écorce humide, de sentir sur son corps fauve les fines gouttes de pluis s'écraser, dispensant mille sensations en lui, grondant de plaisir au milieu de cette antre aux allures magiques. Et c'était tout naturellement qu'il promenait son regard sur l'endroit, admirant la hauteur des arbres, la verdure des fourrés, l'arc-en-ciel qui trônait fièrement dans l'azur pourtant gris, troué par un soleiléclatant, mais qui ne parvenait pas à irradier son habituelle puissance. Valse mélancolique de sentimens, tandis que l'ardeur mâle tenaillait son jeune corps, admirablement bien formé, comme une statue d'acajou. Il aperçu alors le cabré d'une jument, à quelques mètres. Avenant, il poussa un hennissement joyeux, et s'avança, paradant, l'allure relevée vers elle. Son regard de bronze pétillait, tandis qu'un large sourire s'installait sur ses lèvres noires.

"Mais combien de nymphes de votre espèce se dissimulent en ces lieux?"

Charmeur, il arqua le col, ses crins jais dansant sur son encolure, alors qu'il redressait la tête, dévisageant la jument.

La forme d'un étalon se dessine, et elle sourit. Cela fait depuis très longtemps qu'elle n'avait pas parler a quelqu'un. Elle s'ébroue et suit le trot de l'étalon, l'observant.

-Peut être y'en a t'il bien plus que tu peux le croire ?

Elle s'approche de lui, affichant un large sourire. La pluie tombe toujours, créant un bruit de fond très agréable a son oreille. Elle frissonnait a chaque fois qu'une goutte froide tombait sur sa robe, heureuse. La pluie, les orages, le vent, les nuages, c'est le temps qu'elle aime. Un temps qu'elle a tant attendu pendant tout l'été, elle qui n'aime pas tellement le soleil et la chaleur.

[Excuse moi, c'est trop nul :/]

Le bel étalon était resté planté devant elle, plongeant son regard de bronze dans le sien, avec, sur son visage, un large sourire qui étirait ses lèvres noires. Charmant naturellement, il aimait la compagnie des autres, et, en particulier, il aimait les voir sourire et rire. Mais cette jument aux belles couleurs avait quelque chose de froid et de distant. Bien sûr, elle ne lui était pas déplaisante, mais Undisclosed se doutait qu'elle n'avait pas du affronter que de bonnes choses durant sa vie, et il ne se trompait que rarement. Il l'écouta répondre, attentif, et savourant son doux timbre de voix. Là, il prit la parole.

"Peut-être, mais seront-elles aussi belles que vous?"

Et comme elle s'approchait, il se mouva également, efectuant un pas dansant vers elle, avant de déplacer son arrière-main autour de ses épaules puissantes mais équilibrées. Là, son corps tiède arriva au contact de celui de la jument, alors que son regard dardait encore dans celui de la Dame.

Le jeune Undisclosed Desires se délecta du frisson qui parcourut le corps de la belle jument, et sentit que son propre corps, vigoureux, jeune mais déjà bien formé, se mit également à tressaillir. Là étaient les plus beaux instants d'une vie, les plus doux, et sans doutes que là seraient les souvenirs... Il s'extirpa de ses songes, posant de nouveau son regard sur elle. Cette Muse semblait auréolée d'une aura rêveuse, et en même temps, secoué par un sentiment nostalgique... Un sourire charmeur étira les lèvres noires du jeune: elle n'avait pas fuit son contact, et semblait d'accord de, éventuellement, le suivre, du moins, répondre à ses gestes.

"Pourrais-je connaître le nom d'une si agréable muse?"

Et danser, danser avec vous, avec toi, partager cet unique instant, auréolé de charmes et de mystère, pour qu'il ne reste qu'un heureux secret entre nous. Là, il se décolla d'elle, presque à contre-coeur, et exécuta un pas dansant, piaffé rythmé, qui menaçait de se muter en endiablé. Il parada ensuite autour d'elle, son regard de bronze pétillant, tandis que ses membres noueux et légers dessinaient des pas de danse passionnés.

Brûlant, il l'était, de passion et de mouvements, tous plus vifs les uns que les autres. Son corps tressaillait à chaque fois qu'une goutelette coulait le long de ses flancs, traçant une multitudes de striures foncées sur sa robe chocolat. Mais plus rien ne comptait à présent, sinon leur danse et son bonheur, celui de Seattle, dont il apprenait à peine -mais avec délice- le nom. Il lui lança un regard enjoué, avant de répondre chaudement:

"L'on me nomme Undisclosed Desires"

Là, il revint vers elle, avenant et magnifiquement bien drappé dans sa robe d'acajou; frôlement prononcé sur les flancs de la belle, et regard malicieux qui n'était qu'invitations aux désirs. Il lui semblait se faire étreindre par un torrent de flammes plus ardentes les unes que les autres.

Milles petites étincelles la parcours, la faisant frisonner à chaque contact, que ce soit le bel étalon ou la pluie glaciale. C'est un feu ardant qui anime ses mouvements, danse endiablée qui ne cesse de devenir plus puissante à chaque instant. Le contact électrique mêlé à celui glacé alimente ce brasier géant qui menace de transformes sa danse passionnée en danse endiablée. Chacun de leurs mouvements est une flamme, une étincelle brillante qui efface la pluie.

Elle observe chaque mouvement de l'étalon, ses muscles puissants roulant sous sa peau de satin et ses crins ondulant le long de son encolure. Elle essaye de reproduire avec autant de beauté ses beaux mouvements, mais chaque tentative est vaine. Sa danse reste maladroite. Mais rien ne pourra la dissuader d'arrêter. Juste un contact et cette danse se transforme en tourbillon.

C'était aussi fluide qu'une mélodie écrite pour une flûte, toute la nature se reflétait en eux, dans leurs gestes et dans leurs yeux, braqués les uns dans les autres. Il était là, parfois à la frôler, solide et fièr, parfois au devant, commeun étranger, parfois derrière, comme pour la suivre et la protéger. Mais quelle que soit sa place, il était doux et nerveux, danseur étoile qui se dessinait dans de larges mouvements, créant ainsi mille lignes d'énergie, distillant une atmosphère feutrée entre eux. Alors, il revint vers elle, ses crins jais ondoyant sur sa puissante encolure, tandis que son poitrail se gonflait au rythme régulier de sa respiration. Les muscles tendus, il plaça sa masse claire aux côtés de celle de Seattle, plongeant son regard métallique dans les yeux brillants de la belle, et il murmura, suave:

"Vous dansez très bien..."

D'un geste elle vient se coller à lui, légère, continue ses mouvements avec une grâce plus dansante, plus fluide.

-Je suis flattée... Mais la votre est bien plus gracieuse que la mienne...

Elle sentit la pluie tomber sur son poil, la faisant frissonner, et c'est avec prudence qu'elle dansait, car les fines gouttes glissent sur l'herbe et menace de la faire glisser elle aussi. Pourtant, ses sabots s'élèvent et viennent retoucher le sol en une cadence presque parfaite, guidé par la douce musique de la pluie tombante. Chacun de ces mouvements est animé par une passion lui donnant des ailes, minuscules ailes aux plumes blanches soulevant ses sabots. Déchirant le ciel en un tonnerre majestueux, un éclair vient éclairer la nuit. Alors elle stoppe un instant son mouvement pour effectuer une demi pirouette, soulevant ses fins crins. Elle se tourne alors vers l'étalon, et vient se blottir contre lui. Oui, cette nuit est bien loin d'être triste.

Tonnerre grondant, résonnant comme un hennissement perdu à ses oreilles, la stoppant de suite. Sans de suite s'en rendre compte, ses muscles se tendent et elle se perd dans ses pensées, mais bien vite elle revient à la réalité. Un frison électrique la parcourt. C'était comme si milles petites flammes lui parcourt la peau, la brûlant violemment. Pourtant, tout cela ne se traduit que par un simple frison. Encore une fois, un éclair traverse le ciel, majestueux. Alors elle ferme les yeux, se perdant dans la chaleur agréable de l'étalon. Un sourire se dessine sur ses lèvres. La voix éperdue de son frère résonne dans sa tête, la hantant et la rendant énervée. Mais la douceur de cette nuit fait disparaître cette sensation de mal-être, et tout ce qui compte en cet instant, c'est juste qu'elle soit là, qu'Undisclosed aussi et qu'en cette nuit elle s'abandonne pour ne penser à rien.

Encore une fois, l'éclair tranche le ciel. Un grand fracas résonne, la réveillant de son doux rêve. Tout contre l'étalon chocolat, elle ouvre les yeux et regarde d'où vient le bruit. Juste devant elle, un arbre vient de tomber. Rien de grave, rien qui ne peux la déranger. Alors elle se détendit, tandis qu'un frisson lui parcourt une fois de plus l'échine. Nuit douce et inoubliable.

Seattle n'était plus la silhouette élégante et fine qui se profilait à l'ombre des arbres, elle n'était plus une inconnue avec qui il avait dansée. Elle se dessinait sous les traits d'une jument fragile, une fois sa carapace tombée. Alors qu'elle se tenait contre lui, son doux visage dans le creux de son encolure, il ne put s'empêcher de penser à sa soeur, qui avait souvent eu pareille réaction. Aurait-il du être triste de la savoir à présent loin de lui? Peut-être. Pourtant, il savait, tout au fond de lui, qu'elle allait bien et qu'elle était heureuse de sa vie. Il ferma doucement les yeux, plongeant tout éveillé dans des songes sans nom, ou le présent se confondait avec le passé, et où les odeurs n'avaient plus les même significations. Il voguait sur une mer de sensations, découvrant toujours de nouveaux sentiments... Doucement, il rouvrit ses paupières brunes, découvrant une iris sublimée de mille éclats, venant parfaire le reflet rosée de la couleur bronze de ses yeux. Non, ce n'était pas qu'un rêve, la jument appalloose était encore la, blottir, toujours, contre lui. Que devaiat-il faire? Il ne bougeait plus, seulement sûr de cela. Mais, alors qu'il devinait que la Nuit n'en aurait plus que pour deux heures seulement, il brisa le silence de sa douce voix suave:

"A quoi pensez-vous, Nymphe de cette Nuit Magique?"

Comme un murmure qui se perd, sa voix s'envola dans une rafale de vent.

[Désolé du grand retard...]