Prisonniers ! [pv Ody]

L'étalon leva un regard sombre vers le ciel étoilé. Que la liberté lui semblait lointaine !!! Ils étaient ici depuis deux jours. Lui, et Odyssée. Il ne boitait plus, et avait retrouvé toute sa forme et son éclatante vitalité. La tête constamment passée au dessus du premier battant de la porte de son écurie, les oreilles pointée en avant, il surveillait tout ce qui se passait dans le fort. Que d'animation !! Partout, des bipèdes couraient, poussaient des brouettes chargées de fumier, transportaient des seaux d'eau, des paquets d'herbes séchées qu'ils appelaient "foin"... Et puis, ils les montaient. Enfin, pas Odyssée et lui, mais d'autres chevaux. Ils les faisaient galoper dans un carré de sable, et leur faisaient exécuter toutes sortes de figures.

Souvent, des bipèdes curieux se postaient devant son box, parfois devant celui d' Odyssée, et jaugeaient les deux guerriers d'un air appréciateur. Parfois, l' un deux s'enhardissait et s'approchait pour caresser les nasaux veloutés. L'étalon couchait alors les oreilles, montrer les dents si cela ne suffisait pas, et l'homme s'éloignait précipitamment, vexé mais fasciné, les yeux brillants.

Le fils de Stelmaria reporta son attention sur un petit groupe d'hommes qui s'était formé non loin de son box, et qui faisaient cuire de la viande autour d'un feu. Aglow Star tendit l'oreille, l'un des hommes, plus vieux que les autres, commença d'une voix de conteur :
" On raconte que ces terres seraient partagées en quatre territoires. Le Jour, la Nuit, le Froid et l'Espoir. Chacune de ces terres est possédée par un clan de chevaux sauvages, dirigés par quatre Chefs, des bêtes magnifiques, aussi beaux que des dieux, aussi puissants que des lions. Le Chef du Jour était un étalon à la robe dorée, celui de la Nuit, un étalon à la robe aussi noire que le ciel lorsque la lune est cachée, celui de l'Espoir, une magnifique jument couleur de diamant, et celui du froid une jument combative couleur sang..."

[

Citation :: Et puis, ils

il te manque un bout e message ou quoi?^^]

[dsl, j'ai du quitter l'ordi précipitamment, ca y est, j'ai finit !^^]

Odyssée poussa un grognement, à côté de l'étalon. Son box était adjacent à celui du cheval noir, et cela l'aidait à supporter la captivité sans en devenir folle. Le premier jour, la hargne la tenaillait, et elle tournait en rond dans son box, malgré la fatigue. Elle avait refusé la nourriture, puis la faim et la soif qui la tenaient avaient eu raison d'elle, et elle avait accepté de se nourrir. Tout simplement parce qu'il fallait qu'elle soit en forme, si jamais ils avaient l'occasion de fuir, ils devraient sauter dessus.
Odyssée tourna ses yeux gris vers Aglow Star. L'étalon noir semblait autant regretter la liberté qu'elle, et ses yeux noirs reflétaient les mêmes émotions. Deux jours. C'était si long, quand on ne pouvait plus galoper dans les plaines avec pour seule certitude celle de sa liberté! Sa colère, sa frustration s'étaient compactées, rassemblées en une boule compacte, comme une gangue de flammes qui enserrait son cœur et son âme. Une colère froide, mais prêt à s'embraser de nouveau.
De temps en temps, un curieux ou un homme admiratif venait les observer, les admirer. Parfois ils venaient à deux, et alors c'étaient une série de commentaires savants...et totalement inutiles. De temps en temps, l'un des hommes effleurait les naseaux, presque guéris, de la jument grise. Mais alors elle couchait les oreilles et montrait les dents, et l'homme reculait.
Ils étaient devenus la coqueluche des écuries. Tous venaient les admirer, fascinés par leur beauté. Ceux qui les avaient capturés, fiers comme des paons, ne se privaient pas de raconter comment ils les avaient vaincus au terme d'une lutte acharnée. En entendant cela, Odyssée couchait les oreilles et allait se poster au fond de son box, avec un regard noir aux hommes. Alors ils riaient:

"Hé! Si ça se trouve elle a compris!"

Et Odyssée levait les yeux au ciel. S'ils savaient...

Elle tendit l'oreille, pour entendre le conte que prononçait l'homme assis. Cela parlait d'un étalon du Jour, à la robe palomino, d'un cheval de la Nuit, noir comme l'ébène, d'une jument de l'Espoir plus blanche que les diamants et d'une combattante du Froid à la robe rouge sang.

°Ces quatre chevaux étaient frères par le sang, et ennemis par le cœur. Un jour, l'étalon du Jour s'opposa à celui de la nuit, pour le trône de ces terres. Ce fut un combat de titan, qui se termina sans vainqueur ni vaincu. Chacun retourna gouverner son Clan, mais tous nourrissaient, au fond de leur cœur, des velléités de guerre...°

Odyssée eut un petit sourire. Le Jour, la Nuit, l'Espoir, le Froid...deux juments, blanches et rouge, deux étalons, noir et palomino...tous frères et sœurs.
La guerrière se tourna vers son compagnon, qui écoutait lui aussi le conte, et lui glissa, amusée:

"Ils ne se doutent sûrement pas qu'ils sont si près de la vérité!
S'ils savaient..."

L'étalon lâcha un ricanement, et roua son encolure de cygne, moqueur :
" Sauf que je n'aurais pas trop apprécié être ton cousin ! Je préfère de loin être ton étalon !! "
Le fils de Stelmaria lança un clin d'oeil charmeur à la jolie guerrière, dont la robe brillait sous les rayons lumineux comme un éclat de lune, et reporta son attention sur l'homme-conteur.

Celui-ci avait obtenu l'attention totale et respectueuse de ses collègues, et poursuivit :
" Car ces chevaux étaient les esprits de ces terres, des êtres intelligents, pas de simples monture de tri de bétail. Ils étaient querelleurs, réfléchissaient, rusaient, aimaient... Pendant longtemps, la paix, bien que superficielle, régna. "

L'homme plongea un instant des yeux d'eau dans le feu, pensif, puis reprit :
" Aujourd'hui, ils se préparent de nouveau à la guerre... "

Les bipèdes restèrent un moment encore suspendus à ses lèvres, mais voyant que l'ancien n'ouvrait plus la bouche, certains s'écrièrent, abasourdis et méfiants :
" Eh, grand chaman, on a l'impression que tu crois réellement à ce que tu dis !"

L'homme ne répondit pas, il se leva, parcourut l'assemblée du regard, et sourit. Un sourire de requin.
" Alors messieurs, engageons le pari ! Le premier qui capturera l'un de ces quatre Chefs le gardera pour lui. Nous serons quatre vainqueurs. Le Jour, la Nuit, le Froid, l'Espoir. "
Les hommes changèrent vite d'avis sur l'existence des dominants, et leurs yeux brillèrent à l'idée de posséder l'un de ces chevaux de légende. Des cris d'enthousiasme retentirent.

Les raids sur Wild Horse allaient commencer. Les dominants auraient fort à faire pour résister. Qu'ils soient Liberty, Sun Star, ou même Black et Stelmaria. Car les hommes n'étaient plus ici pour surveiller un vague territoire. Ils étaient ordonnés, plus avancés. Ils venaient à la conquête de leure Terre.
Aglow Star chercha le regard d'Odyssée, et ne discerna que la lueure si sauvage, si malicieuse, si... libre, mais pourtant captive qui brillaient dans les yeux de son amour.

Les bipèdes partirent se coucher, et tout fut bientôt silencieux.

La jument grise lui donna un coup de museau, et fit mine de lui tirer l'oreille:

"Moi de même!"

Elle écouta, à l'instar d'Aglow Star, la suite du conte. Le pari du chaman. Black, Liberty, Sun Star et Stelmaria allaient avoir du boulot, pour échapper aux hommes qui les pourchasseraient avec une ardeur sans cesse renouvelée par leur beauté. La jument grise s'ébroua et regarda les hommes, leurs yeux brillants de l'envie de posséder ces chevaux de légende. La jument grise toisa le chaman, qui tourna soudainement la tête vers elle et lui rendit son regard, d'égal à égal. Odyssée frémit. Cet homme-là semblait connaître et respecter réellement les chevaux. Mais elle ne l'aimait pas, car il avait lancé les hommes sur la piste de ses semblables, et dès lors ils seraient comme des loups, prêts à tout pour grappiller, emprisonner une infime partie de cette liberté qui était le seul point commun de tous ces chevaux.
Les hommes partirent se coucher, tout devint silencieux. Mais le chaman resta. Il marmonnait tout seul en fixant le feu. Enfin, il se leva et vint se planter devant les boxes des deux chevaux. Il était assez grand, aux cheveux grisonnants, aux yeux noirs. Il se dégageait de lui une aura qui impressionnait Odyssée.
L'homme effleura du bout des doigts les naseaux d'Aglow Star, puis d'Odyssée, et souffla:

"Vous deux, vous êtes comme ces chevaux-là...Et vous mériteriez d'être respectés, honorés, plutôt que gardés ainsi comme des bêtes de trait.
Vous êtes faits pour être libres."

Il resta là. Odyssée se tourna vers Aglow Star, de toute manière l'homme ne pourrait pas comprendre ses hennissement, et souffla à l'étalon noir:

"Black, Liberty, Sun Star et Stelmaria vont avoir du mal à échapper à tous ces hommes...ils ne les veulent pas eux, ils veulent vaincre leur liberté. Pour prouver qu'ils sont plus forts que la nature sauvage.
Si je le pouvais, je les tuerais, et lui, qui les a montés contre les chevaux et les terres, comme les autres."

Lorsque l'homme voulut caresser ses naseaux, Aglow Star se rua de toutes ses forces sur la porte de son box, mais celle ci résista. L'étalon grogna, c'était plus solide que ça en avait l'air... Puis, l'homme s'approcha d'Odyssée. Plaquant ses oreilles sur son crâne, Aglow Star commença à tambouriner sur le battant de sa porte de son antérieur, créant un vacarme de tous les diables. Aussitôt, des cris et des lamentations de protestation se firent entendre, provenant des nids de bipèdes. Le fils de Stelmaria eut un sourire, et frappa de plus belle le battant de bois : autant pourrir la vie de ces saletés tant qu'il le pouvait !! Des lumières s'allumèrent dans les bâtiments, et Aglow Star eut tout juste le temps de répondre à Odyssée :
" Et tu aurais eu mon aide, mais nous..."
Il n'eut pas le temps de finir : un homme s'éait approché, sans aucun bruit. En le voyant, l'ancien se courba en un salut respectueux :
" Waylander..."

En voyant approcher l'homme, Odyssée tendit le cou hors de son box, montrant les dents en un signe sans équivoque.
L'homme en question était grand, les cheveux grisonnants, les yeux bleu foncé. Rien de bien spécial, si ce n'était son aura. On sentait aisément que cet homme-là était puissant. Le guerrier s'approcha de l'étalon noir et le jaugea de son regard froid. Puis il se courba vers l'ancien et lança avec sécheresse:

"Cesse donc de jouer les lèche-bottes! C'est donc eux ces chevaux que les hommes ont capturés? On dit qu'ils sont de vraies bêtes fauves...mais je ne pensais pas qu'ils étaient aussi splendides. Je prendrais l'étalon noir comme monture personnelle. En voilà un qui prendra dignement la suite de Devil's Fang. Et la grise...tu la réserves pour Dakeyras. C'est une monture superbe.
Fiche-moi le camp maintenant."

Lorsque l'ancien, rasant le tapis, se fut éclipsé, Waylander fixa les deux chevaux de ses yeux perçants. Puis il fixa Aglow Star, sans la moindre nuance de sensiblerie ou de tendresse dans la voix, il déclara à l'étalon noir:

"Toi, tu seras Diabolic Night. Et tu as intérêt à ce que tes capacités soient égales à ta beauté. Toi, la grise...Ah, Dakeyras, je t'attendais!"

L'homme qui s'avançait était plus jeune que Waylander mais semblait son égal. De haute taille, le visage fin, il avait une cicatrice qui barrait sa joue, et ses yeux marrons brillaient. Il répliqua:

"Bonjour, Waylander.
C'est donc eux ces chevaux dont tout le monde parle? On m'a dit que la jument serait pour moi...je n'aime guère chevaucher des juments."

"Celle-ci en vaut la peine. Tu vas l'appeler comment?"

Dakeyras réfléchit, puis fixa Odyssée:

"Hellish Dance? Ça lui irait bien...Ou plutôt, Silver Comet. Non, va pour Hellish Flame. Ça lui va comme un gant. On les dresse demain, dans le corral?"

Tout en parlant, Dakeyras voulut toucehr Odyssée, qui tenta de mordre les doigts impudents. L'homme recula, et gifla la jument, machinalement:

"Oh, c'est une vraie teigne celle-là. Je vais m'amuser!"

Aglow Star se cabra dans son box, les yeux jetant des flammes, et lança un hennissement perçant tenant plus du sifflement. Ses sabots martelèrent une nouvelle fois la porte de son box, ses yeux sombres ne quittant pas l'homme qui venait de frapper Odyssée. Il était impuissant, il ne pouvait que regarder... Mais demain... Oh ! Oui, demain ils allaient payer !!
Le fils de Stelmaria finit pourtant par retomber sur ses quatre jambes, car le box manquait d'espace. Il passa vivement la tête par dessus le bas-flanc et fixa les hommes sans ciller, une flamme dans les yeux.

Waylander tourna la tête vers l'étalon, et s'avança de quelques pas, si vite que l'étalon n'eut pas le temps de reculer... ou d'attaquer. Vif comme un serpent, l'homme saisit la tête racée d'Aglow Star entre ses deux mains, et rendit son regard à l'étalon, sans rien dire. Ils rèstèrent là, à se jauger pendant des minutes, leur regard planté dans celui de l'autre, testant celui qui craquerait avant l'autre.
Visiblement, ni l'homme, ni le cheval...

Puis, Aglow Star en eut assez. Pour qui se prenait-il, celui là ? Si Waylander avait connu Stelmaria, il aurait vu dansles yeux de l'étalon la même étincelle qui brillait dans le regard doré de la Renégate. L'étalon s'arracha brusquement à l'étreinte solide, et happa l'une des mains dans ses mâchoires. L'homme réprima un hurlement en sentant ses chaires se déchirer sous les dents tranchantes, et retira vivement sa main en reculant.
Il resta là un moment à regarder sa main pleine de sang en face du box de cet étalon du diable qui semblait le narguer, puis, contre toute attente, il sourit.

Lorsque l'homme la gifla, Odyssée eut d'abord un mouvement de recul, un réflexe, surprise. Puis la rage prit le dessus. Un homme, qui l'avait capturée, privée de sa liberté, enfermée comme un esclave, un homme qui la traitait comme moins que rien, comme un objet, cet homme osait porter la main sur elle! La frapper!
Une lueur qui dansait, comme un feu couvant, dans les prunelles noires de la jument devint soudainement brasier. Odyssée se cabra dans son box avec un cri de rage. Un hennissement suraigu, qui fit écho au sifflement d'Aglow Star. Elle tenta de passer un sabot par-dessus la porte, mais ne put que frapper, violemment, rageusement, le bois renforcé d'acier. Impuissante.
Ce n'était pas tant sa liberté perdu qui la dérangeait, mais bien cette impuissance. Ne rien pouvoir faire, devoir tout subir...la mettait dans une rage folle. Lorsque Waylander saisit la tête d'Aglow Star entre ses mains calleuses, des mains de guerrier, Odyssée se raidit. La tension monta.
Puis, Aglow Star attaqua, avec hargne. Odyssée se cabra de nouveau, et le cri qu'elle poussa était à la fois un cri de triomphe, et des félicitations à l'adresse d'Aglow Star. Dakeyras étouffa un cri de surprise et de colère. Mais Waylander, malgré sa main qui saignait à flots, ne fit rien. Il enveloppa sa main dans un mouchoir, puis, levant les yeux vers l'étalon noir, il eut une réaction surprenante.
Il sourit.
Odyssée, surprise, coucha brutalement les oreilles, et tendit l'encolure hors du box, pour suivre la scène. L'homme, Waylander, se tourna vers Dakeyras, qui semblait au comble de l'admiration et de l'incompréhension et siffla à l'attention du guerrier à la main sanglante:

"C'est une vraie teigne cet animal! Il faudra le mater! Je n'avais jamais vu un animal aussi vicieux! Tu vas avoir du boulot pour le casser!

-Tu as encore beaucoup à apprendre, Dakeyras. Cette rage, cette hargne de ce cheval sont au contraire un bien précieux, qu'il ne faudra surtout pas amoindrir. Il y a tellement peu de chevaux qui font preuve de sang, de tempérament...Celui-ci sera un bien précieux, tu verras. je me garderais bien de le "mater" comme tu dis. D'abord parce que ça lui enlèverait une bonne partie de ce qui fait sa valeur. Ensuite parce que je n'y parviendrais pas.
Enfin, Dakeyras, j'aime bien qu'on me résiste un peu. Les chevaux soumis, imbéciles, ne m'intéressent pas.

-Oui, Waylander...moi aussi."

Dakeyras semblait admiratif de l'homme qui lui parlait. Agacée, Odyssée coucha les oreilles et montra les dents avec hargne. Ce crétin! Il n'avait donc aucune opinion personnelle? Il jouait les carpettes devant Waylander? D'un autre côté, la jument grise méprisait autant l'un que l'autre.
Dakeyras fixa Odyssée, et sa main, rude et calleuse, vint dégager les mèches de crinières qui lui balayaient les yeux. Le contact fit bondir Odyssée, vive comme un serpent. Dakeyras n'eut pas le temps de retirer sa main, les dents de la jument transpercèrent la peau. Satisfaite, Odyssée poussa un ronflement ravi et redressa l'encolure, adoptant son port de tête coutumier, fier et royal.
Et de deux!
Dakeyras regarda Waylander, et agita sa main, avec un petit rire:

"Waylander, mon vieux, quelque chose me dit que demain, nous allons bien nous faire plaisir avec ces deux fauves!"

L'homme acquiesça en souriant, Dakeyras poursuivit:

"J'étais déçu de n'avoir que la jument, mais finalement...c'est une bête splendide! Et pour rien au monde je ne l'échangerais contre ton noir...Ce sont tous les deux des bêtes à part. Et je suis enchanté d'en monter une.

-Ils vont être nombreux à nous envier...mais pas un ne dira quoi que ce soit! Ces chevaux me font penser à ceux dont le chaman parlait. On dirait, eux aussi, qu'ils ont des sentiments humains. Et la même intelligence."

Tandis qu'il parlait, Odyssée gardait son port de tête, fier et magnifique. Ses crins, encore longs, flottaient sur son encolure, et, avec sa robe d'argent scintillant dans la pénombre, elle était tout simplement splendide.

[ J'adooooore lire tes loooooongs Rp, mais quand viend le moent de répondre à mon tour, j'avoue que ça me démoralise un peu... Neutral

]

Aglow Star lança un regard de fierté à Odyssée lorsqu'elle planta ses dents dans la main de Dakeyras, et eut un petit hennissement que les hommes auraient aisément put prendre comme un ricanement.
Tandis que la jeune guerrière adoptait son habituel profil royal, l'étalon, lui, gardait l'encolure légèrement à l'horizontale, son toupet noir cachant la lueur mauvaise dans ses yeux, oreilles couchées. Ils avaient l'air de penser ? Mais ils pensaient !!! Et manifestement, ils étaient bien plus intelligents que ces deux imb... idiots qui se tenaient devant eux et les narguaient !!
Et quoi d'étonnant à ce qu'Odyssée et lui rappellent les chefs de Clans ? Ils étaient tous les deux les rejetons de Liberty et Stelmaria ! Rien de moins que la Reine du clan des Etoiles, de l'Espoir, comme ils l'appelaient, et du Thar du Clan de la Glace !

Aglow Star se demanda un moment ce qu'aurait fait sa mère a sa place, puis abandonna cette idée : jamais Stelmaria ne se tiendrait dans l'enceinte du fort ( t'es sur, Aglow ?^^). Jamais elle ne se serait fait piégée par ce qu'elle considérait comme l'éspèce la plus insignifiante de Wild Horse.
Le fils de la Rénégate faillit lâcher un soupir : si seulement ses crises de folies n'étaient pas si aléatoires ! Pris d'un accès de fureure démoniaque, il aurait aisément fait voler la porte de son box en éclat... Et au lieu de ca, c'était tombé pil au mauvais moment.

Waylander marqua une pose, puis dit plus doucement en fixant Aglow Star :
" Et la même ruse ? "

Ce dernier lui rendit un regard flamboyant, sans modifier son attitude.

Odyssée tourna ses oreilles vers Waylander: lui, il avait l'air assez intelligent, pour un humain! Certes, elle le haïssait et le méprisait, mais elle lui reconnaissait certaines qualités. Certaines seulement. Il était moins bête que les autres humains. Il avait plus de prestance et de charisme. Waylander et Dakeyras, c'étaient un peu comme Stelmaria et Black, dans sa différence par rapport aux autres humains, et son rapport avec eux. Visiblement, le seul ami du guerrier était cet homme, plus jeune que lui mais tout aussi valeureux, pour ce qu'Odyssée pouvait en juger.
Mais ce qu'elle en pensait ne changerait rien. Si ils essayaient de brider sa liberté, de ferrer ses sabots et de lui serre le ventre avec une sangle, pour monter sur son dos, ce dos qui n'avait jamais connu que la caresse du soleil et du vent, elle se défendrait, se battrait. Jamais elle ne se soumettrait. Elle mourrait plutôt. Les hommes allaient regretter d'avoir capturé ces deux fils du vent, nés pour être libres et pas pour servir de monture, fût-ce de guerre.
Odyssée observa Waylander.

*Oui, la même ruse. Mais ne nous compare pas à des humains, car c'est une insulte pour nous. Nous vous sommes tant supérieurs...par notre liberté! Vous avez besoin d'objets pour survivre, nous ne nécessitons que ce que la nature sauvage nous donne.
Tu peux bien rire, plaisanter ou nous admirer, tu ne nous auras jamais!*

Oui, cette puissance qu'admiraient les deux hommes ne tomberait jamais sous leur coupe, ne servirait jamais leur propre faiblesse. Elle était inaccessible, autant que l'aigle quand il vole au sommet, et dont on ne peut s'approprier la vie sinon en le tuant. Odyssée se serait volontiers collé une baffe pour avoir comparé Black et Stelmaria à des humains. Quelle insulte! Ils leur étaient infiniment supérieurs, tout comme elle et Aglow Star. Les hommes lui paraissaient être comme des buses, admirant la force de l'aigle et cherchant à se hisser à son sommet, sans jamais parvenir à le rattraper.
Cette noblesse, cette liberté, cette beauté qui faisait leur force, jamais ils ne l'auraient. Jamais elle ne se soumettrait, ne courberait l'échine.

Aglow Star, lui, n'avait plus envie de se creuser les idées a propos de ces humains qui les privaient de leur liberté. Il observa un moment le fort qui avait replongé dans le sommeil et la tranquilité, et fit une chose qui s'était révélée très efficace jusqu'à maintenant, pour déranger les bipède. Il leva un antérieur et l'abbatit avec force et fracas sur la porte de son box. Ce coup fut suivit pas un autre, pouis encore un, et bientôt, l'étalon mena à lui seul un véritable tapage nocturene. Les cris et lamentations se firent de nouveau entendre, à son grand plaisir, et il redoubla d'effort pour pourrir la nuit des bipèdes.

Tout en menant son tintamarre, il fixa l'homme qui, il le savait, allait tenter de l'enfourcher, surement demain, ou un jour suivant. Une lueur de défis brillait dans les yeux sombres. De toutes façon, ils pouvaient bien le punir maintenant, ils avaient bien besoin de sommeil, eux aussi, non ? Et quand ils regagneraient leurs... Box - ou dormiraient les bipèdes, sinon ?- et bien il recommencerait, inlassable. C'était gamin ? Oui, mais ca lui faisait un bien fou. Et puis, on ne pouvait pas considérer quelque chose comme stupide, du moment qu'il génait leurs bourreaux.
Bourreaux.
Oui, ils en étaient en les privant de leur liberté.