Searching for something... | Eider

Le soleil avait depuis longtemps disparu derrière les voiles ténébreux de la nuit tombante, et c'était à peine si quelques étoiles venaient troubler la paisible quiétude de cette nuit de lune noire. La mer allait et venait, déroulant ses doigts écumeux, léchant la Crique de ses vagues ronronnantes. Le sable semblait amené puis emporté de nouveau vers le large, en un cycle infini. Les sabots de la petite jument s'y perdaient, comme s'ils avaient été eux ausis en mesure de prendre le large.

Tara secoua doucement la tête. Dans cette obscurité, on ne distinguait d'elle que ses contours doux, sa petite tête avenante au chanfrein étroit et aux grands yeux bleus. Tout semblait teinté de gris et d'argent, comme si le manteau de la nuit avait éteint une à une toutes les couleurs de la terre et des êtres qui la parcouraient. Et cette frêle créature sous l'ombre ne la falaise n'y avait pas échappé. Elle fit quelques pas et pencha sa tête vers la mer, courbant l'arc de sa délicate encolure avec une grâce unique ; celle des jeunes filles qui se savent seules et ne sauraient rien faire d'autre que de laisser toute la pureté d eleur âme s'exprimer en ce mometn de solitude.

Pourtant, le trouble l'habitait, l'agitait. Elle avait longuement réfléchi, et s'était finalement décidée à rejoindre les Fidèles. La venue d'Arpango lui avait semblé un Appel auquel, semblait-il, elle se devait de répondre. Ausis le ferait-elle. Elle frôla l'eau salée de ses naseaux gonflés et huma doucement les embruns. Le ciel et l'eau étaient agités, comme un présage des temps à venir.

Il faisait nuit. Tout était noire. Eider se baladait au petit galop au bord de la crique. L'air était calme, reposant, rien de tel pour tout oublier. Les sabots dans l'eau, il levait la tête d'un air fier. Il regarda, personne. Il avança dans la crique, a si, une personne. Une femelle, qui avait les naseaux dans l'eau, il s'approcha, laissant ces sabots se faire frottait par les douce vague de la digue.

«  C'est une belle nuit n’était ce pas ? »

Il la regarda. Ces yeux bleues à peine visible, et toute la grâce que dégageait son corps. La grâce que seule les jeunes demoiselles ont.

(temps de reponse faramineux, et peu de ligne. T-T)

La petite jument tressaillit lorsqu'une voix se fit entendre et releva la tête. L'odeur des embruns et le roulis incessant des vagues l'avaient empêchés de l'entendre arriver ou de sentir son approche. Elle pivota de son pas dansant pour faire face à celui qui s'était avancé vers elle. C'était un étalon de taille tout à fait respectable, le crin long et la robe pie, qui la couvait d'un regard bienveillant. Elle secoua la tête et pointa ses oreilles délicates vers lui, un léger sourire fleurissant sur ses lèvres claires.

"Oui... Une bien belle nuit." Souffla-t-elle de sa voix chantante.

Elle gonfla les naseaux et inspira profondément. L'air nocturne était frais, salé, avec ces notes qui font les plus belles nuits. Ce mélange d'effluves portés par le vent était vivifiant. La mer vint de nouveau caresser ses sabots, un peu plus cette fois-ci. L'onde glacée la surprit légèrement et elle fit un pas de côté. La marée devait être montante. La promenade sur la crique ne durerait pas tant.

D'un geste de la tête, elle invita l'inconnu à marcher à ses côtés et s'engagea sur le sable mouillé, des goutelettes valsant dans son sillage. Elle coula un nouveau regard vers lui, sans parvenir à déterminer de quelle couleur était exactement son pelage. Pie-noir ? Pie-bai ? La lumière blafarde de la lumière avait fait du monde un camaïeu d'argent et tout semblait avoir perdu ses couleurs. Elle-même en paraissait presque blanche, ange délicat sous les rayons de l'astre nocturne.