Le Chant du Crépuscule [PV-Sheela]

♦Le Chant du Crépuscule

"De quel nom te nommer, heure trouble où nous sommes?
Tous les fronts sont baignés de livides sueurs.
Dans les hauteurs du ciel et dans le coeur des hommes
Les ténèbres partout se mêlent aux lueurs."

Heure trouble, petite heure de supplices et de doutes. Déjà, tu disparaîs, happée par la somptueuse beauté du Crépuscule. Il naît doucement, lui qui pendant toute la journée attend avec impatience son heure de gloire. Regarde un peu les couleurs vives qu'il peint dans le ciel. Oh océan sans nom et sans âge, laisse donc faire ce vieil ami, laisse-le repeindre le monde et chasser l'heure trouble. Je n'ai plus peur à présent, et j'affronterai ce destin qui m'appelle. Au nom du Crépuscule.

Le déclin du jour commençait, laissant par conséquent venir le Crépuscule. Et quoi de plus beau qu'un Crépuscule d'été? Les couleurs vives débordent de tonus, enflamment le moindre nuage. Tout se revêtit d'or et de bronze, le Crépuscule pare n'importe quel vagabond qui le comprend d'un épais manteau d'Hermines. Silencieux, le fils du Crépuscule marchait entre les hauts arbres, se frayant un chemin jusqu'à un fin sentier de terre nue. Combien de fois le jeune entier avait dévalé cette route bien connue? Il ne résista pas longtemps à son appel: le Roi des lieux s'élança, aérien et léger, ses sabots effleuraient à peine le sol, alors qu'il avançait toujours plus en profondeur dans ses terres. Et pour lui, c'était cela, que d'être un membre de ce clan. Zanzibar connaissait la moindre parcelle de terre du territoire, il avait appris la moindre fougère et le moindre caillou. C'était ici qu'il se sentait vivant, alors que l'orangé somptueux du ciel courait sur sa robe, faisant reluire les flammes de son manteau. Le fils de Zénith avait reçu les rênes de son Clan, de sa famille, et c'était décidé qu'il se présentait face au jour levant. Il avait eu peur de se tromper, peur de voir flou et de ne pas avoir la prestance nécessaire pour ce rôle de roi. Mais il était sûr d'une chose: il aimait plus que tout le Crépuscule, et il était prêt à lui donner sa vie, lui qui n'avait eu pour seuls parents que les lumières incandescentes, à l'heure où les poulains se lovent contre leur mère.
Il avançait à vive allure, ses sabots soulevant quelques feuilles éparses, alors que ses crins dansaient sur son encolure enflammée. Il était vivant le jeune prince, il sentait son coeur tambouriner dans sa poitrine, alors qu'il savait que les choix lui revenaient, à lui et à lui seul. Bientôt, la guerre sonnerait. Pourtant, un bruit le fit sortir de ses pensées. Il freina des quatre fers, se tenant ensuite immobile, comme une statue de flammes, alors que ses oreilles bougeaient imperceptiblement. Il se sentait épié, mais il n'avait pas peur pour autant: quoi que soit son adversaire, ce soir, il n'aurait la même détermination que lui. Le jeune cheval laissa courir ses yeux noisettes pailletés d'or à la recherche de l'animal, alors qu'un vent tiède courait derrière lui.

Mais où était-elle? Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'elle marchait, mais jamais elle ne l'avait trouvée. On lui avait parlé d'une grotte secrète et elle, curieuse comme jamais était partie à sa recherche. Quelle mauvaise idée! Pourtant, elle avait un bon sens de l'observation. Mais là, impossible de trouver cette foutue grotte. Le feuillage y était bien trop dense. Elle avait parcourut tout ce chemin pour rien? Elle était si énervée qu'elle n'avait vu le chemin de terre juste à côté. Elle le suivait pourtant inconsciemment, mais à deux ou trois mètres plus loin. La lueur du crépuscule, les grands arbres denses ainsi que sa petite taille, lui permettait de se camoufler facilement malgré qu'elle soit affublée d'une couleur claire. Le coucher du soleil était particulièrement beau ce soir. Les derniers rayons de l'astre brillant persaient à travers les branches, ce qui rendait la forêt un endroit merveilleux. Mais cette beauté ne l'apaisait pas. Elle sentait que bientôt, elle allait devoir frapper sur quelque chose. La solitude, bien qu'elle en ait l'habitude, prit lentement le dessus, puis vint l'angoisse. Et si elle était condamnée à l'errance dans cette forêt pour le reste de ses jours? Et si elle avait quitté les terres de Wild Horses? Et si...? Trop de questions hantaient son esprit. Un sentiment qui lui était purement inconnu prit possession de son corps.

Folle, voilà ce qu'elle devenait. La jument isabelle sentait peu-à-peu la folie l'envahir. La multitudes de questions qui prenaient places dans son cerveau la rendit folle. Il y avait aussi, bien sûr, la solitude et la colère de ne trouver l'entrée de la grotte qui faisaient que le sentiment de folie grandissait dans le corps de l'isabelle. Mais soudain un bruit à peine perceptible lui vint à l'oreille. Un cheval au galop. Elle était sauvée! Le cheval en question, passa au galop à deux ou trois mètres de la jument. Celle-ci le suivit derrière les hauts buissons jusqu'à ce que l'autre équidé se stoppe dans sa course. La petite jument l'épia. Il était d'une robe couleur de feu. Il se tenait immobile, mis à part ses deux oreilles qui bougeaient à la recherche d'un bruit. L'autre sentait l'étalon. Il devait être du clan du Crépuscule étant donné que la jument était sur le territoire de ce clan. L'étalon faisait courir ses yeux partout autour de lui. Il ne semblait pas avoir peur et semblait jeune. En fait, il était jeune. Il était aussi grand. Encore une fois la jument avait le sentiment d'être minuscule. Bien que cette taille ne la désaventage pas. En fait, elle l'aventage. Avec cette petite taille, elle pouvait se faufiler partout où les chevaux de taille plus normal ne pouvait aller. La jument sortit de sa cachette, sur ses gardes. On ne sait jamais.

«Sheela, clan de Glace.»

Immobile, Zanzibar se contentait de fixer l'inconnue de ses grands yeux noisette aux reflets dorés, dans lesquels crépitait une étincelle farouche et intelligente. L'odeur de la jument indiquait clairement qu'elle faisait partie du clan de la glace, ce qu'elle confirma quelques secondes plus tard en déclinant son identité. Assurément, elle n'avait aucune idée de qui il pouvait être, lui, le jeune étalon charmant à la robe de flammes. Devait-il se présenter comme l'animal qu'il était ; ou était-il encore autorisé à se jouer de son statut ? Après tout, il n'avait pris ses fonctions que récemment, et de bonne humeur, il décida d'opter pour la seconde proposition. Il lui tardait de savoir ce que Sheela savait à propos des tensions actuelles de Wild Horses. Sa voix douce et chaude, qui s'accompagnait d'un accent rauque, mâle et sauvage perça à son tour le silence.

« Enchanté de faire votre rencontre, demoiselle. J'appartiens quant à moi au Clan du Cépuscule ! »

Il n'avait pas mentionné son nom, de peur que cela ne mette la puce à l'oreille de l'isabelle. Affable, le fils de Zénith semblait être le cheval amical, dont il était plaisant de devenir l'ami. Aussi, malgré son jeune âge devinable, il était facile de voir en lui un savoir déjà grand, ainsi qu'une sagesse d'adulte. D'où tirait-il ces enseignements ? Cette information n'était plus qu'à la portée de ceux qui avaient vu son matin, alors qu'il était né ici, au sein des terres du Crépuscule, sous les feux du ciel. Oh, comme il connaissait ce début de soirée d'été, comme il l'aimait ... ! Sur sa robe soyeuse, d'ailleurs, le Crépuscule dessinait de nouveaux reflets, laissant entrevoir la puissance brute qui courait déjà en lui, alors qu'il était encore jeune et que son corps n'avait pas cessé de développer sa masse musculaire. Haut et fin, il semblait plein de sang, alors que son port de tête était royal, sans en être pour autant prétentieux. C'était une essence qui semblait, pour lui, naturel. Il était né roi, c'était un fait, certifié par le léger trait qui définissait son visage et son corps. Sheela, se renderait-elle compte de ces détails ?

L'étalon qui faisait face à Sheela restait immobile sans rien dire. La jument fit de même tout en observant l'autre équidé. La lueur du crépuscule donnait de beaux reflets à la robe de feu de l'étalon tout en montrant qu'il était doté d'une grande puissance. Sheela remarqua son port de tête royal. Cela lui sembla quelque peu étrange, mais elle ne dit rien. Certains chevaux adoptaient ce même port de tête. L'étalon dit être du clan du Crépuscule sans pour autant se nommer. La jument avait appris, par les branches, que le clan avait changé de chef. Elle ne pouvait dire si le clan était ennemi ou ami.

«Certe vous êtes du clan du Crépuscule, votre odeur le trahi. Mais, si vous le permettez, pourrais-je savoir votre nom?»

La jument aimait connaitre le nom de ses nouvelles rencontres. Ça lui permettait de un nom sur le visage de l'équidé si elle le croisait dans un future proche. Les pensées de la jument revint vers le clan du Crépuscule. L'isabelle ne connaissait pas le nom du nouveau chef, étant nouvelle sur Wild Horses. Elle se demandait à quoi pouvait-il, ou elle, ressembler. Ce cheval ressemblait-il à Shiki, le futur Thar de son clan, le clan de Glace? Où était-il tout l'opposé?

Cette pensée surpris Sheela, elle ne s'intéressait pas tant que ça à la politique, elle qui avait toujours vaicu seule avant d'arriver sur WH. Mais l'isabelle se dit qu'il lui fallait s'y intéresser, car maintenant elle faisait parti d'un clan. Il lui fallait connaitre les ennemis et les aliés.

Les lumières vives du Crépuscule ne cessaient de danser sur le visage de Zanzibar, accentuant la douceur et la pureté de ses traits. Oui, son port de tête était royal, mais il était évident que cette attitude n'avait jamais été travaillée : le jeune étalon alezan était né avec cette essence en lui. Il n'avait pas choisi de naître fils de roi, et encore moins de présenter ainsi. Mais que pouvait-il y faire, si Mère Nature lui avait offert ce don de beauté ? Car en effet, cette attitude lui allait à ravir. Il ne semblait en rien présomptueux, il restait ouvert et charmant ; et cette façon qu'il avait de se tenir n'appartenait qu'au rêve : libre à chacun d'imaginer ce qu'il souhaitait. Il continuait de regarder la jument, posant ses yeux intelligents sur elle. Son odeur l'avait trahi ? Il s'en doutait, tout comme celle de la jument avait parlé pour elle. Pourtant, lui avait eu cette retenue de ne rien dire, se présentant comme elle l'avait fait.

Distrait, peut-être, il détourna un instant son profil, tournant sa tête vers le ciel. Il semblait, le bel étalon à la robe de flammes, comme serein, alors que le ciel saignait à présent. Puisait-il sa force et sa beauté du Crépuscule ? Il semblait ne faire qu'un avec cette terre, alors que dans des mouvements lents, il plaça à nouveau sa tête face à sa protagoniste. Répondrait-il à la question de son marquage olfactif ? Non, il ne s'abaisserait à cela. Il jouerait juste dessus, habile et léger, comme il savait si bien le faire.

« Je porte l'odeur du clan auquel j'appartiens tout comme vous amenez celle des Glaces ici. Mon nom, dites-vous ? Ils m'ont, à ma naissance, appelé Zanzibar. »

Ou se plaçait-il, par rapport à Shiki ? Il n'avait pas dans ses veines le sang des grandes lignées qui avaient fait ses terres ; mais, assurément, il avait la même envie et la même détermination. Il avait envie de changer les choses, et il était prêt à s'y jeter entièrement, peu importe la fatigue et la difficulté. L'urgence était de sauver ses terres aimées et chéries.

[je n'ai pas beaucoup de temps, je vais faire court]

La jument observait l'étalon. La lumière dansant sur son visage laissait paraître sa beauté et on ne pouvait le nier. Alors que l'étalon tournait sa tête vers le ciel, Sheela ne put s'empêcher de l'imiter, intriguée par ce qu'il pouvait bien regarder.Le ciel était beau et rougeoiyant. Le crépuscule était beau ici, majestueux en d'autres mots. Le cheval faisait fasse à l'isabelle parla enfin. Sheela rapporta son regard vers l'étalon et écouta ce qu'il lui dit. Zanzibar, tel était son nom. Étrangement, la jument avait l'impression de déjà entendu, mais sans savoir où et comment. Peut-être avait-elle entendu ce nom de la bouche de Shiki, le futur chef de son clan? La jument chercha dans sa mémoire, mais impossible de savoir. La jument isabelle décida d'aller droit au but et de demander à Zanzibar plutôt que de se torturer l'esprit à chercher.

«Zanzibar dites-vous? Ce nom me dit quelque chose. Je l'ai déjà entendu quelque part. Quel lien avez-vous avec le clan du Crépuscule?»

Les lumières qui dansaient sur le doux profil de l'étalon faisaient à présent ressortir quelque chose d'étrange sur son visage. Jeune, il l'était. Pourtant, on pouvait voir, en y regardant mieux, comme un sentiment résigné, comme si la vie l'avait déjà déçu, et qu'il savait tout le mal de son monde. Mais qui pouvait être affirmatif quant à cette hypothèse ? Personne. Personne, sauf ceux qui avaient fuit. Zanzibar avait comme eu cette chance inouïe, cette chance de pouvoir tout recommencer sans avoir à quitter ses terres chéries. En partant, Zénith, Gaïa, Néro, Black Moon ou encore Dancin Flame, lui avaient donné cette divine chance d'agir sans le doute de leurs ombres. Aussi, Zanzibar n'était le fils de personne, sinon du Crépuscule.

Il avait gardé sa tête tournée vers le ciel, en parlant comme en écoutant. Quels liens entretenaient-ils avec le Crépuscule ? Si la question s'était voulue franche, il pourrait, habile des mots et des manières, contourner l'affrontement frontal. Aussi, sa voix grave et rauque perça à nouveau l'air frais du soir :

« Mon nom vous dit quelque chose ? Pour le Crépuscule, je donnerai ma vie. Nous nous appartenons, et, comme deux vieux guerriers, nous nous faisons face. Le monde peut décevoir, l'on peut se sentir, parfois, perdu. Pour moi, le Crépuscule est comme l'étoile du Nord. Avec lui, je me retrouve toujours. Et vous, pourquoi avoir choisi d'être guerrière des glaces ? »

Enfin, le somptueux étalon détournait son profil des cieux, posant son regard intelligent dans celui de la petite jument isabelle. Son attitude l'étonnait : elle n'était pas semblable aux autres guerriers de son clan.

Pourquoi? Pourquoi s'était-elle tournée vers le clan de glace? Sheela ne savait pas, elle-même, vraiment pourquoi. La jument isabelle n'avait entendu que peu de choses à propos de ce clan, elle l'avait rejoint, car les chevaux qui y étaient étaient dit comme redoutables guerriers. La jument avait donc choisit ce clan, car elle-même était assez redoutable, sinon c'était sans doute parce que c'était le clan dont elle en avait entendu le plus. L'isabelle n'avait peu prêté attention à ce que l'on disait des autres clans de Wild Horses, elle sentait que sa place était chez celui de Glace. C'était assez difficile à expliquer. La jument qui avait vécu en solitaire toute son enfance aurait pu aussi le rester n'appartenir à aucun clan, mais Sheela avait décider de changer cela, malgré que jamais tout son être n'appartiendrait à un clan.

La jument s'ébroua un instant en cherchant les bons mots pour s'exprimer. Elle prit finalement la parole.

«Pourquoi dites-vous? Je ne saurais pas dire. Disons que je sentais que là était ma place et pas ailleurs. J'aurais très bien pu rester solitaire, mais j'en ai décidé autrement.»

La jument marqua une pause. Zanzibar n'avait pas répondu à sa question précédente. Il avait plutôt laisser dire qu'il laisserait sa vie pour le clan. Bien nombreux chevaux feraient sans doute la même chose, ainsi cette réponse n'avançait guère la jument.

«Mais je voulais dire, où êtes-vous placé par rapport à la société du Crépuscule? Êtes-vous si important pour que j'ai déjà eu vent de votre nom?»

Le vent du crépuscule souffla une brise fraîche faisant voleter légèrement les crins de l'isabelle qui détourna une seconde fois son regard vers le ciel, mais en étant toujours à l'écoute de ce que Zanzibar lui répondrait.

Là était sa place. Là était sa place ? Comment pouvait-elle en être sûre ? Les questions, s'il les avait posées, auraient sans doute fait naître le doute en elle. Mais il n'était pas, le bel étalon de flammes, un de ces êtres pernicieux. Son but n'était pas de détruire ni d'abîmer ; au contraire : il voulait construire et réparer, consolider et magnifier. Oh, que ses intentions semblaient louables ! Et pourtant, oh pourtant ! pour faire, il devait amener la guerre. En avait-il conscience ? Oui, bien sûr que oui. Mais avait-il le choix de reculer ? Non. Il s'était engagé, et, de toute évidence, il ne reculerait pas, jamais. Crépuscule, tu renaîtras, bientôt, de tes cendres brûlantes ...

La question de Sheela eut pour réponse un rire étrangement clair. Les accents graves et rauques de sa voix s'étaient effacés, et un son cristallin s'était échappé de sa gorge. Quelle place occupait-il ? Il était en haut, tout en haut. Mais en haut de quoi ? Au sommet d'une ruine ... Mais cette ruine, il allait la relever, quitte à s'y user, à s'y abîmer. Souffrir pour le Crépuscule ne lui faisait pas peur, et cela était sans doute sa force.

Agile, il sortit de son immobilité par un bond latéral, se mouvant avec rapidité, alors qu'il avait roué son col d'étalon. Haut et fin, il semblait alors être un danseur, alors qu'il glissait sur un cercle presque parfait autour de la petite jument. Son regard se promenait : il passait sur elle avec légèreté, avant de se cogner contre l'immensité rouge du ciel. Un Crépuscule de sang, digne d'un hiver froid.

Enfin, alors qu'il était revenu à sa place, sa voix grave sonna dans les airs, alors qu'il avait gardé son visage aux traits légers et souverains tourné vers le ciel.

« J'avais bien compris, madame, l'objet véritable de votre question. Mais ... Je me présente alors : Zanzibar, chef du Clan du Crépuscule. »

Un étrange sourire dessina alors ses lèvres, alors que des reflets rougeoyants dansaient sur son corps musculeux.

Chef du clan du Crépuscule? Était-elle si mauvaise dans ce qui est de la politque de wild Horse? Shiki lui avait bien dit quelques choses concernant la politique de Wild Horses, mais peut-être n'avait-il simplement pas parler de tous les chefs de clan? Sans doute... la jument isabelle obeserva Zanzibar sortir de son immobilité et tourner autour d'elle. Sheela le suivait du regard tout en restant immobile. Le Thar du crépuscule reprit finalement sa place et un sourire se dessina sur ses lèvres. L'isabelle l'observa un instant, prise dans ses pensées avant de prendre parole.

«Oh. Je suis désolée de ne pas avoir reconnu en vous le Thar du Crépuscule. Veuillez m'excuser si je vous ai importuné.»

Sheela voyait que cela ne semblait pas avoir dérangé l'étalon. Mais peut-être ne le faisait-il seulement pas paraitre. Pour ça, elle avait préféré s'excuser au près de Zanzibar. L'isabelle ne souhaitait pas se mettre en mauvais termes avec des chefs de clan.

S'il continuait de la fixer de ses grands yeux aux reflets noisette, ses pensées s'échappèrent un instant, courant vers les siens. Les siens ? Mais que restait-il de sa famille ? Tout, pour lui, était à reconstruire, et il lui tardait de croquer à pleines dents cette nouvelle vie qui s'offrait à lui. Une seconde chance, peut-être ...

« N'ayez aucune inquiétude ! Je ne me suis pas beaucoup montré, et je viens de reprendre les rênes de mon clan ! Mais sâchez tout de même, demoiselle, que je ne suis pas Thar. Ce mot, ce rang, ce titre, ne concerne que le clan de la Glace, Stelmaria et Shiki, en somme. Moi, si je suis, je ne suis pour l'heure que Chef. »

Il lui adressa un grand sourire, alors que ses paupières se fermaient sur ses yeux, taisant un instant les flammes qui y dansaient.

L'étalon lui dit de ne pas s'inquiéter, qu'il venait de prendre les rênes de son clan. Il lui expliqua aussi qu'il n'était pas Thar et que cette appellation ne se donnait que pour le clan de glace.

« Oh, je ne savais pas, je suis nouvellement arrivée sur Wild Horse, c'est pour cela. »

La jument regarda Zanzibar sourire et elle lui sourit à son tour.