Déambulations (libre)

Teliva, la jolie jument alezane, trottait avec légèreté dans la Forêt des Arbres Roses. Arbres qui, de rose, étaient passés à un rouge soutenu à cause de l'automne.
Ce lieu, qui semblait ne pas connaître l'hiver, la plongeait dans une profonde réflexion. Elle pecevait, à sa manière, les générations de jeunes chevaux qui s'étaient rencontrés en ce lieu. L'aura enchanteresse de l'endroit était forgée par les sentiments si souvent ressentis dans cet havre de paix.
Même en cette saison, persistait une indéfinissable sensation, comme une odeur...ou était-ce une mélodie? Qui poussait à la joie et à l'insouciance.
Pensive, elle laissa une fois de plus filer son esprit vers le doux souvenir de sa mère, Belli. Une jolie jument pie, à la queue plantée haut et au regard débordant d'amour.
Et son père? Qui était-il? Venait-il d'un Clan? Autant de questions ne laissant aucune réponse...
Où ses parents s'étaient-ils rencontrés? Dans un lieu semblable, peut-être ici même.
Elle ressentit soudain une affinité avec les arbres roses, le tapis de feuilles et les chants des oiseaux, potentiels témoins de tant d'unions tendres...

Et elle? Quel serait son compagnon? Cette pensée la troubla. Elle n'avait jamais pensé à cela. Les êtres qu'elle aimait défilèrent dans sa tête. Tori, son cher mentor et guide. Encore Belli, sa mère. Et à par cela? Rien. Elle soupira. C'était bien peu. Peut-être aurait-elle, un jour, l'occasion de rencontrer quelqu'un.

[Je veux bien, moi! Avec ma jument Sheela]

Quel drôle d'endroit! La jument isabelle trottait sous ces étranges arbres rouges. Un beau rouge. Ce lieu respirait le calme. Sans doute que nombreux couples s'étaient formés ici. Le lieu semblait être fait pour cela. Ici, pas de neige, au contraire du territoire de glace d'où elle venait. Sheela était remplie d'une grande sérénité. Il semblait que rien ne pourrait la mettre en colère ou de mauvaise humeur.Les arbres, auparavant rose, formaient une grande allée tapissée de feuilles rouge. Une mélodie semblait sifflier entre les arbres. L'esprit de la petite jument vagabonda jusqu'à sa famille. Jamais elle n'avait connu son père, car il avait lâchement abandonné sa mère lors de la naissance de leur fille. EN tout cas, c'est ce que croyait Sheela. Étrangement, penser à son père ne lui fit aucun effet. Normalement, cette pensée la remplissait d'amertume. Cette fois, la membre du clan de glace était paisible.

Sheela ralentit jusqu'à s'arrêter. La jument entendit des bruits de sabots. Un cheval venait vers elle. Qui cela pourrait-il être? Sûrement un cheval du clan du Soleil étant donné que la jument était sur leur territoire. La petite isabelle humma l'air. Une jument. Sheela décida finalement de continuer à avancer pour aller à la rencontre de cette jument inconnue.

Teliva sentit, elle aussi, une odeur de jument. En ce jour de solitude, n'importe quelle compagnie lui serait précieuse. Elle trotta allègrement vers la source de la fragance et se trouva face à une jument isabelle qui semblait amicale.

L'odeur se rapprochait. Soudain, une jument alezane fit face à Sheela. Comme toujours, la jument était plus grande que l'isabelle. Les seules fois que cette dernière se sentait plus grande, c'était quand elle croisait des poneys. Parfois, la petite jument maudissait sa taille et parfois, elle l'apréciait grandement. En effet, elle pouvait se faufiler aisaiment dans les lieux étroits et bas, contrairement aux grands chevaux. Sheela scruta l'alezane avant de conclure qu'elle ne semlait représenter aucun danger.

«Bonjour, je me nomme Sheela. Et vous?»

Détendue, Teliva observa la petite jument isabelle. Elle avait l'air bien sympathique, et ce jour-là était plus clair que les autres.
- Mon nom est Teliva, du Clan du Soleil. Et vous, si j'en crois votre odeur, vous êtes du Clan de Glace. Mais inutile de gâcher une rencontre parce que nos Clans sont opposés! C'est un bel endroit ici, n'est-ce pas?
Elle gratifia son vis-à-vis d'un sourire engageant. Cette journée était paisible, décidément.

La jument alezane se présenta en tant que Teliva du clan du soleil. Teliva dit que ce serait inutile de gâcher cette rencontre en sachant que les deux clans étaient opposés. En effet, ce serait dommage, car l'isabelle n'était pas d'humeur combative. Quoique si l'alezane l'aurait confrontée, cela aurait pu vite changer.

«C'est bien vrai, rien ne sert de gâcher cette belle journée par un combat dans un lieu si paisible.»

Les arbres teinté de rouges et les feuilles virvoletant gracieusement n'invitaient point au combat, mais plutôt à rendre l'atmosphère de ce lieu plus paisible et calme, favorisant les rencontres pacifiques envers les autres clans ou simplement pour rendre plus romantique un rendez-vous galant entre étalons et juments.

«C'est vrai, ce lieu est magnifique! Ça change du territoire de glace, malgré qu'il y ait aussi, là-bas, de magnifiques endroits. En fait, je pense que chaque territoire a une chose qui le rend si merveilleux à explorer!»

Sheela se sentait tellement bien dans ce lieu. Il l'a rendait sereine.

[ Désolée pour le big retard...]

Teliva comprenait la petite jument isabelle. Ce lieu était vraiment beau et apaisant, et tous les lieux avaient leur charme... Quelle belle journée! La jument alezane balaya ses soucis et ses doutes avant de parler, détendue:

- Personnellement, je ne suis jamais allée sur les terres de Glace. Elles doivent être très belles, en effet. Y-a-t-il tout de même des endroits tempérés, ou est-ce que tout y est gelé?

[Ce n'est pas grave ]

Le nom pouvait porter à confusion. Territoire de Glace, certains chevaux ou autres animaux qui n'y étaient jamais allé pouvaient penser que tout était gélé par la glace. Sheela avait d'abord pensé cela avant de mettre les sabots pour la première fois sur ces terres. Mais lorsqu'elle y était arrivé, la jument avait découvert de beaux paysages. Certains neigeux et d'autres tempérés.

«Tout n'est pas gelé. Il y a de très beaux paysages sur les terres de glace. Le nom peut porté à confusion, mais bien des endroits sont tempérés.»

Sheela s'ébroua avant de laisser sa crinière flotter dans l'air frai qui circulait entre les arbres roses.