L'équitation...discutons un peu!

x) Sur un forum de chevaux, ce serait quand même bête de ne pas avoir un seul sujet sur l'équitation! Alors, allons-y ici...et n'hésitez pas à débattre, ou à parler de vos expériences...partageons, partageons, à cheval après tout, on en apprend autant des autres que de notre propre pratique...

Ca me rappelle...certains moments ne sont-ils pas magiques, à cheval? De vrais moments fusionnels, où cavalier et cheval ont le même plaisir...et ça se sent. Peut-être qu'un non-cavalier me taxerait de prétention ou d'anthropomorphisme pour avoir dit ça, mais...quelquefois, il se passe un truc, une alchimie. Comme un flux d'énergie entre cavalier et cheval (oui, l'Aïkido et ses notions d'énergie, d'harmonie m'a rendu sensible à ces concepts-là. Je ne prétends pas que ce soit vrai d'ailleurs mais, concept à explorer, parce que même si le terme d'énergie est impropre, il se passe vraiment quelque chose^^). Vous savez, ces moments de parfaite harmonie...et quoi qu'en disent les sceptiques, un cheval qui "a envie", qui s'amuse, qui en veut, un cheval qui "marche avec le cavalier", on le sent. C'est un peu une sorte d'état de grâce, on n'est pas loin de se croire centaure...peut-être que c'est à ces moments là que la notion de couple cavalier-cheval prend tout son sens!

Quand le cheval et le cavalier s'amusent l'un et l'autre, sont du même avis, sans défense du cheval, sans que le cavalier doive user de ses aides...
Un pas de dressage dans la carrière, les rênes à peine tendues, le contact léger, au point qu'on en "sentirait" presque la bouche du cheval, les jambes qui "chatouillent" les flancs, le cheval qui remet entièrement son équilibre entre les mains du cavalier (la plus belle preuve de confiance qu'un cheval puisse nous donner, monté, à mon sens, d'ailleurs...s'en remettre au cavalier, se "donner". Ces animaux ont vraiment un coeur gros comme ça), concentré sur le même mouvement, souple, fluide comme le cavalier! Ou bien un galop dans les champs, avec le cavalier et le cheval aussi épris de vitesse, le cheval qui galope rênes flottantes sans que le cavalier ait à serrer les jambes ou à le freiner, un galop calme et sans à-coups, sans peur ni tension d'un côté ou de l'autre...et puis, les bons moments à pied!

C'est peut-être pour ça, que jamais je ne considèrerai l'équitation comme un sport; ça se pratique avec un être vivant, sensible, un être avec sa personnalité, son histoire, son humeur, son caractère...c'est plus qu'un sport. C'est une relation cavalier-cheval qui se noue, il y a aussi un travail sur soi, il y a...une sorte d'osmose qu'on ne retrouve pas à vélo! J'ai toujours trouvé que la proximité avec les animaux, les autres espèces, c'était une des plus belles expériences qu'on puisse faire, en tant qu'humain...je ne comprendrai jamais ceux qui ne s'attachent pas aux animaux, qui les voient comme des objets, qui ne cherchent pas à développer quelque chose avec eux. Oui, eux et nous ne pensons pas pareil, bien sûr, nous avons une capacité d'abstraction, de projection dans l'avenir qu'ils ne possèdent, pour ce qu'on en a vu, pas, mais l'animal...il a beaucoup à nous apprendre. Sur lui, sur la communication et tout ce qui fait la sociabilité, sur nous...c'est un peu notre miroir, non?
Quand un cavalier "qui s'y croit" monte à cheval, même le plus gentil poney se rebellera, sera tendu. Quand un "zen", en paix, enfourche un excité, il s'apaise. Quand un cavalier colérique grimpe sur le gentil docile du club, il va coucher les oreilles, quand un cavalier "à 100 à l'heure" monte un cheval calme, il l'active...et que dire des crâneurs, de l'autoritarisme? On peut pas mentir, face au cheval...en fait, il nous remet à notre place. Si on veut faire du cheval, pas le choix, il faut être honnête avec soi-même et travailler sur soi, autant que sur la technique!
C'est peut-être ça un bon cavalier, non? Niveau technique, certes, mais aussi...un état d'esprit, une ouverture à l'animal, remise en question, humilité...

A cause de ton texte tu vois tu m'as tout cassé è.é !

Tous ce que tu as dit, Cham', me fais penser a la relation que nous avons eu moi et une jument qui s’appelait Kamasou. C'était une anglo arabe grise truitée, très belle, mais assez difficile.
Au tout début, elle était toute gentille, beaucoup utilisée par les débutants, et on était déjà très amies. Je la montait tout le temps, et je n'avais plus a regarde qui je montais, car c'était elle et personne d'autres.
Et au fur et a mesure, elle est devenue difficile. Personne ne voulait la monter. Elle ruait, reculer sur les barres après les sauts, et faisait même tomber les profs. Et pourtant, moi je restait amie avec elle. Je ne suis jamais tomber avec elle. Tout simplement parce qu'on été amies toutes les deux. Et on avait créer une relation tellement intense qu'a chaque fois que j'arrivais au centre, elle tapait dans son box. Une fois, elle a même réussi a s'échapper. Mon moniteur m'avais même dit qu'il allait peu être me la donner...
Et pendant huit mois environ les moniteurs demander qu'on vende cette jument, mais la directrice disait non, qu'elle aurai été triste sans moi... Déjà qu'elle l'était quand je ne venais pas... Pourtant, je venais pratiquement tout les samedis, dimanches, mercredis et mardis soirs.
Nous formions un sorte de centaure, et lors d'un stage, le moniteur l'emporta en van rien que pour moi. J'étais aux ange.
Lors de ce stage, je passais tout mon temps libre dans l'écurie, a lui parler, sans avoir aucune envie de la monter. Je la panser longtemps, pendant 45 minutes, voir 1 heure ou 1 heure et demi...
Avec moi, c'était un ange. Elle était attentive, très gentille, et je n'avais besoin que de la voix pour qu'elle m'écoute. C'étais comme si elle étais rien qu'a moi...
La ballade a la rivière a été la cerise sur le gâteau. Ce galop a cru, dans l'eau froide, sentir si bien ses mouvements... C'était magique.
Et quand ce stage était fini, nous étions triste de nous séparer.
Pendant les deux mois que sont les vacances, j'allais la voir pratiquement tout les jours, juste pour aller la voir, lui parler, et la câliner.
Mais il est venu le temps de la retraite...
Kamasou est toujours restée dans mon coeur depuis. Il parait qu'elle vit toujours, et qu'elle est triste, de ne pas me voir. Chaque nuit, une larme coule sur ma joue en pensée de cette jument qui étais a l'époque ma meilleure amie. Elle l'est toujours, mais je ne la vois plus. Je ne sais pas où est sa retraite. Mais tout les ans, le centre met sur le tableau d'affichage des photos des retraitées. Et quoi je vois ma jument, car je sais que c'étais la mienne, je ne peux m'empêcher de pleurer.
Elle aura toujours un tiers de mon coeur rien qu'a elle.