Vous qui êtes encore là...[ma famille =D]

Souffle de vent sur Wild Horses. Le soleil dardait ses rayons, intenses, mais qui ne parvenaient pas pour autant à réchauffer les terres transies de froid du Clan du Soleil, sur les Roches du Soleil, renforçant leur couleur rouge. Rouge, nuances dorées. Morceaux de soleil exilés sur terre. Rouge rubis, rouge sang. Jaune Or.
Rouge comme tout ce sang qui avait coulé de son cœur. Un sang invisible, mais qui avait brillé dans son regard, sous le nom de Souffrance. Souffrance, solitude et chagrin. Mélancolie, deuil, amertume, nostalgie. Tant de mots, pour une même douleur! Combien de fois avait-il levé la tête vers les cieux, son regard noisette cherchant, entre les nuages ou au creux des étoiles, une consolation, une trace de leur présence? Combien de fois avait-il été déçu? Combien de fois ses sabots avaient-ils foulé la terre sèche devant les Roches du Soleil, en quête d'un conseil, d'un réconfort?
Il se tenait immobile, sa robe d'or scintillant sous le soleil et ses yeux bruns rivés sur les rochers dont la teinte ondoyait. Sable Noir...Balbas...Et tant d'autres. Éternels absents dont le souvenir lui emplissait cœur et esprit, rouvrait des cicatrices qu'il avait cru enfouies sous le temps...il suffisait de gratter la couche qui les recouvrait pour les faire ressurgir, aussi vivaces qu'au premier jour. Et il songeait, avec amertume, à un autre cheval, son opposé, nuit comme il était jour, ombre comme il était soleil. Ils avaient joué, galopé, aimé et haï ensembles, et leur complicité avait été celle de deux amis, deux frères jumeaux unis par un lien plus fort encore que le sang. Il avaient été l'un moitié de l'autre. Ils s'étaient promis fidélité. Et puis...le temps s'était chargé de les séparer. Serments vite dispersés au vent des années!
Avait-il des amis? Oui, Stelmaria, Odyssée...tous ceux qui étaient ses ennemis. Ceux qui avaient tué ses propres amis. Sun Star détacha, comme à regret, son regard des roches et ses pensées de son frère perdu. Le meilleur ami qu'il ai jamais eu...Il y en avait eu un autre. Balbas, un étalon noir à la force aussi apparente que celle de Black était dissimulée sous la finesse, aussi dur que Sun Star était tendre, mais aussi fier, droit et loyal que lui. Balbas. Son meilleur ami.
Il était mort, lui aussi, tué par Stelmaria. Stelmaria qui avait ravi son fils cadet. Haine...et compréhension. Ils avaient parlé. Longuement. Ils avaient changé leurs points de vue l'un sur l'autre. Mais la malédiction ne laisserait jamais la Rénégate en paix, et l'étalon doré ne pourrait jamais oublier son ami Balbas. Mieux valait en rester là.
Il était seul, sans tous ces chevaux morts autour de lui, ses proches. Seul...Lorsque ses yeux se posèrent à nouveau sur les roches, il frémit, ferma les yeux. Il ne voyait plus tellement Stella ces temps-ci. Pas autant qu'il l'aurait voulu tout du moins. Et que dire de ses fils? Lune était grand maintenant, et Crystal Noir...
Il rouvrit les yeux.
Seul?
Non, ils étaient là, tous, sa famille, Stella, Lune et Crystal Noir, ils étaient là et leur présence le consolait de l'absence des autres. Ils étaient là, pour combien de temps encore? Mais il l'étaient, et seul comptait le présent sur ces terres où l'avenir apparaissait incertain, voilé de haines et de guerres.
Balbas, Black et les autres étaient partis, mais eux, ils restaient, ils étaient encore là...Sun Star ne tourna pas la tête derrière lui en l'entendant s'approcher. Kimba, son compagnon, qui comprenait sa douleur sans la partager pour autant. Un autre cheval le suivait. Sun Star ne bougea pas. Il savait qui c'était. Il savait, et il était heureux maintenant, même si une pointe de tristesse, de nostalgie, lui vrillait encore le cœur.
Comment ais-je pu penser que j'étais seul?
Je ne l'ai jamais été. Ils sont tous là.
Ma famille...

~~C'était Toxic Agrum, la peste a la botte de Stelmaria, qui s'avancait... Nan, je rigole x)~~
Une fine jument blanche observait les étoiles, aussi mystérieuses chaque nuit, quand elle avait senti une présence. Qu'elle connaissait bien, qu'elle cherchait, qu'elle aimait. Elle ne passait plus tellement de temps avec Sun Star en ce moment. Les tensions de la guerre (heureusement, a part de petites escarmouches, pour l'instant, il n'y avait rien eu), ses devoirs de chef et ses autres soucis avaient fait que l'étalon doré était en permanence occupé, ailleurs, absent. Elle était plongée dans ses pensées, quand Lune, son fils ainé était arrivé. Il touchait des naseaux les quatre ans, et était mélancolique, lui aussi depuis quelques temps. Comme elle. Comme lui. Comme eux. Lune s'était approché lentement, avec tact et douceur. Il avait murmuré d'une voix a peine inaudible : " maman ". Maman. Après quatre ans, il l'appellait encore ainsi, alors que la plupart des autres s'en allaient, vivaient leur vie et oubliaient même le nom de leur parents. Mais pas Lune. Lui, il était toujours là, attentif au besoin des autres. Les yeux de Stella s'embuèrent. Elle se laisait un peu trop aller par les sentiments, en ce moment... Mais peu être n'était-ce pas si mal, après tout. C'est a ce moment là qu'elle le perçut. Sun Star. La joie chassa la mélancolie dans son regard, et elle alla au petit trot rejoindre son aimé. Passer un moment avec lui, parler de tout, de rien, comme autrefois, quand ils étaient si insouciants... Pas de guerre, et surtout pas de Stelmaria. Quand il vit sa mère partir, Lune la suivit. Il savait ou elle allait, sans le savoir tout a fait. Une sorte de sixième sens... Il était bien là, la tête, comme Stella quelques minutes auparavant, orientée vers le ciel, les yeux refletant l'éclat des étoiles. On dit que chaque étoile est quelqu'un qui a laissé sa vie. Mythe ou réalité ? Stella esperait que personne, non personne de sa famille ne rejoigne bientot les cieux, même sous forme d'étoile, si belle et si poétique soit-elle. Un léger hennissement échappa à la blanche pour signaler a Sun Star leur présence. Mais ce n'était pas nécessaire, lui aussi l'avait senti. Stella pressa l'allure et alla se blotir contre le Roi du Soleil, son roi, sans un mot. La larme silencieuse qui coulait le long de sa joue blanche mouchetée en disait plus long que n'importe quel long discours, creux, sans aucun sens réel. On dit d'ailleurs qu'une larme c'est un pour cent d'eau pour tout le reste de sentiment. Lune restait un peu à l'écard, un sourire paisible sur les lèvres. Lui aussi était ému, mais était moins démonstratif que sa mère. Une deception récente lui avait apris a ne pas trop s'ouvrir, même avec ceux qu'il connaissaient et aimait. Stella planait completement, redue comme légère par le bonheur. Le contact du flanc de Sun Star, remuant selon sa respiration contre ses naseaux veloutés était loin d'être désagréable. Très, très loin. Finalement, elle parvint a parler, d'une voix tremblante.
-Tu m'a manqué...

[il fait jour en fait. Pas grave, c'est plus romantique sous les étoiles ^^ L'amouuuuuuuuuuur brille sous les étoiiiiiiiiles...d'une étrange lumièèèèèèère... XD =D]

Sun Star ne se retourna pas. Il la sentit approcher, il sentit le contact de sa robe de soie, il perçut plus qu'il ne vit l'éclat de sa larme unique, perle d'eau renvoyant mille éclats sous la clarté de la lune. Lui ne bougea d'abord pas, les yeux fixés sur le rocher. Tant étaient partis...mais eux trois, ils étaient toujours là, présents quoi qu'il se passe.
Stella. La jument, la seule, qui avait fait du grand chef introverti un étalon aimant et ouvert. Et pourtant, il ne lui avait jamais tout dit. Jamais il n'avait parlé du prétendu lien de sang, inexistant, entre Liberty et eux, jamais il ne lui avait expliqué comme son frère et lui avaient été proches, malgré plus d'un an de différence. Jamais un mot sur le jour où Black était parti de son côté, jour où les frères s'étaient séparés. Il parlait peu de sa famille par le sang, de ce qu'il en restait. Sa famille, désormais, c'étaient Lune, Crystal Noir et Stella.
Tu m'as manqué. Trois petits mots, presque timides, inaudibles, et qui pourtant furent perçu comme un hurlement par l'oreille de l'étalon. Tu m'as manqué. Oh, toi aussi, Stella...que tu m'as manqué! Le Roi du Soleil tourna la tête, courba son encolure épaisse et vint appuyer ses naseaux contre ceux de sa bien-aimée. Roi du Soleil et Reine de Cœur. L'émotion, le bonheur, la félicité brillaient et se disputaient la place dans les yeux de l'étalon. Mais ce qui dominait dans ce regard brillant, c'était l'amour, tout simplement. Il avait conscience de la présence de son fils, derrière lui. A son âge, il avait laissé sa mère "en plan". Il fallait dire aussi que Larme Blanche, si elle l'aimait, lui avait toujours préféré Liberty, et cette préférence avait fait naître la jalousie au cœur des deux frères, et semé les graines de leur discorde future. Sun Star avait toujours plus admiré son père que sa mère. Il regarda à nouveau les rochers, rouges et étincelants. Mais, ce soir, il n'avait pas besoin de leurs lumières, car la plus belle et les plus étincelante de ces lueurs était à ses côtés, elle se nommait Stella, comme l'étoile, et c'était l'Etoile qui brillait dans son cœur, sa Dame de Cœur.
Il voulait répondre, il mit du temps. Ses pensées tournoyaient. Il l'avait si peu vu ces derniers temps...et pourtant, qu'il aurait désiré la voir, se serrer contre elle, humer son parfum de fleur et d'épices, enfouir ses naseaux dans sa crinière. Il voulait être avec elle. Même un chef de Clan a droit au bonheur.
Il finit enfin par parler, d'une voix basse, que seuls les membres de sa famille pourraient entendre:

"Toi aussi, Stella, mon étoile, tu m'as manqué...terriblement manqué. Je suis heureux de te revoir."

Il leva les yeux, une seconde, et adressa un regard à son fils. Il ne dit, mais ses yeux parlaient pour lui, murmurant au jeune étalon ce que César, un jour, avait crié à son fils venu le poignarder: Tu quoque fili. Toi aussi mon fils. Sauf que Lune, lui, ne le poignarderait pas. Jamais. Il le savait.
Toi aussi, tu m'as manqué. Toi aussi, je suis heureux de te revoir.
Et Crystal Noir? Où était-il? Sun Star décida d'ignorer son absence. Il viendrait tôt ou tard. Et l'étalon doré, sous la clarté opaline de la lune, posa ses naseaux délicats dans la crinière de sa Dame de Cœur, son Étoile.

( Zuut xD Tant pis, hein =3
Sinan, j'aime bien mettre la musique qui m'a inspirée pour le RP x) Et pis j'adore Elton John ♥ )

Reine de Coeur... Ce n'était pas mal comme surnom. Roi de Soleil, Rein de Coeur. Deux noms faits l'un pour l'autre. Sun Star et Stella. Surement personne n'y avait fait attention, mais ces trois nom, Sun Star, Lune et Stella avait un point commun. Un astre chacun. Le soleil, bien sur, une étoile et la lune. Bien sur, il ne faut pas tenir en compte que le soleil est une étoile, cela casserait tout une harmonie. Stella avait à nouveau fermé les paupières et rien que se tenir là, tout près de lui, même sans rien faire d'extraordinaire lui semblait magique. En silence, une petite forme blanche alla se placer en bondissant vers Lune. De loin, on ne voyait pas ce que pouvait être cette boule de poils immaculés, et de près on arrivait a peine a distinguer une lapine angora. Normalement elle aurait du prendre ses jambes à son cou en voyant l'énorme loup noir quelques pas plus loin. Mais elle savait qu'elle ne risquait rien. Kimba était un ami. Lune adressa un sourire entendu et complice à son père quand il lui adressa un regard. Il les comprenait, et ne se sentait pas seul. En voyant ses parents si heureux rien qu'en était l'un près de l'autre, l'esprit de Lune ne put s'empecher de vagabonder ailleurs, de repenser à un passé amer. Son homonyme (c'est a dire la lune) éclaira d'une lueur blafarde un morceau de roche du Soleil. Le rouge éclatant de la pierre s'estompa pour laisser apparaïtre une gracieuse jument, que Lune, malgré les six mois écoulés reconnu parfaitement, avant d'avoir eut le temps de souffler. Feather. Elle avait ouvert sa coquille, à lui qui était si timide et fragile. Elle avait trouvé le vrai Lune. Au bout de quelques mois (presque un an) a rire à ses cotés, il avait compris ce sentiment. Et avait tout révélé à sa bien aimée. Elle avait écouté, et avoué elle aussi. Ce fut le moment le plus heureux de la vie de Lune. Mais, une semaine après cela, Feather ne s'était plus montrée. Pas un signe, un mot, un murmure, rien. Comme si elle s'était évanouïe dans la nature où n'avait été qu'un rêve, un merveilleux rêve. Depuis, personne ne l'avait jamais revue. Ni là, ni ailleurs. Le grand dadais palomino se détourna, ne pouvant plus supporter cette image. Un vent léger se leva. Pas le genre de vent glacial, qui fait tomber les arbres, mais une brise légère qui fait tourbilloner les feuilles variant du rouge au jaunes, posées à terre. La crinière de Stella s'envola délicatement, tel un étendard flottant au vent. L'herbe verte aussi pliait avec douceur. L'amour brille, sous les étoiles, en parfaite harmonie ♫ . C'était ça. L'harmonie. Un roseau solide résiste mieux au vent, mais casse plus facilement. Le petit roseau lui, insignifiant, oublié avait plié.

Kimba sourit à Comète, et s'avança de quelques pas pour venir la saluer. Il ne joua pas, ne la taquina pas, comme il avait pourtant coutume de le faire. L'instant était trop beau, trop précieux, pour être brisé comme ceci. Il se contenta donc de la saluer d'un regard chaleureux et d'un coup de museau, suffisamment fort pour que la boule de poils angora le sente, mais suffisamment doux pour qu'elle ne soit pas déséquilibrée.
Il regarda Stella et Sun Star, immobiles côte à côte. Il ne connaissait pas la jument depuis bien longtemps, car au début, lors de la naissance de Lune par exemple, les pas du grand loup noir n'avaient pas croisé ceux de l'étalon doré. Il avait rencontré Stella récemment et n'avait jamais conçu la moindre jalousie du fait que la jument truitée soit toujours avec Sun Star, et que l'étalon pense à elle plus souvent qu'à lui. Son lien avec Sun Star était comme une promesse, une promesse aux accents d'éternité. Un serment, jamais prononcé, jamais pensé ou énoncé clairement, mais gravé pour l'éternité et au delà dans les corps et les âmes du cheval et du loup. Un serment. Un compagnon. Corps séparés et âmes mêlées.
Le grand loup perçut le trouble de Lune, avec cette perception qui n'appartient qu'aux prédateurs, il sentit le changement de rythme de sa respiration, de son grand cœur, grand dans tous les sens du terme, il perçut confusément, comme autant de sensations auxquelles on ne prête pas attention, le mouvement de raidissement des muscles du fils de son partenaire. Il perçut son trouble, mais l'image de Feather ne s'imprima pas sur sa rétine. Les images, les visions des Roches n'appartenaient qu'à ceux auxquels elles étaient destinées, et, tout comme Stella n'avait pas vu la haute silhouette de Balbas au creux des rocs dorés par la lune, Kimba n'avait pas aperçu la gracieuse silhouette de la jument, jument qu'il n'avait d'ailleurs jamais rencontré.
Il ne dit rien et s'allongea pour épier la scène, son cœur battant au rythme de celui de Sun Star, ému par cet instant de bonheur dans un monde de guerre, ressentant l'harmonie au plus profond de son être de loup.

Sun Star, quant à lui, restait immobile, ses naseaux contre ceux, si doux et tendres, de Stella, ses yeux dans ceux de la jument truitée. Le vent nocturne soulevait sa crinière, soulevait celle de sa Dame de Cœur, et les deux crinières, mèches ivoire et mèches blanches, se mêlaient sur leurs encolures côte à côte. Comme se mêlaient leurs regards. Comme étaient mêlés leur passé, leur présent et leur avenir. Comme étaient mêlés, enfin, leurs cœurs et leurs âmes.
L'étalon doré n'oubliait pas la présence de son fils, et la percevait, lui aussi sentit confusément et avec bien moins de précision que Kimba son trouble. Il vit son rejeton se détourner de la pierre. Un instant fugace, l'étalon se demanda ce qu'il y avait vu. Puis cette question, futile et inutile, disparut aussi vite qu'elle avait été posée.
Lune se confierait à lui si il en éprouvait le besoin, et ce n'était pas son père qui allait le forcer à se livrer.
Harmonie...un roseau souple plie mieux qu'un chêne implacable et millénaire...L'harmonie, c'était ça, c'était ne pas se battre, ne pas lutter contre le courant mais se laisser emporter, simplement garder la tête hors de l'eau, sans perdre espoir, en se disant qu'après le torrent déchaîné il y aurait un lac calme et paisible où se reposer...C'était la vie, tout simplement.
Sun Star adressa un sourire, un brin complice, à son fils.
Lune...tu es grand maintenant, mais tu restes mon fils...je vois toujours en toi le jeune poulain, et pas un étalon, devenu grand adulte...nous devrons parler un jour. Voir ce que nous sommes devenus l'un pour l'autre.
Il pressa ses naseaux contre ceux de Stella.
Leurs crins et leurs souffles étaient mêlés.

La lapine rendit son sourire à Kimba. Elle aussi avait du cadenasser sa fichue ironie et son habitude de taquiner amicalement le compagnon de Sun Star. Le moment ne leur appartenait pas. Non sans jeter un regard éloquent au grand loup noir, elle s'éloigna légerement, de sa démarche toujours aussi bondissante. Elle ne pouvait plus se retenir, elle avait envie de dire quelque chose de débile du genre "je suis la mouche qui pèèèète, prout prout prouuuut !". Oui, ce n'était pas mal comme phrase, ça, il faudrait la sortir un de ces jours... Et surtout, ne pas la dire en présence de Crystal Noir, qui ne manquerait pas de la répeter à qui veut bien l'entendre... ou pas d'ailleurs. Peut être même qu'il la déclinerait à toute les sauces. Comme... euh... je suis la mouche qui mangeuuuh, miam, miam, miam ! Bon, même si c'est très passionant, autant changer de conversation. Une fois assez à l'écard, Comète se mit a se tortiller par terre, de rire, et savait qu'il risquait de se produire la même chose à chaque fois qu'une mouche passerait par là...

• • •

Avec toute la douceur et la délicatesse du monde, Stella se redressa lentement. Les fourrés, derrière eux, remuaient d'une drole de façon. Avant qu'elle n'ai le temps d'ouvrir la bouche, une forme noire et élancée surgit, dans un cri de fin du monde.
- Muhahahahahhahahahahahahaaaaaa !
Mais qui cela pouvait bien être, pour faire un bruit pareil o.o ? Allez je vous laisse deviner...
Trouvé ? Ou bien sur, c'est Crystal Noir qui était partit en plein dans son délire. Même s'il avait déja deux ans, il restait toujours aussi gamin, insolent et... bavard. Une fois de plus, il était en train d'admirer les rochers du soleil. On racontait que parfois, des personnes chères apparaissaient sur ces gros cailloux rouges. Mais, il avait beau se concentrer, Crystal ne voyait rien qu'un écran rouge vif. Tiens d'ailleurs, il faudrait penser à repeindre le territoire du clan du Soleil en vert. Rien qu'a cette image, Crystal Noir, qui avait une imagination très visuelle, se laissa tomber par terre et commenca a rire comme une balboune. La vie continuait...

Kimba vit Comète s'éloigner, il savait que c'était pour piquer un de ses délires solitaires. La petite boule de poils était incroyable de ce point de vue, toujours à rire ou à balancer des bêtises incroyables...et si comiques. C'était une véritable boute-en-train.
Le loup, quant à lui, ne bougea pas. Il avait appris le calme et la valeur du silence bien auparavant, des années, lorsqu'il était jeune louveteau rejeté par sa meute pour sa robe noire. Il avait vécu et chassé seul, avait grandi et s'était élevé en solitaire. Mais un loup n'est pas fait pour chasser seul, et le grand fauve n'avait eu de cesse de retrouver le chemin de sa meute. Il n'y était jamais parvenu, jusqu'à ce qu'une louve lui ouvre la voie...un souvenir dansa dans son esprit. Silhouette d'un blanc pur, comme la neige qui tombe au soir de Noël. Silhouette fine et déliée, de ces loups qui vivaient dans les contrées de Glace et qui défiaient, depuis des générations, les léopards immenses d'Hymlya. Louve blanche. Kaja. Qu'était-elle devenue? Était-elle seulement encore vivante? Kimba n'aurait jamais voulu se l'avouer, mais la louve de neige manquait à son cœur et son esprit.
Il ne vit pas arriver Crystal Noir, sauf lorsque la pile électrique déchira les fourrés derrière lui, effrayant le grand loup qui fit volte-face, griffes sorties et crocs découverts, avant de se rendre compte qu'il ne s'agissait que de Crystal et qu'il n'y avait aucun danger.

Sun Star sentit sa dulcinée se redresser. Il aurait pu rester des heures, des jours, ainsi. Mais un rapide contact, parfois, vaut mieux qu'un câlin prolongé. Un simple effleurement de naseaux gratifiait le cœur d'un souffle de bonheur étourdissant, bien plus qu'une étreinte...ou plus.
Il entendit arriver son rejeton, le dernier. Il se retourna. Il ne savait guère de choses sur son jeune fils. Avait-il continué ses entraînements avec "Aube Rouge"? L'étalon doré avait encore en tête cette journée où les deux s'étaient révélé leurs secrets les plus profonds. Liberty. La malédiction. Sun Star leva la tête vers les cieux, une seconde, guère plus. Stelmaria...j'aurais aimé te comprendre, être ton ami. Mais la malédiction est une barrière que nous ne pourrons jamais franchir. Pourquoi faut-il qu'un Thar aie, un jour, prononcé cette malédiction qui, une fois par siècle, condamnait un poulain, le contraignait à devenir une bête sanguinaire avant même qu'il aie vécu un an de vraie vie?
Il observa son fils. Si innocent...Lune et Crystal Noir...Palomino et Noir...Black et Sun Star...Tous aussi différents, et pourtant, frères par delà les serments brisés et les divergences. Si innocent...Crystal...tu es l'une des plus belles choses qui me soient arrivées. Tu m'as permis de ne plus voir en mes ennemis de simples créatures à éliminer mais des êtres de chair et de sentiments...Tu m'as préservé de la voie qu'a emprunté, malgré elle, la Rénégate. Merci à toi, jeune innocent, qui n'a connu de ton père que inquiétude et joie passagère, et de la vie aucun printemps de paix.

Sun Star sourit à son fils:

"Mais voilà notre pile électrique! Comment vas-tu, Crystal?"

[upinet Stella^^]

( Desolée, mais depuis Samedi dernier, il y a ma coress allmande,et les RPs ne la pationnent pas. Mais normalent, mercredi, je pourrait répondre =) Etaussi, mon clavier bug, je doit appuyer comme une malade sur les touches sinan, ça marche pas -.-'' )

[ok, j'attendrais]

(Merci de ta patiente ♥ Waaa, je suis en forme, j'ai envie de faire un super RP de la mort qui tuuuuue ! )

* Tal...*
Mais qu'est-ce que c'était celle humeur ? Vraiment, on aurait dit la mamie qui revoit son chat. Il faut me ressaisir. Mamie... Apparament, je n'en suis pas passé très loin. C'est qu'il grandis notre Lune. Et puis, un mère sent ces choses là. Un peu comme si nous autre, on avait des radars à la place du coeur. Enfin, il finira bien par m'en parler. Un jour. Il ne faut pas forcer ce genre de choses. Quoi qu'il en soit, un magnifique étalon noir, de petite taille, tel un arabe, cabriolait sous la lueur pale de la lune. Mon petit Crystal Noir... Tu as tellement grandis. Je n'y avait jamais vraiment fait attention, mais nos jours ici sont comptés. Après tout, Sun' et moi ne sommes plus tout jeune. C'est sans doute dans l'ordre des choses, que la nouvelle génaration remplace l'ancienne. Au moins, quand le moment sera venu, j'aurait le coeur léger. Comme une plume.
A l'exact moment où la jument blanche penseait cela, une belle plume blanche passa devant elle. Sans réfléchir, Stella se cabra, et, avec toute la précision du monde plaqua la plume au sol. Grande comme un sabot de poulain nouveau né, elle était d'une blancheur immaculée, hormis au bout, où une couleur rose éclatante dominait. Principalement en duvet doux comme tout, elle avait du appartenir à un jeune volatile. Mais qu'était-il advenu du propriétaire de cette plume ? Etait-il tombé de son nid, celui où ses parents avaient voulu le retenir si longtemps ? Avait-il pris son envol, volé de ses propres ailes ? Sait-on jamais. Curieusement, cette plume était l'exact reflet du coeur de la Dame Blanche en cette instant. Léger... D'un mouvement presque imperceptible, Stella releva son sabot doré la plume tourbillona, prise entre deux brises contraires, avant de partir, destination ailleurs. Loin de la haine, de la colère, de la tristesse, de la joie ? Stella ferma les yeux.

• • •

Tiens, une plume... Lune la regarda passer, l'air totalement neutre. Assez de mensonges, assez de "on fait semblant". Le message de cette chose, si légère, immaculée était clair : tourner la page, ou rester bloqué pour toujours. Après tout, il n'y avait pas que la mélancolie ou la nostalgie comme sentiments. Il avait aussi connu la joie. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Kiwi, sa tigresse sauta avec svelte sur le dos courbé de Lune, pourtant très grand. Un ronronnement réconfortant s'échappa de sa gorge. Lune se surprit a penser qu'il aimerait bien ronronner, lui aussi. Un sourire s'esquissa sur ses lèvres. La vie vallait vraiment la peine d'être vécue.

• • •

Crystal Noir cessa ses batiffolades et se redressa. S'ébroua. Avec le regard du gamin pris en flagrant délit dans la boite de chocolat, le jeune étalon noir observa son père. Il n'avait pas changé d'un pouce. Un peu honteux, il demanda :
- C'est une... pyhle ?
Il ne resta pas longtemps pas sur cette question, et son regard mi-noisette mi-doré changea. L'indécision c'était transformée en décision, la question en affirmation.
- Papa, il faudra que tu pense a trouver un moyen de changer la couleur des choses. Les cailloux, là, ils seraient quarantes milliards de milliard de milliard de milliard de milliard de milliard de fois plus beau en vert ! Oooooh, un joli vert pomme ! Comment ça doit être beauuuuu !
Il cligna des yeux, comme s'il était face à un rideau de poussière. Il n'avait pas continué ses entrainements avec "Aube Rouge" alias Stelmaria. 'Tal n'était tout de même pas assez stupide pour ne pas remarqué les éclairs de démences qui semblaient allumer son regard lors de colère, ni sa robe rouge comme... les rochers du soleil. Encore une victime de la mode du rouge ! Après tout, que sera sera. ~~Vive Shigurééééé~~ . Il ne ressentait aucune inquiétude, et avait -comme d'habitude- envie de sauter partout en chantant une mélodie de noël. Au moment où il allait passer cette idée de fantasme à réalité, une jolie plume blanche et un peu rose passa juste devant ses naseaux si fragiles, le fesant éternuer.
- ATCHOUUUUUM ! P'naiz, mais c'est quoi cette plume de crotte de bique ?!

*Crystal Noir...tu as tellement grandi...
Tu es noir, Lune est palomino...Sais-tu qui vous me rappelez, vous mes fils? Le poulain que j'ai été, les jeunes que nous avons été, Black et moi. Vous êtes nés dans la guerre qui ravage Wild Horses depuis des années. Nous avons perdu l'espoir de voir revenir un jour Sable Noir. Ce conflit, nous le réglerons par nous-même.
Lune et Crystal...Black et moi...Nous avons été aussi soudés que vous l'êtes aujourd'hui. Et pourtant, nous nous sommes séparés. Fatalité? Non...je ne crois pas au destin. Si mon père ne nous avait pas séparé...Que sont devenus nos serments de jeunesse? Je serais toujours avec toi...tu pourras toujours compter sur moi...Nous étions sincères, en prononçant ces phrases. Nous étions sincères, mais le temps, comme un vent furieux, s'est chargé d'effacer ces serments comme il a effacé nos traces de pas sur le sol.
Je ne vous ai pas vu grandir, tous les deux. Le prix du statut de chef...il faudra que je voie à être plus proche de vous désormais. Plus jamais je ne laisserais ma famille. Mon enfance, cette innocence et cette fraîcheur que vous exhalez est loin derrière moi à présent, et il m'arrive de la regretter.
Vous avez grandi...le temps passe, mais je ne m'étais jamais rendu compte de sa vitesse. Vous avez grandi, et nous nous avons vieilli. Nous sommes encore dans la fleur de l'âge, Stella et moi, mais pour combien de temps? Larme Blanche et Sable Noir, mes parents, ont disparu...et un jour, ce sera notre tour. J'espère juste que ce jour-là, la paix régnera à nouveau, cette paix que nous avons brisé, et que vous serez heureux, mes fils. Et si c'est le cas, je pourrais partir sans remords...*
Sun Star regarda sa compagne plaquer au sol la plume, légère et souple. A qui appartenait-elle? A un jeune oiseau, sans doute...pourquoi l'avait-il perdu? Avait-il quitté ses parents, pour voler de ses propres ailes, enfin libre, mais aussi exposé au monde et à ses dangers, condamné à être autonome désormais? Avait-il été tué par un de ces nombreux prédateurs qui rôdaient sur Wild Horses?
Sun Star baissa les yeux vers son fils. Le vert...il n'en démordait pas.
Un sourire naquit sur les lèvres de l'étalon:

"C'est vrai, c'est une jolie couleur, le vert. Sais-tu ce qu'elle veut dire?

Le vert, c'est la couleur de l'espérance."

Il leva la tête, un instant songeur. Oui, Wild Horses en vert...ses terres drapées dans l'espoir...Mais l'espoir était présent. Présent en la personne de ces jeunes chevaux, Lune et Crystal, qui formeraient la prochaine génération. Des chevaux dont, peut-être, les petits grandiraient dans un monde où régnerait enfin la paix. Mais quelle paix? Celle que voulaient Black et Stelmaria, où chacun savait se débrouiller, ou celle que poursuivait Liberty, ressusciter l'époque glorieuse de CannonBall? Non...elle se trompait. Cette époque là était révolue à jamais, et condamnée à ne rester qu'une légende dans la bouche des chevaux nostalgiques. Des histoires qu'on conterait aux poulains, en leur parlant de CannonBall, de Devil qui l'avait vaincu, avant d'être à son tour vaincu par Sable Noir...
Crystal interrompit une fois de plus ses réflexions.
Amusé, l'étalon plissa le nez:

"C'est la plume d'un jeune oiseau. Il ne doit pas être beaucoup plus âgé que toi."

Imperturbable, Stella regarda la plume passer vers Lune, puis Crystal, et avec un brin de malice dans les yeux l'entendit vociférer contre elle. C'est vrai que du duvet dans les naseaux ne devait pas être la chose la plus agréable au monde... Juste un mauvais moment a passer. Le vert, la couleur de l'éspérence... Après avoir prononcé ses mots, Sun Star sembla tomber dans un autre monde, mais Stella qui le connaissait presque par coeur savait qu'il réfléchissait. A l'avenir. Au passé. Mais le présent dans tout cela ? Bien peu de gens se souciaient du présent. A vouloir voler de ses propres ailes, a ne voir que le ciel bleu qui vous tend les bras, on ne fait pas attention a ce qui se trouve juste devant nous, et la belle branche bien voyante, on ne la voit pas. Oui, pratiquement personne ne pensait a l'instant présent. D'ailleurs, elle aussi n'y pensait que bien peu souvent. Devant l'air scandalisé de son cadet, Stella intervint.

- Sauf que si tu te mettait a perdre tes plumes, je m'inquieterait sérieusement pour toi !

D'un air que je pensait impénetrable, je regardait la plume poursuivre sa vie. S'arretera t'elle dans un ruisseau, puis, emportée par un courant trop fort se noieras-t-elle ? Ou au contraire, tomberas-t-elle dans un canyon sans fond et passera l'éternité a tourbilloner sur elle même ? En ce moment, j'aimerais bien la suivre, voir ce qu'elle va devenir... Mais c'est ridicule. Il ne s'agit que d'une plume, rien de plus. Ce doit être le temps qui me fait ça. Lune est bien silencieux... Est-il vraiment là, ou suit-il, lui aussi cette plume ? Je ne savait pas qu'une chose si insinifiante pouvait plonger dans une réflexion aussi profonde. Pourtant, nous ne sommes, ni moi ni lui des philosophes. Encore heureux. D'un pas silencieux, je m'approche avec lenteur de Lune, observant le débat sur la plume, le vert d'un air impartial, bien qu'une petite lueur brille, là bas, tout au fond...

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Vraiment, Crystal Noir a toujours de l'énergie a revendre. C'est ce que je me dit en le regardant insulter la plume, naseaux dillatés et oreilles pointées. Il sait si bien orienter une conversation... Il a toujours quelque chose a dire... Au fond de moi, dans cette petite boite qui me sert de coeur, je ne peux pas m'empecher d'être jaloux. Est-ce pour ça que je suis si souvent seul, a parler avec le vent ou a regarder les nuages, allongé sur une coline verdoyante ? Ce n'est pas que ça me gène, non. J'aime le vent, qui me murmure toujours des mots rassurants au creux de l'oreille, j'aime les nuages, qui me donnent une impression de liberté infinie. J'aime la brume, j'aime la nature, tout simplement. Mais je me demande tout de même ce que ça fait, de toujours parler, de toujours avoir quelqu'un pour écouter, même si ce n'est que d'une oreille discrète, ailleurs. Finalement... non, je ne suis pas jaloux. Au moins, quand je parle, on m'écoute avec attention, et je fait rarement des monologues. C'est la vie, juste comme ça. Un bruit de sabot, léger comme la brise me tire de mes pensées. C'est ma mère, qui se tient a coté de moi. Depuis que je suis tout gamin, sa seule présence suffit a me consoler, a me donner l'impression que le monde tourne rond. Je ne me souviens pas du nombre de fois ou je suis venu exprimer toute ma peine, ma rancoeur au creux de son épaule. Elle m'a toujours écouté, consolé, avec la tendresse d'une mère. Comme le vent, elle me murmura quelques mots a l'oreille :

- Quelque chose ne va pas mon grand ?

Lune se redressa, droit, dépassant de toute sa hauteur sa mère de petite taille. Lui dire ou pas ? Mais lui dire quoi ? Lui faire plaisir ou s'exprimer ? Il n'avait rien de particulier qui "n'aillait pas", mais il répondit quand même, les yeux refletant les étoiles. D'une voix rassurante il la rassura. ~~(Nannnn, c'est vraiii xD ?)~~

- Tout va bien, maman. C'est juste que... je pensait, voila tout.

En guise de réponse elle lui adressa un sourire mysterieux et son regard se reporta sur le père et le fils, ce dernier cherchant sans doute un réplique dont il avait le secret. Pour l'instant, il avait juste l'air stupide, avec la bouche ouverte et les oreilles bougeant dans tout les sens. Mais ça, c'est une autre histoire.

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En effet, Crystal Noir cherchait quelque chose a répondre a ses deux parents. La bouche ouverte, sasn doute pour aérer le cervau du petit courant d'air frais qui passait par là et qui avait amené la plume jusque sous son nez. Très vite, il trouva quelque chose a dire. D'une voix triomphante, il s'exclama :

- Moi je ne perds pas mes plumes parce que j'en ai pas, Hahaaa ! Et puis, c'est pas possible que l'oiseau il soit aussi grand que moi parce que moi et bah; et bah j'ai deux ans et une petit béb oisillion et bah il a pas de duvet quand il a deux ans et même que j'ai décidé que j'avais deux ans et demi parce que ça fait une demi année que j'ai deux ans ! Et puis sa va plus vite de dire deux ans et demi que deux ans et six mois ! D'ailleur, c'est bien six moi la moitié de douze ! Ou alors je peux aussi dire deux ans et deus saisons. Ou deux hivers plus un printemps et un été, ou deux printemps plus un été et un automne ou deux étés plus un automne et un hiver ou deux automne et un hiver et un printemps ou tout simplement deux ans et demi ! C'est-il pas plus simple, ça, deux ans et demi ? Hininnnnn ! Vous voyez, c'est implacable comme théorie. Tiens, j'ai envie de manger des pissenlits. C'est bon les pissenlits. J'aime bien les pissenlits. Et ça donne des forces les pissenlits. Le seul truc, c'est que c'est jaune les pissenlits.

Changement de sujet astucieux et rafiné, sans que personne ne s'en aperçoive. Là réside toute la tactique.

(Uup ?)

[oh la la...je savais plus quoi répondre à mon petit Crystal!]

Une petite plume...fragile, insignifiante...un jeune oiseau qui a prit son envol un matin...où est-il désormais? Mort, dévoré par un animal, un de ces super-prédateurs, Wolfs ou léopards des neiges, qui hantent Wild Horses? Dans l'estomac d'un de ces hommes qui souillent ma terre, celle où bat mon cœur, ces hommes que je hais de toute la force de mon esprit? Ou, pire, en cage, privé de sa liberté? Rien de pire que d'être privé de sa liberté...nous, nous ne risquons pas grand-chose en ce sens, mais...nos descendants? Nos petits-enfants? Nos tous petits-enfants? Peut-être que l'homme aura tellement étendu son emprise sur la planète que tous les êtres seront captifs...quoi de pire, pour quelqu'un comme nous, un "buveur de vent", habitué à se nourrir de liberté, à sentir le vent sur sa figure et ses crins, le soleil sur sa peau et la liberté dans son cœur, que d'être comme un oiseau en cage, privé de ses ailes et de son espoir? Quoi de pire que de tourner, sans cesse, cherchant désespérément un endroit pour échapper à sa prison, et toujours finir par heurter un barreau?
J'espère que ça n'arrivera jamais à aucun d'entre nous...aucun être ne mérite d'être enfermé.

Sun Star sourit à son jeune fils. Il était si différent de Lune! Déjà petit le poulain palomino était timide, pour certains il pouvait même passer pour naïf. Mais il ne l'était pas...il voyait des choses que les autres, ceux qui se croyaient clairvoyants, n'entr'apercevaient même pas. Crystal Noir, toujours à fuser comme une bouteille de Coca avec du menthos dedans [j'ai testé =D], et Lune, plus calme...à l'écart et discret.
L'étalon doré remarqua bien la tentative de changement de sujet de son fils puîné. Tentative très habile d'ailleurs...noyer les adultes sous un flot de paroles semblait si aisé quand c'était lui qui le faisait...Il sourit et décida de jouer le jeu du petit cheval -c'était presque un adulte maintenant! Il avait beaucoup grandi, et, s'il avait encore cet aspect "monté en graine" des jeunes chevaux, il s'étoffait et promettait de devenir très beau...tant qu'il ne ressemblait pas trop à Black, Sun Star s'en fichait. Une ressemblance marquée avec son oncle risquait en effet de desservir notre jeune tête à claques- en répondant sur le thème qu'il avait lancé:

"Mais oui, mon grand. C'est implacable.
N'est ce pas que c'est bon les pissenlits? Et c'est bon pour la santé aussi...et, si leur couleur te gêne, Crystal...tu n'as qu'à fermer les yeux en les mangeant!"

Il laissa le petit trouver une réponse et s'approcha de Lune et Stella, qui venaient d'échanger quelques mots. Ces deux-là avaient leurs secrets. C'était peut-être normal, Sun Star avait toujours essayé d'être présent pour ses fils, mais le chef du Clan du Soleil avait aussi des devoirs...et il ne pouvait faire autrement que finir, tôt ou tard, par les remplir. Et puis, c'était avec leur mère que les poulains restaient leurs premières années. Souvent le père n'était qu'une ombre, une moitié du code génétique. Sun Star avait essayé de ne pas être une ombre invisible pour ses fils, mais être père et chef était si difficile...avait-il fait le bon choix?
Il remarqua au passage que Lune commençait à lui ressembler, sinon par la robe, du moins par l'éclat des yeux.
Il adressa un sourire aux deux, Stella et Lune, un sourire rayonnant, et s'exclama, pas trop fort pour ne pas attirer l'attention du petit monstre noir à pattes:

"Eh bien, tous les deux, vous faites des cachotteries?"