Shadows and Memories[PV-Vent Glacé]

Shadows and Memories
○Black Hole&Vent Glacé
Shadows and memories
Meet here
Shadows and memories
look and distrust
Shadows and memories
Attach and detach
Shadows and Memories
Love and hate

Une athmosphère lugubre imprégnait ces lieux, ce qui accomodait Black Hole. Il se frayait un chemin au milieu de la boue marécageuse, souillant sa robe d'ébène. Son apparence physique lui était bien égale, il aimait se sentir à l'aise, et cet endroit lui convenait parfaitement. Il avançait le port droit, jouant à cache-cache avec la Mort en utilisant les épaisses écharpes de brumes qui semblaient voguer tels des voiliers pirates au-dessus de l'étang boueux. Ces dernières semblaient vouloir s'approprier son corps: elles s'agrippaient à ses poils de velours et se cramponaient à lui avant de disparaître en longues traînées blafardes.
Et dans cet endroit, la Mort régnait, cette impression de danger venait se cogner contre l'étalon qui se savait lui-même de glace. Il prit alors le galop, se moquant des dangers mortels qui pouvaient habiter ce marais. Il aimait sentir le sol changer sous ses sabots, il aimait cette incertitude hasardeuse.

La boue tachait d'ocre la robe crème de l'étalon qui se faufilait là, silencieux, souple comme un serpent. Un serpent à la robe de lumière. Grand, de bonne taille, fin et osseux, musclé, il aurait pu être un étalon séduisant s'il n'avait pas eu un pelage négligé, une crinière en vrac. Même ses cicatrices avaient du charme...mais la lueur de folie dans son oeil lui conférait un aspect démoniaque et même, pratiquement prédateur. Un fou, un tueur qui s'adaptait peu à peu à son propre esprit dérangé et s'y complaisait, voilà ce que devenait Vent Glacé au contact des Shikaku. Ici il avait trouvé un groupe et surtout, la possibilité de faire couler le sang, ce sang qui seul l'apaisait, comme une éternelle vengeance à la mort de ses proches. Le sang qui, seul, lavait ses plaies et sa souffrance.
Mort, boue malodorant, rien ne le gênait. Il avait depuis longtemps dépassé cela et c'était dans les méandres de son esprit tortueux qu'il pataugeait, tandis que ses sabots foulaient le sol. Nulle hésitation dans son geste, son instinct exacerbé le protégeait de la noyade, de la glissade, tout comme sa rage de vivre. Non pas qu'il craigne la mort, mais il ne l'attendait pas non plus. Voyant au loin la silhouette d'un autre Shikaku, il trotta jusqu'à lui, dérapant parfois sur un endroit traître mais toujours debout et vif, ardent.
face au Shikaku, il salua rapidement, presque l'esprit ailleurs, et galopa à ses côtés, course hasardeuse. Aussi hasardeuse que l'existence.

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[pardon j'ai pas précisé, oui, je suis Ok]

[J'adore la photo de la prés' de Seul<3]

Alors que Black Hole galopait à un rythme endiablé, dérapant parfois mais restant toujours debout, il vit une silhouette crème se rapprocher, silhouette qu'il avait déjà croisé, il n'y a pas si longtemps. Il se contenta d'un bref signe de tête à l'égard de l'étalon aux yeux d'azurs; continuant sa course, en compagnie de ce Shikaku qu'il avait tout de suite apprécié, ou du moins, estimé -ce qui était déjà pas mal pour Black Hole-.
Il aimait ce silence morbide, il aimait cet hasard qui imprégnait le lieu. Il jouait, arrachant les volutes de brumes, les dispersants en longues traînées. Oui, cette course n'était qu'un jeu, ou, s'il trouvait une victime, elle n'aurait été qu'une mise en bouche.

L'animal noir redoubla l'allure, dérapant de façon plus régulière. Il s'autorisait quelques glissades, fesant voler la boue qui s'accrochait à sa robe et bientôt, qui recouvrait l'extrémité fine mais puissante de ses membres.
Mais tout dans son allure, dans sa façon d'être dénonçait qu'ici, tout comme Vent Glacé, il n'était pas la proie, mais plutôt le prédateur.
Alors qu'il se laissait entraîner par sa course, il lui sembla qu'un autre s'approchait. Et comme à son habitude, il laissa aller son regard froid et morbide sur le paysage. Et comme à leur habitude, ils trouvèrent un point d'attache: une silhouette. A première vue, l'animal devait faire deux mètres -au moins-.
Black Hole laissa un grognement sourd s'échapper de sa gorge, grognement qui ne s'adressait qu'à l'inconnu, qui ne l'était pas vraiment, au regard de ses cicatrices. Ici, l'entier noir avait trouvé une unité: les Shikaku.

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Quel immense cheval que celui qui galopa soudain vers eux! Tout de muscle et de crins, une masse de chair de deux mètres de haut au moins, à la longue crinière flottant derrière lui et pour l'instant brunie, tout comme ses longs, très longs fanons, par la boue du marais...le plaisir de la course éclipsait le reste et la compagnie de Black Hole, qui plaisait à Vent Glacé ou du moins ne l'incommodait pas, ne gâchait rien. Alors le grand mâle allongea sa foulée, glissant parfois, ses sabots frappant le sol avec un bruit flasque, dans la boue malodorante et glissante. Quelquefois ses hanches chassaient, dérapaient dans un virage ou sur un monticule plus ardu qu'il n'y semblait mais, fort de sa puissance musculaire, l'étalon se remettait d'aplomb d'un bon coup de rein et repartait à fond de train.
Se joignit à eux l'énorme irish cob et Vent Glacé le salua d'un rapide regard. Oui, il l'avait déjà vu, ce cheval, il le connaissait de nom pour peu qu'on le laisse s'en souvenir...Seul, oui, Seul. Mais pourquoi se souvenait-il si bien de ce Shikaku qu'il n'avait pas souvent croisé? La réponse vint peu à peu avec la réflexion: Seul n'était pas une lumière, mais alors vraiment pas et Vent Glacé l'avait déjà vu semer la mort sur un champ de bataille avec un plaisir qu'il comprenait, et une efficacité qu'il avait admirée. Seul, au coeur d'un combat, était un spectacle somptueux avec sa robe tachée de sang et ses fanons gorgés du liquide rouge, ses dents, ses pieds brillants, ses yeux pleins d'une étrange flamme, de démon, et à ses pieds les corps des vaincus, méconnaissables parfois, sur le sol à qui il arrivait de peiner à absorber le sang...
Oui, Seul, malgré sa lenteur mentale, était un cheval tout à fait apte à être un Shikaku au vu de ses nombreuses qualités et Vent Glacé se prit à apprécier cette course folle au coeur des Marais où, disait-on, flottaient les âmes des perdus...Des âmes? Ca saigne, ça souffre, une âme?

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Le léopard feula en voyant ce qui arrivait. Trois dingues de chevaux...
Le léopard était intelligent. Il savait qu'ils étaient des " shikakus "... il le savait aussi bien que s'ils avaient porté une pancarte avec marqué leur statut dessus.
Léopard était jeune, un an tout rond. Mais il avait néanmoins une taille plutôt impressionnante... mais moins que Tharaman, c'était sur et certain. Il n'était pas sur d'être de taille contre trois morceaux comme ceux là...
Une rumeur voulait que, pour vaincre les fous furieux de dragons possédés qui s'étaient abattus sur Wild horses, il fallait, entre autre du poil de léopard d'Hymlya. Et il savait aussi que les shikakus ne voulaient pas que les autres trouvent les ingrédients pour vaincre les Ombres. Le léopard déglutit bruyamment. Et s'ils essayaient de le tuer, pour que les chevaux normaux aient des potentiels ingrédients miracles en moins ?
Il sortit ses griffes dans un glissement feutré, montra les crocs, et bondit sur le cheval le plus près de lui (car a présent, ils étaient à son niveau). Ce cheval était noir, avec une grosse balafre sur l'épaule, et de plus petite taille que l'espèce d'éléphant à taches, à sa gauche.
Les léopards d'Hymlya étaient féroce, et celui ci pouvait vaincre facilement n'importe quel cheval... mais trois ? Il espérait que les deux autres ne viendraient pas au secours de l'étalon noir.

Black Hole se laissait prendre par l'ivresse de la course, dérapant souvent sur le sol marécageux mais repartant toujours sur le bon pied, avec plus d'entrain encore. Il vit une silhouette blanche qui se prêta les traits d'un léopard alors qu'ils ne cessaient d'avancer; plutôt jeune, mais déjà de grande taille, le léopard était en travers de leur route, indécis quand à la suite des évènements.
Et par on ne sait quel coup du sort, par quelle statistique confuse, par quel destin défectueux, par quel indéchiffrable message, l'animal opta pour la solution la moins évidente, la plus intriguante: il attaqua. Certes moins impressionnant, Black Hole eut le plaisir -désagréable ou non, il ne tournait plus rond- de sentir un picotement féroce sur sa peau de velours noir, picotement qui laissa place à une impression de brûlures. Il ne mit qu'une fraction de seconde pour comprendre ce qui s'était passé: la boule de poils blanches était accrochée à son épaule, déjà balafrée par une profonde entaille. En un geste machinale, il lança ses mâchoires sur la chose qui le tenait.
Brisant ainsi l'équilibre fragile de la course, il rompit ce pas de danse, se désarticulant dans une posture bien compliquée pour tenter de se séparer de l'animal.