If you want [PV-Dancing Fl.]

Invité

Sur l'étendue blanche, un souffle froid planait, transperçant le moindre corps, attrapant les gorges, les poumons, et voir, peut-être, les coeurs. Ce domaine était celui de la glace, celui de ces êtres froids et foncièrement mauvais, du moins, pour certains...
Rien ne dépassait du manteau plane, toutes les herbes se meurtrissaient sous l'épaisse couche qui, en cette nuit noire, se teintait d'argent quand un rayon de lune réussissait à percer les nuages.
Qu'elle âme ne pouvait s'émouvoir devant la beauté de ce spectacle nocturne? Quel être ne pouvait se plaire à regarder ce paysage silencieux? Ce qui s'étendait à présent sous les sabots ardoises de l'entier était d'une beauté rare.
Et lui, être qu'on aurait bien aimé dire onirique, dançait. Seul au milieu d'un endroit qu'il ne connaissait nullement, que ce soit de nom ou de réputation, il se plaisait à dessiner des courbes dans la neige, arabesques fraîchement faites qui, balayées par le vent, finiraient par disparaître en laissant cette terre vierge comme au premier jour; comme si jamais personne ne l'avait foulée, n'était venu se frotter à sa dangerosité farouche.
Un état calme, serein s'était emparé de l'étalon bai. Il effectuait différents pas, s'ennivrant du niveau de complexité de certains, tandis qu'il s'étendait sur des plus simples, mêlant rapidité et dextérité. A lui seul, il était un spectacle, et la neige qui valsait sous les coups violents qu'elle recevait ne faisait que parfaire la scène, y introduisant une bride de magie.
Undisclosed Desires en était intimement convaincu: la nuit avait ce plus qui la rendait reine par rapport au jour. La nuit, les gens changeaient, révélant leur vraie nature. La nuit faisait naître en celui qui ne la craignait pas une invincibilité trompeuse qui se jouait de cet être pensif, et quelque part, poète. Et lui? Charmeur invétéré, de quel côté se trouvait-il? Sans doute du côté rêveur, du côté poète, celui qui le poussait à croquer la vie à pleine dents, ce côté qui lui susurrait que la vie n'était que doux plaisirs...
Et ce soir, la lune peignait sur sa robe teintée d'ébène et d'acajou de curieux reflets, l'enveloppant de mystère et de magie... Il continuait son pas, seul au milieu de l'infini...
N'y aurait-il jamais de fin à ce Monde? A son Monde? Cet amas de plaisirs, de joies, de rires et d'amour, n'allait-il donc jamais s'écrouler?
Toute l'attitude de l'étalon le criait: Non, pas ce soir, il est trop tôt...