Time was come... [Tharaman]

Le moment était venu...le moment pour elle, qui marchait lourdement entre les rochers, pour ces deux petits dont les noms étaient déjà choisis, pour le couple qu'elle formait avec Tharaman.
Le ventre gonflé à craquer, Edelweiss se déplaçait avec difficulté sur le sol tiédi par le soleil de midi, non en direction du Clan, mais quêtant un endroit au calme, où elle pourrait donner naissance à ces deux petits désormais prêts à voir le jour. Le moment approchait et elle le sentait, aussi s'était-elle mise en route en direction de ces lieux qu'après mûre réflexion, elle avait choisi. Proches du camp, mais abrités et lui offrant intimité et isolement, le dédale des Hautes Pierres était l'endroit parfait. Elle ne s'inquiétait pas quant à son compagnon, il saurait la trouver.
Haletante, elle se laissa lourdement tomber sur le rocher, dans un creux de deux mètres sur trois formé par des blocs de grès immenses, chauffé par le soleil et doté d'une seule entrée. Elle s'allongea péniblement, elle avait mal. Yeux mi-clos, l'once haletait doucement, mais ronronnait en même temps, malgré la douleur qui montait de son ventre ballonné, malgré aussi l'incertitude et l'angoisse bien naturelles de la part d'une femelle primipare.
Elle se redressa avec peine, observant ses flancs ronds.
Il arrivaient.
De tout son cœur elle souhaita la présence de Tharaman et pria pour qu'il la rejoigne vite. Elle voulait qu'il soit là lorsque les deux jeunes naîtraient.

Lui aussi il l'avait sentit. Pas comme une mère le sens, bien sur, mais il sentait qu'il allait se passer quelque chose. Et son coeur lui indiquait la direction à suivre aussi surement que la plus perfectionnée des boussoles qu'utilisaient les humains. Cela concernait Edelweiss. Edelweiss et... leurs petits, il en était sur. Le grand léopard allait d'un trot rasant et discret, allongé et souple, allure si particulière aux félins, dans le dédale de rochers. Quelque chose nouait son estomac, s'amusait à emmêler ses tripes et lui donner une sensation désagréable au ventre, sans parvenir à lui faire atteindre la douleur. Inquiétude.

Tharaman sentit cette boule désagréable se dissoudre lorsqu'il trouva Edelweiss, réfugiée dans une petite impasse, à l'abri, bien protégée par la roche ancestrale. Il ralentit, passant à un pas coulé, et s'approcha doucement de la guerrière. Arrivant près d'elle, il lui offrit un sourie rassurant, les yeux pétillants. Et attendit à ses côtés.

Edelweiss accueillit son compagnon d'un sourire rayonnant, ses pupilles noires luisant d'amour. Son ronronnement emplit l'alcôve lorsque le grand mâle s'approcha d'elle, et elle tendit le cou pour frotter son museau contre la fourrure si douce de son aimé. Puis elle se rallongea et lui adressa un sourire alangui mais aussi nerveux:

"Ils arrivent."

Que dire d'autre? Il avait certainement compris qui arrivait...la femelle haletait légèrement, sentait certes la douleur, mais le plaisir et l'amour étaient les plus forts. Comment seraient-ils, ces petits? Elle avait parfois vu des nouveaux-nés, mais les siens...ce serait si différent. Ils seraient les plus beaux, forcément. Et puis, femelle ou mâle? Robe argentée, sombre comme celle de Tharaman, ou claire et contrastée comme la sienne? Toutes les questions dansaient dans la tête de l'once impatiente et angoissée en même temps.
Mais avec Tharaman à ses côtés, elle ne risquait rien.

[c'est lequel le tien déjà? En tous cas, tu le fais naître? Ça en fera déjà un!!]

[Pluie d'Etoile ^^]

Elle était bien, elle était au chaud, elle ne connaissait pas la faim. Elle se sentait prodigieusement en sécurité. Il faut dire qu'elle ne connaissait pas non plus le danger. Et qu'elle ne le connaitrait sans doute pas souvent. Un léopard ne subit pas le danger. Un léopard est le danger. La mort qui surgit de n'importe où : du ciel par un bond gigantesque, de derrière vous alors que vous n'avez rien entendu et que vous doutez même de ces poignards d'ivoire qui se fichent dans votre gorge ou vous brise la colonne vertébrale comme un bâton. Un petit bâton. Une brindille. Sèche. Mais elle ne connaissait pas non plus la joie, le plaisir, l'amour... Si, elle connaissait l'amour : il la liait aux deux individus dont elle sentait la présence. L'un avec elle, tout près, l'autre... Autour d'elle ? Le monde se résumait à cela : paix, amour, chaleur.

Le chaton poussa de toutes ses forces, pris du besoin de s'étirer : il gagnait en force et il se sentait depuis quelques jours à l'étroit, et puis, l'autre prenait aussi de la place ! C'est avec surprise qu'elle se retrouva... ailleurs. La lumière l'aveugla et elle papillonna de ses yeux dorés, inspirant l'air par a coups. Il faisait froid...

Tharaman, après un regard inquiet à sa chérie pour vérifier qu'elle allait bien, se pencha sur le premier petit et commença à le lécher avec dynamisme... mais pas trop fort quand même, histoire de ne pas envoyer valdinguer cette minuscule boule de poile à quelques mètres.

>< !
Gwaa . Didju . Mrow .
C'était tout ce qui venait à l'esprit de l'autre petite boule de peluche , qui suivait Pluie d'Etoiles . La boule de peluche ne sentit le changement dans son petit monde que trop tard . Il lui semblait vaguement qu'il manquait quelque chose , jusqu'à ce qu'elle soit projetée dans une sorte de drôle de tunnel . Et puis , juste après , il y a eu une grande lumières qui faisait mal à ses yeux encore fermés et fragile . Elle grogna .

- Mrooow .

Elle avait froid .

Deux petits...fatiguée, Edelweiss redressa la tête pour observer les deux chatons que Tharaman léchait déjà avec tendresse. L'once sourit, il serait sans nul doute le plus formidable des pères. Puis, se levant d'un pas fatigué, Edelweiss rejoignit son compagnon et passa sa langue sur le deuxième petit. Si le premier chaton, au pelage encore gris fumée des nouveaux-nés, semblait comme constellé d'étoiles, l'autre avait une teinte plus sombre, plus trouble, comme les nuances délicates d'un brouillard matinal.
Passant sa langue rose sur le petit mâle, elle le réchauffait, et le chaton, un mâle, ouvrit grand sa gueule, triangle rose, et émit une série de miaulements aigus, piaillements de chaton mécontent. Edelweiss le lécha jusqu'à ce qu'elle le sente réchauffé et propre, puis s'allongea sur le flanc juste à côté de Tharaman et, de gestes doux, elle guida les deux petits vers ses mamelles.
Alors elle regarda son compagnon et lui sourit:

"Pelage de Brouillard et Pluie d'Etoiles..."

C'étaient les prénoms dont ils avaient convenu ensembles, et jamais nom n'était si bien allé à un petit. Pluie d'Etoiles, avec sa robe blanche et noire, aussi contrastée et graphique celle de sa mère, traînée d'étoiles filantes sur son corps duveteux, et Pelage de Brouillard qui avait hérité de son père un fond de robe fumée, et était allé chercher Dieu sait où ces incroyables nuances de brume.
Ronronnant, couvant du regard leurs petits, elle appuya sa tête contre l'épaule de son compagnon accroupi.

(c'est pelage de Brume Time was come... [Tharaman] 720141

)

[edit by Stelmaria : mais non !!! C'est bien Pelage de Brouillard !]

]edit Chamallow: Tout à fait, c'est Pelage de Brouillard!]

Re edit de moi : mais jveux l'appeller Pelage de Brume Time was come... [Tharaman] 41660

Stelmy : mais ca fait fille Time was come... [Tharaman] Icon_neutral

[ah, je me disais aussi... j'avais répondu, sauf que j'ai cliqué sur prévisualiser au lieu d'envoyer et que j'ai changé de page immédiatement... Bref, je recommence...--]

Pluie d'Etoile, puisque tel était son nom, était en train de découvrir le monde qui l'entourait. Des rochers de couleur jaune-ocre partout, en gros. Elle étudiait deja un petit cailloux qui avait roulé dans la poussière lorsqu'elle s'aperçut que quelqu'un la poussait. Pas grand chose, et le contact était plutôt agréable, mais ca la faisait dodeliner et l'empêchait de se concentrer sur le cailloux. Agacée, elle se retourna en crachant sur celui qui l'embêtait. Le mouvement fut très vif pour un nouveau né et l'autre, qui ne se méfiait apparemment pas, n' eu pas le temps de reculer. Pluie d' Etoile planta deux yeux si courroucé que cela en était comique, dans l'immensité dorée qui les accueillit avec chaleur. Un peu calmée, la petite se sentit entrainée vers sa maman avec Pelage de Brouillard, qui était plus foncé qu'elle, et se soucia plus de rien à part se régaler.

Tharaman ouvrit de grand yeux surprit : il était en train de réchauffer Pluie lorsque elle s'était retournée et lui avait feulé dessus. Il s'était presque attendu à recevoir un minuscule coup de patte sur le museau ! Finalement, la petite s'était détourné et il s'était redressait avec un sourire... et un soupir : celle promettait d'être aussi teigneuse que Patte de Glace...
Il observa un moment l'autre petit, qui était un mâle et avait hérité du poil argenté de son père, alors que sa fille avait pris pour elle le pelage étonnamment contrasté d'Edelweiss, accompagnés de ses yeux à lui, non jaunes, mais dorés. Le Thar ne put empêcher une bouffée de fierté l'envahir, qui enserra son coeur dans un étau. Mais cet étau était si agréable et chaud qu'il ne se sentit pas le moins du monde oppressé.
Tharaman se tourna vers Edelweiss, fatiguée mais elle aussi rayonnante et, s'approchant, lui débarbouilla le sommet du crâne et les oreilles dans un ronronnement extraordinaire.

Edelweiss s'étrangla à moitié de rire en voyant son compagnon se faire cracher dessus par la jeune Pluie d'Etoiles. Le regard furieux de la petite indignée était assez drôle également, et la couleur de ses iris était le reflet de ceux de son père Tharaman. Tandis que les petits tétaient avec avidité le liquide nourricier, l'once renversa la tête en arrière en réponse aux coups de langue de son compagnon, et ferma à demi les yeux, tête vers le haut, appuyée au niveau de l'arrière du crâne contre la solide patte du beau Thar. Elle se mit à ronronner, un ronronnement puissant, retentissant et vibrant d'amour, et qui était autant destiné à Tharaman, son cœur, sa vie, son amour, qu'aux deux petits. Ses côtes vibraient au fil de ce bruit régulier et rassurant, tandis que, ses yeux verts mi-clos plongés dans ceux de Tharaman avec amour, elle goûtait l'euphorie de sentir ses deux petits satisfaits et contents, celle d'être mère, sentait son cœur tout empli d'amour pour ces deux jeunes vies et pour son compagnon et devinait, entre eux, un nouveau lien. Auparavant ils n'étaient qu'amants; maintenant, ils étaient parents, et cela tissait entre eux quelque chose de nouveau, un engagement encore plus profond, si c'était possible, et approfondissait encore leur relation.
Edelweiss, à travers ses yeux presque fermés, sourit à son chéri:

"Pelage de Brouillard te ressemble comme deux gouttes d'eau...mais Pluie d'Etoiles...dieu sait où elle est allée pêcher ce caractère...une Patte de Glace miniature!"