Qu'est-ce qu'y se passe?

Invité

Roulement de tonerre,claquement de machoirs,henissements persants.Deux étalons se battaient.Dans l'obscrité ambiante,on ne pouvait distinguer clairement la couleur de leurs robes.Cependant,on la devinait.L'un des deux chevaux portait un pelage bai clair qui,au soleil devait étinceler.L'autre était d'un magnifique gris pommelé,les crins argents.Tout deux avaient les yeux emplis de haine et leurs cris persaient le silence de la nuit.Cependant,un détail clochait dans ce tableau.Les deux mâles ne se battaient pas dans un cadre naturel.Leur environnement était encerclé de barrières peintes en blanc et l'herbe autour d'eux était rase.
Dissimulée par des fourrés,Sauvage les observaient,ébahie.Pourquoi étaient-ils enfermés.Pourquoi ne sautaient-ils pas les barrières qui les encerclaient?Tout en se posant ces qustions, la Sauvageonne humait l'air.Des senteurs inconnues parvennaient à ss naseaux.Bien sûr,cela sentait le cheval mais une odeur répugnante recouvrait celle des animaux.Jamais enore,elle n'avait sentit un parfum semblable.Cela sentait le prédateur et en même temps quelque chose de vulnérable.Vraiment c'était étrange.Et pourtant,cela ne semblait pas incommoder les étalons qui continuaient de se battre.
Un peu plus loin,se trouvait une magnifique jument à la robe alezan brûlée.Celle-ci somnolait tranquillement,insensible aux hennissements des mâles et à l'entrechoquement des sabots.Cependant,dans l'un des prés voisin,se trouvait un étrange cheval.Il avait tout d'une jument : l'encolure,les jambes,le poitrail...Et pourtant,il sentait le mâle.A son odeur,se mêlait celle que la pouliche avait sentie un plus tôt.Le parfum étrange du Prédateur-qui-Semble-Vulnérable.
Et de nouvelles questions assaïrent Sauvage.Pourquoi ces chevaux se trouvaient-ils dans des espaces clos?Pourquoi semblaient-ils si paisible alors que l'odeur d'un prédateut flottait dans l'air?Pourquoi acceptaient-ils de se laisser enfermer ainsi?Autant d'interrogation qui demeuraient sans réponses.
Sauvage ne pouvait détacher son regard des deux étalons.Le combat devenait mou,leurs réflexes faiblissaient en même temps que la fatigue gagnait elur membre et soudain un cris persant déchira les tympans de notre pouliche :

"Mais vous allez arrêter se boucan,oui!"

Les deux chevaux se figèrent à ces mots.La jeune femelle fut alors surprise de l'odeur de soumissio qui flottait dans l'air...

Deux étalons se battaient dans un enclos. D'autres somnolaient.
Une petite pouliche champagne, à côté, observait la scène depuis l'autre côté de la barrière. Le côté "libre".
Soudain, retentit un cri de colère. Les chevaux se figèrent. Une odeur de soumission emplissait l'air. La pouliche était une étrangère pour ces chevaux, et ils la craignaient, un peu comme le chien à, de tous temps, craint le loup, ce cousin sauvage qui, contrairement à lui, n'a jamais abandonné la vie sauvage. Sauvage "sentait" la liberté. L'inconnu. En cela, elle déstabilisait les étalons. Cette odeur de soumission provenait de ce sentiment confus qui habitait le cœur des étalons domestiques. Mais il n'y avait pas que la présence de la pouliche qui les avait fait se figer ainsi.
Une voix, noyée par la force du cri, avait murmure, d'un ton froid comme la mort, un simple:

"Stop."

Et c'était ce Stop qui avait arrêté les chevaux. Un mot prononcé par un étalon hors du commun.
Si noir que la nuit se noyait dans sa robe, si furtif, habitué à l'ombre que ses pas ne faisaient aucun bruit sur l'herbe grasse, ses crins flottant doucement dans le vent qui soufflait du Nord, son long toupet dissimulant à demi ses yeux, noirs eux aussi, dont on ne distinguait pas la prunelle mais voyait le feu qui y dansait, un étalon sauvage s'approchait.
Il avait un corps d'une haute taille, fin et racé, musclé, à la robe luisante. Ses lignes étaient à la fois fines et puissantes, loin de la délicatesse du pur-sang arabe. Sa tête, petit, fine, était d'une sauvagerie peu commune. Il marchait à longues foulées souples et furtives, le col arqué comme celui d'un cygne, la tête portée haute.
Il était magnifique.
On le surnommait Maître de l'Ombre, Traître à son sang, Diable Noir.
Black, le dominant du Clan de l'Ombre.
Une aura de puissance émanait de lui, comme une onde de chaleur qui se serait propagée autour de son corps puissant et finement découplé. Une aura de peur et de force, de mystère et de sauvagerie. Inquiétante. Envoûtante.
Ses yeux noirs, dissimulés par son long toupet noir, transperçaient l'âme. Des yeux de feu et de glace. Un regard profond. Attirant. Fascinant comme le seraient ceux d'un serpent. Et aussi mortellement dangereux.
Détournant ses yeux des deux étalons domestiques littéralement pétrifiés par son apparition soudaine dans l'ombre de la nuit, Black salua la jeune pouliche champagne qu'il avait remarquée:

"Bonjour, demoiselle. Vous me paraissez bien loin de vos terres..."

Sa voix était froide, un brin railleuse et ironique, et pourtant polie...et si douce...

[là pour l'apparition de Black j'ai mis le paquet!^^ C'est-y-pas que je l'aime mon petit dadounet XD]

Invité

[Ca c'est sûr!^^Mais,un petit détail,c'est pas la Sauvageonne qui à ordonné aux étalons d'arrêter!^^]

Surprise par l'apparition de l'étalon,Sauvage recula.Puis,sans retenue,elle le dévisagea.Il était magnifique.D'une beauté sauvage et cruelle.Un feu galcé dansait dans ses yeux et sa voix était envoûtante...Sa musique vous caréssait les oreilles,vous berçant de sa musique pour mieux vous attirer...et vous ocir ensuite...
Sauvage connîassait cette race de chevaux.Ses parents,jadis,en faisaient partis.Ils étaient cruels,sans pitié et manipulateurs.Ils étaient faux,vous enjôlant pour mieux vous tuer par la suite.
La pouliche recula à nouveau,comme pour échapper à cette aura de puissance qui émanait du mâle.Elle n'osait répondre,ne voulant pas que l'étalon lui adressa à nouveau la parole.Elle craignait de se laisser attirer dans ses filets.Si il pronnonçait ne serait-ce qu'un mot de plus,s'en était fait de la pouliche.Et elle le savait.Mais,malgré toutes les résolutions qu'elle avait prise,Sauvage se laissa tenter.Elle igniora sa raison qui lui criait de fuir et répondit :

" En effet.Mais à ce qu'il me semble,vous aussi..."

La jeune femelle inclina la tête,ses grands yeux bleus emplis d'innocence.

[Oups! J'avais cru!
Le truc, c'est que c'est pas le genre de Black de crier comme ça...mais je vais éditer après ce message...]

Elle était belle, cette pouliche champagne, fine et gracieuse, à la robe si inhabituelle et aux yeux emplis d'innocence. Candide jeunesse, mais pas ignorante, pas dupe. Black avait appris à ne pas sous-estimer les jeunes, car il en avait été un, et ce jour n'était pas si lointain. D'ailleurs, avec Stelmaria, il leur arrivait souvent de galoper, jouer, gambader comme le font les poulains, se décochant ruades et coups de dents qui n'étaient que feintes amicales, chacun pouvant frapper sans retenue puisque sachant que l'autre esquiverait.
Elle était belle, et Black, qui avait d'abord eu dans l'idée de s'amuser un peu avec elle, de l'embobiner et de la manipuler, changea d'avis. Elle était si jeune...Quel intérêt, à s'attaquer à une pouliche de cet âge? Black détestait toucher aux poulains, même s'il était capable de le faire. L'étalon noir répliqua simplement:

"Partout où il y a du sol pour poser mes sabots, et de l'air pour respirer, c'est chez moi.
Je suis né ici, et je connais ces terres comme je connais les moindres replis de mon territoire. Sur le bout des sabots. Avant que ces lieux ne soient scindés, nous allions partout, quand nous voulions, sans aucune crainte. J'ai gardé ces habitudes de poulain, et même aujourd'hui, en pleine guerre, je ne crains pas de m'aventurer sur les terres des autres Clans, ou des hommes. Même si aujourd'hui, c'est plutôt la conscience de ma force qui annihile toute crainte en moi..."

Il redressa la tête, vers les deux étalons figés, et se cabra, en poussant un hennissement strident. Sa robe noire étincela sous la lune, ses crins, déployés par l'effort, sa queue telle une oriflamme blanche flottèrent dans l'obscurité. Il se fondait avec elle, il était ombre et nuit.
Les deux étalons domestiques, sidérés, se figèrent, puis l'un d'eux s'approcha et murmura:

"Chez nous, aucun de nos frères n'est ainsi."

Il voulait sans doute flatter Black, mais l'étalon, pris de colère, se cabra de nouveau et bondit sur le cheval, qui dût faire un bond de côté et recula de quelques pas, effrayé par l'étalon noir, qui retomba sur ses pieds. Sa voix, violente, sauvage, retentit sous le ciel:

"Quoi d'étonnant à cela? Nous sommes libres, et c'est ce qui vous manque, chevaux domestiques! Vous servez de monture,s de bêtes de somme, où donc est votre fierté? Avez-vous oublié la lumière des astres, la vitalité jubilatoire des longs galops, la caresse du vent sur votre poil et dans vos crins? Avez-vous oublié le goût de la nuit et la saveur de la liberté?
C'est cette liberté qui fait que nous sommes si différents de vous. Nous ne vivons pas dans le même monde, et, de ce fait, nous comparer n'a aucun sens, c'est comme comparer le moineau et l'aigle."

Le cheval avait reculé, surpris de la colère et la véhémence de l'étalon, qui lui vantait sa liberté, mais, loin d'être terrifié, on lisait dans ses yeux de l'admiration, une admiration sans bornes. L'étalon noir se détourna de l'étalon domestique avec un reniflement de mépris et s'adressa à Sauvage:

"Quel est ton nom, jeune jument?"

Invité

Sauvage écouta,ébahie les propos de l'étalon.Ainsi,ce peuple qu'elle venait de pénétrer était en guerre...Et ce mâle avait un jour été lui aussi poulain!C'était difficile à imaginer.Cet animal impétueux,d'une beauté sauvage avait lui aussi été jeune...Impossible,songeait la pouliche.
Soudain,l'un des chevaux domestiques prit la parole.La jeune femelle le toisa froidement tandis qu'il parlait.Comment osait-il adresser la parole à ce noble,et surtout,libre animal qu'était Black?Cependant,la réponse de celui-ci fut à la hauteur des éspérances de la pouliche.Surprit par sa véhémence,le cheval domestique recula de quelques pas,les yeux noyés dans océan d'admiration.Sauvage crut y distinguer de l'envie.Oui,c'était cela,il enviait la liberté de Black.Il enviait son air fier et sa beauté.Et,songeait la femelle,quelqu'un d'envieux peut se montrer un redoutable adversaire.Pouser par la jalousie,il pouvait détruire l'avenir d'un cheval.
Lorsque l'étalon inconnue lui adressa la parole,Sauvage sursauta,perdue dans ses pensées.Ne voulant pas faire mauvaise impression en lui demandant de répéter sa question,la pouliche essaya de la deviner,ce qu'elle fit d'ailleurs sans mal.Pourtant,elle hésitait.Ce cheva lui était totalement inconnue et d'aprés ce qu'elle savait de lui,il pouvait se révéler dangereux.Cependant,l'aura qu'il dégageait eu raison d'elle et Sauvage murmura :

"Je suis Sauvage...Et vous?"

C'est tout ce qu'elle trouva à dire.Le charme de l'étalon faisait effet.La pouliche avait tout d'un coup l'impression de flotter sur un nuage.Elle plongea son regard dans celui du mâle.Elle eu alors l'impression de plonger dans un abîme sans fond ou bien d'un océan noir,insondable.On aurait pu comparer ce regard à tant de chose!Mais le cham lexical serait resté le même.Celui des ténèbres et du mystère...
Impossible de détacher le regard de ces yeux si sombres,si envoûtant.La pouliche avait l'impression de tomber dans un puit sans fin d'où elle ne pourrait jamais ressortir.
Tout à coup,l'un des chevaux domestique poussa un henissement persant,qui sortit la femelle de son hébêtude.Comment avait-elle pu se laisser berner à un tel point?Que serait-elle devenue si cet étalon ne l'avait pas ramenée à la réalitée?La pouliche préféra ne pas y penser...Ce cheval était dangereux,elle le savait depuis le début.Il ne fallait pas qu'elle continue de jouer son jeu.

[Petite leçon de Français à la fin!=D
Sinon,désolée,je dois avouer que mon premier poste n'était pas trés clair!^^]

Oui, Black avait un jour été poulain. Un jour lointain, il avait été comme les autres poulains, un jeune animal, noir et fin, qui jouait avec son frère, son meilleur ami, à la robe de soleil. Et puis...et puis quelqu'un était arrivé. Une petite pouliche blanche aux grands yeux noisette et à l'air candide. Elle avait obtenu instantanément les bonnes grâces de son père et sa mère. Et puis...Sable Noir avait annoncé à Sun Star et Liberty qu'ils seraient les rois de Wild Horses. Et clairement signifié à Black qu'il était écarté du trône.
Ne pouvant se contenter de jouer les seconds rôles, l'étalon s'était éloigné de ces terres dont la royauté lui était ravie. Il avait combattu, grandi, aimé là-bas. Appris à vivre.
Il était revenu, et le fossé entre lui et son frère s'était encore comblé. Sans doutes définitivement. Et, dès lors, Black avait voué une haine terrible à celui qui aurait pu être son jumeau mais qui était devenu son pire ennemi.
Mais il avait été un poulain comme les autres, il avait joué, aimé, rêvé aussi, et, si il n'y avait pas eu Liberty, pas eu Sable Noir et ses décisions iniques, Sun Star aurait volontiers cédé la place à son frère, qui aurait alors pu régner sur Wild Horses. Il n'y aurait jamais eu de guerre.
L'étalon fixa la jument, plutôt la pouliche, champagne, qui lui avait demandé son nom. Sauvage...voilà un nom qui voulait tout dire.
La pouliche semblait perdue dans les yeux insondables de l'étalon noir, qui ne bougeait pas. Sans le vent léger qui, soufflant sur son grand corps frémissant, agitait crinière et queue d'un mouvement récurrent et souple, on l'aurait pris pour une statue.
Puis, l'étalon que Black avait rabroué poussa un hennissement perçant, sans que l'étalon noir ne devine pourquoi. Mais le cri avait eu cet effet de ramener Sauvage à la réalité, de lui faire, sans doute, à nouveau prendre conscience de la dangerosité de son adversaire.
L'étalon noir répondit, toujours affable, toujours poli, mais sans sourire:

"Je m'appelle Black, je suis le chef du Clan de l'Ombre."

Invité

Au son de la voix de l'étalon, Sauvage frissona.Même celle-ci trahissait à quel point il était faux.
La pouliche aquiesa. Black...cétait un nom qui lui allait à merveille.Et chef du Clan de l'Ombre avec ça! Tout ce que le mâle lui avait dit jusqu'à présent confortait en la femelle l'idée qu'il était dangereux. Pire que ça même. Certain chevaux,à l'âme superstitieuse, l'aurait qualifié de démon. Mais Sauvage n'était pas de ces chevaux là. Pour elle,ce Black était un cheval comme un autre. Seulement, il avait eu un passé difficile. Ce passé avait forgé l'être qui se tenait devant-elle. Comment savait-elle que le passé de l'étalon noir avait été différent de celui des autres? Simplement,elle le lisait dan son regard. Dans celui-ci, on distinguait de la haine, de la colère et peut-être...de la tristesse. Se dernier sentiment confirma à Sauvage que Black était un cheval comme un autre.
Une lueur s'alluma dans le regard de la pouliche. La vie venait de lui donner une autre leçon. Personne n'est invulnérable. Tous on leur faiblaisse.
Un henissement se forma dans la gorge de la femelle champagne mais elle le retint. Elle n'avait aucune envie d'attirer l'attention sur elle. Pourtant, le mal était fait. Les étalons domestiques la dévisageaient sans retenue, semblant attendre qu'elle réponde à Black. Mais que pouvait-elle lui dire? Mal à l'aise, Sauvage gratta le sol de son sabot. Des gerbes de terres volèrent, mai n'y prêtant aucune attention,la pouliche continua. Lorsqu'un trou gros comme un sabot se fut formé devant elle, Sauvage cessa. Elle dut alors faire face aux trois étalons qui l'entourait. Un silence pesant c'était abbatu sur les quatres chevaux et une indéniable tension régnait dans l'air.
Une peur soudaine la prit alors : elle était seule. Il faisait nuit. Et trois étalons l'encerclaient, de plus ils devaient avoir au moins trois cycles de plus qu'elle. La pouliche prit alors consciencce de la lueur d'envie qui dansait dans le regard des chevaux domestiques. Une pouliche,une simple pouliche, discutait calmement (du moins,en apparence) avec un étalon d'une beauté incroyable. Et tout deux étaient libre.
Sauvage baissa la tête, cherchant que dire. Au bout d'un certain temps,elle fit :

" Chef du Clan de l'Ombre...Ce n'est pas rien...Surtout en temps de guerre! "

La jeune jument releva la tête, une flamme malicieuse dansait dans son regard.

L'étalon noir sentit que la jument champagne avait senti son moment de réflexion. Il se morigéna intérieurement:

*Crétin! A quoi ça te sert de ressasser le passé? C'est fini tout ça...Sun Star et toi êtes tous deux chefs, et la paix ne sera plus jamais au cœur de vos relations.*

L'animal n'avait en rien montré cette "engueulade" mentale, et, lorsqu'il reporta son attention sur Sauvage, il aurait fallu bien le connaître pour deviner qu'il venait de réduire sa vigilance, son contact avec la réalité, une fraction de seconde. Stelmaria, Sun Star peut-être, Magie Noire ou Odyssée auraient pu, mais Sauvage, qui ne connaissait pas l'étalon, ne pouvait tout simplement pas deviner qu'il venait de se coller une claque mentale.
Il observa Sauvage, mal à l'aise face à tous ces chevaux, ce que comprenait aisément l'étalon noir. Tous, ils avaient des années de plus qu'elle, au moins trente centimètres de plus, une expérience qu'elle ne possédait pas et une force qui, quelle que soie celle que possédait la pouliche, était supérieure tout simplement parce que, leur croissance achevée, les étalons avaient plus de muscles et l'avantage du poids.
La jument se mit à gratter le sol du sabot, un geste qui trahissait bien son malaise présent. Sans mot dire, sans un geste, l'étalon la regarda faire. Les deux autres, immobiles et silencieux, avec, toujours, une lueur d'admiration dans leurs yeux marrons l'imitaient. Le vent s'était levé, et balayait la poussière soulevée par le mouvement de Sauvage, l'entraînant dans sa folle danse.
Puis, la jument champagne sembla se décider. Elle redressa la tête, regarda les chevaux, et Black sentit la tension s'accroître. Puis Sauvage abaissa de nouveau sa tête fine, ses crins dissimulèrent ses yeux verts. Enfin elle s'adressa à Black. L'étalon noir hocha la tête, avec calme, et parut moins formel. Il répondit, et cette fois-ci on devinait une âme sous sa voix naturellement froide et distante:

"En effet. Mais mes chevaux sont relativement débrouillards, loin d'êtres couvés comme dans...d'autres Clans, et ils savent se passer de leur chef. De ce fait, je conserve, malgré la guerre et les temps qui courent, une certaine liberté. C'est après tout le plus important. La liberté.
Tu ne crois pas, Sauvage?"

Dans sa bouche, son prénom sonnait étrangement, se répercutant en un écho indistinct sous la voûte étoilée. Un écho indistinct qui pourtant fit frémir les deux étalons domestiques jusqu'au plus profond de leur cœur.
Un écho...Sauvage.
Le prénom de la petite pouliche trouvait sa pleine signification.

Invité

A nouveau, Sauvage faillit se laisser subjuguer par la beauté de l'étalon .Ses yeux flambaient d'un feu que seul les grands chevaux possèdent et sa robe de jaie étincelait sous les rayons de la lune. La scène qui se déroulait sous les yeux de la pouliche lui paraissait soudain irréelle, comme si elle la voyait à travers une immense toile d'araignée et que celle ci se rapprochait peu, faisant disparaître les trois étalons à son profit. Cependant,cette fois,Sauvage se reprit vite. Juste à temps en fait pour entendre les derniers mots de l'étalon .

" La liberté. Tu ne me crois pas, Sauvage ? "

C' était la première fois qu'il pronnonçait son nom. Mais dans sa bouche, il prenait un autre sens. Comme si ce simple mot dévoilait soudain tout les mystères qu'il avait longtemps caché. Sauvage...La liberté, la puissance, la joie, la haine ,la peur, la crainte...les grans espaces.
Toutes ces émotions la submergèrent. L'étalon avait raison. La liberté. Quoi de plus beau que cela. Jusqu'à présent, la pouliche ne s'était jamais rendu compte de la chance qu'elle avait.D'être libre. Sans crainte, elle fixa Black de ses grands yeux émeraudes. Le ton vibrant, elle répondit :

" Bien sûr que si...je vous crois. Quoi de plus beau que la liberté ? Les longs galops, les combats, l'ivresse d'une course contre le vent... "

Ses yeux pétillaient d'une joie nouvelle. Jamais, elle n'avait ressentit d'émotions aussi forte que celle-ci. Jamais, elle s'en rendait compte à présent, elle n'avait éprouvé la joie. Pourtant, ce sentiment était sûrement le plus noble de tous. Mais on l'en avait privé. Et, à présent , c'était l'étalon le plus craint de tout Wild Horses qui le lui faisait découvrir...Les choses étaiet mal faites, songeait-elle.Mais,une fois de plus,la vie lui donnait une leçon : un cheval peut en cacher un autre.
Alors, Sauvage se cabra. Ses crins chocolat dansèrent sous le hâlo de la lune,ses yeux étincelèrent comme l'eau miroitante d'un torrent et sa robe claire se teinta de blanc. Ainsi, elle avait l'air d'un fantôme éblouissant de beauté se levant sous la lune pleine.
Sauvage? Elle l'était,plus que jamais. Et quand son regard se porta sur les deux étalons, un frisson de dégoût la parcourue. Comment pouvaient-ils accepter de se laisser enfermer ainsi? Comment pouvaient-ils se laisser diriger par ces drôles d'animaux qui sentaient le prédateur et la proie en même temps?
Un feu nouveau brûlait dans son regard,le rendant plus persant que jamais. Elle était libre comme l'air et personne ne luui ravirait a liberté...

[il a dit "Tu ne crois pas", mais c'est pas grave...on va faire comme si de rien n'était^^]

Black sentait la volonté de la pouliche qui fluctuait, tantôt subjuguée par le charisme du cheval noir, tantôt méfiante, sur ses gardes. Il ne disait rien, la laissant se débrouiller avec ses propres émotions. Il aurait aisément pu la manipuler, comme une marionnette, mais, ce soir, il n'était pas d'humeur. Lui aussi, aimait à goûter le calme de la nuit et le vent soufflant du Nord.
Il sentait que les étalons domestiques, qui l'observaient, muets, disparaissaient peu à peu de la scène. Ce n'était plus une discussion à quatre, deux chevaux libres et deux chevaux domestiques, mais un dialogue entre deux êtres aussi sauvages et indomptables l'un que l'autre.
Sauvage. Le maître-mot de Black. Sauvage, car indomptable. Sauvage, car libre.
Une liberté qui fascinait les hommes, lorsqu'ils le voyaient galoper, lui et ses semblables, crinière au vent, sur la plaine, porté par des jambes si fines et pourtant si puissantes, impossible à attraper, comme un rêve. Les hommes voulaient les capturer, mais plus que les magnifiques animaux qu'ils étaient, ils voulaient capturer leur liberté, pour s'approprier leur puissance et, à travers le cheval, faire courber l'échine à la nature sauvage. Tandis que l'animal, dompté, docile, se soumettait au mors et à l'éperon, c'était sa domination sur le monde sauvage que l'homme savourait.
Mais Black était de ces chevaux qu'on qualifie de démons, simplement parce que leur liberté prime sur tout. Jamais une corde n'avait enserré l'encolure fine et gracieuse du cheval noir, jamais la peau humaine n'avait effleuré sa robe de jais, jamais il n'avait connu la saveur étrange du mors et l'odeur du cuir, ou le poids de la selle et du cavalier. Jamais. Peu l'avaient vu. Et pourtant, il était dans le cœur et les rêves de tous, qui souhaitaient posséder un cheval sauvage et magnifique comme on veut posséder un bibelot ou une belle voiture. Pour satisfaire leur ego, et se convaincre de la domination, fictive, qu'ils exerçaient sur le monde.
Black sourit:

"Il n'y a rien de plus beau que cela. Parce que la liberté, c'est ce qui fait de nous des êtres dont les hommes envient la puissance, la beauté. C'est le cœur même de ce que nous sommes et notre raison d'être. C'est pour le moins que je ressens.
Et cette liberté, qui fait si cruellement défaut aux chevaux domestiques, c'est la raison pour laquelle ces chevaux ne sont que l'ombre de ce que nous sommes. Parce que nous sommes libres, et que leur liberté a été brisée par les hommes."

Il sentit la prise de conscience de la jeune jument. Sa joie de découvrir cette sensation présente dans l'esprit de tous les chevaux, mais oubliée ou dissimulée. La liberté, tout simplement.
Quand elle se cabra, l'étalon la regarda sans mot dire, mais une lueur d'approbation dans le regard. La jeune jument avait l'air d'un fantôme, né d'un rêve, qui se dressait sous la lune comme si il avait voulu la toucher. Et, ayant pris conscience de sa liberté, elle apparaissait plus grande, plus forte. Ce n'était plus une pouliche timide et fragile, c'était une jeune jument. Libre et Sauvage.
Lorsqu'elle fut retombée sur ses sabots, Black croisa son regard, et ses yeux noirs vinrent frôler le regard vert émeraude de Sauvage. Il y avait une approbation dedans.

*C'est bien, tu as compris.*

Black, sans quitter Sauvage des yeux, se cabra à son tour. Haut, très haut. Sa crinière noire se dressa comme une crête sur son encolure arquée, sa queue empanachée se tordit comme une flamme noire. Son toupet virevolta, dégageant ses yeux noirs, si profonds et sombres, comme un abîme où on aurait voulu se noyer. Ses sabots battirent l'air sous la lune de minuit, ses muscles fins couraient sous sa robe de satin noir. Dans l'éclat blême de la lune, entouré de cette aura de noirceur et de mystère qui faisait son charisme, il avait l'air d'un de ces chevaux de rêve que louent les histoires humaines. Un cheval tout droit sorti d'un rêve. Ou plutôt, d'un cauchemar. Mais tout cauchemar peut, un jour ou l'autre, se transformer en rêve.
Black se laissa retomber, avec grâce et légèreté. Ses sabots touchèrent le sol sans un bruit. Sa crinière retombe sur son encolure lorsqu'il reprit son port de tête, fier et royal, que partageaient tous les membres de sa famille.
Les deux étalons domestiques dévisageaient les chevaux sauvages, une lueur d'admiration et de respect dans les yeux, mais, cette fois, ce respect, cette révérence, n'étaient pas destinés uniquement à l'étalon noir, mais aussi à la pouliche aux yeux verts.