Quiet like the snow (PV Stelmy)

What would it take
For things to be quiet
Quiet like the snow
I know, this isn’t much
But I know I could, I could be better
I don’t think I deserve it,
Selflessness
Find your way into my heart
All stars could be brighter
All hearts could be warmer
What would it take
For things to be quiet
Quiet like the snow
Are we meant to be empty handed
I know I could, I could be better
I don’t think I deserve it
Selflessness
Find your way into my heart
All stars could be brighter
All hearts could be warmer
What would it take
What would it take
What would it take, for things to be quiet

The Devil Wears Prada- Louder Than Thunder

La plage autour de moi n'est que colère. Colère et hurlements.
Le vent souffle sans discontinuer, achevant de me tremper jusqu'à l'os, mélange d'embruns et de neige fondue.
Pourquoi donc mes pas m'ont menés dans cet endroit ? Cet endroit rempli de colère ?
Je m'arrête. J'hume l'air glacial où les effluves de sel et des algues se confondent.
Le vent souffle dans mes boucles grises, fort. Mais pour moi, il est comme une caresse. Une gifle caressante.
Mais plus que tout, je regarde la neige tomber.
Des flocons blancs qui dansaient doucement dans l'air avant d'atterrir sans bruit sur le sol.
Tout autour de moi, le silence régnait, comme si le monde s'était arrêté. Mais en cet instant, rien ne comptait plus à mes yeux que la neige qui tombait.
Même le vent qui mugissait dans mes oreilles n'arrivaient à me détacher de ce superbe spectacle.
C'était beau. J'étais hypnotisée.
Ravie.
Euphorique presque.
Qu'y avait-il de plus calme et doux que la neige qui tombait ?
Je me sens sourire. Un rire monte. Doucement, prenant en puissance.
Mais malgré mon envie grandissante de courir, d'attraper les flocons au vol comme un poulain, je reste statique sur la dune sur laquelle je me suis figée, regardant la neige tomber.
Le vent autour de moi m'entourait tout entière, comme la caresse d'une mère.
Je me sentais bien.
Pendant un court moment, toutes mes peurs et angoisses s'envolent.
Juste le temps de regarder la neige tomber...

Et aussi silencieux que la neige qui tombait, Nathanaël s'était rapproché. La jument qu'il avait aperçue était seule... aussi, au lieu de passer simplement son chemin, son regard bicolore s'était attardé sur elle, et il avait changé de trajectoire au lieu de disparaître quelques mètres plus loin derrière un rocher. La neige tombait, sans cependant parvenir à recouvrir le sable de la plage, dans lequel l'étalon étrange qui arrivait ne s'enfonçait presque pas.
Son regard mythique posé sur la frêle jument couleur perle, Nathanaël glissa comme un félin jusqu'à sa proie. Les yeux, bleu et doré, détaillèrent sans gêne la jeune : une jolie petite tête, de grands yeux d'une couleur inhabituelle, des jambes interminables portant un corps fin et moiré de blanc sur son teint gris, des crins joliment bouclés. L'étalon n'avait pas vu une jument si singulière depuis très longtemps, et malgré lui, des souvenirs refirent surface. Il les balaya sans état d'âme.

Tssssssss...
*Tais toi...*

L'étalon longea l'eau, ses balzanes éclaboussées luisant d'un éclat d'argent, tranchant sur la robe noire ou miroitaient sans logique apparente des reflets d'un rouge vineux. Il était très racé dans les moindre parties de son corps, d'une extrême masculinité. Pas très grand, assez compact, il semblait impossible qu'autant de perfection habite un animal. Et pourtant, même sa soeur, qui cotoyait pas mal de beaux étalons, avait cessé de respiré en le voyant. L'aura qu'il dégageait était fascinante de part son chaotisme. Ses crins blancs, irisés de reflets nacrés, semblaient bouger seuls.

"Bonjour."

La voix, suave, masculine et terriblement séductrice, semblait faite de lave liquide. Un coup à déclencher des sueurs chez même la plus froide des demoiselles.

(Joli ! ♥ )

C'était beau. Trop beau. Trop beau pour être vrai.
Le rêve devait prendre fin. C'était écrit...
Était-ce un infime mouvement ? Un caillou en heurtant un autre ? Je l'ignorais...
Mais lorsque je tourna la tête, je me retrouva face à face avec un équidé.
Un équidé étrange. Rouge foncé avec une crinière aussi blanche que la neige..
Aussitôt, je sentis la peur habituelle poindre au fin fond de mon coeur et, avec une agilité acquise avec l'expérience je fit plusieurs bonds en arrière, telle une biche poursuivie par une meute de chien.
Le nouveau-venu paraissait pourtant amical...Mais quelque part, au fin fond de mon esprit, un signal d'alarme de déclencha.

"Danger ! Danger ! Danger !"

Le nouveau-venu parla, un sourire étirait ses lèvres.
Mais cette voix, loin de me séduire, me plongea dans une terreur sans nom.
NON ! Cela n'allait pas recommencer !! Je les connaissait par coeur les autres ! Sous leur beaux sourires se cachait en fait un véritable bourreau ! Et je ne veux pas me faire battre de nouveau !

"NON !"

Alors, avec la vitesse du vent, je pris la fuite. Mes sabots s'enfonçaient dans le sable à demi-gelé, mais je volais. Littéralement.

(la tête de Nath' : Oo' xD)

L'étalon frémit en voyant la jument bondir, puis s'élancer au loin, avec une vitesse assez remarquable. Terrorisée. En lui, l'instinct de prédateur de la malédiction s'éveilla soudainement, réclamant du sang, celui de cette proie qu'elle voyait s'enfuir au loin. Le sang de Nathanaël ne fit qu'un tour. Sans qu'il s'en rende compte, il se retrouva au galop, ses sabots coupant frôlant à peine le sable, toujours en silence, comme un spectre. Le plaisir de la traque le fit accélérer encore et encore. Oh, avec quel plaisirs ils sentaient ses muscles jouer sous sa peau, le porter toujours plus près de cette délicieuse créature qui tentait en vain de fuir au loin... Petit à petit, sa silhouette dansant se rapprochait. Elle était rapide, surement plus que lui en temps réel, mais là, aidé par la malédiction qui clamait son dû, l'étalon la rattrapa sans effort.

Pour une fois, alors que sa sauvage habitante le poussait toujours à saisir la délicate jument entre ses mâchoires, la précipiter à terre d'un coup d'épaule et jouer avec elle avant de l'achever pour récupérer son précieux liquide vital, Nathanaël résista à l'emprise de la malédiction qui, surprise, le libéra de sa soif de sang avec un grognement de colère. Récupérant ses esprit, l'étalon noir et rouge se contenta de galoper à côté de Maë, accompagnant le moindre de ses mouvements comme s'il les voyaient à l'avance. Il ne souhaitait pas la terrifier par ses gestes, juste lui montrer qu'elle le risquait rien quand bien même il avait les moyens de l'attaquer.

(Faudra que je dessine ça ! XD)

J'étais rapide. Mais lui l'était encore plus.
Malgré le vent qui hurlait dans mes oreilles rabattues en arrière, je le sentait venir à moi. Suant le prédateur par toute les pores de sa peau.
Sa vitesse me laissa sans voix. Comment était-ce possible ?
J'ai travaillé ma vitesse pendant des heures et des heures, jusqu'à tomber d'épuisement. Mais ces terribles entraînements ont au moins eu le mérite de me sauver la vie, à de nombreuses reprises...
Tout en courant, je jetais de fréquents regards à mon poursuivant. L'étincelle bestiale qui brûlait dans son étrange regard avait disparu. Remplacé par une lueur douce.
Mais cela ne me rassura pas pour autant.
Il accompagnait mes mouvements comme s'il les devinaient à l'avance...Jamais je n'ai vu un être comme lui.
Ce mélange de bestialité contenue et de douceur...Quelque chose en lui était aussi attirant que rebutant.
Alors, en mon âme de jeune femelle, je sentit une étincelle naître en moi.
Une envie de...Jouer ?
Oui...Je voulais voir de quoi il était capable...S'il était aussi rapide et agile qu'il le laissait paraître...
Alors, aussi souple qu'un félin, je bondit au-dessus de lui pour faire le chemin en sens inverse, jetant de fréquents regards en arrière pour voir s'il suivait.
Je jouait avec l'environnement, virevoltant autour des dunes de sables, bondissant au dessus de rochers...Un sourire étira mes lèvres.
J'étais libre. Libre et sans frontières.

(oh oui !!! ^^ )

L'étalon sentit immédiatement le changement d'humeur de la jument perle, et une étincelle joueuse s'alluma dans son regard, en réponse à la jeune demoiselle.
Alors commence une danse endiablée, elle sur ses longues jambes, telle une danseuse étoile prise d'une incroyable frénésie. Elle bondissait de ci de là telle une biche, légère, gracieuse, délicate comme une brise douce.
Elle était encore jeune, cette singulière femelle. Quel âge pouvait elle avoir ? Nathanaël en avait 4, cependant par bien des côtés il semblait plus mature. Son esprit avait des centaines d'années, et son physique était celui d'un mâle en pleine force de l'âge. Mais elle ? Avait elle sensiblement son âge ou était-elle plus vieille ?
L'étalon aux reflets rouges, s'il s'amusait, se contentait de suivre docilement les frasques de Maë, ne voulant pas l'effrayer. Que lui prenait-il ? Pour commencer, il s'était avancé vers elle, ensuite il contenait la bête en lui, et maintenant il la suivait comme un agneau ?
En lui, la Malédiction gronda, prête à reprendre le dessus, mais il la renvoya d'une décharge mentale. Cette jument l'intriguait. Et puis, Nathanaël n'était pas connu pour être un Saint, et la compagnie de la femelle n'était pas des plus désagréable...
Alors il vira à droite quand elle vira à droite, imita ses écarts et ses bonds, sa vue acérée devinant au moindre frémissement de sa robe ou elle allait bondir la fois suivante. Il ne la lâcherait pas, s'amusant comme un fauve curieux en compagnie d'une gazelle particulièrement véloce et inhabituelle, contenant l'instinct de la Malédiction pour la laisser vivre, et parce que lui même brûlait de la découvrir, au plus profond de lui.